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doit être au pluriel. Ce résultat de l'assimilation, qui n'est pas sans exemples dans les anciens textes,1 se produit du reste dans un cas très fréquent: celui de la particule non avec le pronom: nolo, nole, etc. Nous croyons que l'assimilation en 1, qui n'est que sporadique, représente un phénomène postérieur à celle en n. Si c'est cette assimilation-là qui l'a emporté pour non, cela dépend en partie de ce que l'n de non avait souvent disparu pour d'autres raisons, ce qui donnait à la forme no une certaine force.

Quant à l'assimilation r-l>ll (1), elle constitue un trait qui n'est pas inconnu non plus au castillan, où elle n'est pourtant pas, au XIIIe siècle, aussi fréquente qu'en asturien et en léonais. Et, en castillan, c'est seulement dans la combinaison d'un infinitif avec un pronom suivant que cette assimilation apparaît. Avec les prépositions por er per, elle constitue un trait des dialectes occidentaux. M. Cuervo, qui traite à fond de l'assimilation d'un infinitif avec un pronom2, fait observer que ce sont tantôt les formes mouillées du pronom, tantôt les formes non mouillées qui apparaissent dans ces combinaisons. Quant à la répartition de ces deux espèces de formes dans nos documents, celles avec l simple sont plus répandues à l'ouest, tandis que ll prévaut dans la région orientale, ce qui correspond d'ailleurs à ce que nous avons constaté à propos de n et nn.

Il ressort aussi de notre tableau que les formes avec per et, par conséquent, cette préposition même, sont répandues dans la région centrale et celle de l'ouest, tandis qu'elles paraissent être presque inconnues dans la région du groupe I. Il n'y a dans cette région pas un seul exemple de la combinaison de per avec l'article, et de per seul nous n'y avons trouvé que deux exemples. 3

Notons ici que la métathèse bien connue du d final de l'impératif et de l' initial du pronom, dont parle M. Cuervo, 1. c. p. 261-263 n'est pas inconnu à notre dialecte, bien que, dans nos documents, nous n'en ayons rencontré que deux ex. doc. LXIII amparalldos 32 et deffendeldos 35. L'impératif étant

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d'un usage fort restreint dans des textes de ce genre, l'absence presque totale de ces formes est toute naturelle.

La perte de l's d'un verbe ou d'un autre mot, surtout des pronoms nos et vos, devant l'l du pronom est un trait léonais que relève M. Gessner p. 14. Pour ce qui est de la combinaison d'une forme verbale et d'un pronom, il dit que les exemples très rares font croire que cet usage n'était pas très fréquent en léonais et il n'en cite qu'un seul auedelos, Alex. 2460, forme qu'allègue aussi M. P. p. 45. — A en juger par nos documents, c'était pourtant là une habitude fréquente et — chose bizarre la plupart des exemples appartiennent à la région de Sahagun. M. Gessner relève encore d'autres combinaisons amballas, tralos, etc. dont l'absence dans nos documents ne peut dépendre que du hasard.

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Pour la forme daiela menor doc. VIII 33, voir p. 269.

Quant à l'emploi des combinaisons assimilées dans les patois modernes, nous renvoyons à M. P. p. 43-45, en faisant seulement remarquer qu'exception faite pour les combinaisons du type adugannos, qui n'ont persisté nulle part, et du type matalo dont on trouve des traces jusqu'en Santander et en Extremadura, les formes en question sont confinées dans les parlers asturiens et occidentaux.

Ajoutons ici les quelques exemples d'un autre phénomène analogue qu'offrent nos documents, à savoir le cas où con ou en devant un mot commençant par m, perdent leur n par suite d'une assimilation à la consonne suivante. C'est ce qui arrive doc. XXXVI I comeus filius, XLVII 1 comio ermano, 17 emes et LVIII 2, 27, 30 comie muyer.

48. Nos documents offrent un grand nombre d'élisions. Bien qu'il ne s'agisse pas là d'un trait dialectal, nous citerons quelques exemples des cas principaux, surtout à cause de l'intérêt qu'offre cette question encore obscure au point de vue métrique.

I. Elision de l'e de la préposition de ou d'autres mots atones devant un mot commençant par un e (souvent prosthétique): Doc. I d Esteuan 8, 17, dEscobar 22; VIII dEscobar 15, dEr

demestaio 27, quesent (= que se ent) 31; IX mescriuio 28; XVI del (= de [prés. du subj.] + el) 26; LIV questa 2, 42, senantes 26; LVIII questa 28; LXIII dEscobar 2, 40; LXVII derua 18; LXXII dElgar 97; LXXV dEscalzon 59; LXXXIII destranna 16; XCI dEspinareda 3; XCII dEspinareda 4; XCVII dextrana 10; XCVIII jur derdade 8; C dEspinareda 3.

2. Même élision devant un mot commençant par une autre voyelle que e: Doc. I d Aluar 24; VIII ual dOntio 25 (mais de O. 24); XXIII dAlmanza 13; XXIX doy 8, dotra 15; XXXI damor 43; XLVI dArroyo 38, 42; LI dAluires 38; LXVII dortaliza 18; LZXII dArroyo 95; LXXVI dAldonza 34, 45, 55 etc., dAguilar 53; LXXVII dAllonza 3 (mais de A. 18); LXXIX dAllonza 6, 20, d abril 27, d Ouiedo 29; LXXXI dAldonza 3, 31; XCII dArganza 33; XCVIII dAstorga 2, 18.

3. Contraction de deux voyelles pareilles: Doc. VII cabel 3; XII a=a a 20; XVI 23, XXII 25, LXXV 27 cadanno; XLIII 79, XLIV 8, 23, LI 2, LXIX 46 Vill Alpando; XCII desdena 8.

4. Contraction de deux voyelles différentes: Doc. XXVIII poral 18; XLVI contral 19; LXI fatal 21, 26; LXXVIII asse aesse 14; XCII atana 8.

=

Les mots atones subissent souvent une réduction qui consiste dans la perte de la voyelle finale ou de la syllabe finale en position proclitique:

1

Dona perd souvent son a devant un nom commençant par une voyelle: doc. XII don Elo 4, 18, 25, 45; XXXVII don Olaja 11; LIV don Elvira 5.

Todo peut perdre son o: XLVIII tod ome 49; XCIV todeste 30. Don perd de temps en temps son n, ce qui est naturel devant un mot commençant par n: do Nicolas LIV 38, LVIII 22, mais ce qui arrive particulièrement souvent devant le nom Yuanes: do Yuanes XI 7, XXIII 15, LXIV 3, LXV 82, LXXVI 78, LXXXVIII 31, 31, 33. Doc. XXXIX 3 Do Garcia.

La combinaison fijo de s'abrège très souvent devant un nom propre en fi de: doc. VI 19, 20, XVI 42 (fij de Domingo), XXIV II, 22, XXV 37, XXX 37, 41, etc., etc.

1 Cf. Cid: «don Eluira e dona Sol».

Sur les abréviations du mot fraile, voir p. 186.

Notons enfin les formes suivantes: doc. XXXVII I cosea = cosa sea et LXXVIII 27 enssa en essa, LIX 20 duen de tierra, XIV 36, 37 el con don Fernando, ainsi que l'abréviation habituelle de valle > val (Ual de Miriel XVI 47) et l'expression connue demancomun (XVIII 3).

Plusieurs formes qui appartiennent à la phonétique syntactique sont traitées dans d'autres §§. Ainsi l'article, plusieurs pronoms, certaines formes verbales et certains adverbes, les prépositions et les conjonctions doivent souvent leurs formes à leur position atone dans la phrase, mais nous en reparlerons sous les §§ consacrés à ces différents genres de mots.

Chap. II.

Morphologie.

A. L'Article.

49. L'article offre en léonais certaines particularités. Nous avons déjà parlé des assimilations avec une préposition précédente (cf. p. 253 ss.). Ici nous avons d'abord à noter les formes ela (ella), elas (ellas), elos (ellos) pour la, las, los, c'està-dire les formes latines maintenues sans apocope de la syllabe finale, à côté des formes castillanes. La réduction presque constante de l en dépend sans doute de l'influence de la forme masculine.

ela(s) Groupe I Doc. I 17, 18, VIII 10, 11, 29, XVIII 7, 11, 42, XXIII 7, XLII 25, LVII 15, 16, 17, etc., LX 6, 8, etc., LXIII 5, LXIV 54, LXVIII 30.

Groupe II Doc. IV 7, 10, XII 9, 11, 12, 14, 15 etc. XVII
8, XXVIII 18, XLIII 8, 33. 56, 58, LV 14, LXXVI 8,
13, 26, 27, 35, etc., LXXVII 7, 8, 17, 52; LXXX 5,
7, 20, LXXXII 7, 7, 8, 11, etc., LXXXIV 8, 12, LXXXIX
22, XC 7, 28, 33; 13 (ellas).

Groupe III Doc. II 8, 8, 9, 9, 11, 12, XIV 3, XCI 6, 10,
II, XCV 4, 8, 9, 12 etc., XCVIII 14, 14, C 23, 25.

elos Groupe I Doc. I 25, 29, 36, XXXVIII 7.

Groupe II Doc. IV 2, XII 16, 19, 21, XVII 13, XLIII 94,
LXXVIII 9, 20, 45, LXXXI 8 (ellos).

Groupe III CI 80.

Un autre phénomène qui appelle notre attention, bien qu'il ne soit pas particulier au léonais, c'est la forme de l'article féminin devant un mot commençant par une voyelle. Dans ce cas, on trouve ou bien l'article abrégé la ou bien ela, dans l'un ou l'autre cas l'a peut être élidé: / ou el.

la Groupe I Doc. VIII la era 9; XVI la obra 19, la otra 26; XVIII la ira 32; XXIII la egrisia 19, 21; XXVI la eglisia

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