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exploitations, sur lesquelles elles ont remarqué de notables améliorations, savoir:

16 sur l'arrondissement des Andelys;

14 sur celui de Bernay;

2 sur celui de Pont-Audemer;

et 14 sur celui d'Evreux.

La Section de Louviers n'a envoyé aucun rapport.

En général, le travail des commissions cantonales est parvenu si tard aux sections, que leurs rapports n'ont été adressés au Président que vers le 10 août, et que la Commission centrale n'a pu s'en occuper que le 15 du mème mois, époque où l'on était en pleine moisson.

Vous sentez, Messieurs, toutes les difficultés qui ont été occasionnées par ce retard. Aussi la Société doit-elle beaucoup de gratitude aux agriculteurs qui ont bien voulu dérober quelques jours à leurs travaux, pour faire partie de la commission qui a visité les exploitations des concurrents au grand prix.

Il résulte du rapport très-circonstancié de ces commissaires que, partout où leur examen s'est porté dans cette tournée agricole, ils ont reconnu qu'on aborde avec plus de franchise cette culture allemande, dont le caractère le plus saillant est de faire dans les assolements une part très-large aux prairies artificielles.

Une conséquence naturelle de cette abondance de fourrages a été une augmentation notable du nombre des bestiaux. En effet des troupeaux plus nombreux existent partout où la luzerne, le sainfoin et le trèfle ont pris la place d'autres produits; et les commissaires ont remarqué avec satisfaction une amélioration sensible dans la beauté des vaches, dans la conformation et la taille des bêtes à laine et dans la finesse de leur toison.

Vos commissaires ont aussi constaté l'emploi, sinon gé

néral, au moins plus répandu, d'instruments aratoires mieux combinés, plus légers, exigeant moins de tirage, n'occupant que deux chevaux au lieu de trois et faisant cependant un travail très-régulier.

Tout porte à espérer que ce progrès, que la Société a le droit de revendiquer, s'étendra chaque jour de plus en plus, et que les laboureurs renonceront enfin aux instruments moins avantageux, dont la routine fait encore dans beaucoup de lieux un si pénible usage.

Une seule chose ne leur a pas paru en harmonie avec ce progrès. Rien n'a été tenté pour la bonne confection et la conservation des fumiers. Généralement ils sont abandonnés dans les cours au pied des bâtiments, tels qu'on les a sortis des écuries ou des étables. 1-à ils reçoivent l'égoût des toits, exposés aux ardeurs du soleil qui les dessèchent; souvent mème leurs sucs vont se perdre dans des mares placées au centre des cours, où les bestiaux n'ont pour se désaltérer qu'une eau noire et corrompue.

La Société avait tellement à cœur de faire cesser cette déplorable incurie, qu'elle avait proposé un prix spécial au profit de ceux qui auraient établi dans leur exploitation un système de fosses ou de plates-formes à fumier, à l'instar de celles de la ferme modèle de Grignon, dont les grands avantages ne sont pas un problème.

Personne n'a répondu à cette excitation. La Section des Andelys a bien signalé une fosse établie, depuis quelques années, chez M. Bultel, maître de poste au bourg Beaudouin; mais, d'après la description de cette fosse, elle est loin de remplir les conditions du programme.

De ces considérations générales, si je passe à l'examen particulier des exploitations des concurrents au grand

prix, il résulte des rapports des Sections que trois agriculteurs seulement ont été désignés pour le disputer.

Ce sont: M. Coutil, de Villers, section des Andelys; M. Guéroult, de Capelle-les-Grands, section de Bernay; et M. Tillard, de la Commanderie, section d'Evreux.

Le jury central, adoptant les conclusions du rapport des commissaires qui ont soigneusement visité les exploitations de ces trois concurrents, a proposé à M. le Préfet de décerner le grand prix départemental d'agriculture à M. Coutil, fermier à Villers-sur-Andelys. L'ensemble des travaux de ce fermier a paru plus parfait que celui de ses compétiteurs. La beauté, le nombre et la force des animaux attachés à son exploitation, ont spécialement déterminé la priorité qui lui est donnée.

Il existe chez M. Coutil, un troupeau de 1,200 bêtes à laine de la plus grande beauté, qu'il a obtenu chez lui par le croisement d'animaux choisis avec soin et qu'il s'est procurés au moyen de sacrifices pécuniaires considérables. Les commissaires ont trouvé dans ses bergeries trente jeunes béliers qui ne le cèdent que de fort peu à ceux de l'établissement de Rambouillet, et qu'il vend à des prix modérés aux agriculteurs qui l'avoisinent. Sa vacherie est une des meilleures de celles si remarquables des fermes du Vexin. Un très-beau taureau surtout a fixé l'attention de vos commissaires. Les écuries de M. Coutil renferment des chevaux de labour d'une grande beauté et d'une valeur considérable.

La propreté des divers locaux, l'ordre qui règne dans toutes les opérations, l'exactitude de l'exécution des travaux, sans bruit, sans trouble, décèlent une agriculture bien organisée, comme l'appellent les Allemands, où chacun sait ce qu'il doit faire et l'exécute, et non pas cette

agriculture machine où rien ne se fait si le maître n'est sans cesse à stimuler les travailleurs.

La jachère est complétement supprimée sur les terres de cette belle ferme.

De très-vastes prairies artificielles fournissent une abondante nourriture au nombreux bétail de cette exploitation.

Toutes les cultures sont très-soignées, les récoltes nettes d'herbes adventices, en un mot satisfaction entière est donnée aux diverses conditions du programme.

Mais si le jury s'est déterminé en faveur de M. Coutil, il n'en a pas été moins reconnu qu'un des autres concurrents au grand prix, avait beaucoup approché de la perfection reconnue dans l'exploitation de son compétiteur.

M. Tillard a, comme lui, un nombre considérable de bestiaux et des meilleures races. Comme à lui, aucun sacrifice ne lui coûte pour se procurer les plus beaux producteurs. Ses terres sont cultivées avec le soin et l'intelligence qui annoncent un excellent praticien.

La seule considération qui lui ait fait préférer M. Coutil, c'est que ce dernier n'est que le fermier des terres qu'i exploite, tandis que M. Tillard, propriétaire de la presque totalité des terres de son exploitation, a son allure plus libre, d'abondantes ressources dans de vastes prairies arrosées qui lui appartiennent; enfin une industrie de roulage et de relais qui le mettent à portée d'avoir une masse considérable de fumiers avec lesquels il obtient de très-riches produits de tous les genres.

La Commission a proposé d'accorder une mention très-honorable à M. Tillard;

Et les Sections des Andelys, Evreux et Bernay, de mentionner honorablement MM. Renard, de Fours;

Legrand fils, de Guitry; Mouton, de Damville; et Guéroult, de Capelle-les-Grands.

Les deux premiers ayant obtenu précédemment le prix d'arrondissement, cette mention ne produit en leur faveur qu'un rappel de ces prix.

PRIX D'ARRONDISSEMENT.

La Section d'Evreux a décerné le 1er prix d'arrondissement à M. Tillard, de la Commanderie;

Le 2e prix à M. Mouton, fermier à Damville, agriculteur très-intelligent et très-laborieux.

Elle mentionne très-honorablement MM. Michel Buzot, de Courteilles; Languet, de Mousseaux près Damville, et Pierre Hellard, de Roman.

La Section des Andely's a décerné le 1er prix de cet arrondissement à M. Auguste Catheux, de Saussayla-Vache;

Et le 2o, à Madame veuve Poitevin, de Cahaignes.

Elle a mentionné honorablement MM. Dévé, de Dangu; Saintard, de Farceaux; et Lefebvre, de Gaillardbois, ferme de Brémule.

La Section de Bernay a décerné ses deux prix: Le 1er à M. Guéroult, de Capelle-les-Grands; Le 2o à M. Robillard (Joseph), de Bernay, (hameau de Bouffey);

Et des mentions honorables à MM. Conard (Vincent), de Drucourt; Lailler, maître de poste à l'Hôtellerie, et Panthou (Jacques), de Beaumesnil (ferme de la Privartière).

Enfin la Section de Pont-Audemer n'a présenté aucun candidat pour le prix départemental; mais elle a décerné deux premiers prix ex æquo à MM. Lebourg, de PontAuthou, et Louis de Malhortie, de Campigny.

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