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équipage, ce que je fais ordinairement à Prato et à Pontadera, et mardi avec la volonté de Dieu, je bai serai les mains de votre excellence.

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PAUL JOVE.

Au cardinal SAINTE-CROIX.

Sienne........ 1551.

J'ENVOIE à V. S. révérendissime deux dessins pour le tombeau de Paul III. Celui qui est colorié représente le modèle fait par Guillaume de la Porte, et pour lequel, comme il le dit, il a pris conseil de Michel-Ange. L'autre esquissé à l'aquarelle, est d'un homme de bien, qui ne veut pas être connu, ni se mêler, par modestie, des affaires d'autrui; mais, il l'a fait d'après les instances du cardinal Farnèse. Celui de Guillaume della Porta plait à presque tous ceux qui l'ont vu. Quelques personnes, cependant, trouvent mauvais de ce qu'il y a tant de vide dans la forme d'un petit temple qu'il a choisie, sans que pour cela on ait pensé à pouvoir y faire entrer un sépulcre fort beau, lequel, d'ailleurs, ne pourrait être vû en dehors. Il est susceptible d'être orné de stucs, de peintures et de mosaïques. Ces défauts ne viennent que de ce que, dans le commencement, on ne voulait faire qu'une grande base, sans aucune entrée. Lorsqu'on eut changé d'avis, on y a ajouté la porte, telle qu'elle est dans le dessin; mais elle ne paraît pas avoir la grandeur nécessaire pour ce qui regarde l'architecture, en observant qu'on y descend du dehors, et qu'on y monte en dedans. Outre

cela, le corps du pape devant être en dedans, les deux caisses, qui sont en dehors paraissent inutiles à présent, et l'on ne voit pas avec plaisir qu'elles rompent l'ordre des corniches. On désapprouve aussi les deux inscriptions, au dessus desquelles sont placées d'autres figures, parce qu'elles coupent les piédestaux qui soutiennent les thermes.

L'autre dessin paraît suppléer à tout ce qui manque à celui-ci, et la dépense serait presque la même. Il y a, à la vérité, quatre figures de plus; mais on supprimerait les huit thermes qui sont dans l'autre esquisse. C'est à V. S. révérendissime à décider laquelle des deux mérite la préférence, et à dire ce que vous y désirez de plus; Guillaume della Porta remédiera à tout, d'après votre avis; quant à l'architecture de l'ensemble, quant aux statues à faire, le même del la Porta m'a dit que, du vivant même du pape, il avait été résolu que l'on ferait les quatre saisons, ou les quatre vertus dessinées sur une autre feuille : quoique l'idée des quatre saisons ne fût pas absolument de mon goût, je m'en étais tenu à la délibération qui avait été prise, ainsi qu'au désir de ce sculpteur, comme on le voit dans le dessin. Puisqu'on en a conféré avec l'évêque de Spolète, lequel, non seulement n'approuve pas les quatre saisons, mais assure même que le pape ne s'était pas arrêté à cette idée; je suis d'avis qu'on les remplace par les figu res plus convenables de la Constance et de la Religion; on aura, d'ailleurs, le temps d'y penser; mais la Justice, la Prudence, la Paix et l'Abondance pa

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raissent tous les meilleurs sujets dont on pût faire choix. Que V. S. révérendissime daigne examiner les descriptions que je lui envoie, et quelle est la forme qui, parmi celles qui sont dessinées par de bons auteurs, mériterait la préférence pour les quatre figures, en faisant attention que la sculpture ne permet pas que, dans cette composition, on mette, par exemple, devant la statue de la Paix, des boeufs et une charrue, comme le voudrait l'évêque de Spolète. Si ce second dessin plait à V. S. révérendissime, il faudra penser aux quatre statues qui iraient le mieux, ainsi qu'à leurs attitudes; mais cela se fera par la suite. On attend, sur toutes ces pensées, le jugement de V. S. révérendissime à laquelle je baise humblement les mains; elle voudra bien aussi décider si les compositions variées en diverses matières seraient de son goût, ou si elle veut que tout soit en marbre, parce qu'il paraît que ces mélanges font de très-beaux fonds pour les figures de marbre, et qu'ils rendraient le monument plus riche, sans que, pour cela, on dépensât davantage. J'attends sa réponse sur tous ces détails, en me recommandant, etc.

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L'ARCHITECTE Paciotto, qui se rend auprès de votre excellence pour y exercer son art, est si aimé de tant de personnes de distinction de Rome, qui con

naissent son mérite, que toutes m'ont invitées à vous le recommander, afin que vous sachiez que tout ce que vous ferez, avec votre bonté naturelle et votre libéralité envers lui, ne pourrait être mieux placé; je m'en acquitte très-volontiers, par l'affection que j'ai pour lui personnellement. Je puis le faire avec d'autant plus de certitude, et avec un tèmoignage d'autant plus authentique, que j'ai vécu familièrement avec lui. C'est un jeune homme de bien, de mœurs honnêtes, plein d'esprit, laborieux, et très-modeste. Quant à sa profession, je m'en rapporte à ceux qui en savent et en ont plus d'expérience que moi; mais tous le regardent comme ayant un talent très-rare et achevé, joignant à la parfaite connaissance de Vitruve celle des mathématiques. Il est parent de Raphaël d'Urbin, ce qui n'est pas d'une petite considération; et, quoiqu'il soit d'une taille petite et peu avantageuse, vous en serez plus content que s'il avait un bel extérieur.

Je le recommande donc, au nom de tous, à votre excellence; et je puis vous assurer que, lorsqu'on apprendra que vous l'aurez bien reçu, outre la satisfaction qu'en auront ses amis, vous en recevrez de grandes louanges, et cela, d'autant plus que vous le ferez de votre propre mouvement, parce que Paciotto est d'un naturel qui, par une certaine timidité, aime mieux souffrir que de devenir importun. Je n'ai plus rien à en dire.

Je profite de cette occasion pour me recommander moi-même à votre excellence, en vous suppliant

de me regarder comme votre serviteur, n'osant pas, par respect plutôt que par o ubli, vous demander vos bonnes grâces, quoique je sois très-ambitieux de les obtenir. Je vous baise humblement les mains.

A M. RAPHAEL MONTELUPO, sculpteur.

1551.

MON cher et honoré Raphaël, le retard que j'ai mis à vous remercier du dessin du crucifix que vous avez fait pour moi, n'a d'autre motif que celui d'une raison bien excusable, à laquelle se joint l'assurance sur laquelle je puis compter avec un ami tel que vous l'êtes, ancien, familier, et nullement cérémonieux. Je profiterai donc volontiers, dans ce moment, de l'occasion favorable de la personne que vous m'avez envoyée, et qui m'a paru vous être très-dévouée, pour vous donner cette faible preuve de mon attachement. Ce n'est pas que je pense qu'il soit besoin de complimens entre nous; mais je le fais afin que ma négligence ne puisse vous faire soupçonner que je n'ai pas reçu votre présent avec un aussi grand plaisir que vous auriez pu le croire. Mais il m'est doublement cher pour être l'ouvrage de vos mains, et pour être sorti de votre âme ; ce prouve, c'est l'expression dont votre lettre est remplie, ainsi que celle que vous avez mis à celle de la représentation d'un aussi grand mystère. Ainsi je ne puis que vous en remercier de tout mon cœur. Je vous assure qu'il me sera en aussi grande véné

qui me le prouve,

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