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Rome des emplois, des plombs, des chapeaux et autres choses, comme vous le savez; tandis qu'à Venise on ne prend que des anguilles et du fretin..... Remarquez cependant que je ne dis dire du pas cela pour mal de ma patrie, mais pour rappeler ce qui se fait dans Rome à notre Sansovino, quoique vous et lui le sachiez aussi bien que moi. Vous voudrez bien me recommander fraternellement à notre trèscher compère Titien, à tous nos amis, ainsi qu'à Giulio, notre musicien. Monseigneur di Vassone en fait autant.

Frère SÉBASTIEN, peintre.

Nota. L'emploi de plombeur des bulles pontificales se donnait d'abord à un moine de Citeaux. Il se donna ensuite à d'autres; mais celui qui le possédait était obligé de prendre l'habit monastique lorsqu'il fallait apposer le sceau sur ces bulles : c'est pour cela qu'on l'appelait frate del piombo, frère du plomb. Cette place lucrative fut donnée à plusieurs artistes, comme une récompense. On peut citer entre autres le Bramante, Bastien Vénitien, Guillaume de Laporte, etc.

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Écrit de Louis BONARROTI, père de MichelAnge, contenant la convention passée entre lui et Dominique Grillandaio et David di Tommaso di Currado, pour instruire le jeune Michel-Ange dans leur art, en l'admettant au nombre de leurs élèves Michel-Ange avait alors quatorze ans.

CETTE Convention, conservée chez les descendans de Grillandaio est ainsi conçue :

« 1488. Je rappelle, ce premier jour d'avril comment moi, Louis di Lionardo di Bonarrota, je

place mon fils Michel-Ange chez Dominique et David di Tommaso di Curado, pour les trois années prochaines à venir, avec les conventions et de la manière dont ledit Michel-Ange doit demeurer avec les susnommés, pendant le temps convenu, pour apprendre à peindre, à faire ses études et ce que ses maîtres lui commanderont. Lesdits Dominique et David doivent lui donner, pendant ces trois ans, vingt-quatre florins de rétribution, c'est-à-dire la première année six florins, la seconde huit, et la troisième dix, faisant en tout la somme de quatrevingt-seize livres. »

Après cette convention, il y a au-dessous, de la main de Louis, père de Michel-Ange: « Le susdit Michel-Ange a reçu, ce jour seize avril deux florins d'or en or de ses maîtres, et moi, Louis di Lionardo, son père, j'ai reçu de lui comptant douze livres (1).

A notre cher fils MICHEL-ANGE BONARROTI, citoyen de Florence.

Mon cher fils, salut, etc.

Nous t'aimons toujours et nous aimons ta personne et tes talens extraordinaires. L'un de nos désirs est que tu conserves ta santé, et que tu jouisses d'une longue vie, afin que tu puisses illustrer la ville

(1) Il est remarquable que ces maîtres payassent une rétribution à leur élève cela ferait croire que Michel-Ange, avant d'entrer dans Fécole de Grillandaio, avait déjà quelque habileté dans la peinture.

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de Rome plus long-temps, ta famille et toi-même, comme tu le fais. Ta santé nous étant à cœur ainsi que ta longue existence, et sachant combien journellement tes fatigues augmentent à cause de ton savoir, et qu'elles pourraient facilement te causer la mort, nous t'ordonnons, sous peine de l'excommunication lætæ sententiæ, par ces présentes lettres, qu'aussitôt que tu les auras reçues, tu n'aies plus à travailler en aucune manière, ni en peinture, ni en sculpture, excepté pour l'ouvrage de notre sépulture, que nous t'avons commandé. Tu te montreras obéissant à nos ordres en ayant soin de tes jours.

Donné à Rome, sous l'anneau du pécheur, le 21 novembre 1531, l'an 8 de notre pontificat.

EVANGELISTA.

Nota. Ce bref est très-honorable pour Michel-Ange; mais on ne voit voit pas que la sépulture de Clément VII lui ait été ordonnée, puisque ce fut Baccio Bandinelli qui en fut chargé, ainsi que de celle de Léon X. Elles furent placées toutes deux dans le chœur de l'église de la Minerve. Ce bref conviendrait plutôt à Jules II, qui eut de si grandes altercations avec Michel-Ange pour son tombeau; mais il ne s'accorde pas avec l'année de sa date.

Lettre ou Bref de PAUL III à MICHEL-ANGE BONARROTI.

Rome, près Saint-Marc, le rer. septembre 1535, l'an 1. de notre pontificat.

L'HEUREUSE mémoire de Clément VII, notre immédiat prédécesseur, et ensuite nous, voulant vous récompenser et vous satisfaire pour la peinture qui est à faire sur le mur de l'autel de notre chapelle,

représentant l'histoire du Jugement dernier; considérant vos travaux et votre talent, avec lesquels vous ornez amplement notre siècle, nous vous promettons, comme encore nous vous promettons à présent par ce bref, le revenu de douze cents écus d'or annuellement, pendant toute votre vie; et, afin que vous continuiez et que vous cherchiez à terminer ledit ouvrage que vous avez commencé avec l'autorité apostolique, en vigueur par le présent bref, nous vous accordons également, pendant votre vie, le passage du Pô, près de Plaisance, comme en jouissait, de son vivant, Jean-François Burla, avec les émolumens accoutumés, les juridictions, honneurs et droits sur le poids des marchandises pour une partie de ladite somme à vous promise, c'est-à-dire, pour six cents écus d'or, que ce bac rend annuellement, notre promesse restant toujours fixée, quant aux autres six cents écus d'or, durant votre vie. Nous commandons à notre vice-légat de la Gaule cispadane actuel, et à celui qui lui succédera, et à nos chers fils les anciens, ainsi qu'à la commune de ladite ville de Plaisance et à tous ceux qu'il appartiendra, de faire connaître que nous vous donnons, ou à votre chargé de pouvoir, la possession dudit passage et l'exercice d'icelui; nous entendons que, vous étant donné, ils vous y maintiennent et vous fassent jouir paisiblement de notre concession pendant votre vie, nonobstant toutes autres choses contraires, etc.

BLOSIO.

A VARCHI, à Florence.

Padoue, le 28 novembre 1535.

Si vous ne m'avez pas écrit il y bien long-temps, la lettre que je reçois de vous en ce moment me console de la perte des autres, puisque vous me marquez que Benvenuto Cellini se porte bien, et qu'il est arrivé à Florence. Ces deux nouvelles me remplissent de joie, et je rends grâces à Dieu de ce qu'il n'a pas permis que nous perdissions un homme si rare. Réjouissez-vous en donc avec lui, en le saluant et en l'embrassant pour moi. Quant à l'envie que vous avez tous les deux de venir ici pendant ce carnaval, elle me fait un plaisir infini, et je vous attendrai de même. Quoique je reconnaisse que je ne mérite pas d'avoir tant de satisfaction, je ne veux apporter aucun retard à cette preuve de votre attachement je vous recevrai, et vous verrai comme on reçoit et comme on voit un frère. Vos lettres expriment si bien le même sentiment qu'elles m'attachent à vous pour jamais; mais ne parlons plus de cela dans ce moment, puisqu'un jour, et ce jour n'est pas éloigné, nous pourrons nous en entretenir de vive voix. J'ai reçu avec un contentement extrême les saluts de MM. Palla Rucellai, Nicolas Ardinghelli, François, et de M. Pierre Vettori, tous hommes aimables et dont le mérite fait tant d'honneur à Florence. Je suis infiniment touché de la mention honorable qu'a bien voulu faire de moi M. Vettori dans les notes dont il enrichit sa belle

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