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mais même le nombre de jours de cette époque. D'après ses calculs, si je ne me trompe, l'année où nous sommes, et dont le consulat d'Ulpius et de Pontianus est comme l'indice et le titre, est, si l'on part de la première olympiade, la mille quatorzième année, à dater des jours d'été pendant lesquels on célèbre les jeux Olympiques; et, si l'on part de la fondation de Rome, c'est l'an 991, à dater des Parilies, fête d'où l'on part pour compter les années de la ville. Si, au contraire, l'on compte par années juliennes, c'est l'an 283, à partir des calendes de janvier, époque à laquelle Jules César voulut que commençât l'année qu'il avait établie. Si l'on compte par les années dites des empereurs, c'est l'an 265, à partir aussi des calendes de janvier, bien que ce ne soit que le 16 des calendes de février que, sur la proposition de L. Munacius Plancus, le sénat et le reste des citoyens aient donné le nom d'Augustus imperator à César Octavianus, fils du divin César, consul alors pour la septième fois avec M. Vipsanius Agrippa, qui l'était pour la troisième. Quant aux Égyptiens, comme à cette époque ils étaient depuis deux ans déjà sous la puissance et l'autorité du peuple romain, la présente année est pour eux l'an 267 des empereurs. Aussi bien l'histoire de l'Égypte, comme la nôtre, a-t-elle donné lieu à différentes ères : c'est ainsi qu'on distingue l'ère de Nabonassar, ainsi nommée parce que cette série d'années, qui a atteint aujourd'hui le chiffre de 986, date du commencement du règne de ce prince; puis l'ère de Philippe, qui, partant de la mort d'Alexandre le Grand et se continuant jusqu'au jour où nous sommes, embrasse cinq cent soixante-deux ans. Mais ces diverses années des Égyptiens commencent toujours au premier jour du mois qu'ils appellent thoth; jour qui, cette année, correspondait au 7 des calendes de juillet, tandis que, il y a cent ans, sous le second consulat de l'empereur Antonin le Pieux et sous celui de Bruttius Præsens, ce jour répondit

istorum annorum propterea notavi, ne quis eos aut ex cal. jan., aut ex alio aliquo tempore simili putaret incipere: quum in his conditorum voluntates, non minus diversæ sint, quam opiniones philosophorum. Idcirco aliis a novo sole, id est a bruma, aliis ab æstivo solstitio, plerisque ab æquinoctio verno, partim ab autumnali æquinoctio, quibusdam ab ortu vergiliarum, nonnullis ab earum occasu, multis a Canis exortu, incipere annus naturalis videtur.

XXII. De mensibus naturalibus et civilibus diversarum nationum, deque eorum nominibus et nominum rationibus.

Mensium genera duo; nam alii sunt naturales, alii civiles. Naturalium species duæ, quod partim solis, partim lunæ esse dicantur. Secundum solem fit mensis. dum sol unumquodque in zodiaco orbe signum percurrit. Lunaris est autem temporis quoddam spatium a nova luna. Civiles menses sunt numeri quidam dierum, quos unaquæque civitas suo instituto observat; ut nunc Romani a calendis in calendas. Naturales, et antiquiores, et omnium gentium communes sunt. Civiles, et posterius instituti, et ad unamquamque pertinent civitatem. Qui sunt celestes, sive solis, seu lunæ, neque

au 12 des calendes d'août, époque ordinaire du lever de la canicule en Égypte. D'où l'on peut voir que nous sommes aujourd'hui dans la centième année réelle de cette grande année, qui, comme je l'ai dit plus haut, est appelée solaire, caniculaire, année de Dieu. J'ai dû indiquer à quelle époque commencent ces années, pour empêcher qu'on ne pensât qu'elles commençaient toujours aux calendes de janvier, ou à quelque autre jour semblable; car, sur la question des diverses ères, on ne remarque pas moins de divergence dans les volontés de leurs fondateurs que dans les opinions des philosophes. Aussi les uns font-ils commencer l'année naturelle au lever du soleil nouveau, c'est-à-dire en hiver, les autres au solstice d'été, plusieurs à l'équinoxe de printemps, les autres à l'équinoxe d'automne, ceux-ci au lever, ceux-là au coucher des Pléiades, d'autres enfin au lever de la Canicule.

XXII. Des mois naturels et civils des différentes nations; de leurs noms et de l'origine de ces noms.

Il y a deux genres de mois les uns naturels, les autres civils. Les mois naturels se divisent, à leur tour, en solaires et en lunaires : le mois solaire est le temps qu'emploie le soleil à parcourir chaque signe du zodiaque; le mois lunaire est le temps qui sépare une lune de l'autre. Les mois civils sont certaines séries de jours observées par chaque cité d'après ses institutions: ainsi, chez les Romains, c'est celui qui va de calendés à calendes. Les mois naturels sont plus anciens, et communs à toutes les nations. Les mois civils sont d'une institution plus récente, et particuliers à chaque cité. Les mois célestes, soit solaires ou lunaires, ne sont point entre eux d'égale longueur, et ne se composent pas de jours pleins. Le soleil, en effet, reste dans le Verseau vingt-neuf jours

peræque inter se pares sunt, nec dies habent totos : quippe sol in Aquario moratur circiter undetriginta, in Pisce fere triginta, in Ariete unum et triginta, in Geninis prope triginta et duos: et sic in ceteris inæquabiliter. Sed usque adeo non totos dies in singulis; ut annum suum, id est dies trecentos sexaginta quinque, et portionem nescio quam, adhuc astrologis inexploratam, in duodecim suos dividat menses. Luna autem singulos menses conficit diebus undetriginta circiter, et dimidiato. Sed et hos inter se dispares, alias longiores, alias breviores. At civitatium menses vel inagis nuniero dierum inter se discrepant: sed dies ubique habent totos. Apud Albanos martius est sex et triginta, maius viginti et duum, sextilis duodeviginti, september sedecim. Tusculanorum quintilis dies habet triginta sex, october triginta duos. Idem october apud Aricinos triginta novem. Minime videntur errasse, qui ad lunæ cursum menses civiles accommodarunt, ut in Græcia plerique, apud quos alterni menses ad tricenos dies sunt facti. Majores quoque nostri idem sunt æmulati; quum annum dierum CCCLV haberent. Sed divus Julius, quum videret hac ratione nec ad lunam menses, ut oportebat, neque annum ad solem convenire, maluit annum corrigere: ut sic etiam menses, vel cum veris illis solaribus, et si non singuli universi tamen ad anni finem necessario concurrerent. Nomina decem mensibus antiquis Romulum fecisse, Fulvius et Junius auctores sunt: et quidem duos primos a parentibus suis nominasse, martium a Marte patre,

environ; dans les Poissons, environ trente jours; dans le Bélier, trente et un; dans les Gémeaux, tout près de trente-deux, et ainsi dans les autres signes inégalement. Mais s'il ne reste pas dans chacun d'eux un nombre de jours pleins, il n'en répartit pas moins entre ses douze mois sa révolution annuelle, qui embrasse trois cent soixante-cinq jours et je ne sais quelle fraction inconnue encore des astrologues. De leur côté, les mois lunaires se forment chacun de vingt-neuf jours et demi environ; mais ces mois aussi ne sont point toujours égaux entre eux : il en est de plus longs, il en est de plus courts. Quant aux mois civils, le nombre de jours qui les composent varie plus encore; mais partout ces jours sont entiers. Chez les Albains, mars a trente-six jours; mai, vingt-deux; sextilis, dix-huit; septembre, seize. A Tusculum, quintilis a trente-six jours; octobre, trente-deux. Ce même mois d'octobre a trente-neuf jours chez les habitants d'Aricie. Ceux-là paraissent s'être le moins abusés, qui ont réglé leurs mois civils d'après le cours de la lune, comme la plupart des habitants de la Grèce, chez qui les mois ont alternativement trente jours. Nos ancêtres avaient suivi la même base, alors que leur année était de trois cent cinquante-cinq jours; mais le diyin César, voyant qu'avec ce calcul nos mois ne correspondaient qu'imparfaitement au cours de la lune, et notre année point du tout au cours du soleil, aima mieux corriger l'année, de manière à ce que chacun des mois coïncidât avec chacun des mois solaires; et que, dans le cas même où quelquesuns n'y correspondraient qu'imparfaitement, pris dans leur ensemble, ils coïncidassent nécessairement avec la fin de l'année naturelle. Si nous en croyons Fulvius et Junius, c'est Romulus qui donna leurs noms aux dix anciens mois : nommant les deux premiers du nom même de ses parents, il appela l'un, mars, du nom de Mars, son père; et le second, avril, du mot Aphrodite, c'est-à-dire Vénus,

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