rié dans ce qu'ils difent du caractere de fes habitans. Strabon les représente comme plus féroces que les brutes mêmes. Diodore de Sicile dit que ceux de cette Isle qu'on avoit fait efclaves l'emportoient fur tous les autres par la dextérité & l'habileté dont la nature les a doués pour les fervices du corps. Ces Infulaires, ajoutet-il, vivent entre eux avec plus d'humanité & de juftice que tous les autres barbares. En général les Corfes font belliqueux, fiers, fobres réglés & extrêmement chaftes; perfonne n'y rit au vice, & la corruption n'y est point à la mode,

On ignore l'origine des Corfes, mais on fait que les Phéniciens y avoient établi quelques Colonies, Cette Ifle fut enfuite conquife par les Carthaginois, & afin que les Corfes fuffent entiérement fous leur dépendance, ils firent arracher les vignes & les oliviers, défen

dirent qu'on enfemençât les terres, & firent enlever les beftiaux & les inftrumens du labourage. Les Romains, en leur enlevant cette Ifle, délivrerent les Corfes de l'oppreffion des Carthaginois; mais les Corfes qui avoient été ainfi opprimés, fe fouleverent fouvent contre leurs nouveaux maîtres, & tenterent de recouvrer leur liberté. Leurs fréquentes révoltes détermi nerent les Romains à doubler les Tributs; l'an 337 de l'Ere Chrétienne l'Ile de Corfe échut en partage à Conftant, fils de Conftantin. Lorsque les Barbares en vahirent l'Empire Romain, les Vandales firent deux irruptions en Corfe & la ravagerent; bientôt après les Goths les fuivirent chafferent les Romains & fe rendirent les maîtres de ce pays: ils le pofféderent pendant près de 60 ans. L'an 551 Narsès, Général de l'Empereur Justin, les en dépouilla, mais deux ans après les Lombards

l'envahirent fous Luitprand; enfin les Sarrafins s'y établirent l'an 680. Charles Martel, ou peut-être Pepin, la leur enleva; ils y revinrent une feconde fois : Charlemagne y envoya Adhemar, qu'il avoit fait Comte de Gênes; celui-ci les en chaffa encore. L'an 824 les Sarrafins y firent une nouvelle deícente. Alors Huge Colonne, d'une famille puiffante de Rome, avec des troupes & plufieurs Nobles Romains, détruifit la puiflance des Sarrafins dans cette Ifle, s'y établit & s'y fit reconnoître Duc louverain. Cette partie de l'Hiftoire and cienne de Co fe eft affez obfcure. Les Papes regarderent alors cette Ifle comme un Fief de l'Eglite, & en donnerent l'inveftiture à Hugo Colonne. Sa poftérité lui fuccéda pendant quelque tems. Après plufieurs regnes, il y eut des divifions dans fa famille, des Seigneurs particuliers fe rendirent les tyrans de la Corfe. Les Papes voulurent

appaiser ces troubles; alors les Génois y débarquerent des troupes, le Pape Grégoire VIII les exCommunia & les déclara ufurpateurs des biens de l'Eglife. Urbain II la donna aux Pifans, qui étoient alors très puiflans; les Génois rivaux & ennemis de Pife s'emparerent d'une partie de l'Ifle, & dans la fuite les Pifans furent contraintsde la leur céder toute entiere; ilsen firent en même tems une donation au Pape Urbain IV. Boniface VIII en donna l'inveftiture à Jacques II, Roi d'Arragon. Enfin en 139 les Corfes, fatigués des défordres qui regnoient dans leur pays, propoferent aux Génois de les affocier à la Souveraineté de leur Ifle, ce qui fut exécuté. Les Corfes admettoient les Génois au Gouvernement fuivant des pactes particuliers; dans la fuite les Génois oublierent leurs conventions, & devinrent les tyrans des Corfes qui tenterent de fecouer le joug.

Ils pafferent fucceffivement fous plufieurs maîtres. En 1553, les François en firent une feconde fois la conquête; différentes circonf tances les obligerent enfuite de la céder aux Génois; mais en renouvellant les anciens pactes & traités que les Corfes avoient faits lorfqu'ils affocierent Gênes à fon Gouvernement. Les Génois ne les obferverent pas davantage l'Ifle fut toujours dans un état de guerre qui a continué jufqu'au tems où les François l'ont reprise pour la troisieme fois. Tous les événemens, principalement ceux des derniers tems, font développés avec étendue dans cet Ouvrage.

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Le reste du 47e. volume contient l'Hiftoire de Parme & de Plaifance depuis l'an 1038 jufqu'à préfent. L'Hiftoire des premiers tems eft peu connue, & Parme a fouffert beaucoup de révolutions, dans fon Gouvernement, & en différens tems fon Hiftoire fe con