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aînés dans les partages des biens hommagés en succession directe, et encore plus les mâles en succession collatérale.

Nous ignorons pourquoi nos pères se sont déterminés à acquérir des fiefs. Pour nous, n'écoutons que la voix de la nature, tous nos enfants sont égaux, aussi chers et aussi précieux. Nous n'avons aucun intérêt à voir nos aînés pour ainsi dire déshériter leurs frères et sœurs, nous ne voyons qu'injustice dans cette loi, et elle nous répugne.

Nous supplions que l'on supprime cette loi pour la roture, et que nos enfants partagent également les terres hommages tant en succession directe que collatérale.

Nantilly.

PLAINTES ET REMONTRANCES

1° Que ladite paroisse étant dans une vallée et proche la rivière, est exposée à des débordements considérables qui causent des pertes immenses, tant pour les grains en différentes saisons, que par la perte des foins et autres denrées, et occasionnent des rétablissements pour tâcher de prévoir de pareils naufrages, ce qui est très-dispendieux et à charge aux citoyens.

6o Ils observent qu'ils sont malheureusement traités par le recouvrement des différents droits d'aides sur leurs boissons, tels médiocres qu'ils soient, étant obligés de brasser le peu de récoltes de fruits qu'ils ont année commune avec les trois quarts d'eau au moins, et néanmoins on perçoit sur ces malheureuses boissons le droit de sol Langlois aussitôt qu'elles sont reçues dans les vaisseaux; ce qu'il y a encore de plus outrageant, c'est que l'on fait payer à ces pauvres particuliers un prétendu droit que l'on nomme vulgairement le gros manquant ou le trop bu, qui ne se perçoit que dans des endroits et non dans les autres, puisqu'il est vrai que dans les paroisses limitrophes et contiguës à la leur ils en sont entièrement exempts, quoiqu'ils soient également dépendants du bailliage de Chartres, et dans ces mêmes paroisses les droits de congés, pour la vente, sont totalement différents, tant pour les vins, que pour les autres boissons; c'est pourquoi il est absolument indispensable d'en faire la remontrance et d'en demander la suppression.

Nogent-le-Rotrou.

DOLÉANCES GÉNÉRALES

Que le soldat sacrifié au service de la patrie obtienne un traitement convenable; que, pour passer aux grades, on fasse cesser une humiliante distinction entre les ordres, surtout pour la marine.

Demander surtout la suppression des tabellions des seigneurs; l'abus de ces despotes est trop sensible et trop frappant pour les laisser subsister. Ils reçoivent presque toutes les conventions de leurs seigneurs et ceux-ci en deviennent les dépositaires; les minutes leur appartiennent, ils peuvent les supprimer et les conserver au gré de leurs intérêts.

Dénoncer ces coups d'autorité portés par les seigneurs et les enlèvements sans formalités de procès, ces expéditions militaires de la maréchaussée; demander qu'on en arrête l'excès.

Varize.

4. Ils se plaignent de la manière indécente avec laquelle la justice est administrée à Varize, et demandent la suppression d'un tribunal qui, bien loin d'attirer sa confiance, est plus capable d'exciter l'inquiétude et les craintes les mieux fondées.

5. Ils représentent que leurs terres sont extrêmement mauvaises, qu'ils sont surchargés de la taille et en demandent la diminution.

6. Ils requièrent que les papiers du coffre de l'église n'en sortent jamais sous quelque prétexte que ce puisse être, pour être remis ès-mains d'aucuns des gens du seigneur.

LETTRE DU CURÉ DE VARIZE.

Monsieur,

Curé de Varize, tout en cette qualité m'oblige à m'en occuper. Mes paroissiens sont presque tous pauvres fermiers, rentiers et vassaux des seigneurs, et par conséquent dépendants et timides. Dépourvus des lumières qu'ils n'auraient pu acquérir que par une bonne éducation, ils sont dans l'impossibilité de rédiger eux-mêmes leurs doléances et sans courage pour les soutenir;

le peu qu'ils ont déclaré n'a pas manqué de leur être suggéré et demeure sans nerf, parce qu'ils n'ont point dit ce qu'ils devaient dire; presque autant cût valu se taire dans l'assemblée qu'ils ont tenue le dimanche, premier jour du présent. Conformément à votre ordonnance, ils ont été obligés de signer les doléances et représentations générales qui leur ont été suggérées par M. le bailli du seigneur et son régisseur, qui présidaient l'assemblée. Quelques-uns d'entre eux ont proposé les justes doléances exprimées dans la feuille ci-incluse et dirigées contre le seigneur; mais MM. les présidents, créatures dudit seigneur, leur ont opposé qu'il ne s'agissait pas de telles affaires, et qu'on ne devait s'occuper que de ce qui regardait l'administration générale du royaume.

Comment concilier une telle réponse avec les intentions connues de Sa Majesté pour procurer le bien de tous et de chacun de ses sujets? Peut-on avoir l'idée d'un bien général tant que les communautés particulières seront privées de leurs droits et des secours que leur procureraient ces mêmes droits, s'ils n'en étaient pas privés par le plus injuste monopole?

Je vous supplie, Monsieur, de prendre en considération ces observations et ordonner que la feuille de doléances ci-incluse soit surajoutée au cahier des doléances de la paroisse de Varize, bureau de Bonneval. C'est le vœu de tous mes paroissiens, que la crainte empêche d'exprimer par leurs signatures. Ils gémissent d'avoir vu leurs plaintes et observations les plus chères éludées dans une circonstance défavorable pour les faire valoir. J'offre d'exhiber les titres, donner tous les renseignements nécessaires à l'appui des demandes dont l'état est sous vos yeux. Je suis très-respectueusement, Monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

BARBEREAU DE ROINVILLE,

Curé de Varize.

Varize, le 7 mars 1789.

Coutretost.

RÉSUMÉ

Disent que les députés de leur commune ne pourront choisir ni élire aucune personne noble ou jouissant des priviléges de la noblesse, pour représentant de l'ordre du tiers aux ÉtatsGénéraux; et pour électeurs de ces représentants, ne pourront

également élire ceux qui seront sous leur dépendance, ou qui seraient fonctionnaires du gouvernement.

Éliront, au contraire, ceux qui seront hors des classes cidessus et leur paraîtront les plus vertueux, les plus instruits, les plus judicieux et les plus fermes; les commettants s'en rapportent à cet égard à l'âme et conscience de leurs députés.

Ils demandent en outre que les représentants du tiers reçoivent 12 francs par jour.

Chevilliers-le-Moutiers.

Demandent la destruction du gibier, et que les seigneurs soient tenus de faire arracher et déplanter les remises qu'ils ont fait planter pour la retirance du gibier, et autre choses de ce genre qu'il serait trop long d'énumérer.

8. Que les justices subalternes soient supprimées en entier, attendu que les procès sont toujours jugés en faveur des seigneurs.

9. Se plaignent, lesdits habitants, des gens de justice et des procédures vexatoires des procureurs, qui ruinent la fortune des citoyens, et qui dépouillent la veuve et l'orphelin.

14. Que tous les biens des privilégiés, tant nobles qu'ecclésiastiques et les fabriques, soient sujets aux impositions royales comme tous les biens roturiers, et que l'on participe tous aux mêmes charges.

Coltainville.

Disent ensuite, pour résumer, que les entraves apportées au commerce du vin forcent les vignerons à arracher leurs vignes, à cause de la perte et de la gêne que les droits multipliés des aides leur causent.

Demandent la suppression des priviléges.

Mévoisins.

1. Que ceux qui tiennent pour de l'argent la charge de secrétaire du Roi sont exempts d'impositions, tandis que les malheureux supportent leur décharge avec surcharge.

6. Qu'il n'y ait point d'injuste exemption à l'occasion de la milice.

Réclainville.

Art. 1er. Dans presque toutes les paroisses de la campagne, les impositions relatives à la taille sont très-mal établies et ne sont point en proportion de chaque taillable. Pour en faire une répartition plus exacte, des municipalités ont été sagement établies; mais il est arrivé que MM. les officiers de l'élection y ont apporté des obstacles. Un des plus odieux, c'est la multiplicité des sentences quand il s'agit de diminuer ceux qui sont surchargés, syndics, membres adjoints, leurs parents ou alliés; souvent ce sont de pauvres qu'il faudrait mettre à obole, et de qui on exige 12 et 15 livres pour une seule sentence en vertu de laquelle on diminuera 25 ou 30 sols. Il arrive que les plaignants restent surchargés et grevés injustement. Il conviendrait d'autoriser les municipalités à faire les changements justes et nécessaires, autrement il y aura souvent des injustices.

Les seigneurs de paroisses vexent leurs vassaux d'une manière encore odieuse. Jaloux de leur gibier, ils souffrent que les grains en partie soient pillés, dévastés, ravagés, perdus; par ce dégât, toujours considérable ici, le laboureur, perdant le grain qu'il a semé à grands frais, est réduit à ne pouvoir payer fermage, taille, domestiques. Est-il juste que, pour le plaisir d'un homme, il soit frustré d'une moisson à laquelle il a des droits si légitimes.

Une autre vexation de la part des seigneurs, c'est que, sous prétexte de conserver leur gibier, ils s'opposent à ce que les gens de la campagne ramassent le chaume dans le temps où ils pourraient l'avoir bon, c'est-à-dire aussitôt après la moisson.

Saint-Aubin-des-Bois.

Art. 10. Le chapitre de Chartres fait valoir un champart considérable dans la commune de Saint-Aubin, dont il jouit par ses moines; le droit était autrefois affermé 6,000 fr. par an, pour quoi il ne paye aucune taille ni impositions; ce qui fait un tort considérable à la paroisse et à l'agriculture, puisqu'en onze ans de temps il enlève la valeur d'une année, tant en blé que mars et empaillement.

Plus le chapitre jouit au moins de 88 à 100 arpents de bois pour lesquels il ne paye également aucun impôt, ce qui occasionne beaucoup de gibier qui détruit une grande partie des grains.

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