OEUVRES DE SALLUSTE TRADUCTION NOUVELLE COMPRENANT LA GUERRE DE JUGURTHA, LES FRAGMENS DE LA GRANDE ACCOMPAGNÉE D'UNE NOTICE BIOGRAPHIQUE ET LITTÉRAIRE SUR SALLUSTE, ET CRITIQUE SUR CHACUN DE SES OUVRAGES PAR M. CH. DU ROZOIR PROFESSEUR D'HISTOIRE AU COLLÈGE ROYAL DE LOUIS-LE-GRAND. TOME SECOND. PARIS C. L. F. PANCKOUCKE MEMBRE DE L'ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D'HONNEUR ÉDITEUR RUE DES POITEVINS, N 14. OBSERVATIONS SUR LA CONJURATION DE CATILINA. AUJOURD'HUI (22 mars 1822) l'empereur lisait dans l'histoire romaine la Conjuration de Catilina; il ne pouvait la comprendre telle qu'elle est tracée. Quelque scélérat que fût Catilina, observait-il, il devait avoir un objet : ce ne pouvait être celui de gouverner Rome, puisqu'on lui reprochait d'avoir voulu y mettre le feu aux quatre coins. L'empereur pensait que c'était plutôt quelque nouvelle faction à la façon de Marius et de Sylla, qui, ayant échoué, avait accumulé sur son chef toutes les accusations banales dont on les accable en pareil cas. Quelqu'un observa à l'empereur que c'est ce qui lui serait infailliblement arrivé à lui-même, s'il eût succombé en vendémiaire, en fructidor ou en brumaire, etc. » Cette anecdote, tirée du Mémorial de Sainte-Hélène, en dit plus sur la conjuration de Catilina, que ne pourrait le faire une longue apologie de ce chef de parti. Or, le dirai-je? je fus toujours porté à croire que Catilina a été calomnié par Salluste comme par Cicéron, et qu'il ne fut pas un homme aussi atroce qu'on l'a prétendu. Avec son œil d'aigle, Napoléon a entrevu le vrai, qu'aucun historien n'avait encore exprimé sur la conjuration; et, ⭑ |