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Nous croyons devoir affurer ce que nous annonçons, puifque nous avons traduit une pareille fuite pour tout l'Empire; elle eft, par conféquent, beaucoup plus étendue, que celles-ci; notre deffin eft de la joindre à ce que nous pourrons trouver de femblables phénomenes chez les autres: Orientaux qui, rapprochés de ceux que nous connoiffons déjà, peuvent former un enfemble qui concerne une grande partie du globe, & faire voir les rapports qu'il peut y avoir, par exemple, entre un tremblement de terre arrivé à la Chine & un autre ar rivé en même tems, ou peu après en Perfe, en Syrie, &c. Quoique les Chinois n'ayent eu pour guides que la fuperstition, en raffemblant avec le plus grand foin ces phénomenes, & en écartant les prédictions, de pareilles liftes ne peuvent être que très - curieufes & très utiles. La Chine y perd

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beaucoup, relativement à l'idée que nous avions de fon climat ; elle eft fouvent agitée par des tremblemens de terre, troublée par des inondations, des féchefferes & par d'autres fléaux qui amenent des famines, pendant lefquelles les hommes fe mangent les uns les autres, ce qui arrive très-fréquemment ; & c'eft par ces fléaux que la population, qui deviendroit trop nombreuse,

s'affoi

blit & diminue de tems en tems. Ces Oblervations curieufes ne font pas fufceptibles d'extrait les Phyficiens doivent les confulter.

L'article qui concerne les bêtes à laine eft affez étendu; on y voit que les premiers Chinois étoient pafteurs, qu'ils eftimoient la vie paftorale qui, à présent eft avilie; que onze cens ans avant J. C., la Chine, qui étoit peu habitée, étoit divifée en diftricts, & qu'il y en avoit qui étoient déftinés

pour les pâturages: du tems de Confucius les troupeaux étoient la richeffe des Provinces du Nord. Il eft affez fingulier que les plus beaux tems de la Chine, foient toujours portés aux fiecles fur lefquels on eft moins inftruit; aujourd'hui le Miffionnaire affure. que ce ne feroit pas exagérer de dire qu'on y compte moins de bêtes à laine qu'en France. Les Chinois ont beaucoup écrit fur ce fujet, & l'Auteur efpéroit tirer de leurs Livres de grands fecours, mais leurs Ecrivains font tellement en contradiction les uns avec les autres, qu'ils eft difficile de démêler le vrai: il fe borne donc à copier ce qui l'a le plus frappé. C'eft à ceux qui liront ce morceau à examiner fi les Chinois nous furpaffent à cet égard, fi nous pouvons tirer quelque avantage de leurs obfervations, & fi elles font neuyes pour nous, En général ils

font peu naturalistes: l'Auteur indique les différentes maladies aux quelles les troupeaux font fujets & les remedes que les Chinois y apportent.

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Dans un fecond article, on parle de la préparation du petit indigo, que les Chinois tirent d'une plante appellée fiao - lan, dont on avoit envoyé des grain s au Jardin du Roi, où, à ce qu'on affure, elles ont réuffi. Cette plante, dit l'Auteur, eft une vrai Perfi caire, commune en France, & il ne s'agit que de trouver un pays affez bon pour qu'elle donne du bleu. On indique la maniere

de le tirer.

On trouve enfuite un très-long mémoire fur l'ufage de la viande en Chine; les gens opulens font dans ce pays, comme en Europe, & font fervir fur leurs tables felon la faison la viande de boucherie, la volaille, la venaison & le gibier ; quant au peuple, on

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pourroit demander quelle viande il ne mange pas, & l'Auteur n'ofe décrire ce que l'on vend aux boucheries: on reculeroit, ditil, d'horreur; ce qui ocafionne beaucoup de maladies; mais il excufe les Chinois & il n'a rien de certain fur l'ufage de manger de la viande. Malgré ce que nous venons de dire, les Chinois paroiffent avoir porté dans certaines circonftances le rafinement bien loin pour la cuiffon des viandes; par exemple, du feu de bois de mûrier pour la poule boullie de bois d'acacia pour le cochon, de bois de pin pour l'ean de thé, &c. Ce long mémoire eft rempli d'obfervations affez curieufes mais peu liées enfemble; l'Auteur eft fouvent entraîné un peu loin rien n'eft placé avec méthode la morale y domine trop & ne fert qu'à faire perdre, pour ainfi dire, de vue l'objet principal. Dailleurs, il paroît qu'avec les livres même,

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