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Des projets de loi sur l'instruction publique, sur le régime des prisons, sur nos tarifs de douanes, sont déjà soumis à vos delibérations. D'autres projets vous seront présentés sur divers sujets importants, notamment sur les bons commerciaux, sur le régime des hypothéques, sur les monts-de-piété, sur l'application des caisses d'épargne à de nouvelles améliorations dans la condition des classes ouvrières. C'est mon voeu constant que mon gouvernement travaille, avec votre concours, à développer, en même tems, la moralité et le bienêtre des populations.

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Mes rapports avec toutes les puissances étrangères me donnent la confiance que la paix du monde est assurée. J'espère que les progrés de la civilisation générale s'accompliront partout, de concert entre les gouvernements et les peuples, sans altérer l'ordre intérieur et les bonnes relations des Etats.

La guerre civile a troublé le bonheur de la Suisse. Mon gouvernement s'était entendu avec les gouvernemens d'Angleterre, d'Autriche, de Prusse et de Russie, pour offrir à ce peuple voisin et ami une médiation bienveillante. La Suisse reconnaitra, j'espère, que le respect des droits de tous, et le maintien des bases de la confédération helvétique peuvent seuls lui assurer les conditions durables de bonheur et de sécurité que l'Europe a voulu lui garantir par les traités.

Mon gouvernement, d'accord avec celui de la reine de la Grande-Bretagne, vient d'adopter des mesures qui doivent parvenir enfin à retablir nos relations commerciales sur les rives de la Plata.

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Le chef illustre qui a longtems et glorieusement commandé en Algérie a désiré se reposer de ses travaux. J'ai confié à mon bien-aimé fils, le Duc d'Aumale, la grande et difficile tâche de gouverner cette terre française. Je me plais à penser que, sous la direction dé mon gouvernement, et grâce au courage laborieux de la généreuse armée qui l'entoure, sa vigilance et son dévoument assureront la tranquillité, la bonne administration et la prosperité de notre établissement.

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Messieurs, plus j'avance dans la vie, plus je consacre avec devoument au service de la France, au soin de ses intérêts, de sa dignité, de son bonheur, tout ce que Dieu m'a donné et me conserve encore d'activité et de force. Au milieu de l'agitation que fomentent des pas

sions ennemies ou aveugles, une conviction m'anime et me soutient: c'est que nous possédons dans la monarchie constitutionnelle, dans l'union des grands pouvoirs de l'Etat, des moyens assurés de surmonter tous les obstacles et satisfaire à tous les intérêts moraux et matériels de notre chère patrie. Maintenons fermement, selon la charte, l'ordre social et toutes ses conditions; garantissons fidèlement, selon la charte, les libertés publiques et tous leurs développements: nous transmettrons intact aux générations qui viendront après nous le depot qui nous est confié, et elles nous béniront d'avoir fondé et défendu l'édifice à l'abri duquel elles vivront heureuses et libres.

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II.

Soumission de l'emir Abdelkader.

(Moniteur).

A. Extrait du Rapport du Duc d'Aumale, gouverneur - général de l'Algérie, au ministre de la guerre, en date d'Oran le 23. Decembre 1847.

Vingt Spahis, commandés par le lieutenant Bou Króuïa, avaient été, le 21 au soir, dès les premières nouvelles, envoyés en observation au col de Kerbous; bientôt des coups de fusil signalent un engagement de ce côté; c'est Abdelkader qui rencontre nos spahis. Le général de Lamoricière, qui, dans la nuit, avait fait prendre les armes à sa colonne, s'avance rápidement avec la cavalerie. L'émir a pour lui l'obscurité, un pays difficile sillonné de sentiers inconnus de nos éclaireurs ; la fuite lui était encore facile. Mais bientôt deux de ses cavaliers, amenés par Bou Krouïa lui-même, viennent annoncer au général, qu'il est décidé à se rendre et qu'il demande seulement à être conduit à Alexandrie ou à St. Jean d'Acre. La convention, immédiatement conclue de vive voix, est bientôt ratifiée par écrit par le général de Lamoricière .. Aujour. d'hui même, dans l'après-midi, Abdelkader a été reçu au marabout de Sidi-Brahim par le Colonel de Montauban, qui fut rejoint peu après par le général de Lamoricière et par le général Cavaignac. .. Une heure après, Abdelkader me fut amené à Nemours; je ratifiai la parole donnée par le général de Lamoricière et j'ai le ferme espoir que le gouvernement du Roi lui donnera sa sanction.

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Post-Scriptum du 24 au matin. Je crois devoir mentionner ici une circonstance en apparence peu importante mais très significative aux yeux des indigènes. Abdelkader vient de me remettre un cheval de soumission; c'est un acte de vasselage vis-à-vis de la France; c'est la consecration publique de son abdication.

B. Extrait du Rapport du Lieutenant-général de Lamoricière, commandant de la province d'Oran, à S. A. R. Mgr. le Duc d'Aumale, gouverneur général de l'Algérie.

Au bivouac de Sidi-Mohammed-El-Ouassini,

22. Décembre 1847. minuit.

.. Je rencontrai le lieutenant Bou - Krouïa luimême qui revenait avec deux hommes des plus devoués de l'émir, et qui étaient chargés de me dire qu' Abdelkader, voyant qu'il ne pouvait déboucher dans la plaine et suivre son projet, demandait à se soumettre. BouKrouïa avait causé lui-même avec l'émir, qui lui avait remis une feuille de papier sur laquelle il avait apposé son cachet, et sur laquelle le vent, la pluie et la nuit l'avaient empêché de rien écrire. Il me demandait une lettre d'aman pour lui et ceux qui l'accompagnaient. Il m'était impossible d'écrire, par la même raison qui s'était opposée à ce que l'émir pût le faire, et, de plus, je n'avais point mon cachet. Les hommes voulaient absolument quelque chose qui prouvât qu'ils m'avaient parlé. Je leur remis mon sabre et le cachet du commandant Bazaine, en leur donnant verbalement la promesse d'aman la plus solennelle. Les deux envoyés de l'émir me demandèrent de les faire accompagner par Bon-Kronïa, que je fis partir avec quattre spahis...... J'avais commencé cette lettre . . . . lorsque m'est revenu Bou-Krauïa et les deux émissaires d'Abdelkader. Il me rapportait mon sabre et le cachet du commandant Bazaine, et en outre une lettre de l'émir qui est de l'écriture de Mustapha-ben-Thamis. Je vous adresse ci-joint copie de la traduction de cette lettre, ainsi que de la reponse que j'y ai faite. J'étais obligé de prendre des engagements; je les ai pris, et j'ai le ferme espoir que V. A. R. et le Gouvernement les ratifieront, si l'émir se confie à ma parole . . . . . . Je ne déciderai rien que provisoirement relativement aux familles importantes de

la deïra et aux chefs des troupes regulières, non plus qu'à leurs soldats.

P. S. Le temps me manque pour joindre ici les copies de la lettre que j'ai reçue de l'émir et de celle que je lui ai repondue. Il me suffit de vous indiquer que j'ai uniquement promis et stipulé que l'émir et sa famille seraient tous portés à Alexandrie ou à St. Jean d'Acre. Ce sont les deux seuls lieux que j'aie indiqués. C'étaient ceux qu'il désignait dans la demande que j'ai acceptée. (Signé:) Lamoricière.

C. Réponse de M. Guizot, président du Conseil des Ministres, aux observations du Marquis de Boissy relativement aux promesses faites à Abdelkader lors de sa soumission, dans la séance de la chambre des Pairs du 17. Janvier 1848.

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Messieurs, quand le gouvernement du Roi a proposé à S. M. de conférer à Mgr. le duc d'Aumale le gouvernement de l'Algérie, il l'a fait dans l'intérêt du pays et avec la profonde conviction que, pour l'Afrique, pour la France, pour la paix, comme pour la guerre en Algérie, c'était, dans les circonstances où nous nous trouvions, la combinaison la mieux choisie. Mais en même tems le gouvernement du Roi n'a sacrifié, n'a abandonné au un des principes de notre ordre constitutionnel; et il suffit de lire le discours de la couronne pour voir qu'il a entendu les maintenir complettement. L'occasion de les appliquer, d'en constater du moins l'empire, 'n' a pas tardé à se présenter. Nous n'avons pas pensé, nous ne pouvons pas penser qu'il appartienne à un général, à un général en chef, même à un prince, d'engager politiquement, sans retour, sans examen, le gouvernement du Roi. J'ai l'honneur de tenir ce langage devant l'un des fils du Roi, qui, j'en suis sûr, l'approuve et le ratifie, comme l'approuve et le ratifie certainement Mgr. le duc d'Aumale dans son commandement. Quand il a pris ce commandement, il a été le premier à penser et à dire qu'il le prenait comme un autre officier-général pourrait le prendre, soumis aux mêmes régles, aux mêmes devoirs, servant le pays dans les conditions constitutionelles, comme ses prédécesseurs et ses successeurs, Eh bien, dans la question qui lui

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est soumise dans ce moment, le gouvernement du Roi conserve et entend conserver la pleine liberté de son examen et de sa décision Je y a deux grands intérêts à concilier ici : le premier est l'intérêt de l'Etat; et en même tems il faut tenir grand et loyal compte des paroles dites, des promesses faites, faites avec la mé

et avec les limites dans lesquelles elles pouvaient être faites. J'ai la confiance que le gouvernement du Roi conciliera ces deux intérêts; j'ai la confiance qu'il trouvera moyen d'acquitter loyalement les promesses qui ont été faites, et s'assurer en même temps de tout ce qui importe à la sécurité de la France en Afrique.

D. Réponse de M. Guizot à l'interpellation de M. de la Rochejacquelin, tendante à obtenir des explications sur la conduite du gouvernement envers Abdelkader, dans la séance de la chambre des Députés du 5 Fevrier. (ibidem.)

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.. Il est vrai, Mgr. le duc d' Aumale a promis à Abdelkader qu'il serait conduit à Alexandrie ou à St. Jean-Acre: ce sont là les termes de la promesse, rien de plus, rien de moins. Je réponds avec plus de précision et plus de détails que ne semblaient l'indiquer les questions mêmes qui m'ont été adressées; je le fais parcequ'il n'y a rien, dans la conduite que se propose de tenir le gouvernement du Roi, qui ne puisse être mis dès aujourdhui sous les yeux de la chambre et de la France. Je dis donc que le gouvernement se propose de tenir la parole qui a été donnée. Cette parole est celle-ci Abdelkader serait conduit soit à Alexandrie, soit à St. Jean d'Acre. Ce sont les deux points, les deux seuls qu'il ait designés. J'exclus à l'instant St. Jean d'Acre. St. Jean d'Acre est dans les mains de la Porte; la Porte n'a pas reconnu notre occupation, notre possession de l'Algérie; il est impossible que nous mettions Abdelkader entre les mains de la puissance qui ne reconnait pas notre possession de l'Algérie et qui pourrait à l'instant même s'en servir contre cette possession. J'exclus donc St. Jeau d'Acre. Je n' exclus point Alexandrie. Qoique le Pacha d'Egypte soit dans les liens étroits avec la Porte, quoiqu'il soit le vassal du Sultan, le pacha d'Egypte posséde héréditairement

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