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licentiæ facturas, nisi vos feceritis. Minimum hoc eorum est, quæ iniquo animo feminæ sibi aut moribus aut legibus injuncta patiuntur : omnium rerum libertatem, immo licentiam (si vere dicere volumus), desiderant. Quid enim, si hoc expugnaverint, non tentabunt?

III. << Recensete omnia muliebria jura, quibus licentiam earum adligaverint majores nostri, per quæque subjecerint viris quibus omnibus constrictas vix tamen continere potestis. Quid? si carpere singula, et extorquere, et exæquari ad extremum viris patiemini, tolerabiles vobis eas fore creditis? extemplo, simul pares esse cœperint, superiores erunt. At, hercule, ne quid novum in eas rogetur, recusant : non jus, sed injuriam deprecantur. Immo ut, quam accepistis, jussistis suffragiis vestris legem, quam usu tot annorum et experiendo

risation spéciale; ils n'ont jamais cessé de les tenir dans la dépendance de leurs pères, de leurs frères, de leurs maris. Pour nous, s'il plaît aux dieux, nous leur permettrons bientôt de prendre part à la direction des affaires publiques, de fréquenter le forum, d'entendre les harangues, et de s'immiscer dans les opérations des comices. Car, quel est aujourd'hui leur but en parcourant les rues et les places, sinon d'appuyer la loi proposée par les tribuns, et de faire abroger celle d'Oppius? Lâchez les rênes à leur caractère ambitieux, à leur indomptable instinct, et espérez que d'elles-mêmes elles mettront des bornes à une frénésie que vous n'aurez pas osé réprimer. Les avantages contre l'absence desquels elles réclament aujourd'hui sont les moindres de ceux dont, à leur grand déplaisir, la jouissance leur est interdite par nos mœurs et par nos lois. Ce qu'elles désirent, c'est une liberté illimitée, ou, pour parler plus juste, une licence sans bornes. Si elles emportent ce qu'elles demandent présentement, que ne tenteront-elles pas dans la suite?

III. «< Énumérez toutes les dispositions législatives par lesquelles nos ancêtres ont tâché d'enchaîner l'indépendance des femmes, et de les assujétir à leurs maris; et voyez combien, avec toutes ces entraves légales, nous avons de peine à les contenir dans le devoir. Quoi! si vous leur laissez rompre ces liens les uns après les autres, s'affranchir de toute dépendance, et s'assimiler entièrement à leurs maris, pensez-vous qu'il vous sera possible de les supporter? Elles ne seront pas plus tôt nos égales, que nous tomberons sous leur joug. Mais, objectera-t-on, tout ce qu'elles demandent, c'est qu'on ne leur impose point une nouvelle servitude; ce n'est pas contre de justes droits qu'elles réclament, c'est contre

comprobastis, hanc ut abrogetis: id est, ut unam tollendo legem ceteras infirmetis. Nulla lex satis commoda omnibus est id modo quæritur, si majori parti et in summam prodest. Si, quod cuiquam privatim obficiet jus, id destruet ac demolietur, quid adtinebit universos rogare leges, quas mox abrogare, in quos latæ sunt, possint? Volo tamen audire, quid sit, propter quod matronæ consternatæ procucurrerunt in publicum, àc vix foro se et concione abstinent. Ut captivi ab Annibale redimantur parentes, viri, liberi, fratres earum? Procul abest absitque semper, talis fortuna reipublicæ sed tamen, quum fuit, negastis hoc piis precibus earum. At non pietas nec sollicitudo pro suis, sed religio, congregavit eas. Matrem Idæam, a Pessinunte ex Phrygia venientem, accepturæ sunt. Quid honestum dictu saltem seditioni prætenditur muliebri? Ut auro et purpura fulgeamus, inquit; ut carpentis, festis profestisque diebus, velut triumphantes de lege victa et abrogala, et captis et ereptis suffragiis vestris, per urbem vectemur ne ullus modus sumtibus, ne luxuriæ sit.

l'injustice. Gardez-vous de le croire ainsi. Elles veulent vous faire abroger une loi consacrée par vos suffrages, une loi dont l'expérience de tant d'années vous a fait reconnaître l'utilité; c'est-à-dire qu'elles veulent qu'en abolissant une seule loi vous portiez atteinte à toutes les autres. Il n'en est aucune qui soit parfaitement en harmonie avec tous les intérêts. Tout ce qu'on se propose, lorsqu'on fait une nouvelle loi, c'est qu'elle soit utile à la majorité des citoyens, et à la république en général. S'il est permis à chacun de renverser et d'anéantir celle qu'il croira. contraire à ses intérêts particuliers, à quoi servira que le peuple réuni sanctionne des lois que pourront abroger ceux contre qui elles auront été faites? Au reste, je voudrais bien savoir pourquoi nous voyons les femmes parcourir hors d'elles-mêmes les rues et les places, et venir presque jusque dans le forum, jusque dans nos assemblées. Viennent-elles demander qu'on rachète leurs pères, leurs maris, leurs enfans, leurs frères, prisonniers d'Annibal? Ces temps sont passés, et puisse le ciel préserver à jamais la république de semblables malheurs! Cependant, alors même, vous fûtes sourds à leurs prières, bien légitimes sans doute. Mais, si ce n'est pas une pieuse sollicitude pour leurs proches, c'est peutêtre quelque motif religieux qui les rassemble. Peut-être serait-ce le désir d'aller au devant de la déesse de l'Ida, nous arrivant de Pessinunte en Phrygie. De quel prétexte, au moins plausible, peuvent-elles couvrir leur séditieux rassemblement? Nous voulons être resplendissantes d'or et de pourpre, me répond une voix; nous voulons nous promener par la ville, les jours de fêtes et les autres jours, traînées dans de magnifiques chars, comme pour triompher de la loi vaincue et abrogée, et

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IV. «Sæpe me querentem de feminarum, sæpe de virorum, nec de privatorum modo, sed etiam magistratuum, sumtibus audistis; diversisque duobus vitiis, avaritia et luxuria, civitatem laborare: quæ pestes omnia magna imperia everterunt. Hæc ego, quo melior lætiorque in dies fortuna reipublicæ est, imperiumque crescit, et jam in Græciam Asiamque transcendimus, omnibus libidinum inlecebris repletas, et regias etiam adtrectamus gazas, eo plus horreo, ne illæ magis res nos ceperint, quam nos illas. Infesta, mihi credite, signa ab Syracusis inlata sunt huic urbi: jam nimis multos audio Corinthi et Athenarum ornamenta laudantes

mirantesque, et antefixa fictilia deorum Romanorum ridentes. Ego hos malo propitios deos; et ita spero futuros, si in suis manere sedibus patiemur. Patrum nostrorum memoria per legatum Cineam Pyrrhus, non virorum modo, sed etiam mulierum animos donis tentavit: nondum lex Oppia ad coercendam luxuriam muliebrem lata erat: tamen nulla accepit. Quam caussam fuisse censetis? Eadem fuit, quæ majoribus nostris nihil de hac re lege sanciendi : nulla erat luxuria, quæ coerceretur. Sicut ante morbos necesse est cognitos esse, quam remedia eorum; sic cupiditates prius natæ sunt, quam leges, quæ iis modum facerent. Quid legem Lici

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