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d'un homme? observez quels sont ses amis. Comment celui qui aime Dieu, et qui ne veut plus rien aimer que pour lui, aurait-il pour amis intimes ceux qui n'aiment ni ne connaissent point Dieu, et qui regardent son amour comme une faiblesse? Un cœur plein de Dieu, et qui sent sa propre fragilité, peut-il jamais être en repos et à son aise avec des gens qui ne pensent sur rien comme lui, et qui sont à tout moment en état de lui ravir tout son trésor? Le goût de telles gens et le goût que donne la foi sont incompatibles.

XXIII. Je sais bien qu'on ne peut et qu'on ne doit pas même rompre avec certains amis auxquels on s'est lié par l'estime de leurs bonnes qualités naturelles, par leurs services, par l'engagement d'une sincère amitié, ou enfin par la bienséance d'un commerce honnête. On pique jusqu'au vif, d'une manière dangereuse, les amis auxquels on ôte sans mesure une certaine familiarité et une confiance dont ils sont en possession: mais, sans rompre et sans déclarer son refroidissement, on peut trouver des manières douces et insensibles de modérer ce commerce. On les voit en particulier; on les distingue des demi-amis; on leur ouvre son cœur sur certaines choses où la probité et l'amitié mondaine suffisent pour les mettre à portée de donner de sages conseils, et de penser comme nous, quoique nous pensions les mêmes choses qu'eux par des motifs plus purs et plus relevés; enfin on les sert, et on continue tous les soins d'une amitié cordiale sans livrer son cœur.

XXIV. Sans cette précaution tout est en péril; et si on ne prend courageusement, dès les premiers jours, le dessus, pour se rendre, dans sa piété, libre et indépendant de ces amis profanes, c'est une piété qui menace ruine prochaine. Si un homme qui est obsédé par de tels amis est d'un naturel fragile, et si ses passions sont faciles à enflammer, il est certain que ces amis, même les plus sincères, le rentraîneront. Ils sont, si vous voulez, bons, honnêtes, pleins de fidélité, et de tout ce qui rend l'amitié parfaite selon le monde n'importe, ils sont empestés pour lui: plus ils sont aimables, plus ils sont à craindre. Pour ceux qui n'ont point ces qualités estimables, il faut les sacrifier, trop heureux qu'un tel sacrifice, qui doit coûter si peu, nous vaille une sûreté si précieuse pour notre salut éternel!

XXV. Outre qu'il faut donc choisir avec un grand soin les personnes que nous voyons, il faut encore nous réserver les heures nécessaires pour ne voir que Dieu dans la prière. Les gens qui sont dans des emplois considérables ont tant de devoirs indispensables à remplir, qu'il ne leur reste guère de temps pour être avec Dieu, à moins qu'ils ne soient bien ap

pliqués à ménager leur temps. Si peu qu'on ait de pente à s'amuser, on ne retrouve plus les heures destinées ni pour Dieu ni pour le prochain.

Il faut donc tenir ferme pour se faire une règle. La rigidité à l'observer semble excessive; mais sans elle tout tombe en confusion on se dissipe, on se relâche, on perd ses forces, on s'éloigne insensiblement de Dieu, on se livre à tous ses goûts, et on ne commence à s'apercevoir de l'égarement où l'on tombe que quand on y est déjà tombé jusqu'à n'oser plus espérer d'en pouvoir revenir.

Prions, prions. La prière est notre unique salut. Béni soit le Seigneur, qui n'a point retiré de moi ni ma prière ni sa miséricorde! Pour être fidèle à prier, il faut être fidèle à régler toutes les occupations de sa journée avec une fermeté que rien n'ébranle jamais.

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PRIÈRES DU MATIN.

« Venez, réjouissons-nous au Seigneur. C'est de<< vant Dieu notre sauveur que notre joie doit écla<< ter. Présentons-nous devant sa face; admirons sa « grandeur, et chantons ses louanges; car le Sei« gneur est le grand Dieu, le grand roi élevé au-des<< sus de toute puissance. Il n'a point rejeté son peuple, lui qui tient dans sa main toute l'étendue de l'univers, et qui voit les fondements cachés des montagnes. La mer est à lui, c'est lui qui l'a faite; << ses mains ont fondé la terre. Venez, adorons-le : prosternons-nous à ses pieds; pleurons devant le Seigneur. C'est lui qui nous a faits; c'est lui-même qui est notre Seigneur et notre Dieu; nous sommes « son peuple et son troupeau, qu'il nourrit dans ses pâturages. Aujourd'hui si vous entendez sa voix, gardez-vous bien d'endurcir vos cœurs, de peur de l'irriter, comme au jour où le peuple le tenta dans le désert. C'est là, dit-il, où vos pères m'ont tenté pour m'éprouver, et ils virent mos œuvres. Pendant quarante ans, je me suis tenu tout auprès de « ce peuple, et j'ai dit: Leurs cœurs sont toujours égarés ils n'ont point connu mes voies, selon lesquelles j'ai juré dans ma colère qu'ils n'entreraient point dans mon repos2. »>

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Hélas! Seigneur, faut-il s'étonner de ce que nous n'entrons point dans cet aimable repos de vos enfants? Nous avons péché contre toute votre justice, et notre péché s'élève toujours contre nous. La foi n'a point été notre lumière, l'espérance n'a point été notre consolation, l'amour n'a point été notre vie.

Ps. LXV, 22.

2 Ibid. XCIV.

Nous avons couru après la vanité et le mensonge; nos paroles ont été fausses et malignes; nos actions ont été sans règle; nous avons vécu comme s'il n'y avait point une autre vie après celle-ci. Chacun n'a aimé que soi, au lieu de ne s'aimer que pour l'amour de vous. Quelle lâcheté! quelle ingratitude! quel abus de la patience de Dieu et du sang de JésusChrist!

Examinons notre conscience, et écoutons Dieu au fond de notre cœur, pour nous connaître sans nous flatter.

Je me confesse à Dieu tout-puissant, à la bienheureuse Vierge Marie, à tous les anges, à tous les saints, et à vous, etc. parce que j'ai péché par ma faute, par ma faute, par ma très-grande faute. C'est pourquoi je prie tous les amis de Dieu, du ciel et de la terre, d'intercéder pour m'obtenir la rémission de toutes mes fautes.

O Dieu! j'ai horreur de moi; je déteste tous mes péchés pour l'amour de vous, et parce qu'ils vous déplaisent. O beauté si ancienne et toujours nouvelle! pourquoi faut-il que je commence si tard à vous aimer? plutôt mourir que de vous offenser le reste de ma vie! Lavez-moi dans le sang de l'Agneau. Fortifiez mon cœur contre toutes les tentations de cette journée. Que je marche en votre présence; que j'agisse dans la dépendance de votre Esprit.

Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié; que votre royaume nous arrive; que votre volonté soit faite en la terre comme au ciel; donneznous aujourd'hui notre pain quotidien; et pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés et ne nous induisez point en tentation, mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il.

:

Je vous salue, Marie, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous; vous êtes bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de votre ventre, Jésus. Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre; et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du SaintEsprit, né de la Vierge Marie; a souffert sous Ponce Pilate; a été crucifié, mort et enseveli; est descendu aux enfers; le troisième jour est ressuscité d'entre les morts; est monté au ciel; est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant; de là viendra juger les vivants et les morts. Je crois au Saint-Esprit ; la sainte Église catholique; la communion des saints; la rémission des péchés; la résurrection de la chair; la vie éternelle. Ainsi soit-il.

Ayez pitié de nous, Seigneur, Père, Fils, SaintEsprit; Dieu unique en trois personnes égales. Fils de Dieu, splendeur de la gloire du Père, et le caractère de sa susbtance, ayez pitié de nous. Fils de Dieu, qui portez l'univers par votre parole toute-puissante, ayez pitié de nous.

Fils de Dieu, sans usurpation égal à votre Père, ayez pitié de nous.

Sagesse éternelle, pour qui la création de l'univers n'a été qu'un jeu, ayez pitié de nous.

Jésus, l'attente du monde, et le Désiré des nations, ayez pitié de nous.

Jésus, montré de loin par les prophètes, et annoncé par les apôtres jusqu'aux extrémités de la terre, ayez pitié de nous.

Jésus, à qui le Père a donné pour héritage toutes les nations, ayez pitié de nous.

Jésus, commencement et fin de tout, source de nos vertus, et objet de nos désirs, ayez pitié de nous. Jésus, sauveur de tous les hommes, et surtout des fidèles, ayez pitié de nous.

Jésus, prince de paix, et père du siècle futur, ayez pitié de nous.

Jésus, auteur et consommateur de notre foi, ayez pitié de nous.

Jésus, pontife compatissant à nos infirmités, mais sans tache, et plus élevé que les cieux, ayez pitié de nous.

Jésus, voie qui nous mène à la vérité, vérité qui nous promet la vie, vie dont nous vivrons à jamais dans le sein du Père, ayez pitié de nous.

Jésus, fontaine d'eau vive, qui rejaillit jusqu'à la vie éternelle, ayez pitié de nous.

Jésus, eau pure qui désaltère à jamais les cœurs, et qui éteint tout désir, ayez pitié de nous. Jésus, lumière qui illumine tout homme venant au monde, ayez pitié de nous.

Jésus, lumière qui se lève sur les peuples assis dans la région de l'ombre de la mort, ayez pitié de

nous.

Jésus, pierre angulaire qui porte et qui unit tout l'édifice de la maison de Dieu, ayez pitié de nous.

Jésus, dont la parole est notre doctrine, la vie notre modèle, et la grâce notre unique ressource, ayez pitié de nous.

Jésus, qui enrichissez les hommes du trésor de votre pauvreté, ayez pitié de nous.

Jésus, Dieu visible et familiarisé avec nous pour nous diviniser, ayez pitié de nous.

Jésus, notre pain quotidien au-dessus de toute substance, ayez pitié de nous.

Jésus, pain descendu du ciel pour donner la vie au monde, ayez pitié de nous.

Jésus, véritable manne qui a tous les goûts pour un cœur pur, ayez pitié de nous.

Jésus, qui n'aviez pas même de quoi reposer votre tête, pendant que vous nourrissiez au désert tant de milliers d'hommes d'un pain miraculeux, ayez pitié de nous.

Jésus, qui guérissiez toutes les langueurs du corps pour préparer la guérison des plaies de nos âmes, ayez pitié de nous.

Jésus, qui faisiez voir les aveugles, entendre les sourds, marcher les boiteux, et qui ressuscitiez les morts, pour convertir les pécheurs, ayez pitié de

nous.

Jésus, homme de douleurs, rassasié d'opprobres, pour nous faire entrer dans votre gloire, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez attiré tout à vous, après que vous avez été élevé sur la croix, ayez pitié de nous.

Jésus, dont la mort nous fait mourir au péché, et dont la résurrection nous fait vivre à la grâce, ayez pitié de nous.

Jésus, monté à la droite du Père pour y élever nos cœurs, et pour transporter notre conversation au ciel, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez envoyé votre Esprit de vérité pour conduire tous les jours, jusqu'à la consommation du siècle, l'Église votre épouse sans ride et sans tache, ayez pitié de nous.

Jésus, qui nous avez faits vos amis, vos enfants, vos membres, pour nous faire régner avec vous sur le même trône, ayez pitié de nous.

Jésus, qui nous entr'ouvrez déjà les portes de la céleste Jérusalem, où Dieu sera lui-même son temple, et où nous n'aurons plus d'autre soleil que vous, ayez pitié de nous.

Jésus, qui nous enivrerez du torrent de vos délices dès que nous verrons la face du Père au séjour de la paix, ayez pitié de nous.

Jésus, qui nous a vez acquis par votre croix ce royaume céleste où vous essuierez les larmes de nos yeux, où il n'y aura plus de mort, où les douleurs et les gémissements s'enfuiront loin de nous, ayez pitié de nous.

Jésus courage des martyrs et patience des confesseurs, ayez pitié de nous.

Jésus, société des solitaires au désert et science des docteurs de l'Église, ayez pitié de nous. Jésus, époux des vierges, couronne des justes et pénitence des pécheurs convertis, ayez pitié de

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de nos misères, consolez-nous par celle de vos miséricordes faites que nous commencions aujourd'hui à nous corriger, à nous détacher, à fuir les faux biens qui sont pour nous de véritables maux; à ne croire que votre vérité, à n'espérer que vos promesses, à ne vivre que de votre amour. Donnez, et nous vous rendrons; soutenez-nous contre notre faiblesse. O jour précieux, qui sera peut-être le dernier d'une vie si courte et si fragile! O heureux jour, s'il nous avance vers celui qui n'aura point de fin! Saints anges, à qui nous sommes confiés, conduisez-nous, comme par la main, dans la voie de Dieu, de peur que nos pieds ne se heurtent contre quelque pierre.

O Dieu, donnez votre amour aux vivants, et votre paix aux morts!

PRIÈRES DU SOIR.

« Venez, vous tous qui servez le Seigneur, bénis« sez maintenant son saint nom. Venez, ô vous qui << demeurez dans la maison de Dieu, et qui êtes « rassemblés autour du lieu saint. Pendant la nuit, << levez vos mains vers le sanctuaire, et bénissez « le Seigneur. Que le Seigneur, créateur du ciel et « de la terre, répande du haut de Sion sa bénédiction

» sur vous tous 1. »

Seigneur, ouvrez-nous les yeux, de peur que nous ne nous endormions dans la mort. Hélas! cette journée n'a-t-elle pas été vide de bonnes œuvres? Elle aurait pu nous mériter l'éternité, et nous l'avons perdue en vains amusements. Peut-être est-elle la dernière d'une vie indigne de toute miséricorde. O homme insensé! peut-être que cette nuit Jésus-Christ viendra à la hâte pour te redemander cette âme, qui est l'image de Dieu tout-puissant, toute défigurée par le péché. O Seigneur, faites que, pendant notre sommeil même, votre amour veille pour nous et qu'il fasse la garde autour de notre cœur! Examinons notre conscience, comme si nous étions assurés d'aller dans ce moment paraître devant Dieu. Je suis l'enfant prodigue. Je me suis égaré dans une terre étrangère; j'y ai perdu tout mon héritage; je m'y suis nourri comme les animaux les plus vils et les plus grossiers me voilà affamé et mendiant. Mais je sais ce que je ferai; je retournerai vers mon père, et je lui dirai : O père, j'ai péché contre le ciel et contre vous! N'êtes-vous pas le bon pasteur qui laisse tout son troupeau pour courir au milieu du désert après une seule brebis égarée?

1 Ps. CXXXIII.

N'est-ce pas vous qui m'avez appris que tout le ciel
est en joie sur un seul pécheur qui fait pénitence?
Ne méprisez donc pas un cœur contrit et humilié. |
Je me confesse à Dieu tout-puissant, etc.
Notre Père, qui êtes aux cieux, etc.

Je vous salue, Marie, etc.

Je crois en Dieu le Père tout-puissant, etc. comme ci-devant, p. 244.

Ayez pitié de nous, Seigneur, Père, Fils, SaintEsprit; Dieu unique en trois personnes égales.

Marie, mère de Dieu, et toujours vierge, quoique mère, priez pour nous.

Marie, qui êtes, bien plus qu'Ève, la mère des vivants, priez pour nous.

Marie, qui avez réparé tous les maux que la première femme avait fait entrer dans le monde, priez

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Vierge, qu'un prophète montrait de loin mettant au monde le Fils du Très-Haut, priez pour nous. Marie, qu'un ange descendu du ciel salua avec admiration, comme étant pleine de grâce et élevée au-dessus de toutes les femmes, priez pour nous. Marie, dont la pudeur virginale fut alarmée à la vue même d'un ange, priez pour nous.

Marie, qui demeurâtes tranquillement abandonnée à Dieu, quoique votre maternité incompréhensible vous exposât au déshonneur et à une punition de mort, priez pour nous.

Marie, qui allâtes d'abord communiquer les dons de Dieu à Élisabeth votre sainte parente, priez pour

nous.

Marie, qu'Élisabeth ne put recevoir sans s'écrier : D'où me vient que la mère de mon Seigneur fasse des pas vers moi? priez pour nous.

Marie, qui disiez dans un saint transport: Voilà que tous les siècles me déclareront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, priez pour nous.

Marie, qui rendiez gloire à Dieu de ce qu'il avait abattu les grands et relevé les petits, comblé de biens les pauvres et affamé les riches superbes, priez

pour nous.

Marie, qui, voyant l'enfant Jésus annoncé par les anges, montré par l'étoile, adoré les par mages dans une crèche, conserviez ces choses, les repassant dans votre cœur, priez pour nous.

Marie, qui, étant toujours vierge, voulûtes néanmoins être purifiée comme toutes les femmes communes, priez pour nous.

Marie, qui apprîtes du saint vieillard Siméon que

votre Fils serait l'objet de la contradiction des hommes, et qu'un glaive de douleur percerait votre âme, priez pour nous.

Marie, qui, en rachetant votre Fils selon la loi, comprîtes qu'il n'en serait pas moins sacrifié pour racheter le monde, priez pour nous.

Marie, si prompte à suivre toutes les impressions de la foi, qu'un songe donné à Joseph vous suffit pour vous faire emporter votre divin Enfant en Égypte, priez pour nous.

Marie, qui demeuriez en paix sans consolation ni ressource humaine dans cette terre étrangère, ne sachant pas même jusqu'à quand vous y demeureriez, priez pour nous.

Marie, qui revîntes sans hésiter comme vous étiez partie, sur un simple songe mystérieux de votre saint époux, priez pour nous.

Marie, qui cherchâtes avec douleur l'enfant Jésus demeuré au temple, à l'âge de douze ans, avec les docteurs de la loi, priez pour nous.

Marie, qui reçûtes du saint Enfant une réponse sévère, parce que sa mère ne devait point se mêler de ses travaux pour la gloire de son Père céleste, priez pour nous.

Marie, à qui fut soumis pendant tant d'années celui qui est la sagesse éternelle et la toute-puissance même, priez pour nous.

Marie, qui obtîntes de votre Fils son premier miracle aux noces de Cana, priez pour nous.

Marie, à qui Jésus fit alors une réponse austère, pour apprendre au monde que vous ne deviez point entrer dans le sacré ministère, quoique vous fussiez pleine de grâce, priez pour nous.

Marie, qui mouriez ainsi à toute consolation sensible du côté de votre Fils même, priez pour nous. Marie, fille de David, de Salomon, de tant d'autres rois, qui étiez l'épouse d'un charpentier, priez pour nous.

Marie, qui avez mené une vie simple, obscure et laborieuse dans la pauvreté, votre Fils n'ayant pas même de quoi reposer sa tête, priez pour nous.

Marie, qui ne fites ni miracle ni instruction, mais qui fûtes un miracle de grâce et l'instruction de tous les siècles par votre silence, priez pour nous.

Marie, de qui nous disons, comme une femme le criait à Jésus-Christ: Bienheureuses sont les entrailles qui vous ont portée et les mamelles qui vous ont nourrie! priez pour nous.

Marie, qui suivites tranquillement Jésus à la croix. pendant que tous les apôtres épouvantés, et sans foi aux promesses, étaient en fuite, priez pour nous.

Marie, que Jésus mourant confia à son disciple

bien-aimé, pour être comme sa mère, priez pour

nous.

Marie, qui reçûtes alors comme un fils ce disciciple bien-aimé, et qui en fites le plus sublime docteur de l'amour, priez pour nous.

Marie, dont les yeux virent Jésus mourant sur la croix, et dont le cœur fut percé par le glaive que Siméon avait prédit, priez pour nous.

Marie, avec qui les disciples persévéraient dans l'oraison après l'ascension de votre Fils et la descente du Saint-Esprit sur eux, priez pour nous.

Marie, dont le cœur était déjà au ciel avec votre Fils pendant que votre corps était encore sur la terre, priez pour nous.

Marie, qui regardez encore la terre avec compassion, quoique vous régniez dans le ciel, priez pour

nous.

Marie, qui ne flattez point les pécheurs impénitents et ennemis de la croix de votre Fils, priez pour

nous.

Marie, mère de miséricorde pour tous les pécheurs pénitents, priez pour nous.

SEIGNEUR, gardez nos esprits pendant que nous veillons, et nos corps quand nous serons dans le sommeil, afin que nous veillions avec Jésus-Christ, et que nous dormions en paix. Ayez pitié de notre faiblesse. Envoyez vos saints anges, ces esprits de lumière, pour écarter loin de vos enfants l'esprit de ténèbres qui tourne autour de nous, comme un lion rugissant, pour nous dévorer. Faites que nous lui résistions, étant courageux dans la foi. Donnez la pénitence aux pécheurs, la persévérance aux justes, et la paix aux morts.

Que notre prière du soir monte vers vous, Seigneur, et que votre miséricorde descende sur nous!

RÉFLEXIONS SAINTES

POUR

TOUS LES JOURS DU MOIS.

PREMIER JOUR.

Sur le peu de foi qu'il y a dans le monde.

I. Croyez-vous que le Fils de l'homme venant sur la terre, y trouvera de la foi ? S'il y venait maintenant, en trouverait-il en nous? Où est notre foi? où en sont les marques? Croyons-nous que

1 Luc. XVIII, 8.

cette vie n'est qu'un court passage à une meilleure? Pensons-nous qu'il faut souffrir avec Jésus-Christ, avant que de régner avec lui? Regardons-nous le monde comme une figure trompeuse, et la mort comme l'entrée dans les véritables biens? Vivonsnous de la foi? Nous anime-t-elle? Goûtons-nous les vérités éternelles qu'elle nous présente? En nourrissons-nous notre âme avec le même soin que nous nourrissons notre corps des aliments qui lui conviennent? Nous accoutumons-nous à ne regarder toutes choses que selon la foi? Corrigeons-nous sur elle tous nos jugements? Hélas! bien loin de vivre de la foi, nous la faisons mourir dans notre esprit et dans notre cœur. Nous jugeons en païens; nous agissons de même. Qui croirait ce qu'il faut croire feraitil ce que nous faisons?

II. Craignons que le royaume de Dieu ne nous soit ôté, et ne soit donné à d'autres qui en produiront mieux les fruits. Ce royaume de Dieu est la foi, quand elle est régnante et dominante au milieu de nous. Heureux qui a des yeux pour voir ce royaume! La chair et le sang n'en ont point. La sagesse de l'homme animal est aveugle là-dessus, et veut l'être. Ce que Dieu fait intérieurement lui est un songe. Pour voir les merveilles de ce royaume intérieur, il faut renaître; et pour renaître, il faut mourir : c'est à quoi le monde ne peut consentir. Que le monde méprise donc, qu'il condamne, qu'il se moque tant qu'il voudra: pour nous, mon Dieu, il nous est ordonné de croire et de goûter le don céleste. Nous voulons être du nombre de vos élus, et nous savons que personne ne peut en être sans conformer sa vie à ce que vous enseignez.

II JOUR.

Sur l'unique chemin du ciel.

I. Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite '. Ce n'est que par violence qu'on entre dans le royaume de Dieu; il faut l'emporter d'assaut, comme une place assiégée. La porte en est étroite; il faut mettre à la gêne le corps du péché; il faut s'abaisser, se plier, se traîner, se faire petit. La grande porte où passe la foule, et qui se présente tout ouverte, mène à la perdition. Tous les chemins larges et unis doivent nous faire peur. Tandis que le monde nous rit, et que notre voie nous semble douce, malheur à nous! Jamais nous ne sommes mieux pour l'autre vie que quand nous sommes mal pour celle-ci. Gardons-nous donc bien de suivre la multitude qui mar. che par une voie large et commode. Il faut chercher

Matth. vu, 8.

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