Le grand concours: dissertation sur les causes de l'universalité de la langue françoise et la durée vraisemblable de son empire

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Rodopi, 2005 - 243 pagine
La publication de la Dissertation sur les causes de l'universalité de la langue françoise de Johann Christoph Schwab (1784), traduction et appendices de Denis Robelot (1803), permet de redécouvrir un ouvrage qui, au-delà de sa richesse linguistique et culturelle, est aussi un document historique. Le texte et sa traduction se rattachent à deux moments décisifs de l'histoire de deux pays voisins: l'Allemagne des années 1780, qui recherche son identité politique et intellectuelle à l'ombre de la France de Louis XIV et de Voltaire, et la France d'entre deux siècles, convalescente mais avide de se rétablir et de retrouver la grandeur d'un passé légendaire.
A la différence de ce que croit la tradition, c'était l'ouvrage de Schwab, et non celui d'Antoine de Rivarol, qui, initialement, a été primé par le jury du concours de l'Académie des Sciences et des Belles-Lettres de Berlin (1782/1784). En outre, malgré son estime pour la France, Schwab a prévu et expliqué d'avance le triomphe de la langue anglaise que l'on connaît aujourd'hui.
L'ample étude de Freeman Henry qui précède les textes est une mise au point qui permet au lecteur d'interpréter événements et concepts à la lumière des valeurs politico-culturelles d'une époque cruciale.

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Pagina 28 - ... c'est en vain que les passions nous bouleversent et nous sollicitent de suivre l'ordre des sensations; la syntaxe française est incorruptible. C'est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue. Ce qui n'est pas clair n'est pas français; ce qui n'est pas clair est encore anglais, italien, grec ou latin.
Pagina 21 - ... et il pourra arriver que notre langue polie et perfectionnée s'étende en faveur de nos bons écrivains d'un bout de l'Europe à l'autre. Ces beaux jours de notre littérature ne sont pas encore venus ; mais ils s'approchent.
Pagina 27 - On peut assurer sans exagération qu'au moins six millions de Français, surtout dans les campagnes, ignorent la langue nationale; qu'un nombre égal est à peu près incapable de soutenir une conversation suivie; qu'en dernier résultat, le nombre de ceux qui la parlent purement n'excède pas trois millions; et probablement le nombre de ceux qui l'écrivent correctement est encore moindre.
Pagina 17 - De la litterature allemande; des defauts qu'on peut lui reprocher; quelles en sont les causes; et par quels moyens on peut les corriger.
Pagina 26 - Le temps semble être venu de dire le monde français, comme autrefois le monde romain; et la philosophie, lasse de voir les hommes toujours divisés par les intérêts divers de la politique, se réjouit maintenant de les voir, d'un bout de la terre à l'autre, se former en république sous la domination d'une même langue. Spectacle digne d'elle, que cet uniforme et paisible empire des lettres qui s'étend sur la variété des peuples...
Pagina 27 - Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française », in Michel de Certeau, Dominique Julia et Jacques Revel, Une politique de la langue.
Pagina 18 - J'attends qu'il ait gagné le but, et alors mes applaudissemens seront aussi sincères que vrais. Vous savez que dans la république des lettres les opinions sont libres. Vous envisagez les objets d'un point de vue, moi d'un autre ; souffrez donc que je m'explique , et que je vous expose ma façon de penser ainsi que mes idées sur la littérature ancienne et moderne , tant par rapport aux langues , aux connoissances , qu'au goût.
Pagina 14 - Et maintenant cette langue est devenue un passe-partout qui vous introduit dans toutes les maisons et dans toutes les villes. Voyagez de Lisbonne à Pétersbourg, et de Stockholm à Naples, en parlant le français vous vous faites entendre partout.
Pagina 145 - Multi ex alieno saeculo petunt verba, duodecim tabulas loquuntur. Gracchus illis et Crassus et Curio nimis culti et recentes sunt, ad Appium usque et Coruncanium redeunt.
Pagina 26 - UNE telle question proposée sur la langue latine, aurait flatté l'orgueil des Romains, et leur histoire l'eût consacrée comme une de ses belles époques: jamais en effet pareil hommage ne fut rendu à un peuple plus poli, par une nation plus éclairée.

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