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ses vaisseaux. Toute la Grèce rentra sous l'obéissance des Romains. Plusieurs peuples d'Asie, irrités contre le monarque vaincu, secouerent son joug tyrannique. Cette suite d'adversités diminua l'orgueil de Mithridate; il demanda la paix, et on la lui accorda l'an 84 avant J. C. Les articles du traité portoient qu'il paieroit les frais de la guerre, et qu'il se borneroit aux états dont il avoit hérité de son père. Le roi de Pont ne se hâta point de ratifier ce traité ignominieux. Il travailla sourdement à se faire

Rome Gordius, gouverneur de | de près celle-là, et fit perdre au son fils, pour assurer le sénat roi de Pont la Grèce, la Maque celui à qui il avoit fait tomber cédoine, l'Ionie, et toutes ses la Cappadoce étoit fils d'Aria- conquêtes en général. Plus de rathe. Le sénat, pour les accorder, deux cent mille de ses soldats ôta la Cappadoce à Mithridate, périrent dans ces différentes acet la Paphlagonie à Nicomède, et tions. Aussi malheureux sur mer déclara libres les peuples de que sur terre, il fut battu dans ces deux provinces. Mais les Cap-un combat naval, et perdit tous padociens, ne voulant pas jouir de cette liberté, choisirent roi Ariobarzane, qui dans la suite s'opposa aux grands desseins que Mithridate avoit sur toute l'Asie. Telle fut l'origine de la haine de ce roi de Pont contre les Romains. Il porta ses armes dans l'Asie mineure et dans les colonies romaines, et y exerça par-tout des cruautés inouïes. Pour mériter de plus en plus la haine de Rome, il fit égorger, contre le droit des gens, tous les sujets de la république établis en Asie. Plutarque fait monter le nombre des victimes à cent cinquante mille; Ap-des alliés et des soldats. Ses forpien le réduit à quatre-vingt mille. Plutarque n'est pas croyable, et Appien même exagère. Il n'est pas vraisemblable que tant de citoyens romains demeurassent dans l'Asie mineure, où ils avoient alors très peu d'établissemens. Mais, quand ce nombre seroit réduit à la moitié, Mithridate n'en seroit pas moins odieux. Tous les historiens conviennent que le massacre fut général, que ni les femmes ni les enfans ne furent épargnés. Aquilius, personnage consulaire, chef des commissaires romains, fait prisonnier par Mithridate, fut conduit à Pergame, où ce prince lui fit verser de l'or fondu dans la bouche, « pour venger, disoit-il, les Fergamiens de l'avarice des Romains. » Sylla, envoyé contre lui, remporta proche d'Athènes, une première victoire sur Archélaüs, l'un de ses généraux. Une autre défaite suivit

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ces, jointes à celles de Tigrane roi d'Arménie, son beau-père, formèrent une armée de quarante mille hommes de pied et de seize mille chevaux. Il conquit sur la république toute la Bithynie, et avec d'autant plus de facilité, que, depuis la dernière paix faite avec lui, on avoit rappelé en Europe la meilleure partie des légions. Lucullus, consul cette année, vole au secours de l'Asie. Mithridate assiégeoit Cyzique dans la Propontide: le consul romain l'assiégea dans son camp. La famine et la maladie s'y mirent bientôt, et Mithridate fut obligé de prendre la fuite. Une flotte qu'il envoyoit en Italie fut détruite dans deux combats, l'an 87. Désespéré de la perte de ses forces maritimes, il se retire dans le scin de son royaume Lucullus l'y poursuit, et y porte la guerre. Le roi de

Pont le battit d'abord dans deux
combats; mais il fut entièrement
vaincu dans un troisième. (Voy.
BÉRÉNICE, no III. et MONOPHILE.) II
n'évita d'être pris que par l'avi-
dité des soldats romains, qui s'a-
musèrent à dépouiller un mulet
chargé d'or qui se trouva près
de lui par hasard, ou plutôt à
dessein, si l'on en croit Cicéron,
qui compare cette fuite de Mi-
thridate à celle de Médée. Le
vaincu, désespérant de sauver
ses états, se retira chez Tigrane,
qui ne voulut pas le voir, de peur
d'irriter les Romains. Dans la
crainte que les vainqueurs n'at-
tentassent à l'honneur de ses fem-
mes et de ses sœurs
il leur en-

:

chement, il forma des projets plus dignes d'un grand cœur que d'un esprit sage. Il se proposa de pénétrer par terre en Italie, avec les forces de ses nouveaux alliés, et d'aller attaquer les Romains dans le centre de leur empire. Il fut bientôt détrompé des espérances qu'il avoit conçues si légèrement les soldats, épouvantés, refusèrent de s'exposer de nouveau. Dans celle extrémité, il envoya demander la paix à Pompée, mais par des ambassadeurs. Le général romain auroit voulu qu'il l'eût, demandée lui-même en personne, et toutes ses prières furent inutiles. Le désespoir prit alors chez voya signifier de se donner la lui la place d'un vain désir de mort. Monime, une de ses fem- paix : il ne pensa plus qu'à périr mes, essaya de s'étrangler avec les armes à la main. Mais ses son bandeau royal, et ne pou- sujets, qui ainioient plus la vie vant y réussir, elle présenta son que la gloire, proclamèrent roi sein au fer des satellites. Glabrio Pharnace sou fils. Ce père inforayant été envoyé à la place de tuné lui demanda la permission Lucullus, ce changement fut d'aller passer le reste de ses jours très - avantageux à Mithridate, hors de ses états qu'il lui ravit. qui recouvra presque tout son Le fils dénaturé lui refusa cette royaume. Pompée s'offrit pour le dernière consolation, et procombattre, et le vainquit auprès nonca contre l'auteur de sa vie de l'Euphrate, l'an 65 avant Jé- ces horribles paroles : « Qu'il sus-Christ. Il étoit nuit quand meure! » Mithridate, pour comles deux armées se rencontre-ble d'horreur, les entend sortir rent; la lune éclairoit les com- de la bouche de son fils; et transbattans; comme les Romains l'a- porté de douleur et de rage, il voient à dos, elle alongeoit leurs lui répond par cette imprécation: ombres de façon que les Asiati- « Puisse - tu ouïr un jour de la ques, qui les croyoient plus pro- bouche de tes enfans ce que la ches, tirerent de trop loin, et tienne prononce maintenant conusèrent vainement leurs flèches. tre ton père !... » il passe ensuite Mithridate, intrépide dans ce dé- tout furieux dans l'appartement couragement général, s'ouvrit un de la reine, lui fait avaler du passage à la tête de huit cents poison et en prend lui-même ; chevaux, dont trois cenis seule- mais le trop fréquent usage qu'il ment échappèrent avec lui. Ti- avoit fait des antidotes, et surgrane, auquel il demanda un tout de celui qui porte son nom, asile, le lui ayant refusé, il passa en empêcha l'effet. Le fer dont chez les Scythes, qui le reçurent il se frappa à l'instant d'une main avec plus d'humanité que son caduque et mal assurée ne l'ayant beau-père. Assuré de leur atta- blessé que légèrement, un offi

MITOUARD (N.), de l'académie de Madrid, démonstrateur de chimie, et premier apothicaire de Louis XVI, mort en 1786, a publié peu d'ouvrages; mais, de concert avec Macquer, il a fait en chimie plusieurs expériences utiles et curieuses, dont ce dernier fait mention dans ses écrits.

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cier gaulois lui rendit, à sa priè- | nastère de Saint-Michel. Nommé re, le funeste service de l'ache-abbé-général de son ordre en ver, l'an 64 avant Jésus-Christ. 1764, il se rendit à Rome auprès Maître d'un grand état, tour- de Clément XIII, qui l'honora menté d'une ambition sans bor- d'une bienveillance particulière nes, joignant à beaucoup de va- et de son estime; mais à peine le leur du génie et de l'expérience, temps de sa dignité fut-il écoulé, actif et capable des plus vastes qu'il se retira dans son monastère desseins, il auroit fait trembler de Saint-Michel, où il termina Rome, s'il n'avoit eu à combat- ses jours le 14 août 1777. Parmi tre les Sylla, les Lucullus et les les ouvrages qu'il a publiés, on Pompée. Il soutint vingt ans la remarque les suivans: I. Memoguerre contre les Romains à di- rie della vita di S. Parisio, moverses fois, et la dernière dura naco camaldolese, e del monasonze années. Il cultiva les lettres tero di SS. Cristina e Parisio au milieu de la guerre, et il les di Treviso, raccolte da un monaco auroit protégées dans la paix; camaldolese, Venise, 1748. II. mais il ne fut presque jamais Memorie del monistero della santranquille. tissima Trinità in Faenza, Faenza, 1749. III. Annales camaldulenses ordinis S. Benedicti ab anno 907 ad annum 1764, quibus plura interseruntur tum cæteras italico-monasticas res, tum historiam ecclesiasticam, remque diplomaticam illustrantia D. Johanne Benedicto Mittarelli, et D. Anselmo Costadoni, presbyteris et monachis è congregatione camaldulensi auctoribus, Venetiis, 1773, 9 volumes in-folio. * MITTARELLI (Jean-Benoît), Le F. Mittarelli prit pour mo'moine camaldule, né à Ve-dèle de ses annales celles de Manise le 2 septembre 1708, fut en billon. IV. Ad scriptores rerum 1732 professeur de philosophie Italicarum Cl. Muratorii acceset de théologie au monastère desiones historiæ Faventinæ, etc, Saint-Michel à Venise. Nommé Venetiis, 1771. V. De Litteramaître des novices, il exerça cet tura Faventinorum, sive de viris emploi jusqu'en 1747, époque à doctis, et scriptoribus urbis Falaquelle il se rendit à Faenza, en ventinæ, appendix ad accessiones qualité de chancelier de sa con- historicas Faventinas, Venetiis grégation. C'est à cette époque, 1775. VI. Bibliotheca codicum qu'en faisant des recherches dans manuscriptorum S. Michaelis Veles titres des divers couvens de netiarum prope Murianum unà cette ville, il forma le projet d'é- cum appendice librorum imprescrire les Annali camaldolesi, sorum sæculi XV, opus posthuqu'il publia, aidé du P. Anselme mum, etc., Venetiis, 1779. Costadoni, en 1773. En 1756, il fut élu abbé de son ordre dans l'état de Venise, et chargé par suste du gouvernement du mo

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* MITTIE (Jean-Stanislas), docteur-régent de l'ancienne faculté de médecine de Paris,

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,

membre de l'académie royale des sciences et belles-lettres de Nanci, médecin ordinaire du feu roi Stanislas né à Paris en 1727, y décéda en 1795, âgé de 68 ans; il réunissoit des connoissances très-étendues en chimie, en botanique, en anatomie, et en général dans toutes les parties qui constituent l'habile

de victimes. Nous terminerons cette courte notice par citer les vers que feu l'abbé Porquet, instituteur de M. de Bouflers, membre de l'académie française adressa au docteur Mittié :

Mittié, tu fais la guerre à tous les maux, Comme ton coeur l'a faite à tous les vices. Mais pour chanter tes généreux services, Tes soins laborieux, tes utiles travaux,

,

praticien. Ce médecin littérateur Et tes succès enfin, que ne suis-je un Orphée!

nous a laissé les ouvrages suivans: I. Traitemens des maladies

L'univers connoîtroit tes nobles sentimens, Et tout mortel, instruit de tes rares talens, T'éleveroit en son cœur un trophée.

vénériennes avec les végétaux, La terre prête en vain son marbre et ses

par

و

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sur des soldats dans l'hôpital militaire de Grenoble, faits et publiés ordre du roi en 1789. II. Suite de l'aitiologie de la salivation, ou Explication des inconvéniens attachés au mercure administré en friction et en fumigation, etc., etc. III. Réflexions sur les inconvéniens des differentes méthodes de traiter les maladies vénériennes, ete, IV. Lettres à la faculté de médecine, au college de chirurgie, à l'académie des sciences etc. V. Objections contre l'usage du mercure avec des réflexions sur P'erreur, l'ignorance le faux préjugé et la mauvaise foi de ses partisans. VI. Lettre à MM. les rédacteurs de la Gazette de santé, avec un précis des traitemens faits avec les végétaux etc. VII. Réponses à une lettre de M. Croharé, et aux interprétations de M. Bacher, etc. VIII. Obser- | vations sommaires sur tous les traitemens des maladies vénériennes, etc., etc. Tel est l'abrégé des divers ouvrages de ce célèbre médecin, qui a combattu pendant 40 ans tous les empiriques et les partisans du mercure. Le traitement végétal que de longues expériences et une connoissance approfondie de son art lui avoient fait adopter, a sauvé de la douleur un grand nombre

métaux

Pour éterniser un héros

Qui le plus souvent la désole:
Du genre humain le tendre ami
Scul devroit en être l'idole
Et subsister autant que lui.

*MIVERIUS (Daniel), doc. teur en médecine au 16° siècle, et médecin pensionnaire de la ville de Tergoes en Zélande. Henri Smet, qui a recueilli ses lettres médicinales et les a insérées dans ses Miscellanea, imprimés à Francfort en 1611, in-8°, assure que Mivérius étoit autant versé dans les connoissances mathématiques que dans celles de son art. Ce médecin a encore

publié Apologia pro Philippo Lansbergio, Mittelburgi, 1607, in-8°.

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titre : Secretorum agri enchiridio et hortorum cultura, in-8°. Cet écrivain bizarre mourut à Paris en 1578, dans un âge avancé.

*MJEJ, prince du canton de Kenouny dans la grande Arménie, descendoit d'une illustre íamille de ce pays, et avoit acquis de la renommée par son courage et par ses connoissances dans l'art de la guer: e. En 516, les Huns, après avoir ravagé la Cappadoce, les côtes du Pont-Euxin et autres provinces de l'empire grec, entrèrent en Arménie. Pourzan

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un grand nombre d'ouvrages peu, dignes d'être tirés de l'oubli, s'ils ne renfermoient quelques traits curieux et singuliers, qu'il faut démêler à travers les mensonges que lui dictoient une crédulité aveugle et une démangeaison extraordinaire débiter des fadaises. On en peut juger par celle-ci : (< Il conseille, pour éviter la grêle, de présenter un iniroir à la nuée lorsqu'elle approche; en se voyant si laide elle reculera d'effroi, ou, trompée par sa propre image, elle croira voir une autre nuée à qui elle cédera la place. » La Mongouverneur - général noie dit « qu'il a fait en latin des dans ce pays de la part de la fantes qu'on ne pardonneroit pas Perse, ne pouvant point s'opà un écolier de cinquième.» Ses poser contre la force et l'audace principaux ouvrages sont, I. Pha- de ces hordes de barbares, prit nomena, seu temporum signa, la fuite, et se sauva dans des enin-5, traduits en français, sous droits inaccessibles. Mjej, pour le titre de Mirouerdu tems, 1547, défendre sa principauté, se préi-S0 II. Le Mirouer de l'air, senta à l'ennemi à la tête d'une 1548, in-8°. III. Secrets de la armée, leur livra bataille an lune, 1570, in-8°. De son ma- pied du Sassoen, et parvint à riage avec le soleil résulte, sui- inettre la confusion parmi eux, et vant l'auteur, sa tres-grande in- remporta une victoire complète. fluence sur tous les corps, et Le roi de Perse, instruit de jusque sur les pierres de taille, ces faits, lui confia le gouverneIV. Hortus medicus, 1565, in-8°. ment général d'Arménie, et le V. Nova et mira artificia compa- chargea du commandement de randorum fructuum. Ces deux ses armées. Mjej administra ce écrits de Mizauld sont ceux où pays, et entretint des relations l'on trouve plus de choses rai- avec les princes voisins, partisonnables et utiles. VI. Planetolo-culièrement avec l'empereur Justigia, in-4°. VII. Cometographia. nien de Thrace, et mouruten 548, VIII. Harmonia cælestium cor- après avoir gouverné pendant porum et humanorum, traduite en 30 ans. français par de Montlyard, 1580, in-8°. IX. De arcanis naturæ, in-8°. X. Ephemerides aëris perpetuæ, in-8°. XI. Methodica pestis descriptio, ejus præcauiio et salutaris curatio,traduite en français, 1562, in-8°. XII. Opusculum de re medica, Coloniæ, 1577, in-8°. Xili. Hortorum secreta et auxilia, 1575, in-8°. L'auteur Pavoit publié en 1560 sous ce

*MLEH, prince Rupénien, et fils de Léon premier, un des plus grands guerriers de son siècle. Opprimés par les vexations des Tartares, les habitans de Kessoun, de Behesny et d'autres villes situées sur les rives occidentales de l'Euphrate, invitèrent, en 1157, le prince Etienne, frère de Milch, pour ve

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