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46. Decem mensium. Pour l'intelligence de ce passage, ou plutôt de tout ce chapitre et des suivants, nous croyons utile de reproduire ici ce qu'Adam, le savant recteur du collège de la ville d'Édimbourg, nous apprend relativement à la division de l'année

V.

romaine: «La division de l'année en dix mois est attribuée à Romulus; le premier mois s'appelait martius, de Mars, parce qu'on le regardait comme fils du dieu Mars (OVIDE, Fastes, liv. III, 75 et 98); le second aprilis, avril, du nom grec de Vénus, 'Appodin (OVIDE, Fastes, liv. 1, v. 39; HORACE, Odes, liv. IV, ode 2); ou parce que dans ce moment de l'année les fleurs et les arbres ouvrent leurs boutons se aperiunt (PLUT., in Numa; OVIDE, Fastes, liv. iv, v. 87); le troisième maius, mai, de Maïa, mère de Mercure; le `quatrième junius, juin, de la déesse Junon, ou parce que ce mois était consacré à la jeunesse, juniorum ; peut-être aussi mai était-il appelé maius, parce qu'il était consacré aux vieillards, majorum (OVIDE, Fastes, liv. v, v. 427). Les autres mois prenaient leur nom de leur nombre ordinal : quintilis, sextilis, september, october, november, december (Ibid., liv. 1, v. 41). Dans la suite, quintilis fut appelé julius, de Jules César; sextilis prit le nom d'augustus, août, d'Auguste César, parce que, dans ce mois, il avait été nommé consul pour la première fois, et qu'il y avait aussi remporté ses principales victoires (SUETONE, ch. xxxi; DION, liv. Lv, ch. 6), particulièrement celle qui le rendit maître d'Alexandrie en Égypte, anno Urbis 724, et que quinze ans après (lustro tertio), au jour anniversaire (probablement le 29 d'août), ses armes, sous la conduite de Tibère, triomphèrent des Rhétiens, Rheti (HORACE, Odes, liv. iv, ode 14, v. 34). Certains empereurs, à son exemple, imposèrent aussi leurs noms à quelques mois; mais après leur mort on oublia ces changements (SUETONE, Domit., ch. XIII; PLINE, Panég., ch. LIV).

"Numa ajouta deux autres mois, le premier appelé januarius, de Janus, et l'autre februarius, parce que le peuple était alors purifié (februabatur, id est purgabatur, vel lustrabatur), par un sacrifice expiatoire (februalia), de toutes les fautes qu'il avait commises pendant l'année; car anciennement ce mois était le dernier (CICERON, des Lois, liv. 11, ch. 21; OVIDE, Fastes, liv. 11, V 49; TIBULLE, liv. 111, élég. 1, v. 2).

D'après l'exemple des Grecs, Numa divisa l'année en douze mois, suivant le cours de la lune; comme cet espace de temps renfermait en tout 354 jours, il en ajouta un de plus (PLINE, liv. xxxiv, ch. 7), afin de rendre le nombre impair, croyant ce nombre plus heureux; mais, ayant remarqué qu'un intervalle de

dix jours cinq heures quarante-neuf minutes (ou plutôt quarantehuit minutes cinquante-sept secondes) manquait pour faire correspondre le cours de l'année lunaire à celui du soleil, il ordonna qu'on intercalerait, tous les deux ans, un mois extraordinaire, appelé mensis intercalaris ou mercedonius, entre le vingt-troisième et le vingt-quatrième jour de février (TITE-LIVE, liv. 1, ch. 19). On laissa aux pontifes la faculté de donner à ce mois le nombre de jours qu'ils jugeraient nécessaires (arbitrio). Cette liberté entraîna promptement d'intolérables abus. Ils lui en donnaient plus ou moins, selon que leurs intérêts ou ceux de leurs amis exigeaient que l'année fût plus ou moins longue; par exemple, pour qu'un magistrat restât plus longtemps en place, ou pour procurer à un fermier du fisc un plus long délai pour recouvrer les taxes (Cic., de Legg., lib. 11, c. 12; Fam., lib. vii, ep, 3, 12; lib. vIII, ep. 6; ad Att., lib. v, ep. 9, 13; lib. vi, ep. 1; SUET., J. Cæs., C. LX; DIO, lib. XL, c. 62; CENSORINUS, C. XX; MACROBIUS, Saturn. lib. I, C. I 13). Les mois furent jetés hors de leurs saisons respectives les mois d'hiver se trouvèrent placés en automne; ceux d'automne en été (Cic., ad Att., lib. x, ep. 17).

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« Jules-César, devenu maître de l'empire, résolut de tarir la source du désordre en supprimant l'usage des intercalations. Dans ce dessein, anno Urb. 707, il régla l'année selon le cours du soleil, et assigna aux différents mois le nombre de jours qu'ils ont encore aujourd'hui. Pour régulariser ce plan, à dater du premier janvier suivant, le dictateur inséra dans l'année courante, outre le mois supplémentaire de vingt-trois jours qui, d'après l'ancien usage, tombait dans cette année, deux mois extraordinaires entre novembre et décembre, l'un de trente-trois jours, et l'autre de trente-quatre; de sorte que cette année, qu'on appela la dernière année de confusion, contenait quinze mois, ou quatre cent quarante-cinq jours (SUETONE, J. César, ch. XL; PLINE, liv. XVIII; MACROBE, Saturn., liv. 1, ch. 14; CENSORINUS, du Jour nat., ch. xx).

« Tous ces changements furent introduits par les soins et par les lumières de Sosigène, célèbre astronome d'Alexandrie, que César fit venir à Rome pour exécuter ce travail. L'écrivain Flavius rédigea un nouveau calendrier conforme à l'ordre des fêtes romaines et à l'ancien usage de compter les jours par calendes, nones et ides; et un édit du dictateur en autorisa la publication.

« C'est cette fameuse ANNÉE JULIENNE OU solaire, en usage encore aujourd'hui chez toutes les nations chrétiennes, avec le seul changement d'ancien et de nouveau style que détermina un statut du pape Grégoire XIII, A. D. 1582. Ce souverain pontife, con

sidérant que l'équinoxe du printemps, à l'époque du concile de Nicée, était arrivé le 21 mars, A. D. 325, et qu'il tombait alors le 10, supprima, d'après les conseils des savants astronomes Louis Lilio, médecin calabrois, Christophe Clavius et Pierre Chacon, dix jours entiers de l'année courante, qu'on retrancha entre le 4 et le 15 octobre. Pour faire concorder à l'avenir l'année civile avec l'année réelle, ou avec la révolution annuelle de la terre autour du soleil, ou, comme on s'exprimait alors, avec le mouvement annuel du soleil dans l'écliptique qui s'achève en 365 jours 5 heures 49 minutes, le pape défendit de prendre pour bissextile chaque centième année, à la réserve de la quatre-centième; en sorte que la différence s'élèvera à peine à un jour dans 7,000 ans, ou, suivant un calcul plus rigoureux de la longueur de l'année, à un jour dans 5,200 ans.

Tous les pays catholiques admirent aussitôt cette réforme ; mais on s'y refusa en Angleterre jusqu'à l'année 1752; avant cette époque, on ôtait onze jours entre le 2 et le 14 septembre, de sorte que ce mois ne contenait que dix-neuf jours. Une autre innovation fut aussi reçue la même année dans la Grande-Bretagne le commencement de l'année légale, qui était autrefois au 25 mars, fut placé au 1er janvier; ce changement date du 1er janvier 1752.

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47.- Quantum poterat idem. On lit dans quelques éditions, quantum iidem postea fuerunt; dans d'autres, quantum postea; dans d'autres enfin, quantum postea idem fuerunt correcti. Il est hors de doute que ce passage de Censorinus est altéré.

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48. Anni circiter cccc. Joseph Scaliger nous fait observer que le nombre énoncé deux lignes plus haut par Censorinus prouve qu'il faut lire ici co cc, au lieu de cccc. Au reste, l'on peut douter de l'intégrité de ce passage. Censorinus, en effet, y compte 1,600 ans du déluge d'Ogygès à la première olympiade, tandis que plusieurs auteurs cités par Eusèbe (Præparat. Evangel., c. x) ne comptent que 1,020 années. Ensuite notre auteur fait naître Inachus après Ogygès, qui, cependant, vécut bien certainement après lui. A moins qu'on ne prétende qu'il veut parler d'Inachus, roi de Sicyone; mais Scaliger, d'après Pausanias, nous apprend que ce roi de Sicyone s'appelait Ianiscus, et non pas Inachus.

FIN.

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SECONDE SÉRIE

DE LA

BIBLIOTHÈQUE

LATINE-FRANCAISE

DEPUIS ADRIEN JUSQU'A GRÉGOIRE DE TOURS

publiée

PAR C. L. F. PANCKOUCKE

OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

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