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encore que la viande, qui est devenue un besoin indispensable, soit à un prix raisonnable.

Ces observations paraîtront peut-être à quelques personnes une de ces théories que les hommes d'étude hasardent si souvent, et dont les gens d'expérience font bonne justice. J'en appelle aux fermiers qui ne se sont pas montrés rebelles à ces innovations, qu'ils disent ce qu'elles leur rapportent ? Consultez ces bonnes ménagères qui donnent un soin particulier à la direction de la basse-cour, et vous verrez ce qu'on peut obtenir d'accroissement dans les produits d'une ferme, où le mari et la femme concourent, chacun dans sa spécialité, à faire prospérer la maison.

La Société d'Agriculture de l'Eure appelle de tous ses vœux la propagation des bonnes méthodes; des encouragements de toute espèce sont donnés pour atteindre ce but; rien de ce qui est bon, de ce qui est utile, n'est mis en oubli.

Des prix sont accordés aux laboureurs habiles, aux producteurs qui se distinguent par la tenue et la direction de leur exploitation; des primes sont décernées aux animaux d'élite. Les bulletins de la Société publient les documents propres à faire connaître les découvertes nouvelles et à faire marcher la science

Je le dis à regret, notre arrondissement n'a pas suivi l'impulsion communiquée à des arrondissements voisins. Pour justifier cette différence dans les résultats, en vain dirait-on que l'importance des exploitations, dans l'arrondissement des Andelys, rend plus facile l'introduction des améliorations. La perfection dans les méthodes, le bon choix des bestiaux, la disposition bien entendue des bâtiments, ne peuvent se calculer ainsi; peut-être même est-il plus facile d'obtenir des résultats remarquables, dans une ferme d'une médiocre étendue, que dans une grande entre

prise agricole; la surveillance peut être plus active, plus efficace, quand elle est plus concentrée.

Il y a dans notre arrondissement beaucoup de fermes qui sont bien conduites, mais il en est peu qui réunissent toutes les conditions propres à les faire remarquer et à les faire citer comme des modèles; on ne nous appliquera pas cet axiôme: le mieux est l'ennemi du bien; nous appelons au contraire ce mieux si désirable, et que nous aurions été fiers de voir proclamer, lors de la distribution des prix départementaux.

Cette satisfaction ne nous a pas été complétement refusée, un cultivateur du canton du Neubourg, M. Fromont, du Troncq, a obtenu la confirmation d'une médaille d'or qu'il avait reçue, il y a deux ans. M. Fromont est un cultivateur aussi actif qu'intelligent; on a rendu justice aux qualités qui le distinguent et à la bonne direction qu'il suit dans l'exploitation de sa ferme. Ses terres sont parfaitement cultivées, ses produits variés et ses assolements bien divisés; ses chevaux, son troupeau, ses bestiaux sont choisis avec discernement, et l'ensemble de sa ferme est remarquable.

Voilà bien des titres pour aspirer aux prix de département; mais M. Fromont avait à soutenir la concurrence avec de rudes joûteurs, qui l'ont emporté, et qui devaient l'emporter, d'après l'avis unanime de la Commission départementale.

La section de Louviers a pensé qu'elle devait un dédommagement à M. Fromont, que celui qui avait touché d'aussi près le prix de département, avait droit aux prix de l'arrondissement: elle a, à l'unanimité, accordé à M. Fromont la médaille d'or qui doit être décernée au propriétaire qui a disposé les bâtiments de sa ferme, de la manière la plus convenable, pour les besoins de l'ex ploitation rurale.

Je crois devoir rappeler ici que, lors du concours général,

une médaille d'or a été accordée à M. de Sézille, pour les beaux semis de pins qu'il a entrepris à la Haye-le-Comte, depuis plusieurs années.

Les résultats obtenus par M. de Sézille sont importants; ils ont été appréciés: cette juste récompense témoigne de l'intérêt que la Société attache à toutes les améliorations; et elle servira, je l'espère, à propager le bon exemple qu'il a donné. Déjà depuis assez longtemps on a pu juger des avantages que présentent les semis de pins; ils procurent des bénéfices d'autant plus désirables, que ces semis ont réussi sur des terrains improductifs, où toute autre espèce de bois ne pouvait s'élever.

Vous allez connaître la décision des Jurés et Commissaires, sur les résultats du concours. Je dois d'abord vous rendre compte de ce qui a été fait dans l'assemblée générale de la Section.

On y a examiné les titres des domestiques de ferme, dont les longs et bons services ont paru mériter des récompenses. Vous applaudirez, comme moi, Messieurs, à cet usage établi dans notre département, de glorifier la fidélité et le dévouement. Les liens sociaux, ceux de la famille, ne sont que trop relâchés, on ne saurait trop encourager tout ce qui peut les resserrer. De bons serviteurs, qui ont vieilli dans une famille, semblent en faire partie; les bons et les mauvais jours passés en commun, ne leur permettent plus de rester étrangers aux intérêts de la maison.

En proclamant ici le nom des domestiques qui ont obtenu des récompenses ou des mentions honorables, nous ferons connaître ceux de leurs maîtres: il est difficile d'admettre que ceux-ci ne soient pas dignes d'éloges. Les bonsmaîtres font les bons domestiques; et ceux-là seuls inspirent l'attachement et le dévouement, qui se montrent justes et bons envers leurs inférieurs. Dieu me garde de conclure

qu'on est mauvais maître, parce qu'on n'a pas été assez heureux pour conserver longtemps les mèmes serviteurs, je veux dire que rarement les mauvais maîtres peuvent compter sur un dévouement constant.

Je ne vous entretiendrai pas, Messieurs, des travaux de la Section de Louviers: chacun de ses Membres est animé des meilleures intentions, mais elles sont improductives; nous n'avons d'autre titre à l'indulgence, que le soin particulier que nous avons mis à préparer le concours qui vient d'avoir lieu, et à défendre les droits de l'agriculture de l'arrondissement, au partage des récompenses votées par le Conseil général.

Je passe vite sur ce chapitre, et je crois seconder votre impatience, en vous donnant immédiatement la liste des diverses récompenses qui vont être décernées.

DES PROCÈS-VERBAUX

des

SÉANCES TENUES APRÈS LES CONCOURS AGRICOLES

DES ANDELYS, BERNAY, LOUviers et ponT-AUDEMER,

Par M. Cassen,

Président de la Société.

MESSIEURS,

Si pendant les années précédentes, la Section centrale d'agriculture de notre Société s'est constamment occupée du soin de propager dans ce département la connaissance des meilleurs principes agricoles et les nouvelles découvertes d'une utilité reconnue, elle n'a pas mis, pendant l'année qui finit, moins de persévérance et de zèle à poursuivre le cours de ses utiles enseignements. Deux rapports de cette Section vous ont fait connaître, le premier, les résultats du concours agricole de la Commanderie; le second, les opérations préliminaires fort compliquées, qui ont facilité une équitable distribution des primes diverses, offertes cette année pour encouragement aux agriculteurs, dont les efforts ont fait progresser l'Art agricole.

Vous y aurez reconnu, Messieurs, tout le soin apporté par les Commissions et par le Jury central, pour que la récompense arrivât aux mains de ceux qui l'avaient réellement méritée. Maintenant il me reste à vous entretenir de ce que les quatre Sections d'arrondissement ont fait, de leur côté, pour encourager sur leur territoire les progrès de toute espèce.

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