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de l'édition de Londres ( Trévoux), 1739, 6 vol. in-12.

III. MONTAGNE (VIEIL DE LA). Voyez YIEUX DE LA MONTAGNE.

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I. MONTAGU (Jean), vidame du Laonnais, fils d'un maître des comptes du roi de France, eut la principale administration des affaires sous Charles V et sous Charles VI. Le dernier lui confia la surintendance des finances emploi qui lui procura de grands biens et encore plus d'ennemis. Montagu, né avec un esprit emporté, superbe, et violent, se fit revêtir de la charge de grandmaître de France en 1408, obtint l'archevêché de Sens et l'évêché de Paris pour deux de ses frères, méprisa et irrita les premières personnes du royaume. Le duc de Bourgogne, de concert avec le roi de Navarre, qui détestoit en lui son attachement pour la reine et pour la maison d'Orléans, lui imputèrent divers crimes, et le firent arrêter comme coupable

le

7 octobre 1409, pendant la maladie de Charles VI, et juger par des commissaires. Après plusieurs aveux arrachés par les tourmens de la question, il eut la tête tranchée aux Halles de Paris le 17 du même mois. Son corps fut attaché au gibet de Montfaucon, comme celui d'un scélérat. Montagu en allant au supplice, protesta contre les imputations de sortilége et de poison. Il ne se reconnut coupable que demalversation dans la régie des finances. Parmi les crimes que son avarice lui avoit fait commettre, il s'en trouvoit un qui ne méritoit point d'excuse. Chaque jour le roi, volé par lui, étoit dans la nécessité de mettre en gage sa vaisselle, ses meubles

ou ses bijoux. Montagu étoit ordinairement chargé par le prince d'emprunter sur ces effets; ils se trouvèrent tous recelés dans sa belle maison de Marcoussi. La mémoire de ce ministre avide fut réhabilitée trois ans après à la prière de Charles de Montagu son fils, tué en 1415, à la bataille d'Azincourt; et alors les célestins de Marcoussi, dont Jean avoit fondé le monastère, obtinrent le corps de leur bienfaiteur, lui firent de magnifiques funérailles, et lui érigèrent un tombeau, monument de ses malheurs et de leur reconnoissance. François Ier, visitant, un siècle après, l'abbaye de Marcoussi, demanda aux religieux le nom de leur fondateur. Ayant appris que c'étoit Montagu, il leur dit qu'il ne pouvoit s'empêcher d'être surpris de sa fin tragique, et ajouta que l'arrêt qui permettoit de lui rendre les honneurs de la sépulture faisoit présumer qu'il avoit été mal jugé. « Sire, répondit un célestin, il n'a pas été jugé par des juges, mais par des commissaires.» On dit que le roi, frappé de cette réponse, fit serment sur l'autel de ne jamais faire mourir personne par commission. Il est certain que les déprédations de Montagu méritoient la mort, mais il ne falloit pas se servir, en le condamnant, d'une voie toujours suspecte. Des Essarts, prévôt de Paris et président de la commission, crut s'assurer par sa complaisance la faveur du duc de Bourgogne, qui ne le méprisa que davantage. « Prévôt de Paris,lui dit-il un jour, Jean de Montagu a mis vingt-deux ans pour se faire couper la tête; vons irez plus vite, car vous n'y en mettrez pas trois. » Montagu avoit réclamé le privilége de la cléricature dont il étoit revêtu, pour

être renvoyé devant le parlement. Mais en vain protesta-t-il qu'il étoit tonsuré, n'ayant été marié qu'une fois avec une vierge, et ayaut été arrêté dans un habit nou difforme à clerc, sa perte étoit résolue. » Cependant ce ministre s'étoit allié à la maison royale, par le mariage de son fils Charles avec la fille de Charles d'Albret, connétable de France, qui descendoit doublement dn sang royal. Charles de Montagu n'eut point d'enfans.

* II. MONTAGU ( Henri de), chevalier et seigneur de la Costo, en Languedoc, a écrit et dédié au chancelier de France, Nicolas Brulart de Sillery, un traité curieux sur les oracles des anciens, intitulé Dæmonis mimica in magiæ progressu, Paris, 1612.

car elle n'étoit autre que la couleur des bas d'un des membres de la société. Cette dame eut encore une autre singularité, de donner tous les ans au mois de mai un dîner à tous les ramoneurs de Londres. Le lord George Littleton fut un des admirateurs les plus enthousiastes du mérite de madame Montagu. On dit qu'elle a en beaucoup de part au Dialogue des morts de cet auteur.

* IV. MONTAGU (lord Edouard), mort en 1672, comte de Sandwich, de la même famille que les précédens, vaillant amiral anglais, qui servit sous Cromwel, et concourut ensuite à la restauration de Charles II. Ce prince le créa comte au combat naval de Southwold - Bay. En 1672, Montagu, par la sagesse de ses manœuvres, tira la flotte anglaise du plus grand danger, et

Son vaisseau ayant pris feu, il sauta dans la mer et fut noyé. Le lord Edward gravoit pour son amusement, et cultivoit aussi les lettres. On a de lui une Traduction d'un ouvrage espagnol, sur l'art de traiter les métaux, in8°. Ses Lettres et ses Négociations ont été imprimées en 2 vol.

*III. MONTAGU (Elizabeth ), fille de Matthieu Robinson, du comté d'Yorck, seigneur de Hor-montra un courage sans exemple. ton au comté de Kent, que ses talens littéraires ont rendue célèbre, morte en 1800. Le célèbre ducteur Conyers Middelton se chargea de l'éducation d'Elizabeth. En 1742 elle épousa le lord Edouard Montagu de Allerthorpe au comté d'Yorck, fils de Charles, cinquième fils d'Édouard, premier comte de Sandwich. Lady Montagu eut de ce seigneur un fils qui mourut à deux ans ; de sorte qu'elle se trouva fort jeune, veuve sans enfans, trèsriche, et tenant à ce qu'il y avoit de plus grand à la cour. En 1769 cette dame a publié un Essai sur le génie et les écrits de Shakespear, qui obtint un juste et brillant succès. Elle forma une société littéraire, connue sous le nom de Blue-Stocking club (Club des bas bleus), nom dont l'origine est à peine digne d'être conservée,

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I. MONTAGUE ou MONTAIGU (Charles de), comte de Hallifax, né l'an 1661 d'une ancienne famille d'Angleterre, montra de bonne heure une grande facilité à s'exprimer élọquemment. Cet avantage lui servit beaucoup dans les chambres des communes, où il parla pour Guillaume III avec chaleur. Ce monarque, étant parvenu à la couronne d'Angleterre, le récompensa de son zèle par une pension, et par les charges de com

au

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anissaire du trésor, de chance-taines conditions. Achmet III, lier de l'échiquier, et de sous- qui régnoit alors, la traita en trésorier. Ce fut lui qui donna la sultane favorite. Des signes repremière idée des billets de l'échi-marquables firent connoître à quier, si commodes dans le com- lord Wortley son imprudence merce d'Angleterre. Montague fut et son inconduite ; à l'union qui un des principaux mobiles des re- avoit régné entre les deux époux mèdes qu'on apporta au désordre succéda une aversion réciproque; qui s'étoit glissé dans les mon- quelque temps après son retour noies et dans le commerce et en Angleterre, elle obtint du rétablissement du crédit. mari outragé et mécontent une Après la mort de Guillaume, il pension de 5000 liv. sterling, avec travailla beaucoup, sous la reine la permission de voyager. Elle se Anne, à avancer et à soutenir rendit d'abord à Venise, de là à la réunion entre l'Angleterre et Rome, ensuite à Nérac, où elle l'Ecosse, et à faire fixer la suc- fit confidence à une dame de cétie cession à la couronne dans la ville de ses aventures. Quoi qu'il maison d'Hanovre. Le ministère en soit, à son retour à Londres, ayant changé, il fut disgracié par elle publia la relation de son la reine, sans rien perdre de sa voyage à Constantinople, relafermeté. Il défendit constamment tion qui fut pour elle la source le parti des Wighs, auquel il fut d'une gloire éclatante; elle avoit toujours attaché, et se déclara vu pratiquer l'inoculation pour leurs ministres congédiés Turquie, elle résolut de l'introAprès la mort de la reine Anne, duire en Angleterre. Une jolie il fut un des régens du royaume, femme de 30 ans, luttant contre jusqu'à l'arrivée de George Ier, les préjugés, l'ignorance des qui le décora des titres de comte médecins, et les superstitions rede Hallifax, de conseiller privé, ligieuses, parvint à rendre à de chevalier de la Jarretière, et l'humanité ce service immortel. de premier commissaire du tré- On a d'elle, 1. Lettres écrites sor. Il mourut le 30 mai 1715. pendant ses voyages depuis 1716, On a de lui un poëme intitulé jusqu'en 1718, la première ver'Homme d'honneur, et d'autres sion de ces lettres publiée à ouvrages en anglais, en vers et Amsterdam en 1763, n'est pas en prose. supportable pour le style; mais elle est plus exacte que la deuxieme, publiée à Paris en 1764, et réimprimée en 1783. M. Anson en a donné une traduction nouvelle à Paris en 1795. Elle réunit la fidélité à la correction et à l'élégance du style. Il y a rendu en beaux vers français les différens morceaux de poésie qui se trouvent dans l'original. Ces lettres sont pleines d'intérêt et d'agrément; on y trouve des anecdotes curieuses sur les mœurs et le gouvernement des Turcs. Le baron de Toit, qui a fait

II. MONTAGUE ( Marie WORTLEY),fille aînée d'Evelyn, duc de Kingston, née à Pierre-Pont, recut une éducation classique, et apprit très-jeune le grec, le latin et le français. En 1712 elle épousa le lord Edward Wortley, qu'elle accompagna à Constantinople, où il étoit envoyé en ambassade. Pendant une absence de son époux, elle eut la fantaisie d'être introduite dans le harem du grand-seigneur; elle obtint cette faveur, mais ce fut à cer

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posé une Heroide de Julie à Ovide, et elle a traduit du grec la Morale d'Epictète. Pope, enchanté, adressa sur-le-champ à la jeune lady les seals vers galans qu'il ait jamais composés ; et depuis ce moment la jeune lady, liée d'amitié avec Pope connue et chantée par les poëtes les plus célèbres, partagea ses momens entre les plaisirs de la cour et les charmes de la poésie. Elle avoit inventé un nouveau genre d'églogues; elle les confia à Pope, qui lui donna quelques conseils; mais elle le pria de ne point les corriger; «< car, lui ditelle, on vous attribuera ce qu'il y aura de bon, et ce qu'on trouvera de mauvais restera sur mon compte. A l'avénement de George II, lady Montague se la avec le lord Hervey. Pope conçut de l'ombrage de cette nouvelle amitié, et de là naqait entre lui et son ancienne amie une haine implacable, qui produisit de part et d'autre des satires pleines de fiel, indignes de leur talent et de leur caractère. Après cette rupture, lady Montague voyagea, et revint mourir à Londres, en 1760, à l'âge de

un long séjour à Constantinople, les a attaquées vivement; Guys de Marseille, qui nous a donné un ouvrage intéressant sur ce même pays, a pris la défense de ces lettres avec beaucoup de chaleur. Cette différente manière de voir dans des personnes qui ont visité le même pays n'est pas sans exemple; il y a bien peu de voyageurs qui s'accordent sur les mêmes objets, qu'ils disent, néanmoins avoir vus et examinés avec attention. II. Un Poëme sur les progrès de la poésie. II. L'Enchiridion d'Epictète, revue par l'évêque Burnet, et imprimé parmi ses OEuvres, dont lord Bute confia une nouvelle édition, d'après les manuscrits originaux, à J. Dallaway, en 1803, en 5 volumes in-4°, copiée à l'imprimerie anglaise de Paris, dans la même année, en 5 volumes in-12; mais sous le titre pareil à l'édition originale de Londres, C. Richard Philips. Cette édition, ainsi que la copie, est ornée de deux portraits, l'un de lady Mary Pierre-Pont, 1710, l'autre de lady Mary WortleyMontague, 1720: en tête de cette édition sont des mémoires biographiques de l'auteur, par l'éditeur. Lady Montague avoit été liée avec Pope, et se brouilla de- + III. MONTAGUE ( Edouard puis avec lui l'origine de cette WORTLEY), fils de la précédente, fiaison mérite d'être rapportée.né vers 1714 à Warnecliffe-Lodge, Pope, se trouvant un jour dans un au comté dYorck, mort en Italie cercle assez brillant, demanda le en 1776, fut placé à l'école de nom d'une jeune femme que de- Westminster, d'où il s'échappa, puis long-temps il regardoit avec attention, dont la ligure charmante et les graces naïves attiroient autour d'elle un essaima d'adorateurs. « C'est, lui réponditon, la femme de M. WortleyMontague, la fille aînée du duc de Kingston: son esprit l'emporte encore sur sa beauté; elle n'a pas x ans, et déjà elle a com

:

70 ans.

et se init avec un ramoneur. Quelqu'un, l'ayant reconnu daus la rue, le ramena à son père qui le croyoit perdu. Il s'échappa une seconde fois, et s'engagea avec le maître d'une barque de pêcheurs; ensuite il s'embarqua comme mousse à bord d'un bâtimeut qui faisoit voile pour PESpagne dans ce pays il servit un

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* V. MONTAGUE (Edonard), comte de Sandwich réunit à l'âge de 19 ans les titres de général, d'amiral, et d'homme d'état; ce qui suppose des qualités qui font ressortir avec plus de force le peu de consistance de son carac

muletier. Il y fut encore décou- qu'avant huit ans elle avoit transvert et ramené chez ses parens crit tout le Spectateur. Sa belle qui le firent voyager avec un pré-maison de Portmann-Square, où cepteur. Ses voyages ne furent elle mourut dans un âge trèspas sans fruit: à son retour à avancé, en août 1800, étoit le Londres, il fut appelé au parle- rendez-vous des plus beaux esment, où il se comporta de ma- prits de son temps. nière à faire honneur à son rang. Il passa ensuite en Turquie, où il prit l'habit du pays, et en adopta les usages, les mœurs et les coutumes. On a de ce personnage | singulier, mais qui n'étoit pas sans mérite, I. Observations sur les tremblemens de terre. II. Un Essai sur les montagnes de l'A-tère. Il fut dans le principe trèsrabie, et quelques Mémoires iusérés dans les Transactions philosophiques. On lui doit encore les Découvertes intéressantes de plusieurs anciens monumens en Palestine, où on lui avoit permis de creuser et de faire librement ses recherches, parce qu'il avoit pris le turban. Il a envoyé à la société royale de Londres un grand nombre de médailles qui peuvent servir à l'éclaircissement de divers points d'histoire.

* IV. MONTAGUE ( Mistriss), douée d'un bon jugement et d'un goût exquis. Son Essai sur les ouvrages de Shakespear, en réponse aux reproches de Voltaire, peut être regardé comme une des preuves les plus éclatantes du mérite transcendant du père de la tragédie anglaise. Il est certain qu'elle aida le lord Littleton dans la composition de ses Dialogues des morts: ce savant reconnoissoit que quelques-uns de ses meilleurs morceaux étoient de Mistriss Montague. On croit qu'elle a aimé le fameux comte de Bath, qu'elle accompagna, ainsi que son épouse, dans leurs voyages en Allemagne. On dit qu'elle montra dès ses premières années un goût si décidé pour la littérature,

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opposé à Charles 1; admirateur de Cromwel, il voulut lui persuader de s'emparer de la couronne, et fut ensuite un des plus chauds partisans du rétablissement de Charles II. On a de lui, 1. Une Lettre au secrétaire Thurlow, dans le premier volume des papiers d'état de Thurlow. II. Plusieurs Lettres écrites pendant son ambassade en Espagne, publiées avec les lettres d'Arlington. III. Les Lettres originales de sir Richard Fanshaw, etc., relatives aux affaires entre les trois cours d'Angleterre, d'Espagne et de Portugal, depuis 1603 jusqu'en 1678, en 2 vol. in-8°. IV. Une Traduction de l'espagnol de la Métallurgie d'Alonso Barba, curé de Saint-Bernard, dans la ville de Potosi au Pérou, 1674,

in-8°.

MONTAIGNE. Voyez MorTAGNE no II, et MONTAN, no IV.

MONTAIGNES (des). Voy. SIRMOND, n° II.

1. MONTAIGU ( Guérin de ), 13 grand-maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui résidoit alors à Ptolémaïde, étoit de la province d'Auvergne. Il

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