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fecond que l'Auteur remporte à l'Académie Françoife. Nous ne parlons pas ici de Galatée, des Six. Nouvelles, de plufieurs Comédies d'un goût exquis, telles que le bon Pere, la bonne Mere, enfin de toutes les preuves qu'il a données d'un talent très-original & très-agréable.

Ruth refpi e cette fimplicité touchante & attendriffante du Livre qui porte ce titre dans l'Ecriture. On y fent par-tout ce charme que la nature & la vertu répandent fur les mœurs patriarchales. Noëmi dit à fes belles-filles :

Je retourne en Juda, mourir où je fuis née,

Mon Dieu n'a pas voulu bénir votre hy

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Ruth lui répond:

Votre peuple eft mon peuple, & votre Dieu, mon Dieu.

La terre où vous mourrez verra finir mą

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En rentrant dans fon pays qu'elle voit couvert de moiffons, Noëmi s'écrie:

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De la tendre Rachel vous marque le tombeau.

C'eft ici qu'Abraham parloit à l'Eternel. Ruth baile avec respect la terre d'Ifraël.

La bonté de Booz touche jufqu'aux larmes. Les pauvres, dit

ce vieillard bienfaisant :

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Ce n'eft que pour donner que le Seigneur nous donne.

C'est bien dommage que dans la rigueur grammaticale, ce vers fi fimple & d'un fi beau fens fignifie que Dieu donne pour donner c'eft à dire pour le plaifir de donner, au lieu que dans le fens de l'Auteur, fens qui n'échappe à perfonne, Dieu nous donne pour que nous donnions.

Ruth trouve Booz endormi:

Des gerbes foutenoient fa tête vénérable. Ruth s'arrête : & vieillard, foutien du miférable,

Que l'Ange du Seigneur garde tes cheveux

blancs,

Dieu se faire aimer doit prolonger

pour

tes ans.

Quelle férénité fe peint fur ton visage! Comme ton cœur eft pur, ton front eft

fans nuage.

Tudors, & tu parois méditer des bienfaits. Booz épouse Ruth.

A cette fête, hélas ! nous n'aurons pas l'amour;

Mais l'amitié fuffit pour en faire un bean jour.

On a imprimé une Epître à un jeune Poëte, piece qui a concouru pour le même Prix; elle finit par ces deux vers:

Racine ne vit point le fuccès d'Athalie, Et Moliere ne fut d'aucune Académie.

L'Auteur de cette Epitre a fait auffi un examen critique de la

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Piece couronnée, c'eft le contrairede la conduite de M. le Roi, & c'eft le cas de dire:

Eh! pourquoi cenfurer? quel trifte & vain

abus!

On ne s'embellit point en blâmant fa Rivale.

Nous ne nous arrêterons pas à difcuter en détail cette critique; nous ne releverons qu'un feul article, qui eft le dernier. C'eft fur ce vers qui eft auffi le dernier de la Piece de Ruth :

- Vous pouvez maintenant m'appeller Noëmi.

« Maintenant, dit le critique, » n'entra jamais dans un vers.

» Aujourd'hui commence ma victoire,

» D'aujourd'hui seulement je jouis de ma

» gloire;

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