C. L. F. PANCKOUCKE MEMBRE DE L'ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D'HONNEUR ÉDITEUR, rue des poitevinS, No 14 M DCCC XXXI. DIALOGUES SUR L'ART ORATOIRE OU DIALOGUES DE L'ORATEUR TRADUITS DU LATIN DE CICERON PAR M. ANDRIEUX DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE. L'INTRODUCTION de ce livre est admirable. Elle contient un éloge funèbre de Crassus, le récit de sa mort, et des regrets pour ce grand orateur. Cicéron y rappelle la fin déplorable de presque tous les grands personnages qu'il a introduits dans ces dialogues; il fait un triste retour sur lui-même, comme s'il prévoyait qu'un pareil sort l'attend au terme de sa glorieuse carrière. Crassus commence le discours qu'il a promis le matin. Il remonte aux idées les plus élevées sur l'éloquence; il observe d'abord qu'elle est une, et cependant qu'elle varie suivant le génie des hommes qui la professent, en sorte qu'il y a, pour ainsi dire, autant d'éloquences différentes qu'il y a d'orateurs. Il en est de même dans les arts, dans la peinture, dans la sculpture, dans la poésie. Chaque artiste, chaque poète a sa manière qui lui est propre. S'ensuit-il qu'on ne puisse former les élèves en éloquence par des préceptes communs à tous? Non, sans doute; cependant il sera bon de modifier l'instruction suivant les dispositions naturelles de chacun. Il en vient à traiter de l'élocution, comme il s'y est engagé. - Il dit quelque chose de la correction du langage, qualité indispensable; puis d'une bonne prononciation, qui n'ait rien de rude, de grossier, ni rien d'extraordinaire et d'affecté. Il passe à la clarté, qualité qui est encore de nécessité absolue. Il indique aussi en passant l'observation des convenances, comme étant très-importante. Il arrive aux qualités plus rares chez les orateurs, à celles dont se compose la grande, la véritable éloquence. Il observe que ce talent de la parole s'est appelé chez les anciens sagesse, et qu'ils ne séparaient point le bien dire du bien faire. Digression contenant une histoire très-abrégée de diverses écoles de la philosophie grecque. - Il réduit ces écoles à quatre principales, savoir, la cyrénaïque ou épicurienne, la stoïcienne, la péripatéticienne, et l'académique. Il cherche, entre ces sectes, quelle est celle dont les principes et les opinions conviennent le mieux à l'orateur. Il exclut les deux premières, approuve la doctrine des péripatéticiens, et plus encore celle des académiciens qui pensent qu'il n'y a rien qui soit parfaitement certain dans ce monde, et sur quoi l'on ne puisse -- |