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Enlever un chevreau? J'en avertis Philène.
A ses chiens irrités, te dérobant à peine,

Tu cachas dans des joncs ta honte et ton butin.
DAMÉTE.

J'y déposai le prix qu'on retenait en vain,

Que me devait Damon, le prix de ma victoire.

MÉNALQUE.

Toi, vainqueur de Damon! toi, tu connais la gloire!
Tes misérables chants, perdus sur nos coteaux,
Sont l'opprobre du siècle et l'effroi des échos.
DAMÉTE.

Eh bien! fier Menalcas, c'est toi que je défie!
Je brave également tes chants et ta furie.
Cette blanche génisse, honneur de mon troupeau,
Est le prix qu'à ta flûte offre mon chalumeau.

IV. ÉGLOGUE.

Incipe, parve puer, risu cognoscere matrem,
Matri longa decem tulerunt fastidia menses.
Incipe, parve puer, cui non risere parentes,
Nec Deus hunc mensâ, dea nec dignata cubili est.

IMITATION.

Ouvre enfin, cher enfant, les yeux à la lumière !
Regarde ces parens dont tu combles les vœux;
A ce souris touchant reconnais une mère

Qui t'a porté neuf mois dans ses flancs douloureux;
C'est aux parens surtout qu'il importe de plaire.
Si la nature ne sourit

Aux grâces d'un enfant aimable,
Nul dieu ne l'admet à sa table,

Et nulle déesse à son lit.

Ve. ÉGLOGUE.

DAPHNIS.

Daphni, tuum Panos etiam ingemuisse leones
Interitum, montesque feri sylvæque loquuntur.
Daphnis et armenias curru subjungere tigres
Instituit; Daphnis thyasos inducere Baccho,
Et foliis lentas intexere mollibus hastas.....
Spargite humum foliis, inducite fontibus umbras,
Pastores mandat fieri sibi talia Daphnis ;

:

Et tumulum facite, et tumulo superaddite carmen ;
Daphnis ego in sylvis, hinc usque ad sidera notus,
Formosi pecoris custos, formosior ipse.

IMITATION.

L'Univers est en deuil lorsque Daphnis expire:
Du puissant dieu du vin Daphnis accrut l'empire.
Par toi, Daphnis, au char de ce dieu fortuné,
Le tigre en frémissant se sentit enchaîné.
Le thyrse arma les mains des Ménades terribles,
Des vengeances du dieu ministres inflexibles.
De ces grands changemens Daphnis seul est l'auteur.
Mais vous, tendres bergers, vous dont il fut l'honneur,
De verdure et de fleurs jonchez ces vastes plaines;
Du plus épais feuillage ombragez ces fontaines ;
Surtout d'un juste éloge honorez ce tombeau;
Dites qu'heureux pasteur du plus heureux troupeau,
Bornant à ce doux soin son bonheur et sa gloire,
Ce beau nom de Daphnis vivra dans la mémoire,
Et qu'au fond de ces bois, soigneux de se cacher,
La gloire au fond des bois vint encor le chercher.

VI. ÉGLOGUE.

Tum canit errantem Permessi ad flumina Gallum
Aonas in montes ut duxerit una sororum ;
Utque viro Phœbi chorus assurrexerit omnis;
Ut Linus hæc illi divino carmine pastor,
Floribus atque apio crines ornatus amaro

:

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Dixerit Hos tibi dant calamos, en accipe, Musæ
Ascræo quos antè seni, quibus ille solebat

Cantando rigidas deducere montibus ornos.
His tibi Grynæi nemoris dicatur origo;

Ne quis sit lucus, quo se plus jactet Apollo.

Quid loquar, ut Scyllam Nisi, aut quam faina secuta est,
Candida succinctam latrantibus inguina monstris,
Dulichias vexasse rates, et gurgite in alto

Ah! timidos nautas canibus lacerasse marinis?
Aut ut mutatos Terei narraverit artus?

Quas illi Philomela dapes, quæ dona parârit?
Quo cursu deserta petiverit, et quibus antè
Infelix sua tecta supervolitaverit alis?

IMITATION.

Des poètes divins, Gallus, unique reste,
Hésiode et Linus vous cèdent leurs crayons.

Que dans ces bois sacrés, éteignant ses rayons,
Le dieu du jour, banni de la voûte céleste,
Garde encor les troupeaux du tendre époux d'Alceste:
Chantez, chantez ces bois, délices d'Apollon;

Transportez-y le Pinde et le sacré vallon;

Que ces ormes touffus, détachés des

montagnes, Descendent en cadence au pied de ces campagnes!

Sur ces rians coteaux, sur ces aimables bords,
Muses! répétez-nous vos sublimes accords!
Dirai-je de Nisus, la fille criminelle,

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Ou celle dont les chiens, dans leur rage éternelle,
Sortant, rentrant sans cesse et déchirant ses flancs,
Sont l'effroyable écueil des nautonniers tremblans?
O Térée ! ô fureur! ô mère trop vengée!
Quels mers offre au tyran une femme outragée!
Voyez-vous ces oiseaux, s'élançant dans les airs,
L'un aux toits des cités, l'autre au fond des déserts ?
Ithis aux bords du Phase, et d'une aile cruelle,
L'ardent Térée encor poursuivant Philomèle?
VII. ÉGLOGUE.

CORYDON.

Nerine Galatea, thymo mihi dulcior Hyblæ
Candidior cycnis, hederâ formosior albâ,
Cùm primum pasti repetent præsepia tauri,
qua tui Corydonis habet te cura, venito.

Si

THYRSIS.

Immò ego Sardois videar tibi amarior herbis,
Horridior rusco, projectâ vilior algâ,

Si mihi non hæc lux toto jam longior anno est.
Ite domum pasti, si quis pudor, ite, juvenci.

IMITATION.

CORYDON.

Fille du dieu des mers, charmante Galatée, Plus blanche que le cygne à la plume argentée, Plus douce que le miel, plus belle que les fleurs, Au retour des troupeaux viens charmer mes douleurs.

THYRSIS.

Ramène tes troupeaux, bergère fortunée!

Si ce jour pour Thyrsis n'est plus long qu'une année,
Qu'il soit vil à ton cœur, et que, moins odieux,
Le rire affreux du Sarde épouvante tes yeux.

Xc. ÉG LOGUE.

GALLUS.

Extremum hunc, Arethusa, mihi concede laborem.....
Sic tibi, cum fluctus subterlabêre Sicanos,
Doris amara suam non intermisceat undam.
Incipe, sollicitos Galli dicamus amores.....
Venit et upilio; tardi venere bubulci:
Uvidus hyberna venit de glande Menalcas.
Omnes, undè amor iste, rogant? Tibi venit Apollo:
Galle, quid insanis? inquit, tua cura Lycoris
Perque nives alium, perque horrida castra secuta est.
Venit et agresti capitis Sylvanus honore...

Pan deus Arcadia venit.....

Ecquis erit modus? inquit. Amor non talia curat,
Nec lacrymis crudelis Amor, nec gramina rivis,
Nec cytiso saturantur apes, nec fronde capella.

Tristis at ille tamen : Cantabitis, Arcades, inquit,
Montibus hæc vestris ; soli cantare periti,
Arcades. O mihi tum quàm molliter ossa quiescant,
Vestra meos olim si fistula dicat amores!.....
Hic gelidi fontes, hîc mollia prata, Lycori:
Hic nemus, hîc ipso tecum consumerer ævo.....
Tu procul à patriâ ( nec sit mihi credere tantùm )
Alpinas, ah! dura, nives et frigora Rheni
Me sine sola vides. Ah! te ne frigora lædant!
Ah! tibi ne tencras glacies secet aspera plantas !.....
Aut Deus ille malis hominum mitescere discat.....
Non illum nostri possunt mutare labores.....
Omnia vincit amor, et nos cedamus amori..... etc.

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