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ports intimes entre l'homme et la divinité. Cependant, il montra elle un grand respect; mais il semblerait qu'il aima mieux se taire généralement sur Dieu, que de le célébrer par des doctrines apparemment selon lui trop douteuses. L'orgueil des premiers stoïciens les fit la plupart se préférer à Dieu même; les nouveaux, Marc-Aurèle surtout, furent plus raisonnables, et enseignèrent qu'il fallait être vertueux et faire du bien aux hommes pour imiter Dieu, et se conformer à sa volonté; mais ils ne se fondaient guère sur la doctrine des peines et des récompenses après la mort. L'auteur prend occasion des grands détails qu'il a recueillis sur les fondemens peu certains de la morale chez les Romains et chez les Grecs, pour relever comme elle le mérite, l'excellence de la religion chrétienne, et sa haute supériorité sur toutes les philosophies.

LANJUINAIS, de l'Institut. 53. — Éloge historique du comte d'Egmont; par P. LAITAT. Mémoire couronné par la Société royale des belles-lettres de Gand; Mons, 1824. Brochure in-8° avec portrait.

Cet opuscule, éminemment patriotique, et qui vient d'être conronné par une société savante, se recommande, moins par l'éloquence et la chaleur du style que par le bon choix et l'heureux enchaînement des faits. On y remarque plutôt des idées saines, des vues utiles, que des considérations morales ou politiques d'un ordre supérieur; néanmoins, dans son ensemble, c'est un ouvrage trèsestimable, et qui fait infiniment d'honneur à M. Laitat. STASSART.

54. Diatribe academica inauguralis de Phania eresio, philosopho peripatetico. Dissertation sur Phanias, philosophe péripatéticien ; par A. VOISIN, Gand, 1824. In-4°.

Le philosophe Phanias, disciple d'Aristote, vivait vers la cx1 olympiade : il n'est connu que par les écrits des anciens, et par les fragmens que l'on trouve encore dans plusieurs auteurs, et surtout dans Athénée. Il avait composé un grand nombre d'ouvrages dont on a conservé les titres: M. A. Voisin a eu l'extrême patience de recueillir tout ce qui restait de cet ancien philosophe, et d'en composer avec discernement un ensemble qui ne peut manquer de mériter les suffrages des amis de la littérature ancienne. A. Q.

55. — Dissertation sur l'origine, l'invention et le perfectionnement de l'imprimerie; par Jacques KONING, couronné par l'Académie des sciences à Harlem, en 1816, traduit du Hollandais: Amsterdam, 1823. 1 vol. in-8° de 180 pages, orné de planches.

M. Koning, dans cette dissertation vraiment patriotique, s'est

proposé pour but de prouver que la ville de Harlem est en droit de revendiquer l'honneur d'avoir donné naissance à l'imprimerie. Laurent Koster, qu'à l'exemple de Meerman il fait (je ne sais trop sur quel léger indice) descendre des comtes de Hollande par les Brederode, lui paraît devoir être incontestablement regardé comme l'inventeur de ce bel art, sans lequel la civilisation européenne serait restée stationnaire. Il développe les motifs de son opinion avec beaucoup d'ordre et de méthode; il l'appuie de faits nombreux et bien présentés; néanmoins, il est douteux qu'il parvienne à convaincre tout le monde; les Allemands ont écrit des volumes en faveur de Mayence et de Jean Guttenberg: lorsqu'une fois on s'est mis dans la tête une idée positive, on ne s'en départ guère; l'entêtenient est naturel aux hommes, et les érudis sont, je crois, bien loin de faire exception à la règle générale. Du reste, l'ouvrage de M. Koning, traduit avec élégance en français, mérite d'être connu ce que nous en avons dit suffira sans doute pour le recommander au public. STASSART.

56. Les principes de la langue hollandaise mis en pratique, ou Précis de la grammaire hollandaise, et Petit cours d'exercices hollandais, à l'usage des écoles primaires, etc.; par J.-F.-X. WURTH aîné. Liége, 1824. P. S. Collardin. In-8°.

L'auteur a cherché à réunir dans un petit nombre de pages les principales règles de la grammaire hollandaise : les exemples qu'il présente sont choisis de manière à éveiller l'attention des enfans, et à se graver facilement dans leur mémoire. On doit aussi lui savoir gré d'avoir donné quelques pièces du poëte Van Alphen, qui paraît avoir surpassé Berquin dans les charmans poëmes qu'il a composés pour l'enfance.

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57. Gedichten van E.-W. VAN DAM van Isselt. Poésies, par E.-W. VAN DAM, etc. Bréda. 1823. W. Van Bergen, etc. In-8°. On trouve dans ce recueil de très-beaux vers, et ce qui vaut mieux encore, des sentimens généreux exprimés avec noblesse. Plusieurs pièces ont été inspirées par les malheurs de l'Espagne et de la Grèce; on y remarque aussi un poëme intitulé (Regt door zee) A travers vent et marée; composition originale qui renferme de beaux mouvemens poétiques. Les romances qui se trouvent à la fin du recueil ont de la grâce et de la facilité, et prouvent que M. Van Dam sait traiter avec succès les différens genres de poésie.

58.

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A. Q.

Idylles, précédées d'un Essai sur les autres bucoliques franT. XXIV. — Octobre 1824.

I I

cais; par M. COMHAIRE, membre de plusieurs académies. Liége, 1824; Latour. 1 vol. in-8°.

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Quelques-unes des idylles dont se compose le trésor poétique de M. Comhaire avaient été réunies, dès l'année 1807, en un petit volume in- 18, sorti des presses de M. Firmin Didot, et le public leur a fait un accueil assez favorable pour faire bien augurer du succès de l'in-8° que nous avons sous les yeux. Le discours préliminaire présente une galerie à peu près complète de nos écrivains bucoliques; cependant, Blin-de-Sainmore et l'abbé de Reyrac n'y figurent point. L'auteur, en général, se montre juge sévère pour ses devanciers, et les reproches qu'il fait à Florian nous paraissent trop ri goureux; mais, si l'on ne partage pas toujours sa manière d'envisager les hommes et les choses, on ne s'avisera point de lui refuser une connaissance très-approfondie du genre de littérature auquel il a consacré ses loisirs. On ne lui contestera pas davantage l'art de peindre en beaux vers les objets les plus brillans de la nature. Quel poëte ne s'applaudirait de ce magnifique portrait du cygne :

Un cygne y flotte en paix; ses élégans contours
Sont formés avec soin par la main des amours;
Il vogue, amant superbe, auprès de sa maîtresse;
Des baisers les plus vifs il savoure l'ivresse;

Il étonne les yeux par sa noble fierté;

En lui tout nous enchante et peint la volupté.
Roi d'une humide plaine, il en parcourt l'espace;
Ses ailes sur son dos se gonflent avec grâce.
Orgueilleux de son port, ravi de sa blancheur,
Il relève son cou, navigue avec lenteur;
Son amante l'admire; et l'onde qu'il partage,
En sillons tremblottans fuit jusques au rivage.

Les traits distinctifs du paon sont rendus, ce me semble
manière non moins heureuse :

Le paon, noble attribut de la magnificence,
Resplendit de lumière, en monarque s'avance:
Par son air imposant il enchante les yeux :

Sur son cou l'azur brille en reflets radieux.

Les disques d'or qu'en foule étale son plumage,
De l'astre souverain reproduisent l'image.

De gloire ambitieux, rempli de majesté,
Cet oiseau, qui s'admire, est fier de sa beauté,

Montre tous les trésors dont l'éclat l'environne,

Agite de son front l'aigrette qui rayonne,

d'une

Et déployant sa queue en arc étincelant,

Il marche, enflé d'orgueil, d'un pas superbe et lent.

Peut-être M. Comhaire abuse-t-il un peu de son talent pour la poésie descriptive; il néglige trop de parler à l'âme. Voici néanmoins des vers qui prouvent combien le langage dú sentiment pourrait lui devenir familier :

Ici je foule en paix des pelouses fleuries;
Je puis m'abandonner aux douces rêveries,
M'enfoncer librement sous un feuillage épais,
Qu'un art capricieux ne tourmenta jamais.
C'est ici que je viens, au lever de l'aurore,
Contempler les beautés que le jour fait éclore,
Entendre les concerts d'une foule d'oiseaux,
Et relire Gessner à l'ombre des berceaux.
Ah! puissé-je toujours habiter la campagne!
Puissé-je y posséder une aimable compagne,
La surprendre, admirant d'un regard attendri
Les attraits ingénus de notre enfant chéri!
Voilà le seul bonheur, pour moi digne d'envie.
Et lorsque les destins auront fini ma vie,
O mes tendres amis ! dans ce réduit si beau,
Élevez à ma cendre un modeste tombeau.
Compagnons de la mort, que les cyprès fidèles
Répandent à l'entour leurs ombres immortelles ;
Ornez ce monument d'arbustes et de fleurs,

Et venez quelquefois le mouiller de vos pleurs.

Si les idylles de M. Comhaire manquent parfois d'action, de mouvement, de variété, l'on doit convenir que des beautés du premier ordre s'y font remarquer en grand nombre; et c'est ici le cas de s'écrier avec Horace:

Ubi plura nitent,

Non ego paucis offendar maculis.

Les pièces les plus remarquables du recueil sont : l'étang, l'invitation, le verger, le lis, le lever de la lune et la matinée d'hiver. — En applaudissant au mérite de M. Comhaire, nous aimons à nous rappeler que la ville de Liége, sa patrie, se glorifie aussi d'un fabuliste très-distingué, M. ROUVEROY, dont les apologues en deux volumes ont été publiés il y a trois ans. STASSART.

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59. Annales academiæ Leodiensis. Annales de l'Université de Liége. Collardin, 1824.

L'Université de Liége a fait paraître jusqu'à présent quatre-volumes de ses annales. Ce dernier renferme, avec les actes académiques, les dissertations des élèves couronnés dans les différentes facultés. Ces sortes de recueils prouvent d'une manière évidente les progrès que les études font en Belgique. Plusieurs de ces dissertations ne seraient pas désavouées même par les savans. Des six Universités de la Belgique, celle de Liége compte en ce moment le plus grand nombre d'élèves. Le Roi des Pays-Bas vient de prouver d'une manière éclatante sa satisfaction pour la prospérité de cet établissement, en accordant la décoration du Lion belgique à M. WALTER, qui en est le secrétaire-inspecteur. A. Q. 60. Vaderlandsche letteroefeningen. Feuilles littéraires nationales. Amsterdam; Leeneman Van der Kroe et Yntema.

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Ce recueil littéraire, dont il paraît chaque mois une livraison de six à sept feuilles d'impression in-8°, est un des meilleurs ouvrages périodiques du royaume des Pays-Bas, et c'est à juste titre qu'il est généralement répaudu. Il se fait spécialement remarquer par les analyses détaillées qu'il donne des ouvrages publiés dans les PaysBas, en signalant ce qui doit être distingué et ce qui doit être négligé. Une critique saine et judicieuse, à laquelle préside la plus grande impartialité, et un ton de simplicité et de franchise qui persuade toujours, forment essentiellement le caractère de ce recueil, et lui donnent des droits légitimes à la bienveillance des lecteurs et au succès dont il jouit. M. YNTEMA, littérateur d'un vrai mérite et poëte plein de goût, en est le principal rédacteur. K.

LIVRES FRANÇAIS.

Sciences physiques et naturelles.

61.-L'Horticulteur français, ou le Jardinier-Amateur, Traité complet théorique et pratique du jardinage, divisé en huit livres, etc.; par M. PIROLLE, cultivateur-amateur, et ancien rédacteur du Bon Jardinier. Paris, 1824; Roret. In-12 de 878 pages, avec un frontispice et une planche; prix 7 fr. et 9 fr.

La publication de cet ouvrage a donné lieu à une contestation par devant le public, choisi pour juge entre M. Pirolle, ancien rédacteur du Bon Jardinier, et M. Audot, éditeur du même ouvrage. Avant de prononcer son arrêt, le public voudra connaître non la réalité des imputations réciproques, mais le mérite des deux traités.

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