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drez que l'escalier soit doux ou dur à monter; j'en mis une autre sur celle-là, qui fut d'autant plus petite de tous côtés, qu'il y eut sur la première de dessous autant d'espace qu'il en faut au pied pour monter, en les diminuant et les retirant vers la porte l'une et l'autre, toujours en montant. Il faut que la diminution de la dernière marche soit de la même grandeur que le vide de la porte, et que ladite partie de l'escalier ovale ait comme deux ailes, l'une d'un côté et l'autre de l'autre, qui suivent les mêmes marches qui ne sont pas ovales. L'une de ces ailes sert à celui qui monte, depuis le milieu jusqu'au-dessus dudit escalier, et les retours des deux ailes reviennent au mur. Du milieu, et en dessous, jusque sur le pavé, elles s'éloignent du mur, avec tout l'escalier, d'environ trois palmes; de sorte que la base de la retraite n'est occupée en aucun endroit et reste absolument libre de tous côtés. Je vous écris une chose à faire rire, mais je sais bien que vous la trouverez à propos.

MICHEL-ANGE BUONARROTI.

NOTE DU TRADUCTEUR. Est-ce l'effet de la vieillesse de Michel-Ange, on toute autre raison, qui lui ont fait faire une semblable description du bel escalier de la bibliothéque de Saint-Laurent? Nous l'ignorons ; nous savons seulement que nous avons cherché à la rendre la plus intelligible que nous avons pu dans notre traduction, sans nous flatter d'y avoir réussi pleinemeut.

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Au même.

Le 13 octobre 1550.

MON cher George, aussitôt que Bartholomée Ammannati fut arrivé ici, j'allai parler au pape;

un maçon

et, voyant qu'il voulait faire jeter les fondemens des sépultures à Montorio, je pourvus à ce qu'on eût de Saint-Pierre. Le Tante Cose, monseigneur Aleoti, qui se mêle de tout, le sut et voulut en envoyer un de sa façon. Pour ne pas me trouver en contradiction avec celui qui donne le mouvement aux vents, je me suis mis à part, parce qu'étant un homme aussi inconstant qu'eux, je ne voudrais pas me trouver engagé dans quelque embuscade; enfin il me paraît qu'on ne doit plus penser à l'église de Florence. Revenez promptement, et portez-vous bien. Je n'ai rien autre chose à vous dire.

MICHEL-ANGE BUONARROTI.

Nota. Ce grand artiste avait alors 80 ans.

Au même.

Rome.

MON cher George, j'ai pris un très-grand plaisir à lire votre lettre, ayant vu que vous vous rappeliez du pauvre vieillard, et que vous aviez assisté à la fête que vous m'écrivez avoir été faite pour la naissance d'un autre Buonarroto. Je vous rends grâces de ces détails autant que je le sais et que je le puis; mais une telle pompe me déplaît, parce que l'homme ne doit pas rire lorsque tout le monde pleure : c'est pour cela qu'il me semble que mon neveu ne devrait pas faire tant de réjouissances pour un enfant qui vient de naître, parce qu'on doit conserver cette allégresse pour la mort de

pour

n'avoir

pas

celui qui a bien vécu. Ne soyez point étonné si je ne vous réponds pas très-promptement; je le fais ainsi l'air de faire un commerce. Maintenant je vous dis et vous répète que, si je méritais une seule de toutes les louanges que vous me prodiguez dans votre dernière, il me paraîtrait qu'en m'étant donné à vous de corps et d'âme, je vous aurais fait présent de quelque chose, et que j'aurais satisfait en ce peu à ce que je vous dois. Je reconnais le contraire à tout instant, puisque je vous dois plus que je ne puis payer; je suis trop vieux pour espérer jamais de pouvoir égaliser ce compte; ayez donc un peu de patience; je suis tout à vous; les choses vont ici cahin caha.

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A l'honorable M. le chevalier JACQUES GUIDI, secrétaire de S. A. S. COSME Ier., duc de Florence.

Florence, 11 février 1551.

La dernière lettre de V. S. m'a causé une grande joie, en m'apprenant que son excellence veut que je presse les travaux du choeur; j'ai en conséquence pris la résolution de ne pas les quitter que la ceinture de marbre ne soit terminée, parce que je vois que son excellence veut laisser un souvenir éternel à la dignité de ma patrie; heureux d'y contribuer, j'éprouve le plus grand contentement que je puisse avoir, en voyant le nom de ma famille s'illustrer en même temps.

Je vous dirai que j'ai été, ces jours derniers, au palais Pitti, qui est près de chez moi, et que je n'avais pas vu depuis trente ans ; il est certain que, parmi les modernes, il ne s'est fait aucun édifice qui approche davantage de ceux des anciens; mais pour cela il fallait un prince qui joignît la force au génie. Je vous prie de dire à son excellence que j'ai observé avec attention l'espace de la prairie où elle veut faire élever la fontaine. Je chercherai quelque invention qui puisse plaire à notre illustrissime duchesse; ayant à me disposer à trouver des idées analogues à ce projet, je ferai aussi quelques dessins pour la fontaine de la place, comme me le demande l'illustre duc, afin qu'il puisse en faire choix, à son plaisir.

Luc Martini m'écrit aussi qu'il faut que je fasse une chose digne de la grandeur du lieu. Connaissez ma pensée comme on la dit à un ami fidèle. Il faut que la fontaine, avec toutes ses dépendances, corresponde à cette partie du mur qu'il faut faire et qui vient du côté de ladite prairie; les choses que l'on veut bâtir, doivent servir de guide, et être plus élevées que celles que l'on plante.

L'autre partie qu'on doit observer pour les jardins, est que les compartimens et les ornemens conviennent avec la salubrité des régions où ils se trouvent, afin que le public puisse se réjouir sans altération de sa santé. Quant à cette prairie, il me semble que la nature l'a si bien placée, que je n'ai jamais rien vu de semblable. Mais, tout ne se pouvant écrire, je montrerai un jour à son excellence

les ordres d'architecture dont se servit le Bramante pour et les fontaines qu'il fit au pape les gazons Jules II. Raphaël les imita dans la suite pour celles qu'il fit aux papes, Léon et Clément. J'ai demeuré long-temps dans ces divers lieux, ce qui me met dans le cas de surpasser ces grands artistes, au moyen de mes études et de mes dessins, afin de faire honneur à son excellence. Je n'ai pour cela qu'à me rappeler ce que me dit un jour cet illustrissime prince, qu'il voulait que cette fontaine surpassât toutes les autres; je me dispose donc à seconder cette grande idée, en baisant humblement les mains de son excellence et en me recommandant à V. S.

BARTHOLOMÉE BANDINELLI.

A M. GEORGE VASARI.

Rome, 1er. août 1551.

MON cher George, attendu que le pape ne voulait rien entendre au sujet de la chapelle de Saint-Pierre in Montorio, je ne vous en écrivis rien, sachant que vous étiez informé de ce qui se passait, par la personne que vous avez ici. Il convient à présent de vous dire la suite: hier matin, le pape (1), revenant de cette église, me fit appeler, je le rencontrai au-dessus du pont. J'eus une longue conversation avec lui au sujet des tombeaux qu'on veut y placer, et enfin il me dit qu'il était décidé à ne point en mettre à Montorio, mais dans l'église

(1) Jules III.

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