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SELECTIONS FROM MR. GIBBON'S COMMON-PLACE
BOOKS, MEMORANDA, &c.

N. B. The earliest of these common-place books is entitled "Recueil dans lequel je me propose d'écrire ce que je trouverai de remarquable dans mes Lectures Historiques."

Commencé à Lausanne, 19 de Mars, 1755.

Nihil legit quod non excerperet, dicere enim solebat nullum esse librum tam malum ut non aliquâ parte prodesset.

Plinius junior ita loquitur de avunculo suo.

(1) Lettres de

Pline, tom. ii.

P. 41 de la Vie

de l'Auteur.

PLINY JUNIOR.-Le traducteur François des Lettres de Pline a fait quelques méprises que je relèverai. Il dit dans sa vie de Pline “que le royaume de Bithynie avoit été légué aux Romains par Attalus fils de Prusias, un de ses rois, et qui se disoit affranchi du peuple Romain.”(1) Iment. Le prince qui légua la Bithynie aux Romains ne s'appela point Attalus; son nom étoit Nicomède. IIment. Il n'étoit point le fils de (2) Appian. in Prusias. (2) IIIment. Faut-il entendre les mots " qui se disoit affranchi du peuple Romain" de cet Attale, ou de Prusias? c'étoit seulement du dernier qu'on pouvoit le dire avec vérité. Ce même traducteur dans un autre endroit (3) traduit le mot Forojulii par celui de Frioul. Mais il est certain que l'endroit en question étoit une ville en Provence, près de Marseilles. (4) On l'appèle à présent Fréjus.

Bell. Mithrid.

p. 175. 215.

Edit. Hen.
Steph. Vell.
Pater. lib. i.'
p. 4. 39.

Tit. Liv. Epit.
lib. 93.
(3) C. Plin.
Epist. lib. v.

Ep. 19.

(4) Cellar.

Notit. Orbis

Antiquæ,

toni. i. p. 150.

Mémoires pour servir à l'Histoire de Brandenbourg,

tom. i. p. 153.

CROMWELL.-L'Europe avoit accordé le titre de grand alors à trois princes: à Louis Quatorze, à Cromwell, et à Fréderic Guillaume. A Cromwell pour avoir sacrifié tous les devoirs d'un bon citoyen à la gloire de régner sur l'Angleterre; pour avoir perverti ses talens, qui, au lieu de devenir utiles à sa patrie, ne servirent qu'à son ambition; pour

*Only the few extracts in French are taken from this Recueil.

avoir caché ses impostures sous le masque du fanatisme; assujetti sa nation à sa tyrannie en combattant pour ses libertés; pour être devenu le meurtrier de son roi, qu'il immola à ses fureurs; pour être hardi, artificieux, passionné, violent, injuste, et non vertueux; pour avoir des grandes qualités, et manquer des bonnes.

BOCHART.-Je relèverai deux petites méprises dans lesquelles M. de Bochart est tombé. Iment. Il cite, pour prouver que l'empereur Conrad II. n'avoit jamais pris le titre de Roi de Bourgogne, une charte de l'empereur Henri III. son fils et successeur, qui finit ainsi; Signum Domini Henrici Regis Invic. Teutonicom Tertii, Secundi Romanorum Imperatoris Invictissimi, et BURGUNDIONUM PRIMI. Se seroit-il dit le premier (dit M. de Bochart), si Conrad son père avoit porté en quelque façon le titre de Roi de Bourgogne? Mais comment ne voyoitpas lui-même que le Primus ne disoit rien, sinon que ce prince étoit le premier Roi de Bourgogne du nom de Henri? Pouvoit-il s'appeler le troisième Roi des Teutones, ou le second empereur? Au lieu qu'il ( M. de étoit bien Henri II. comme empereur, et III. comme Roi d'Alle- moires sur la magne; Henri l'Oiseleur n'étant considéré que comme Roi d'Allemagne, parcequ'il n'avoit point reçu la couronne impériale des mains du Pape. (1)

il

Bochart, Mé

Suisse An

cienne, tom. ii.

(2) Idem.
tom. ii. p. 342.
(3) Vell. Pa-

et les rest. Rom.

Sans

lib. ii. c. 1.
Plut. in Tib.
Graccho.
(4) Sallust. in

(5) M. de Bomoires sur la

chart, Mé

Suisse An

IIment. Il dit que les Tigurini étoient les seuls, excepté Hannibal Samnites, qui eussent fait passer les Romains sous le joug. (2) rechercher des exemples bien loin, les Numantines (3) et Jugurtha (4) firent subir cette ignominie à des armées Romaines dans le même siècle que les Tigurini. Je ne blâme point M. de Bochart d'avoir traduit le mot Interpres (5) d'un passage de Cicéron (6) par celui d'interprète. cienne, tom. i. Je sais bien que Interpres le signifie, mais il me semble qu'il auroit été (6) Cicer. in plus conforme aux fonctions des légats dont Cicéron parle s'il l'avoit (7) Virgil. rendu par celui d'entremetteur; d'une personne qui est employée dans v. 608. la médiation de quelque affaire. C'est dans ce sens que les meilleurs Famil. lib. x. auteurs s'en servent. (7)

p. 461.

Vat. c. 15.

Eneid. lib. iv.

Cicer. Epist. ad

Ep. 15. 17.

V. aussi les Re-
marques de M.
Ross, l'editeur
Anglois, là-

dessus. Tit. Liv.
Hist. lib. ii.

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(1) M. de Bochart, Mé

cienne Suisse,

tom. ii. p. 586,

&c.

(2) Cæsar de Bello Gall. lib. i. c. 12.

sert. du P. Ou

din dans le Recueil de

AMBRONES.-M. de Bochart (1) croit ne devoir pas admettre les Ammoires sur l'An- brones entre les quatre peuples qui formoient la cité Helvétienne du temps de César. Sa meilleure raison pour cela est le témoignage de César lui-même, qui dit que les Tigurini furent les seuls des cantons Helvétiens qui joignoient l'armée des Cimbres et des Teutons dans leur guerre contre les Romains. (2) Or il est certain que les Ambrones furent de cette expédition. Il acquiesce assez dans l'idée du P. Ou(3) V. la Dis- din, (3) qui les plaçoit dans le pays qu'occupoient depuis les Sébusiens, qui étoient resserrés entre les confins des Séquanois, le Rhone, et l'Ains. Aussi trouve-t-on dans ces quartiers-là beaucoup de noms qui ressemblent fort au leur, comme Ambournay, petite ville de Bugey, &c. Il `faut convenir qu'Ambro, qui signifioit en Celtique pays d'eau, convient assez bien à celui-ci. Car les terres du bord du Rhone depuis l'Ecluse jusqu'à Lyon étoient pour la plupart des marais. C'est ce qui fit dire à Ammien Marcellin que le Rhone, en sortant du Lac Léman, passe par de vastes marais, par immensa paludum, dans le pays des Séquanois, le Bugey. Il croit néanmoins que le P. Oudin à trop resserré les limites, et tant à cause de la ressemblance du nom, que parceque cette nation paroît avoir été fort nombreuse, il veut qu'elle s'étendoit jusqu'à Ambrun, en Dauphiné.

Pièces d'Hist. tom. iv. p. 1.

et de Littérat.

Vie de Corneille, p. 72. mise devant l'édition de ses

Haye. 1740.

CID.-Après l'Illusion Comique, M. Corneille se releva plus grand et plus fort que jamais, et fit le Cid. Jamais pièce de théâtre n'eut un ouvrages de la si grand succès. Je me souviens d'avoir vu en ma vie un homme de guerre et un mathématicien qui, de toutes les comédies du monde, ne connoissoient que le Cid. L'horrible barbarie où ils vivoient n'avoit pu empêcher le nom du Cid d'aller jusqu'à eux. M. Corneille avoit dans son cabinet cette pièce traduite dans toutes les langues de l'Europe, hors l'Esclavonne, et la Turque. Elle étoit en Allemand, en Anglois, en Flamand, et par une exactitude Flamande on l'avoit rendue vers pour vers. Elle étoit en Italien, et, ce qui est plus étonnant, en Espagnol. Les Espagnols avoient bien voulu copier eux-mêmes une pièce dont l'original leur appartenoit. M. Pelisson dit dans son Histoire de l'Académie qu'en plusieurs provinces de France il étoit passé en proverbe de dire, "Cela est beau comme le Cid." Si ce proverbe a péri

péri il faut s'en prendre aux auteurs, qui ne le goûtoient pas; et à la cour, où c'eût été trés mal parler, que de s'en servir dans le ministère du Cardinal Richelieu.

moires sur la

cienne, tom. iii.

BERNE.-M. de Bochart n'est point dans l'idée générale au sujet du Bochart, Menom de la ville de Berne. On croit que Berchtold, Duc de Zaringue, Suisse Anson fondateur, le lui donna à l'occasion d'un ours qu'on avoit pris dans p. 118-127. l'endroit où est à présent la ville, Bar signifiant en Allemand un Ours. M. de Bochart veut le tirer de Bern, qui dans la langue Celtique veut dire une Colline; nom assez fréquent dans les pays Celtiques, et qui convient fort bien à la situation de Berne. Voici les remarques qu'il fait sur le sentiment commun.

Iment. Que quoiqu'il y eût quelque conformité entre Bar et Bern, ces deux mots ne se confondoient point, et n'étoient point synonymes dans l'idiome Allemand en usage au douzième siècle. Ce n'est que dans l'ancienne langue de Scanie qu'on voit une dans le nom de l'Ours.

IIment. Parceque cette histoire suppose que Berchtold étoit dans le pays au printems de l'an 1191. Or il est certain que ce prince étoit à la Terre Sainte avec l'empereur Fréderic I. l'automne de 1190, et il est vraisemblable qu'il n'en revint que l'an 1193.

IIIment. Il remarque que de toutes les chroniques qui en parlent il n'y en a aucune plus ancienne que 1420, près de 230 ans après la fon. dation de la ville.

IVment. Que tous les monumens qu'on cite sont postérieurs à la première des chroniques, et que par conséquence, ils ne prouvent rien, sinon que cette tradition étoit répandue alors.

Vment. Que les armes de Berne, qui sont un Ours, ne décident de rien, mille autres raisons pouvant y avoir donné lieu aussi bien que la prétendue chasse de l'ours.

ville, Hist. de la

Confédér. Hel-
Berne, 1754.

vet. tom. i. p. 94.

Si j'osois combattre une opinion si généralement reçue (l'étymologie M. de Watteet l'origine du nom de Berne) je hasarderois bien de dire que je crois l'histoire de cette dénomination une pure tradition, qu'on peut pardonner au siècle qui vit paroître la première histoire de Berne. Ce ne fut qu'en l'an 1420 que le Chancelier Conrad Justinger reçut l'ordre d'y travailler. V. Kettler, tom. i. p. 122. Je n'ai qu'une conjecture à

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opposer à cette tradition. Elle est fondée sur la signification Celtique du mot Bern, qui vouloit dire l'endroit où l'on s'assembloit pour rendre la justice. V. Wachter, Glossar. German. Voce Bar. Le château de Nideck, près duquel la ville à été bâtie, étoit vraisemblablement un de ces lieux de justice, dont le Duc aura voulu renouveller et conserver la mémoire; c'est pourquoi il aura donné le nom de Berne à sa nouvelle ville.

Les Césars de l'empereur

par M. Span heim, p. 3, 6. Rem. 3. Am

(1) Seneca, Epist. 47.

(2) Stace, in Sylvis Kal. Decem.

(3) Plut. in Numa. (4) Just.

lib. xliii. c. 1.

SATURNALES.-L'opinion commune est, que durant cette fête, les Julien, traduits valets changeoient non seulement d'équipage, mais de condition avec leurs maîtres, et en étoient servis à table. Je trouve néanmoins sur ce sterdam, 1728. dernier article, que Sénèque, (1) Stace, (2) Plutarque, (3) Justin, (4) Lucien, (5) et Macrobe, (6) parlant de cette fête, se contentoient de dire que les valets mangeoient avec leurs maîtres, et des mêmes viandes, et là-dessus rapportent l'origine de cette coutume à l'égalité qui étoit sous le règne de Saturne sans aucune distinction de maîtres ou de va(5) Lucien, in lets. Servius en parle aussi. (7) Athénée en parle un peu autrement,(8) (6) Macrob. in et comme les Romains ne traitoient pas seulement leurs valets, mais Satur. l.i. c. 7. les servoient, ne laisse pas de reconnoître que c'étoit une coutume Grecque. Lucius Accius, ancien poëte Latin, dit que les Romains avoient reçu cette fête des Grecs, et surtout des Athéniens, qui l'ai(9) Macrob. in moient beaucoup. (9) On voit des traces de cette institution parmi les (10) Boch. in Egyptiens, les Babyloniens, et les Perses. M. Bochart (10) en attribue Phal. 1. i. c. 1. l'origine à la malice des descendans de Cham, qui vouloient tourner en ridicule la prophétie de Noé contr'eux; M. Huet au Jubilé des Hébreux, où on voyoit quelques-uns des mêmes usages. (11)

Satur.

(7) Serv. ad

Eneid. 8.

(8) Athen.

lib. xiv.

Satur. 1. i. c. 7.

(11) Huet. Dem. Evan. P. 136.

Mém, de l'Académie des

tom i. p. 125. Tostatus in Deutr. 1. xxvii.

GIANTS.-Monsieur l'Abbé Banier nous donne le précis de ce qu'on Belles Lettres, a dit pour et contre l'existence des Géans. M. l'Abbé Zilladet prétend qu'il y a eu des villes et des peuples tous entiers de Géans. M. HenTheod. Ryckius rion va encore plus loin, et nous donne une espèce d'échelle chronoNumbers, xiii. logique sur la différence de la taille des hommes jusques Jésus Christ. 33. 34. Odyss. i. Adam selon lui avoit 123 pieds 9 pouces de haut, et Eve 118 pieds 9 pouces; d'où il établit une règle de proportion entre les hommes et les

Orat. de Gigant.

vers 576

Eusebius Prep.
Evan. lib. ix,

c. 13.

femmes

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