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mais qui prouve que l'usage n'en est pas tombé partout en désuétude.

« Fontaine-la-Guyon, le 11 janvier 1860.

<< Monsieur,

« Dans le dernier numéro du Journal

de Chartres, vous dites que votre journal

est tout dévoué aux vrais intérêts de

l'agriculture, et vous déclarez que vous vous empresserez toujours de publier tous les renseignements utiles à l'agriculture et intéressant vos lecteurs.

« Je viens donc vous donner des renseignements que je crois d'une grande importance.

« Dans le nombre des pièces de terre que je cultive, il en est une, située au champtier de la Fontenelle, commune de Fontaine-la-Guyon, qui est habituellement couverte d'eau, en certaines parties, dans les saisons pluvieuses. Souvent on n'y récolte du blé que sur l'ados des planches, l'eau faisant pourrir le blé dans les raies jusqu'à la moitié de la largeur des planches.

« Au mois de septembre dernier, je fis labourer cette pièce de terre et je fis suivre la charrue par le char défonceur de M. Château. La terre était très-dure; la charrue ne pouvait faire qu'un mince labour; et le sous-sol était tenace comme de la corne; le char défonceur ne pouvait donc d'une seule fois entrer aussi profondément que d'habitude. Malgré cela, les effets du défoncement ont été remarquables.

« Ainsi, après les grandes pluies de la fin de décembre et du commencement de

ce mois, les terres étaient généralement couvertes d'eau dans les bas-fonds. Mon champ le plus éveux du champtier devait être noyé. Je m'empressai d'aller faire écouler l'eau d'autant plus que mon charretier avait négligé de faire des raies d'égoût. Mais quelle a été ma surprise en arrivant à mon champ de n'y voir pas d'eau, même dans les raies; tandis que les champs voisins, chaumes et guérets, étaient couverts d'eau! J'aurais certai

nement crié miracle si je ne m'étais alors souvenu que l'assainissement des terres est un des bons effets produits par l'usage du char défonceur. J'espère bien que l'eau qui a ainsi disparu dans mon champ s'y retrouvera en temps utile, c'est-àdire quand les champs voisins languiront de sécheresse.

«Voilà, monsieur, ce que j'ai cru devoir vous signaler. Vous ferez de ce renseignement tel usage que bon vous semblera. Toute personne pourra, du reste, s'assurer de l'exactitude du fait que je vous signale en s'adressant à mes voisins à qui j'en ai rendu compte de suite.

« J'ai l'honneur de vous saluer. « BRULARD, cultivateur. »

F

FELLIAU, corruption de fléau, outil pour battre le grain. Donnemoi don ton felliau pour que je batte c'te gerbe de blé-là. FEURRE, paille d'avoine. - Va don donner du feurre ous vaches. FLAMBA ou Flambart, feu follet. (Voir les légendes, etc.) FLAMBERON, fumeron, morceau de bois à moitié brûlé, qui n'a pas été réduit en charbon, pendant qu'il était dans le fourneau. FLAUPER, frapper, battre quelqu'un. -J'te vas flauper, va.

FLIQUOIRE, espèce de seringue que font les enfants avec du sureau J'ai dont ils retirent la moelle. trouvai un biau morciau de seux (sureau) avé quoi que je vas faire eune belle fliquoire 1. (Voyez gìler). Lorsque après avoir aspiré de l'eau dedans, on la fait ensuite fuir en poussant comme avec une seringue, on appelle cela faire gîler l'eau, à la condition cependant que celle-ci fuit avec force.-N'me fais donc pas comme ça gîler de l'iau à la figure. FONDRILLE, résidu, terme de cuisine, dépôt au fond d'un vase, purée. Si on fait de la soupe aux haricots, aux lentilles, la purée qui descend au fond se nomme fondrille. Quiens (tiens) veux-tu la fondrille? J'veux ben.

FOUÉE, petit pain. On donne ce nom au petit pain que l'on fait avec ce qui reste de pâte lorsque les pains sont faits. On le mange ordinairement tout chaud.

Veux-tu de la fouée? - Oui, j'en veux ben. FOURBANCER, farfouiller.-Quoi que tu fourbances don là? Que farfouilles-tu donc là? FOURGOTTER, action d'enfoncer suc

1. On lui donne à Chartres le nom de flocard.

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gotte don pas comme ça; quoi que tu fourgottes don là? FOUTIAU OU Futiau, nom que dans le Perche on donne au hètre. Son fruit, qui est assez agréable au goût, se nomme foutille. Viens-tu avé moi sous le foûtiau chercher des foutilles. C'est de foûtiau ou futiau que vient futaie; on a dit futaie comme on dit chènaie, châtaigneraie, frênaie, tremblaie, aulnaie, boulaie, pommeraie, oseraie, etc. Il n'est pas certain que ce ne soit pas l'étymologie de fût; ce sont les Gaulois qui ont inventé la manière de conserver les boissons dans des tonneaux cerclés, il est à supposer que les premiers fûts ont été faits avec du futiau, de sorte qu'on a dû dire: J'ai mis mon vin, ma boisson en futiau, puis par abréviation en fût, et ensuite en futaille, qui a tant d'analogie avec futaie. On a dit fût au lieu de futiau, comme on dit kilo au lieu de kilogramme. FRÉ, froid. On dit aussi ferdi pour froidir. · Ce bouillon est trop chaud, faudrait le mette à ferdi; c'est-à-dire, ce bouillon-là est trop chaud, il faudrait le mettre à l'air pour le faire froidir. FREULES, nom des fanes du blé, de

l'avoine et autres grains. FRITONS, frits cuits ou frits secs. Fruits que l'on a fait cuire et sécher pour faire de la boisson. J'vas ageter des fritons pour faire de la picasse (boisson, piquette). FROMAGÉE OU Fourmagée, espèce d'aliment fait avec du fromage que l'on a préalablement fait sécher au point de durcir comme un pavé, on le coupe ensuite par morceaux et le range par lits dans une terrine en saupoudrant chaque lit d'un peu de poivre, puis

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sonne qui ne peut rester tran- | GRIER, glisser. Veux-tu veni quille, qui est toujours en mou- avé moi grier sus la glace? GRIPPER, grimper sur un arbre.

vement.

GILER, Jaillir. - Prends-garde à tai, parce que si tu n'y fais pas attention, le cite va te giler ou visage.

GLAT se dit du pain qui n'est pas bien levé et dont la mie ressemble à du gâteau ou de la galette, qui a l'aspect du gâteau dans lequel il y a du beurre. Votre pain est glat.

GLON, nom corrompu du gland ou fruit du chène.

GLUE, paille de seigle. — Jacques,

allez donc mouiller de la glue pour faire des iants (liants) tantoût.

GOGAU, Soulier neuf d'enfant.

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Quiens (tiens), grippe don dans c't'âbre-là, y a un nid de sansonnet dans le trou. GRIPPET. On appelle Grippet une espèce de fleur violette ayant la forme d'un gland et qui est trèscommune aux environs des habitations rurales; elle s'attache facilement aux vêtements. GRISON, pierre granitique, composée par la réunion de petits cailloux, la plupart du temps réunis par les eaux et qui finissent par se souder ensemble. On lui donne aussi le nom de perron, on s'en sert ordinairement pour faire les seuils des portes, le perron. Ce doit être cette pierre qui a donné naissance à ce dernier mot dont dérive le proverbe suivant:

A Noël au perron (ou au pignon)
A Pâques au tison;

c'est-à-dire, à Noël sur le seuil de la porte, sur le perron, à Pâques au coin du feu. GROULER, secouer, faire tomber les fruits d'un arbre en montant dessus. Monte don dans le pommier pour grouler les pommes. Grouler en celtique signifie trembler, c'est le nom du peuplier tremble (le trembleur). GRUMELOT, grumeau, granuleux, pelotonneux. Y a des grumelots dans le pain, i n'est pas ben (bien) fait. GUEURGNIER, Grenier. Il faut prononcer l'e de la première syllabe, comme dans que et dire gue et non gué. On dit aussi Fourgner pour Fournier, Gauqué pour Gauthier, Gargné pour Garnier. GUEROUAS, espèce de terre trèsforte et de première qualité, dans laquelle on trouve beaucoup de pierres blanches ressemblant à

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Mais je t'en ai déjà donné hiai, quoi don que t'en as fait? -Oui, tu m'en as donné une belle happe; c'est-à-dire, tu m'en sa peu donné. HARICOTIER Ou haricandier, petit marchand voiturier, qui gagne péniblement sa vie à l'aide d'un ou quelquefois mais plus rarement plusieurs chevaux, et qu'on peut dans le même sens appeler haridelles. - Paul gagne-t-i ben sa vie? Ah! pargué non, il a ben du ma, i haricotte ben itou.

HA, haie.
HA, hart.

HASA, hasard.

HE, pour appeler, héler. - Hè! Jacques, viens donc, l'bourgeois veux te parler. HOUSSER, frapper quelqu'un avec une houssine. · Attends-moi, va, j'te vas housser.

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HUIER, appeler, héler. — Vas don huier (appeler) ton père. Je l'ai déjà huié, i ne vient pas. Huille-le cor (encore). La prononciation de ce mot huille huie est extrêmement difficile à rendre; il faut appuyer sur l'u en glissant sur l'i et les ll tout en les mouillant huie. Les dernières lettres doivent être prononcées comme la fin de deuil.

Voir aux légendes le Huyeux (l'appeleur) de Bredoulain. HUSIBLE Ou usible, hâtif, précoce, avancé. Canben (combien) don qui z'ont vous (vos) poulets?

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Y z'ont six semaines.- Mais y sont ben gros. Oui, y sont ben usibles.

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I faut mouiller de la paille pour faire des iants. IEUSE, liure. As-tu serré la oiture avec la ieuse?—Non, j'vas la serrer tout à l'heure; c'est-àdire, as-tu lié la voiture avec la liure? Non, je vais la lier à l'instant.

IOCHTE ou trocheté, trochet. - Regarde donc comme j'ai trouvai un biau icchté de guines dans le guignier.

J

JERTER, ou plutôt jarreter, se frapper à la cheville du pied en

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à jouer dans le pré. JOINTÉE, plein les deux mains jointes ensemble. Canben (combien) que faut donner d'pillons ous poules? - Donne-leux-z'en | deux jointées (voyez pillon). JOTTE, nom de la moutarde sauvage. Va donc dans l'aoine serrer (cueillir) des jottes pour donner ous vaches. On l'appelle aussi russe va donc serrer des russes, etc.

JOUAI, pas assez, pas suffisamment.

-As-tu assez d'ergent pour faire ton oyage? - Non, m'en faut core, j'en érez jouai (je n'en aurais pas assez).

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MILLAUT, minable, qui est vêtu en guenilles. Il est habillé (vêtu), comme un millaut. MINERON, ouvrier de mines. MITAN, milieu.-Mettez-vous chacun à un bout, j'vas me mettre ou mitan. MOLLIERE OU molière, lot de poires

que l'on place dans de la terre ou dans du foin pour les faire mollir. On prononce moière.— J'ai fait eune moière de poires, é n'sont pas core (encore) molles, mais é l's'ront bentoût (bientôt). MORTACOEU, aliment fade, gras

et insipide, qui fait mal au cœur: c'est mortacœu. MOUCHENEZ, mouchoir de poche.Donne-moi don un mouchenez, je ne sais pas ce que j'ai fait du mien. MOUCHETÉ (blé), blé gâté sur pied et qui s'en va en suie avant sa maturité. V'la-t-il du biau blé, c'est i dommage qui sait mouchetai.

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