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maître Antoine de S. Marino. Je finis donc en me recommandant à toi, et en même temps à JeanFrançois (1).

BALTHASAR CASTIGLIONI.

A M. ANDRÉ PIPERARIO, à Rome.

Mantoue, le 8 mai 1523.

Jean-François Penni m'a écrit, ces jours derniers, qu'il m'avait trouvé quelques restes antiques, qui coûtaient dix ducats. Croyant que ce prix était également consenti par Jules, je vous écrivis de lui

donner cette somme.

Je sais maintenant que le sentiment de Jules est que ce ne sont pas des choses trop excellentes; je voudrais, si elles ne sont pas payées, que l'on ne terminât pas ce marché, et cela, avec d'autant plus de raison que Jules m'a fait venir une envie extrême d'avoir un camée qu'il me dit avoir vu et être une chose d'une très-grande beauté : de sorte que, si on pouvait l'avoir à bon marché, je serais très-content de l'acheter, avec l'intention de ne plus prendre de choses antiques cette année, à moins qu'il ne se présentât quelque bonne fortune, tant pour le prix que pour la bonté des objets. Jules m'écrit que celui qui a ce camée lui en demande cent ducats, mais qu'il croit qu'on l'aura pour qua

(1) Jean-François Penni, Florentin, surnommé il Fattore, parce qu'il était chargé des affaires de Raphaël : il fut son héritier avec Jules Romain.

rante ou cinquante; ce qui me paraît encore un prix très-élevé, surtout à présent que j'ai peu d'argent. Si on pouvait l'avoir pour vingt-cinq ou trente, je voudrais qu'on l'achetât, en y ajoutant encore deux ducats, si c'était l'avis de Jules. J'entends que cela soit ainsi, si vous n'avez pas donné les dix ducats à Jean-François, parce que j'aime beaucoup mieux avoir une chose excellente que d'en avoir cinquante médiocres.

Je voudrais aussi avoir le tableau de maître Antoine de San Marino, ce camée, et le devant d'un buste que Jules m'a écrit avoir trouvé, pour une tête antique que je possède, attendu que je ne voudrais acheter que cela pour cette année. Vous pouvez parler de ces détails avec Jules: ce que vous ferez sera bien fait. Dites-lui que je me rappelle que Raphaël, d'heureuse mémoire, m'avait dit que M. Mathias Giberto, dataire de sa sainteté Clément VIII, avait un satyre de grandeur moyenne, tenant sur ses épaules une outre dont il versait de l'eau. Je désirerais bien savoir s'il ne l'a plus, ou s'il a toujours envie de le faire placer dans son jardin : si cela n'était pas, et s'il ne regardait pas comme une trop grande perte de se défaire de ces trois morceaux de pilastres, qui étaient dans l'écurie du cardinal de Ferrare, je les lui ferais payer; et il me dirait encore : « Monsieur, grand merci! »

Jules ferait bien de venir ici, parce que je lui ferais peut-être vendre tous ses marbres. J'ai d'ailleurs fait faire quelques petites chambres, que je suis

bien impatient d'orner de quelques peintures; de sorte que vous ferez bien de l'exciter à partir lorsque l'occasion s'en présentera.

Je désire encore savoir si le dataire a conservé ce petit enfant en marbre qu'avait fait Raphaël, et quel en serait le dernier prix. M. le marquis de Mantoue attend, avec bien de l'empressement, son médaillon de la main de Caradosso, Milanais, si habile ciseleur en métaux, que lui seul excite l'envie de Benvenuto Cellini. Je me recommande, etc.

BALTHASAR CASTIGLIONI.

NOTE DU TRADUCTEUR. Le Jules dont il est parlé dans cette lettre est Jules Romain. Le comte Castiglione, après avoir perdu Raphaël, pour lequel il avait une si tendre amitié, ne laissait échapper aucune occasion d'être utile à ses élèves ; le goût d'un tel amateur le disputait au savoir. On voit, par cette lettre, quels soins constans il employait pour parvenir à posséder autant d'ouvrages de Raphaël qu'il pouvait s'en procurer.

A VALERIO BELLI, de Vicence, graveur, à Venise.

De Padoue, le 11 janvier 1525.

Je vous renvoie votre petite médaille du petit Néron, avec deux florins et demi, puisque c'est le prix qu'elle vous coûte, d'après ce que vous me dites. Je vous prie, lorsque vous l'aurez gardée pour le besoin que vous en avez, de me la renvoyer pour la placer dans ma collection à côté de ce beau médaillon de Néron. J'ai cru que vous me l'aviez donnée je la regardais comme m'appartenant. Je

devais le croire, en me rappelant que j'avais fait beaucoup de choses pour votre bénéfice, entre autres une qui vous fut cent fois plus utile que cent médailles comme la vôtre, en laissant d'ailleurs à part tant d'autres services que je vous ai rendus depuis de si longues années, parce que j'étais votre ami. D'après cela, je devais penser que vous en auriez agi autrement, non pour vous reprocher les plaisirs que je vous ai faits, je n'en use jamais ainsi ; mais, dès à présent, je ne croirai plus si facilement.

Je n'entre dans de pareils détails que pour vous faire connaître que je ne suis pas prêtre, comme vous l'avez dit à mon frère. Si je l'étais, je ne ressemblerais pas à ceux qui vous ont retenu ce qui vous appartient, mais à celui qui souvent vous a donné ce qui lui appartenait. Portez-vous bien; devenez riche, afin que, si vous n'avez pas en cela d'autres intentions, vous puissiez du moins faire en toute sûreté peu d'estime de vos amis.

PIERRE BEMBO.

mm

A M. J.-B. BARTOLINI SALIMBENI, à Florence.

Rome, le 14 mars 1526.

HOMME recommandable, que j'honore comme un frère, vous devez savoir sans doute que Michel-Ange plaît beaucoup à sa sainteté, non pas tant pour être à son service pour les sépultures et la fabrique dé

la chapelle de Saint-Laurent, que pour les vertus et les qualités rares qui sont en lui. C'est par ces raisons que, toutes les fois que Michel Ange me demande quelque chose, je ne puis m'empêcher de le satisfaire, et de contenter honnêtement ses désirs, selon mon pouvoir et dans les choses qui sont convenables et raisonnables.

Il désirerait louer ou acheter une métairie qui appartenait autrefois à la maison Zanobi del pour le prix que d'autres en offriraient.

pace,

Veuillez donc vous informer en quel état est la chose, afin qu'on ne change pas Michel-Ange pour un autre acquéreur : vous ne sauriez me faire un plus grand plaisir, en vous assurant d'ailleurs que sa sainteté verra avec beaucoup de plaisir que Michel-Ange soit satisfait de cette acquisition. Il faut éviter que les choses ne dépassent pas la forme ni leur cours ordinaire. Je me recommande à vous, et portez-vous bien.

Votre JACOB SALVIATI.

P. S. Tout ce que je vous ai écrit ci-dessus m'a été commandé par sa sainteté.

A M. BALDASSAR PERUZZI, de Sienne.

Rome, le 9 novembre 1528.

M. BALDASSAR, mon très-honoré maître, salut. Vos salutations m'ont été rendues par Pierre, votre serviteur. Elles m'ont été d'autant plus agréables, qu'il m'a appris que vous jouissez d'une bonne

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