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du naturel, plus que n'en comportait l'époque; une diction assez pure et quelques vers supportables : ce n'est pas tout à fait rien; et beaucoup de ceux qui ont pris le titre de poëte seraient bien empêchés d'en fournir autant. Les poésies de Calpurnius étaient en grande faveur dans les écoles du moyen âge. On les mettait entre les mains des jeunes gens, comme nous y mettons Horace et Virgile. Je ne prétends pas que Calpurnius fût digne de cet honneur; mais ce n'est pas dans le moyen âge uniquement qu'on a vu préconiser de plus. mauvais modèles encore.

Nous aurons mentionné tout ce qui concerne ce poëte, en disant qu'il était né en Sicile, qu'il se nommait Titus Julius Calpurnius, qu'il ne fut pas ingrat envers Némésien, et qu'il dédia à ce généreux protecteur le recueil de ces ou

vrages.

Autres poëtes contemporains,

Commençons par Jupiter, bien que nous ne puissions dire autre chose de Numérien poëte, sinon qu'il faisait des vers, et qu'il aimait ceux qui en faisaient. Notons en passant que cet héritier des Césars aspirait aussi aux palmes de l'éloquence, et que le sénat, plein d'admiration pour ses harangues, lui avait voué une statue dans la bibliothèque Ulpienne, avec cette inscription: Au plus éloquent orateur de son siècle.

Aurélien Apollinaire passait, dans ce siècle-là, pour le maître du genre ïambique. Mais qu'était-ce que les ïambes d'Aurélien Apollinaire? Étaient-ce des fables ou des satires, des poëmes didactiques ou des poëmes dramatiques? Je l'ignore absolument; et bien d'autres n'en savent pas plus que moi.

J'ai parlé ailleurs de Dionysius Caton et de ses Distiques. Dois-je citer un autre poëte didactique, moins poëte encore que Caton, mais qui a eu, comme Caton, une grande réputation au moyen âge, à savoir ce Quintus Sérénus Sammonicus, . qui a fait de la pharmacie en assez méchants vers hexamètres, et qui n'est qu'un maladroit compilateur de Pline et de Dioscoride?

Prosateurs.

Le moins mauvais des auteurs du troisième siècle qui ont écrit en prose est Censorinus. Son ouvrage intitulé du Jour

natal est d'un style assez pur, bien qu'il n'y manque pas de tours et d'expressions peu classiques. Mais le sujet de ce livre est plus bizarre qu'intéressant. Censorinus traite de l'influence que les génies et les astres exercent sur notre destinée. Le même écrivain avait composé d'autres ouvrages de divers genres, qui n'existent plus.

Censorinus était un grammairien. Un autre grammairien, qui se piquait aussi de philosophie, Nonius Marcellus, avait écrit, comme Censorinus, sur différents sujets. Il nous reste de lui un ouvragé de grammaire, intitulé de la Propriété du langage. Il n'y a, dans le livre de Nonius, ni ordre, ni talent, ni science même. Rien de plus nul et de plus indigeste que la compilation de Nonius. Ses interprétations des mots latins ne sont pas toujours incontestables; et elles ont le malheur de n'être pas présentées avec la netteté et la précision qu'exigerait un pareil sujet. Mais il y a quelque chose qui donne une valeur réelle au travail plus que médiocre du pitoyable herméneute: ce sont les nombreux fragments d'auteurs aujourd'hui perdus, que Nonius a consignés parmi ses exemples, et grâce auxquels ces auteurs nous sont un peu moins inconnus.

Festus lui-même n'a pas l'importance littéraire de Nonius, bien que son œuvre, ou, si l'on veut, celle de Verrius Flaccus, qu'il a abrégée, et que Paul Diacre a encore tronquée plus tard, soit fort supérieure en soi à celle de Nonius, et témoigne de plus d'érudition et de bon sens. Le livre de Festus est une sorte de lexique, intitulée de la Signification des Mots. Festus paraît postérieur à Nonius. Quelques-uns le font même vivre jusqu'à la fin du cinquième siècle. Mais il n'est pas sûr qu'il ne soit pas du quatrième, ou du troisième, ou même du deuxième. Martial est le plus récent de tous les auteurs qu'il cite. On ne sait rien ni sur la personne ni sur la patrie de ce grammairien.

Des prosateurs tels que Festus, tels que Nonius, tels que Censorinus même, mériteraient le titre non pas de prosateurs, non pas d'écrivains, mais de barbouilleurs de papier.

CHAPITRE XLIV.

L'HISTOIRE AU QUATRIÈME SIÈCLE.

Ecrivains de l'Histoire Auguste. - Aurélius Victor. trope. Sextus Rufus. Ammien Marcellin.

Marcellin.

-

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Septimius. EuOuvrage d'Ammien

Écrivains de l'Histoire Auguste.

On appelle écrivains de l'Histoire Auguste les compilateurs qui ont rédigé les vies des empereurs romains, depuis Adrien jusqu'à Carus et à ses fils. La collection de ces vies peut être considérée comme une continuation de l'ouvrage de Suétone. Elle n'est pas absolument complète : il y manque plusieurs biographies, notamment celle de Nerva et celle de Trajan; mais ces lacunes proviennent sans nul doute de ce que les exemplaires qui nous sont parvenus ont souffert des outrages du temps ou de la main des hommes. La collection, à l'origine, était entière : elle avait été formée à Constantinople, on ne sait à quelle époque, de biographies choisies dans un plus grand nombre. Plusieurs de celles qui subsistent sont elles-mêmes mutilées; et il y en a dont on ne connaît pas bien sûrement les auteurs. Tous ces écrits plus ou moins mauvais, et qui témoignent uniformément d'une absence remarquable de goût, de jugement, de critique, de science, surtout de talent, ont pourtant une valeur. Ils nous tiennent lieu d'une foule d'ouvrages aujourd'hui perdus; et la critique moderne peut trouver, dans ce fatras, de quoi suppléer à ce qui manque aux documents qui nous restent sur la période qu'embrasse l'Histoire Auguste. Un seul de ces biographes semble avoir été contemporain des faits qu'il raconte; tous les autres se sont bornés à extraire, à copier, surtout à défigurer d'autres historiens : ce sont des compilateurs, et dans la plus détestable acception du terme. Toutefois, quand les sources qu'ils ont consultées étaient pures, on s'en aperçoit jusque dons leurs livres : alors leur

style n'est pas tout à fait barbare, ni leurs récits tout à fait insipides. Ce n'est pas qu'ils ne tâchent, en général, ou qu'ils n'aient l'air de tâcher de se rendre illisibles. Pour être juste, il faut dire que presque toujours ils y réussissent à souhait. On se fera une idée de leur ineptie, rien qu'à les voir, en maints passages, après avoir extrait un auteur, passer à un autre auteur, et rapporter, d'après celui-ci, les événements qu'ils ont déjà rapportés d'après celui-là, sans s'apercevoir seulement, ou sans paraître s'apercevoir qu'ils se répètent. C'est ainsi que certains faits sont racontés jusqu'à trois fois, quand une seule devait suffire.

Voici les noms des six auteurs auxquels on attribue l'Histoire Auguste.

1° Spartien (Ælius Spartianus), qui vivait sous le règne de Dioclétien, et qui a écrit les vies d'Adrien, d'Élius Vérus, de Didius Julianus, de Septime Sévère, de Caracalla et de Géta.

2o Vulcatius Gallicanus, auteur de celle d'Avidius Cassius, que d'autres revendiquent pour Spartien. Vulcatius vivait à la même époque que le précédent.

3o Trébellius Pollion. C'est à lui qu'on doit les vies des deux Valérien, des deux Gallien, des trente tyrans, etc. Le seul caractère qui distingue cet écrivain, c'est la bassesse avec laquelle il se complaît à aduler les puissants.

4° Flavius Vopiscus. Il était de Syracuse, et il écrivait, comme le précédent, du temps de Constantin. Vopicus a rédigé les vies d'Aurélien, de Tacite, de Florien, de Probus, de Firmus, de Saturnin, de Proculus, de Bonose, de Carus, de Carin et de Numérien. Vopiscus est bien supérieur à tous les autres; ou, si l'on veut, il est beaucoup moins défectueux qu'ils ne le sont, dans la manière de disposer ses matériaux et de les mettre en œuvre. Il a presque de l'ordre, et il ne manque pas de sens commun. Ajoutez qu'il avait consulté de bonnes sources, archives publiques, pièces officielles, correspondances diverses, et que la trace de ses recherches se retrouve dans ses narrations. Il avait vu la plupart des événements qu'il raconte, ou du moins il avait pu en voir des témoins vivants. C'est presque un historien. C'en serait un s'il avait écrit d'un meilleur

style; mais il n'a rien à envier aux autres, ou presque rien, ni pour la faiblesse des expressions, ni pour la négligence, ni pour la barbarie.

5o Élius Lampridius est regardé par quelques-uns comme une seule et même personne avec Elius Spartien. C'est à Lampride qu'on attribue communément les vies de Commode, de Diadumène, d'Héliogabale et d'Alexandre Sévère.

6o Jules Capitolin, contemporain de Vopiscus et de Trébellius Pollion, a écrit celles d'Antonin le Pieux, de Marc Aurèle, de Lucius Vérus, de Pertinax, etc. Nous devons dire pourtant que plusieurs de ces vies, même dans certains manuscrits de l'Histoire Auguste, sont attribuées à Spartien, et non point à Jules Capitolin.

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Aurélius Victor.

Aurélius Victor n'est pas un écrivain méprisable. On fait cas des Vies des Césars, que nous avons encore aujourd'hui sous son nom. Ce sont de très-courtes notices, mais rédigées en général avec soin, d'un style assez simple et assez pur, et dont les documents ont été bien choisis. Cet abrégé de l'histoire des empereurs commence à Auguste et finit à Constance. On attribue à Aurélius Victor plusieurs autres ouvrages ainsi l'Origine de la Nation romaine, dont il reste une partie, mais assez peu considérable, puisqu'elle ne va pas au delà de la fondation même de Rome; ainsi des Vies des Hommes illustres de Rome, qui ne sont peut-être qu'un abrégé du grand ouvrage de Cornélius Népos, et qui ne rappellent guère, par les qualités du style, les Vies des Césars; enfin un écrit sur les empereurs, différent des Vies des Césars, et que la plupart des critiques reconnaissent comme l'œuvre d'un auteur plus récent, qu'ils nomment Victorinus, ou Victor le Jeune. Aurélius Victor était né en Afrique, dans une humble condition. Il vécut longtemps à Rome, où Julien le revêtit de charges importantes. Il parvint même, sous Théodose, à la dignité de préfet de Rome.

Septimius.

Lucius Septimius vaut moins qu'Aurélius Victor. C'est

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