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IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE :

200 exemplaires sur pur fil Lafuma numérotés à la presse de 1 à 200.

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publiée sous le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ

CICERON

DISCOURS

TOME X

CATILINAIRES

TEXTE ÉTABLI

PAR

HENRI BORNECQUE

Professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Lille

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0604
V.10

Conformément aux statuts de l'Association Guillaume Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la Commission technique, qui a chargé M. Martha d'en faire la revision et d'en surveiller la correction en collaboration avec MM. Bornecque et Bailly.

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INTRODUCTION

I. Les circonstances historiques.

Nous sommes très documentés sur les événements graves qui se sont passés à Rome, en 63, sous le consulat de Cicéron. Et cependant, malgré les quatre discours du consul, après tout sujets à caution, malgré le livre de Salluste, ouvrage d'un contemporain qui, du fond de sa retraite, se piquait d'impartialité, malgré tout ce que le Latin Suétone ou les Grecs Plutarque et Dion Cassius ont pu écrire ou nous laisser touchant la conjuration de Catilina, le problème historique qu'elle soulève n'est pas complètement résolu, et les jugements portés sur le chef de la conspiration peuvent encore rester très divers, tant il est difficile de juger un homme politique, surtout quand il a pris figure de révolutionnaire.

Cicéron, il faut le dire, n'a guère eu moins à se plaindre que son adversaire des caprices de la critique. Pour les uns, il a amplement mérité le titre de « Père de la patrie >> dont le récompensa l'enthousiasme populaire; pour les autres, il a été porté par les événements plutôt qu'il ne les a dirigés et il est convaincu de faiblesse aussi bien par les demi-mesures qu'il a prises si longtemps

contre les conjurés que par la timidité relative de son argumentation et de ses conclusions. On oublie trop volontiers qu'il est arrivé au pouvoir dans une des périodes les plus confuses de la république romaine agonisante. Avant de lui reprocher les hésitations de sa politique, il convient de se représenter combien il avait peu les mains libres au milieu des fluctuations de l'opinion publique, quel appui fragile lui offrait le tiers-parti des « honnêtes gens », plus fait, alors comme toujours, pour gémir que pour agir, de quelle habileté enfin il fallait user pour évoluer parmi les coteries d'une population dont l'horizon était borné par les murs mêmes de la ville, et qui avait, toutes proportions gardées, ce que nous appellerions aujourd'hui une mentalité proprement provinciale, avec tous les instincts mouvants, vibrants et changeants d'une cité ultraméridionale.

Catilina

Son adversaire, l'aventurier L. Sergius Catilina, était né, en 108, d'une famille qui prétendait remonter jusqu'à Énée : il se trouvait aussi riche d'aïeux que dénué d'argent. De brillantes qualités, mais surtout l'excés de ses vices le signalèrent à l'attention de la jeunesse. Il s'attachait les jeunes gens par son amour immodéré de toutes les jouissances, par son tempérament de bon camarade, par son incomparable endurance physique, qui devait séduire un peuple connaisseur et grand amateur de la force et de l'audace. C'était, à proprement parler, un charmeur : et Cicéron nous avoue, dans le pro Caelio, qu'il fut, quelque temps, enjôlé comme les autres.

Pour ses débuts, Catilina s'était mis à la solde de Sylla, le Sylla des proscriptions. Il tue, pour le voler, son beau-frère Caecilius, quitte à inscrire ensuite son nom sur la liste des proscrits; il fait décapiter Marius

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