Immagini della pagina
PDF
ePub

Sienne, pour bien s'y rétablir de la maladie dange reuse qu'il a eue, et je l'attends chez moi. Le Guide a été appelé par le duc de Mantoue pour lui faire certains tableaux. Lionello Spada est de retour. Jean-François de Cento ou le Guerchin, est aussi venu ici, pour faire quelques tableaux à notre archevêque ; c'est un homme de beaucoup de talens. Je ne vous parle pas de l'Albane et d'autres encore, qui tous désirent de jouir de nouveau de leur patrie, et qui sont les premiers peintres de l'Italie. J'ai voulu vous en faire part, en vous souhaitant un voyage heureux. J'espère, à votre retour de Milan, avoir de meilleures nouvelles que celles des grands bruits de guerre qui se répandent en ce moment. Je suis, etc.

Au même.

LOUIS CARRACHE.

Bologne, 11 décembre 1618.

J'AI eu un plaisir infini d'apprendre par votre lettre les détails que vous me donnez sur vos tableaux. Je voudrais bien entendre les jugemens qu'en portent ces peintres qui ont un goût excellent, particulièrement l'Espagnolet qui suit l'école du Caravage. Si c'est le même qui peignit un SaintMartin à Parme pour M. Marie Farnèse, il faut se tenir prêt, afin qu'il ne fasse pas partir le pauvre Louis Carrache pour la colonie.... M. Sinibaldo doit avoir quelque secret pour avoir découvert cette

serviteur. Je lui ai parlé d'un tableau de la Nativité de Notre Seigneur, que, d'après vos ordres, j'avais fait porter dans la maison dudit M. Louis Carrache, afin qu'il ne fût pas vendu; il me répondit qu'il était en sûreté, et que d'ailleurs on ne vendrait rien pour le moment. Ainsi, vous pourrez en disposer quand vous voudrez. Je suis, etc.

A. C.

A M. FERRANTE CARLO, à Rome.

Venise, 14 août 1627.

Je rends grâce à V. S. de la lettre qu'elle a bien voulu m'envoyer pour M. Bartolo della Nave, lequel, après m'avoir fait le plaisir de me faire voir de très-beaux tableaux dans son cabinet, et une quantité de bijoux, a été très-poli envers moi. Je le dois à V. S., à qui j'en rends mes actions de grâces, en la priant de disposer de moi dans cette ville, puisque je m'y arrête pour y peindre le tableau d'autel de l'école de saint Théodore, protecteur de Venise. J'espère l'avoir terminé vers la fin de ce mois ; et ensuite, avec l'aide de Dieu, j'acheverai mon voyage. Étant arrivé à Rome, je ne manquerai pas de vous en instruire. Je vous salue et vous baise les mains.

SIMON VOUET.

A M. ANTOINE GALEAZZO FIBBIA, à Rome.

Rome, 19 avril 1627.

AFIN de ne pas déplaire à M. le cardinal Barberino, je me suis décidé à demeurer à Rome pour faire le tableau de Saint-Pierre, que l'on veut que je peigne à fresque. On m'a laissé la liberté de faire ce que je voudrais. Quant à ce tableau, je ne traite qu'avec le cardinal Spinola, lequel a eu cet ordre du cardinal Barberino et de la Congrégation. Notre accord porte que, pendant cinq mois, je recevrai trois cents écus par anticipation; mais il m'en sera donné quatre cents pour le premier. Je m'en remets, pour le reste du paiement, à tout ce que voudra le cardinal Barberino, puisque les autres seront payés d'avance. J'ai demandé que personne ne monte sur mon échafaud, pas même les cardinaux ; et tous les membres de la Congrégation y ont consenti.

J'ai aussi accepté de faire un grand tableau pour l'ambassadeur d'Espagne, et un petit pour le connétable de Havard, espagnol; ils me payeront deux cents écus par figure: ce prix leur a paru d'abord extraordinaire, ensuite ils y sont venus d'eux-mêmes. Je n'ai pas voulu, à cause de cela, leur demander de l'argent d'avance, n'étant pas sûr de les finir à Rome, et voulant, aussitôt que j'aurai terminé le tableau de Saint-Pierre, et peu de chose encore, retourner chez moi pour achever les ouvrages qui me sont demandés, et pour lesquels j'ai

pris des engagemens. Il ne me convient pas de les finir à Rome, où l'on fait de si grosses dépenses, que je ne puis ni faire des épargnes, ni vivre dans la retraite.

Je remercie de nouveau V. S. de ses offres gracieuses, et je joins cette obligation à tant d'autres qu'elle m'a faites. Je n'accepte pas cet argent; je le réserve pour mon retour, dans le cas qu'il ait lieu, parce que je dois recevoir deux cents écus que M. l'ambassadeur de Bologne a ordre de me payer à-compte d'un tableau que je fais pour la France (1); Je supplie V. S., etc.

Votre très-humble et très-dévoué serviteur,

m

GUIDO RENI.

A M. le chevalier DEL POZZO, à Rome.

Naples, 31 août 1630.

Je viens supplier V. S. illustrissime d'avoir la bonté d'écrire une lettre pressante à Mgr. Herrera, nonce en cette ville, afin qu'il accorde le port d'armes à M. Diego Campanili, qui est tout dévoué à mes intérêts. Je serais extrêmement contente d'obtenir une telle faveur ; je vous supplie donc une seconde fois de ne pas m'oublier, et de me l'envoyer tout de suite c'est l'un des plus grands plaisirs que vous puissiez me faire. Quant à mon portrait,

(1) Ce tableau était sans doute l'Annonciation, qu'on a vue long-temps dans l'église des Carmélites de la rue Saint-Jacques, et ensuite dans le Musée de Paris, où il se trouve maintenant.

aussitôt que j'aurai terminé quelques tableaux pour l'impératrice, je m'en occuperai avec empresse.ment; et j'espère, lorsque les chaleurs auront cessé, de venir vous l'apporter moi-même. J'attends votre réponse et la grâce que je vous demande, en vous faisant ma révérence.

ARTEMISE GENTILESCHI.

NOTE DU TRADUCTEUR. Le hasard produit souvent des choses singufières. Nous étions à Rome en 1813. On vint nous présenter à acheter un portrait d'homme assis, de grandeur naturelle; la tête, les mains étaient belles, bien peintes, ainsi que tous les accessoires; mais le tableau avait assez souffert. Il y avait sur une table une lettre écrite à la signora Gentileschi: c'était la réponse du chevalier del Pozzo, dont on avait voulu conserver le souvenir; auprès de cette lettre, il y avait un papier, sur lequel on lisait la permission de port d'armes accordée à Diego Campanili. Le nom de Gentileschi nous était bien connu pour un peintre d'un très-grand mérite, mort en Angleterre, dont le portrait fait partie du recueil de ceux gravés d'après van Dick : nous eussions fait l'acquisition de ce tableau, que nous prenions pour être du père, tandis qu'il était d'Artémise, femme d'un talent peu ordinaire parmi celles qui se sont adonnées à la peinture. La lecture de cette lettre nous donne des regrets; nous désirions posséder cet intéressant tableau; malgré le mauvais état dans lequel il se trouvait, il était susceptible de réparation.

www

Au même.

Naples, 21 décembre 1670.

J'AI trouvé, à mon retour de Naples, d'où j'avais été absente pendant quelque temps pour faire le portrait d'une duchesse, la très-aimable lettre de V. S., jointe à celle de Mgr. le nonce. Je vous rends, en ce moment seulement, les actions de grâces que j'aurais dû vous rendre aussitôt l'arrivée de votre lettre, si j'avais été ici. Je vous prie

« IndietroContinua »