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obscur et confus.» Descartes semble supposer ici que l'homme peut échapper aux lois de sa nature: or si, au lieu de juger seulement des qualités nuisibles ou utiles des objets par les perceptions de nos sens, nous jugeons aussi la réalité extérieure de ces objets, c'est que notre nature est constituée de telle sorte que nous portions ce dernier jugement. L'auteur dit lui-même plus loin (voyez no 16): «...une horloge composée de roues et de contre-poids n'observe pas moins toutes les lois de sa nature, lorsqu'elle est mal faite et qu'elle ne montre pas bien les heures, que lorsqu'elle satisfait entièrement au désir de l'ouvrier; il reconnaît donc lui-même qu'aucun être ne peut agir en dehors de

sa nature.

(16.) « Car ceci n'est autre chose qu'une certaine dénomination extéricare, laquelle dépend entièrement de ma pensée, » etc. L'ancienne philosophie entendait par dénomination extérieure une opinion qui n'avait point de fondement dans la réalité, une pure conception ou idée qui n'affirmait et ne niait rien touchant les choses en elles-mêmes; et l'on opposait cette conception pure de l'esprit au jugement que l'on regardait comme conforme à la nature des choses. Mais est-il bien possible de concevoir une idée qui n'ait pas un modèle dans la nature? Comme nous l'avons dit plusieurs fois, il n'y a que l'induction qui puisse faire devancer par l'esprit la réalité expérimentale, et encore a-t-elle besoin de se modeler sur un type fourni par l'expérience. Descartes a beau dire que la comparaison qu'il établit entre une horloge mal faite et une horloge bien faite n'est qu'une dénomination extérieure à l'égard de la première; il n'en est pas moins vrai qu'il la juge inférieure à la seconde, et qu'en conséquence il se prononce sur la nature de cet objet.

NOTES

SUR LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE,

(Première partie, 8.) « Car si je dis que je vois ou que je marche, et que j'infère de là que je suis ; si j'entends parler de l'action qui se fait avec mes yeux et avec mes jambes, cette conclusion n'est pas tellement infaillible que je n'aie quelque sujet d'en douter, à cause qu'il se peut faire que je pense voir ou marcher encore que je ne voie point des yeux, et que je ne bouge de ma place: car cela m'arrive quelquefois en dormant, » etc. Les Principes de la philosophie peuvent être considérés comme une récapitulation des Méditations et des réponses aux objections qui ont été élevées contre elles. Ainsi, par exemple, Descartes fortifie dans cet endroit ce qu'il a dit no 3 de la seconde Méditation par ce qu'il a répondu aux objections de Gassendi sur ce passage. Voyez les renvois indiqués sur le texte.

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(Seconde partie, 1.) « Nous concevons cette matière comme une chose différente de Dieu et de notre pensée, et il nous semble que l'idée que nous en avons se forme en nous à l'occasion des corps de dehors auxquels elle est entièrement semblable. » Dans la sixième Méditation, no 9, Descartes paraissait établir que les idées des choses sensibles partaient des objets matériels; il restait ainsi encore engagé dans les liens des espèces intermédiaires. Mais il avait déjà réformé son opinion ou du moins son expression dans les Réponses aux sixièmes Objections (voyez no 14). Le passage ci-dessus prouve qu'il abandonne entièrement l'opinion de l'ancienne école. Les idées des choses matérielles sont formées par nous-mêmes à l'occasion des impressions extérieures. Voyez la même opinion dans la lettre XXXVIII.

(Troisième partie, 195.) « Mais seulement par les parties du second élément. » Descartes explique dans sa troisième partie ce qu'il entend par les trois principaux élémens du monde visible : « Ainsi nous pouvons faire état d'avoir déjà trouvé deux diverses formes en la matière qui peuvent être prises pour les formes des deux premiers élémens du monde visible. La première est celle de cette raclure qui a dû être séparée des autres parties de la matière, lorsqu'elles se sont arrondies, et qui est mue avec tant de vitesse, que la seule force de son agitation est suffisante pour faire que rencontrant d'autres corps elle soit froissée et divisée par eux en une infinité de petites parties qui se font de telle figure qu'elles remplissent toujours exactement tous les recoins ou petits intervalles qu'elles trouvent autour de ces corps. L'autre est celle de tout le reste de la matière dont les parties sont rondes et fort petites à comparaison des corps que nous voyons sur la terre; mais néanmoins elles ont quelque quantité déterminée, en sorte qu'elles peuvent être divisées en d'autres beaucoup plus petites: et nous trouverons encore ci-après une troisième forme en quelques parties de la matière, à savoir en celles qui, à cause de leur grosseur et de leur figure, ne pourront pas être mues si aisé

ment que les précédentes; et je tâcherai de faire voir que tous les corps de ce monde visible sont composés de ces trois formes, qui se trouvent en la matière, ainsi que de trois divers élémens, à savoir que le soleil et les étoiles fixes ont la forme du premier de ces élémens, les cieux celle du second, et la terre avec les planètes et les comètes celle du troisième. Car voyant que le soleil et les étoiles fixes envoient vers nous de la lumière, que les cieux lui donnent passage, et que la terre, les planètes et les comètes la rejettent et la font réfléchir, il me semble que j'ai quelque raison de me servir de ces trois différences: être lumineux, être transparent, et être opaque ou obscur, qui sont les principales qu'on puisse rapporter au sens de la vue, pour distinguer les trois élémens de ce monde visible. (Voyez les Principes de la philosophie, troisième partie, no 52.)

NOTES

SUR LES PASSIONS DE L'AME.

(Art. 41.) « Et des deux sortes de pensées que j'ai distinguées en l'ame, dont les unes sont ses actions, à savoir ses volontés; les autres, ses passions, en prenant ce mot en sa plus générale signification qui comprend cette sorte de perception..., les dernières dépendent absolument des actions qui les produisent, et elles ne peuvent qu'indirectement être changées par l'ame, excepté lorsqu'elle est elle-même leur cause. » Dans l'article 20, Descartes range parmi les perceptions dont l'ame est cause la considération des choses purement intelligibles et l'imagination des choses qui n'existent pas.

(Art. 127.) « A propos de quoi Vivés écrit de soi-même. » Vivés était né à Valence en 1492, il est mort en 1540; il est un des auteurs de la réaction contre la scholastique.

(Art. 147)..... « notre bien et notre mal dépend principalement des émotions intérieures qui ne sont excitées en l'ame que par l'ame même, en quoi elles diffèrent des passions qui dépendent toujours de quelques mouvemens des esprits. » Dans l'article 91, Descartes distingue deux espèces de joie et de tristesse; l'une causée par les impressions du cerveau, l'autre produite par la seule action de l'ame, c'est-à-dire par les objets que l'entendement nous représente comme des biens.

FIN DES NOTES.

TABLE

DES MATIÈRES

CONTENUES

DANS LE TOME PREMIER.

Avertissement: Objet de cette publication...

Notice biographique sur Descartes...

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Introduction. Première partie : Tableau de la philosophie de Descartes.

Sommaires...

Seconde partie : Coup-d'œil sur les ou

PAGES

I

V

LXXXIX

XCIX

vrages contenus dans le tome premier. cxxxvi

• CXLIX

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