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de vouloir bien agréer mes excuses légitimes. Je ne puis vous donner avis du succès, parce que M. Diego Campanili est tombé dangereusement malade, et qu'il n'a pu remettre la lettre qui le

concerne.

Afin d'être agréable à V. S., j'ai mis la plus grande diligence à faire mon portrait, que je vous enverrai par le premier courrier; vous voudrez bien vous contenter de la promptitude que j'ai mise à vous servir; et, si mon portrait ne satisfaisait pas votre goût, que l'on sait être parfait, vous pourrez tout à votre aise le châtier : cependant son auteur, afin de modérer la correction qu'il mérite, vous dira qu'en le faisant elle a eu un très-grand froid; elle attendra cependant que la politesse innée de V. S. lui empêche d'éprouver à l'avenir un semblable accident, en lui envoyant des gants et des pantoufles fourrées, afin le mal n'empire pas. que Quant aux souhaits les plus heureux que je puisse former pour les saintes fêtes de Noël, je ne puis assez les exprimer dans cette lettre; mais V. S. pourra bien les apprécier, en ne consultant même que la droiture de son jugement. Je finis en vous baisant les mains avec beaucoup d'affection et de révérence.

ARTEMISE GENTILESCHI.

Nota. Le chevalier del Pozzo avait demandé le portrait d'Artémise pour le placer dans sa collection des peintres illustres. Artémise était fille d'Horace Gentileschi, très-habile peintre d'histoire.

A M. le chevalier DEL POZZO, à Rome.

Naples, 12 juillet 1631.

V. S. sera bien étonnée de ce que je n'écris pas tous les courriers, et particulièrement de ce que je ne lui envoie pas quelque chose de ma main, ainsi que je le lui avais promis.

Je suis à peindre, dans ce moment, une tête de saint Jean, et j'espère pouvoir vous l'envoyer d'ici à quinze jours, comme un à-compte de ce que je vous dois; si je n'ai pu m'en occuper plus tôt, ce n'est pas ma faute, mais c'est celle des Espagnols. V. S. peut m'en croire ; étant pensionnée par son excellence le duc d'Alcala, je n'ai voulu faire aucune peinture pour personne, quoique ses courtisans aient toujours cherché à me prendre quelque miniature sortant de mes mains; de sorte que je n'ai pu avoir encore une heure de temps pour envoyer à M. le cardinal, à Mme. Anne Colonna, ainsi qu'à V. S., quelque chose de fait à mon gré.

Apprenez que le comte de Monterey est venu ici, en qualité de vice-roi, jusqu'à ce que le duc d'Alcala aille rendre compte de sa bonne ou mauvaise conduite. On dit qu'il reviendra; pour moi, je ne le crois pas.

Ce que je craignais vient enfin de m'arriver: M. Flaminio Razzante vous dira le malheur qui est survenu au Saint-Jean que je vous avais destiné et terminé avec toute l'étude dont j'étais capable. M. Flaminio avait la complaisance de s'en charger pour

vous le remettre à Rome, lorsque, sans être attendu, arrive chez moi le secrétaire de M. le duc d'Alcala, qui se nomme Herrera, avec le marquis de Vico, lesquels me firent un compliment à l'espagnol ensuite, tandis que j'étais occupée à leur faire voir quelques ouvrages commencés pour son excellence, le marquis de Vico m'enleva de dedans un livre votre Saint-Jean, et M. Herrera, deux petits portraits, qu'ils emportèrent..

J'ai eu deux désagrémens dans cette aventure: le plus grand sans doute est de me voir enlever le sujet que je vous destinais, au moment même où trouvais une occasion sûre pour vous l'envoyer; et l'autre, que ce soient des Espagnols qui m'aient joué ce vilain tour, quoique je fusse bien avertie et que je me tinsse sur mes gardes.

:

Je me suis occupée de suite à en faire un, différent du premier il me paraît être meilleur que l'autre. Je vous l'envoie, en vous priant de recevoir avec joie ce bien faible gage de ma reconnaissance, jusqu'au moment, auquel étant revenue à Rome, où je veux yivre et mourir, j'entreprendrai quelque miniature plus considérable pour vous. Je vous supplie, en attendant, etc.

JEANNE GARZONI.

A M. le chevalier CASSIANO DEL POZZO, à Rome.

Naples, 23 janvier 1632.

L'AUTORITÉ que vous avez sur ma personne, la bonne opinion, qu'au-delà de mon mérite vous avez toujours montrée pour mes ouvrages, je dirai même, l'efficacité de vos ordres, sont pour moi autant de sujets d'une grande confusion, parce que, d'une part, je me sens obligé de correspondre au désir de V.S.; et de l'autre, je ne sais de quel côté me retourner en me voyant les mains liées avec des chaînes de fer. Ces messieurs ont voulu que je m'oblige à ne faire autre chose que peindre la chapelle de Saint-Janvier, et ils m'ont forcé de le promettre durerait cet ouvrage. Ils m'ont induit à me soumettre à des peines non légères, si j'étais contumace. Déjà les ruses sont employées et mes envieux sont tout prêts, avec leurs dents bien aiguisées, pour me nuire. Quand même ils voudraient s'endormir et me laisser ma tranquillité, le temps qui m'a été donné est si court, que cela me met dans de grandes angoisses, et je ne sais en vérité comment je pourrai retirer mes mains de dessous un si grand poids.

tant que

D'après cela, je prie V. S., qui m'a toujours témoigné une grande volonté de m'obliger, de vouloir bien, pour le moment, recevoir ces excuses, que je lui présente avec l'ingénuité et la sincérité de mon âme. J'espère et je veux croire qu'il se pré

sentera plus d'une occasion, avec lesquelles vous pourrez très-bien exercer l'empire que vous avez sur moi, et qu'il en sera de même de ma promptitude à obéir à ce que vous me demanderez. Je vous baise les mains, en priant Dieu de vous accorder le complément de toutes les félicités.

Votre très-obligé serviteur,
DOMINIQUE ZAMPIERI.

JE soussigné atteste avoir reçu de M. le chevalier del Pozzo, par les mains de Jean-Pierre Olina, la somme de quarante piastres, lesquelles il dit me remettre au nom de l'illustrissime et révérendissime cardinal Barberino, mon protecteur, en considération de ce que sa seigneurie illustrissime a bien voulu tenir ma fille sur les fonts baptismaux. En foi de quoi je lui ai fait le présent certificat, le mier jour de décembre 1623, à Rome.

pre

JEAN DOMINIQUE ZAMPIERI, de sa propre main.

A M. le chevalier CASSIANO DEL POZZO, à Rome.

Florence, 21 décembre 1632.

Si je ne réponds pas à la lettre que vous m'avez écrite le 21 novembre dernier, c'était pour mieux vous servir avec l'ouvrage que vous aviez ordonné à M. Agnolo Galli, lequel j'exécutai; et je l'ai remis à l'illustre M. le chevalier Dazzi, à cause de l'absence du premier. Hier, je le vis arriver chez moi,

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