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à Michel-Ange, à André de Sarto, au Rosso, à à François Salviati, au Bandinello, au Sansovino (s'il est mort), à Antoine de Sangallo, au Rustici, et à Perrin del Vaga.

Je mettrais dans la seconde Masaccio, avec Pippo, ou autrement, Philippe Bruneleschi; le Donatello, Laurent Guiberti, Paul Ucello, le frère Filippo et Filippino; et avec eux, mais un peu loin, le Pontormo, le frère Bartolomeo il fattore, Andre Sansovino, et le frère Jean Angiolo, avec Baccio Montelupo, et son fils Raphaël, s'il n'existe plus.

Dans le troisième choix, je mettrai avec Dominique Grilandajo et Sandro Botticelli, le Sogliano, le Granaccio, Laurent di Credi, l'Albertinello, les deux Sangallo, David et Benoit Grilandajo, frères de Dominique.

Dans le quatrième groupe, que l'on verrait un peu plus loin, seraient Giotto avec Desiderio, le Verrocchio, les deux Pollajuoli, Pierre de Cosimo, le frère Giovanni, Benozzo Gozzoli avec Mino, le Rossellino, le Cronaca, André del Castagno, et autres semblables.

Enfin, dans la cinquième place, encore plus éloignée à gauche, je placerais Cimabué, Agnolo et Taddeo Gaddi, Bufamalco, et les autres artistes anciens dont je ne me rappelle pas.

Peut-être serait-il mieux de mettre près de la première place tous ceux qui, quoique appartenans à différens siècles, ont été les principaux chefs d'é

cole, et qui ont avancé l'art. Alors il faudrait toujours donner la première place à Michel-Ange, à Léonard de Vinci, au Giotto, à Masaccio, à Pippo, et au Donatello, en laissant les autres dans le premier arrangement que j'en ai fait, ou comme il vous paraîtra le plus convenable; je m'en rapporterai à vous, parce que vous y entendez plus que moi. Si je ne mets pas parmi les premiers le Cimabué, c'est qu'en effet il posséda trop peu de parties de son art; comme je désire en avoir aussi un petit tableau pour moi, je voudrais qu'on y placât parmi les peintres vivans le Bronzino, George Vasari, et peut-être encore quelque autre, auquel je penserai en temps et lieu.

Voilà ce qui m'a occupé une grande partie de cette nuit; et, ayant dormi tout le reste, je n'ai plus rien à vous dire. Recommandez-moi au Bronzino.; communiquez-lui ma lettre, et faites ce qu'il jugera de plus convenable, malgré mòn opinion et ma pensée.

D. VINCENT BORGHINI.

NOTE DU TRADUCTEUR. Vincent Borghini, amateur zélé, fut chargé, par Cosme ler., de tous les embellissemens que les arts et Florence pouvaient offrir, afin de célébrer le plus dignement possible les noces de son fils, le prince François avec Jeanne d'Autriche. Elles furent d'une magnificence extraordinaire, parce que tous les artistes de la Toscane y concoururent avec un véritable zèle pour leur bienfaiteur. Il est quelques familles en qui les talens semblent héréditaires. Celle des Allori, plus connue sous le nom de Bronzino, est de ce nombre. Agnolo et Christofano en sont les deux peintres les plus remarquables. Agnolo suivit plus particulièrement la manière de Michel-Ange. C'est celui dont il est question à la fin de cette lettre.

L'école française compte aussi trois Mignard. Nicolas Mignard,

plus connu sous celui d'Avignon, avait un mérite supérieur à Pierre. Le troisième fut un architecte distingué. Cette famille fut anoblie par Louis XIV. Avignon, patrie des Vernet et de beaucoup d'autres artistes, le fut aussi des Parrocel. Cette ville aurait pu donner son nom à une école, si l'on eût favorisé les dispositions naturelles et le goût de ses habitans. Quoi qu'il en soit, il est assez rare que les talens se transmettent. Cela nous rappelle que Boucher, le Cortone, Français, et homme d'esprit, avait un fils, auquel il dit un jour : Si tu ne peux être ni peintre, ni sculpteur, sois du moins architecte.

A M. VINCENT ARNALDI, à Vicence.
Venise, 23 février 1555.

VOTRE lettre m'a servi d'aiguillon pour me faire faire le dessin que vous trouverez joint à ma réponse. Il fera voir la manière dont je veux que soient construites les voûtes des chambres de Meledo; et, afin que le maçon me comprenne mieux, je vous avertis qu'il y aura huit lunettes par chacune, deux par angle. On mettra la fenêtre au milieu; et le reste de la voûte, qui est entre deux lunettes, sera tourné vers toutes les quatres faces. Je voudrais qu'il y eût dans le milieu un enfoncement de la grosseur d'une planche, lequel enfoncement aurait la troisième partie de la largeur de la voûte. Je crois, cependant, qu'avant que l'on ait commencé ces travaux, je serai à Vicence, parce que j'ai enfin achevé ce bienheureux théâtre, pour lequel j'ai fait la pénitence de tous les péchés que j'ai faits et que je puis faire. On y jouera la tragédie mardi prochain. Lorsque vous pourrez l'entendre, je vous inviterai à y venir, parce qu'on espère que

cela sera fort beau. Que Dieu vous conserve et vous

rende heureux.

LE PALLADIO.

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A M. le chevalier de GADDI.

Florence, 16 avril 1570.

J'AI lu tout ce que vous m'écrivez sur les pierres gravées, et ce qu'en pensent les habiles connaisseurs de cet art. Il me parait, comme vous le dites, qu'on ne s'en déferait point facilement. Je ne puis, pour le moment, que vous remercier de votre attention, en remettant à un autre moment de prendre à cet égard une résolution, qui peut-être s'effectuera bientôt après mon retour. Je désire avoir ici la Vénus, lorsqu'elle sera bien réparée. Vous m'inspirez trop de confiance pour ne pas vous charger du soin de la faire encaisser, et de me l'envoyer, en vous servant des gens de ma maison pour tout ce dont vous aurez besoin. Je finis en vous offrant mes services, et en, vous souhaitant toutes sortes de contentemens.

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NOTE DU TRADUCTEUR. Parmi les observations que notre amour pour les arts nous a suggérées dans le cours de cet ouvrage, nous avons émis un vœu bien cher, celui que les amateurs distingués de tous les pays eussent leurs historiens comme les grands artistes. Combien Lanzi n'eûtil pas ajouté d'intérêt à son bel ouvrage, s'il eût consacré quelques pages à la fin de chaque époque des écoles de l'Italie, pour honorer ces noms illustres que la reconnaissance aurait dû signaler depuis long-temps? II eût été facile de se procurer les documens nécessaires pour ce travail, puisque le goût des beaux-arts y fut toujours héréditaire ; il n'en serait pas ainsi dans les autres contrées de l'Europe, où, de siècle en siècle,

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on n'aurait qu'un petit nombre de véritables amis des beaux-arts à citer, si l'on en excepte l'Espagne, à laquelle il est de toute justice d'assigner le second rang, soit pour le mérite et le nombre de ses artistes, soit pour ses amateurs.

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A M. le chevalier GADDI.

De ma maison, le 20 mars 1571.

Je vous envoie le petit tableau de la prière du Christ au jardin des olives, de la manière avec laquelle vous avez voulu qu'il vous parvînt, en y joignant le prix de mes travaux. Je désirerais que vous eussiez la bonté de m'envoyer ce qui me reste à recevoir des quinze écus, en comptant les six en monnaie que V. S. m'avait déjà remis. Je suis son très-affectionné serviteur, et je lui baise les mains.

MARCEL VENUSTI, peintre.

NOTE DU TRADUCTEUR. Cet artiste est du nombre de ceux dont le talent n'est pas assez connu. Venusti, élève de Michel-Ange, fut da nombre de ceux auxquels il faisait des dessins arrêtés, pour les leur faire peindre. Les pensées de Buonaroti ne pouvaient perdre de leur prix par la traduction qu'en faisait Venusti de Mantoue, lequel avait d'abord été élève de Perrin del Vaga. Il unit par ce moyen deux choses, la grâce de l'école de Raphaël et la force de celle de MichelAnge. Le connaisseur est frappé de cette heureuse union, lorsqu'il voit en Italie les productions trop rares de Venusti, dont nous allons sigualer les principales: deux Annonciations d'après le dessin de MichelAnge, figures plus grandes que nature, dont l'une est à Saint-Jeande-Latran, dans la sacristie; et l'autre, dans l'église de la Paix, que l'on montre aux étrangers, comme étant de la main de Michel-Ange: nous osons dire qu'elles en sont dignes. Nous oserons plus encore, nous assurerons qu'elles sont plus belles que si elles étaient de sa main, puisqu'à toute la perfection du dessin elles joignent une exécution trèssupérieure à celle de Michel-Ange, qui, s'il est le dessinateur le plus fort, est le plus faible coloriste qui ait existé. On connaît, de Venusti, d'autres tableaux exécutés d'après Michel-Ange, tels que les Limbes dans le palais Colonne, et dans celui des princes Borghèse; le Christ qui va

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