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MEM AOKK

YRARBLI

A PAKIS.

DE L'IMPRIMERIE DE RIGNOUX,

rue des Francs-Bourgeois-S.-Michel, no 8.

ENCYCLOPÉDIQUE,

OU

ANALYSE RAISONNÉE

DES PRODUCTIONS LES PLUS REMARQUABLES

DANS LES SCIENCES, LES ARTS INDUSTRIELS, LA LITTÉRATURE ET LES BEAUX-ARTS;

PAR UNE RÉUNION

DE MEMBRES DE L'INSTITUT,

ET D'AUTRES HOMMES DE LETTRES.

TOME XXIV.

PUBLIC

PARIS

AU BUREAU CENTRAL DE LA REVUE ENCYCLOPÉDIQUE, RUE D'ENFER-SAINT-MICHEL, No 18.

OCTOBRE 1824.

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Toutes les sciences sont les rameaux d'une même tige.

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BACON.

« L'art n'est autre chose que le contrôle et le registre des meilleures productions... A contrôler les productions (et les actions) d'un chacun, il s'engendre envie des bonnes, et mépris des mauvaises. »

MONTAIGNE.

Les belles lettres et les sciences, bien étudiées et bien comprises, sont des instrumens universels de raison, de vertu, de bonheur. »

ENCYCLOPÉDIQue,

OU

ANALYSES ET ANNONCES RAISONNÉES

DES PRODUCTIONS LES PLUS REMARQUABLES

DANS LA LITTÉRATURE, LES SCIENCES ET LES ARTS.

I. MÉMOIRES, NOTICES,
LETTRES ET MÉLANGES.

SANTÉ PUBLIQUE.

NOTICE

mmm

SUR L'IRRUPTION DE LA FIÈVRE JAUNE A L'ILE DE L'ASCENSION, dans la mer d'Afrique (1).

La première apparition de la fièvre jaune dans l'hémisphère austral est un fait important, et qui doit faire époque dans l'histoire de cette maladie pestilentielle ; c'est le plus grand de ses progrès dans le chemin des

contrées orientales.

On sait qu'à diverses époques cette contagion a été portée des Antilles sur plusieurs points de la côte occi

(1) Cette Notice a été communiquée à l'Académie des sciences e au Conseil supérieur de santé du royaume, par l'auteur, M. Alex. MOREAU DE JONNÈS, membre du Conseil.

T. XXIV.-Octobre 1824.

I

dentale de l'Afrique; mais que, ne se propageant point parmi les nègres, elle borne ses ravages aux équipages des navires européens. Il y a lieu de croire qu'elle s'était introduite ainsi parmi les bâtimens qui étaient, au printems de l'année dernière, dans le port de Sierra-Leone. On sait seulement avec certitude que ce fut dans les derniers jours de mars 1823 que le sloop de guerre le Bann quitta cette colonie, après une relâche pendant laquelle il communiqua librement, soit avec la terre, soit avec les bâtimens récemment arrivés des Indes occidentales, notamment avec le navire marchand la Caroline, qui, ayant perdu tout son équipage par la fièvre jaune, excepté seulement le maître et deux matelots, ne put venir au mouillage que par l'assistance des hommes que le capitaine du Bann lui envoya.

Les effets de cette confiance funeste ne tardèrent pas à se développer; la fièvre jaune éclata à bord de ce dernier bâtiment; et, pendant sa traversée de SierraLeone à l'île de l'Ascension, elle fit périr treize hommes en vingt-huit jours; elle continua ses ravages avec la même violence, quand le Bann eut jeté l'ancre devant cette île, le 25 avril; et, de cette époque au 2 juin, elle fit succomber, en sept jours, vingt autres individus. On apprend, par le journal du chirurgien, que l'équipage du Bann était, en départ de Sierra-Leone, de cent sept Européens et de vingtsept nègres. Aucun de ceuxci ne fut atteint de la maladie, tandis que quatre-vingtdix-neuf des premiers, ou, à huit hommes près, la totalité, furent frappés de la contagion; il en mourut trente-trois, ou précisément le tiers des malades.

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