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ou, ce qui était moins habile et moins prudent de så part, avec le grand Pompée.

Ne demande-t-il pas aux Romains, pour prix de tous ses services (1), de garder seulement à jamais la mémoire de son consulat ?

Aussi bien s'employa-t-il avec persévérance à soigner sa renommée. Sur sa demande, son cher Atticus écrit en grec l'histoire du consulat de son ami, et celui-ci, la trouvant sans doute insuffisamment élogieuse, la refait dans la même langue.

Il presse un autre de ses amis, Lucceius, de composer en latin un panégyrique de son consulat; il n'obtient d'ailleurs qu'une vague promesse, non suivie d'exécution.

Il fit mieux encore. Il nous reste une centaine de vers d'un poème en trois chants, le Carmen de suo consulatu, composé par lui-même vers l'an 61, et sept ans plus tard, il écrit un autre poème, également en trois chants, le Carmen de suis temporibus, dont il ne nous est parvenu que deux vers, l'un, parfaitement acceptable : Cedant arma togae, concedat laurea laudi,

l'autre, qu'un lecteur moderne ne rencontre pas sans un certain malaise :

O fortunatam natam me consule Romam !

Cette vanité puérile d'un grand honnête homme ne doit pas faire mésestimer l'immense service rendu par lui à sa patrie, qui, moins de cinq ans plus tard, le paya d'ingratitude.

II. Le Texte

E. B.

Le texte des Catilinaires nous a été transmis par de nombreux manuscrits. Les plus intéressants ont été classés en trois groupes par Nohl.

(1) Catilinaires IV 23.

Le premier comprend quatre manuscrits d'âge différent un manuscrit de Cluny (C), du ixe siècle, qui, malheureusement, n'a guère conservé que le quart des Catilinaires; un manuscrit de l'Ambroisienne (A), du xe siècle; un Vossianus (V), du xie, enfin un Laurentianus (a), du XIIIe siècle. D'après Peterson, qui, le premier, a découvert et collationné le manuscrit C, celui-ci serait l'original dont dériveraient A Va. Clark ne se range pas à ce point de vue et il semble qu'il soit dans le vrai. C'est ce groupe qui fournit généralement les meilleures leçons; c'est lui dont nous suivons le texte en signalant tout ce qui s'en écarte.

On trouve souvent, en effet, la bonne leçon dans le deuxième groupe, où se rangent quatre manuscrits : un manuscrit d'Oxford (0), un manuscrit de Tegernsee, aujourd'hui à Munich (t), un manuscrit de Bruxelles (u) et un Laurentianus (x), tous du xre siècle, sauf le premier, écrit au xii. Pour la quatrième Catilinaire, il faut y ajouter un Harleianus (1), du xe ou xie siècle, qui, pour les trois premiers discours, se rattache au contraire, au dernier groupe; aussi bien la IVe Catilinaire est-elle transcrite d'une autre main. Parmi ces manuscrits, le plus précieux est le manuscrit o, corrigé d'après le premier groupe, notamment d'après a.

Ce manuscrit formerait ainsi une sorte de transition entre les deux premiers groupes, de concert avec un autre Harleianus (h), du xre siècle celui-là, qui est très proche parent de a, mais un peu plus interpolé.

Enfin le dernier groupe est constitué, pour les Catilinaires I-III par trois manuscrits : l'Harleianus, dont nous avons parlé (sauf, dans la deuxième, du § 8 fin incredibile au § 24 in. cohortem), un Benedictoburanus (b) du XIIe siècle, aujourd'hui à Munich, enfin un Salisburgensis (s) du xie siècle, actuellement à Munich

lui aussi. Pour la IVe Catilinaire, on se souvient que l'Harleianus se range dans le second groupe.

Aucun de ces manuscrits n'étant à ma portée, je m'en suis remis aux collations antérieures en tenant compte naturellement des observations critiques dont elles ont été l'objet.

A côté des manuscrits, pour un certain nombre de passages, nous pouvons nous reporter aux citations des Catilinaires, très fréquentes chez les écrivains, surtout chez les grammairiens et les rhéteurs latins. Conformément aux règles tracées par M. Louis Havet, je ne me suis pas borné à renvoyer, le cas échéant, aux testimonia. J'ai cru devoir en donner l'indication, que j'espère complète : du moins n'ai-je pas épargné mon temps et mes recherches pour qu'elle le fût.

Enfin, comme toujours dans Cicéron, il convient de ne pas négliger les clausules métriques. Le texte étant bien établi, elles ne permettent ici que peu de corrections.

Ai-je besoin d'ajouter que j'ai eu constamment sous les yeux les éditions antérieures, notamment celles de C. F. W. Mueller et de Clark, et que j'ai dépouillé tous les articles relatifs aux Catilinaires ?

H. B.

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cet. codices et testimonia, excepto uno uel altero

=

qui ante aut post laudatur.

codd.

dett.

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codices recentiores.

h = Harleianus 2682 (x1e siècle).

1 = Harleianus 2716 (Ixe ou xe siècle).

o Oxoniensis Corp. Christi 57 (XIIe siècle).

0

=

s = Salisburgensis, nunc Monacensis 15964 (xIe siècle). t = Tegernseensis, nunc Monacensis 19472 (xIe siècle).

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u = Egmontanus, nunc Bruxellensis 10060 (xIe siècle).

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PREMIER DISCOURS

CONTRE L. CATILINA

Prononcé devant le Sénat, au temple de Jupiter Stator.

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OBJET. Forcer Catilina à quitter Rome et à rejoindre l'armée de Manlius, afin que son crime devienne évident pour tous et puisse être châtié.

ANALYSE. EXORDE EX-ABRUPTO. Jusqu'à quand Catilina bravera-t-il l'opinion? Ne sent-il pas que tous ses projets sont éventés et qu'au lieu de siéger au Sénat il aurait dû être mis à mort ? (1-2). Des personnages autrement considérables ont péri pour de moindres crimes (3-4). Lui seul a osé lever une armée contre la patrie : aussi sera-t-il châtié dès que sa culpabilité éclatera aux yeux de tous (5-6).

ARGUMENTATION.

quitter Rome.

Première partie : Catilina doit

Le crime est établi : Cicéron a prédit le jour où Manlius se révolterait, le jour où l'aristocratie serait massacrée (6 in fine, 7). Le consul a fait échouer le coup de main sur Préneste: il sait ce qui s'est passé chez Læca, il connaît les projets de massacre et d'incendie ; il a échappé lui-même au fer des assassins (8-10). Catilina ne peut plus vivre à Rome : on ne l'exile pas, on lui conseille de s'en aller (11-13).

Pourquoi rester dans une ville, qui a été témoin de

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