Immagini della pagina
PDF
ePub

d'avoir sous les yeux la disposition principale et l'ensemble de chaque groupe ou statue; de pouvoir apprécier la beauté des contours; et, à cette occasion, je dois faire remarquer que les monumens les plus importans ont été reproduits sous plusieurs aspects, afin de ne rien laisser à désirer sur ce que j'appellerais volontiers la marche de la composition. Quant aux détails d'exécution, la gravure au burin est encore insuffisante pour les rendre d'une manière exacte; il faut donc, pour les apprécier avec justesse, voir les monumens eux-mêmes, ou s'en procurer des plâtres, lorsqu'ils ont été moulés. Je ne doute pas que l'entreprise de M. Audot ne soit très-bien accueillie des connaisseurs, des artistes et même des gens du monde qui ne sont insensibles à aucun genre de renommée. Toutefois, avant de terminer, je demanderai à M. Delatouche d'indiquer par une table deux choses qui me paraissent importantes : l'époque à laquelle chaque ouvrage a été exécuté, et le lieu où cet ouvrage se trouve.

P. A.

Mémoires et Rapports de Sociétés savantes et d'utilité

publique.

117. Procès-verbal de la séance publique de la Société académique du département de la Loire-Inférieure, tenue le 18 décembre 1823, sous la présidence de M. THOMINE; Nantes, 1824. In-8°, de 126 pag. 118.-Le Lycée Armoricain, 3me volume. Nantes, 1824; Mellinet-Malassis. In-8°, de 650 pages.

Ces deux ouvrages sont réunis dans cet article, par le seul motif qu'ils sont publiés dans la même ville et par le même libraire: d'ailleurs, quoique la Société académique de Nantes ne néglige point les lettres, c'est des sciences et des arts qu'elle s'occupe plus spécialement, au lieu que le Lycée Armoricain est uniquement littéraire. Les travaux de la Société académique, pendant l'année 1823, ont été nombreux et d'un grand intérêt. L'agriculture y tient le premier rang, et l'on apprend avec satisfaction que les efforts des agronomes bretons ne sont pas tout-à-fait inutiles, que pourra s'étendre dans cette partie de la France comme dans les autres, quoique peut-être un peu plus tard.-Le Lycée armoricain n'est pas à beaucoup près aussi rassurant: si nous nous en rapportions à l'une de ses correspondantes, car c'est une dame que nous allons citer, l'opiniâtreté bretonne ne serait pas moins invincible que l'immobilité asiatique. Une charrue à défrichement, et la culture de la zizanie de l'Amérique du nord (le ris du Canada) dans

-

l'art

les marais de la Loire inférieure, seront considérées diversement, quant au bien qu'elles peuvent opérer; l'une sera dans tous les tems l'un des instrumens récessaires à l'agriculture l'autre ne produirait peut-être qu'un bien momentané, et retarderait la poscession d'un bien plus grand. Au lieu de chercher à tirer parti des marais, ne serait-il pas plus convenable de s'occuper des moyens de les dessécher, et d'établir une bonne distribution des eaux sur les terres qu'elles inondent aujourd'hui ? — L'introduction des feutres saturés de goudron, pour le doublage des vaisseaux, mérite aussi beaucoup d'attention; il paraît que la marine anglaise en fait usage avec succès. Le procès relatif à la nature contagieuse on non de la fièvre jaune, n'est point terminé, et les débats sont aussi animés que jamais. M. Guyon, chirurgien major du rer bataillon de la Martinique, s'est soumis cinq jours de suite à l'inoculation de cette maladie par les moyens les plus efficaces, sans en être atteint. Plusieurs autres faits, rapportés dans un mémoire de M. Lefort, premier médecin en chef à la Martinique, semblent attester que cette terrible maladie n'est point contagieuse. -Les antiquités de la Bretague sont le domaine commun de la Société académique de Nantes et du Lycée armoricain; on s'attend bien qu'il ne demeure point en friche. La Société insiste fortement sur la nécessité de conserver les monumens du moyen âge, avec autant de soin que ceux de l'antiquité. Si ces mesures de prévoyance sont généralement adoptées et continuées, le tems doit venir où les finances de l'état ne suffiront point pour la conservation des ruines dont la France sera couverte. Pensons avant tout à mettre notre sol et notre industrie dans le meilleur état d'exploi tation; à créer des institutions, à les pourvoir de tout ce qu'il leur fant pour prospérer. Que des ponts traversent nos rivières; que des canaux et des routes sillonnent nos provinces dans tout les sens; perfectionnons les hôpitaux, les prisons, etc.: après avoir fait tout cela, si les revenus publics ne sont pas épuisés, la conservation des monumens peut en obtenir une partie, quoique ces témoins des anciens tems n'apprennent rien que ce que l'on sait, et que les restaurations que l'on y fait détruisent une grande partie de leur mérite. — Si l'on en juge par le Procès verbal, les travaux littéraires de la Société académique ont été peu nombreux. C'est donc au Lycée qu'il faut s'adresser pour avoir une idée juste de la litté rature bretonne. Ce recueil agréablement diversifié n'a pas besoin d'être recommandé dans son pays natal; dans les autres provinces

[ocr errors]

de France, les érudits y trouveront des articles de leur goût, et les amateurs de poésie le liront aussi avec plaisir. Nous indiquerons spécialement des notices sur plusieurs châteaux de Bretagne, des lettres où les mœurs anciennes et actuelles sont dépeintes avec vérité, une dissertation sur les genres classique et romantique, etc. Il est à désirer que la Société académique de Nantes ne se borne pas à des procès verbaux, qu'elle publie des mémoires : quant au Lycée armoricain, on fait des vœux pour qu'il poursuive sa carrière, comme il l'a commencée. Les sciences et les lettres se plaisent dans le département de la Loire-Inférieure; les beaux-arts les accompagnent, et l'industrie n'en est point séparée. Avec de tels moyens de jouissances et de prospérité, cet heureux pays ne doit rien envier aux capitales, ni à quelques cités plus fameuses dans les fastes littéraires.

Ouvrages périodiques.

F.

119. Le Spectateur Marseillais, recueil littéraire. T. Ier, nos 3, 4, 6, 8, 9, 10, 11, 12; tom. II, nos 1, 2 et 3. Marseille, 1823 et 1824; imprimerie d'Achard, rue St.-Féréol, no 64. — Ce recueil paraît trois fois par mois, à des époques indéterminées, par livraisons de 24 pages. Le prix de l'abonnement est de 30 fr. pour l'année, 16 francs pour 6 mois, et 8 fr. pour 3 mois,

Il nous était parvenu quelques puméros de ce recueil littéraire, auquel nous avions le projet de consacrer un article; mais, n'en ayant point reçu de nouveau, depuis le n° 3 de cette année, nous avions pu penser qu'il avait cessé d'exister. On nous assure aujourd'hui qu'il continue de paraître, et nous nous empressons de réparer envers les éditeurs une omission dont ils auraient droit de se plaindre, si leur ouvrage nous avait été exactement envoyé. Comme la plupart des recueils consacrés spécialement à la littérature, le Spectateur Marseillais a réservé les premières pages de chacune de ses livraisons à la poésie. «Les beaux vers, dit l'éditeur, M. VIDAL, Sont rares aujourd'hui, surtout en Provence. » Il faut donc louer son goût et sa persévérance; car il en a recueilli plusieurs qui ne seraient point indignes de figurer dans les meilleurs recueils publiés à Paris; telle est la pièce qui suit immédiatement cet avertissement de l'éditeur (no 6, pag. 125). C'est une charmante élégie de M. TERRASSON, intitulée Notre Dame des Anges, et qui a été couronnée par l'Académie de Marseille, dans sa séance publique du 31 août 1823. Des nouvelles, des analyses d'ouvrages,

une revue dramatique, sous le titre théâtre, enfin une dernière section intitulée variétés, complètent ce recueil, et nous avons remarqué dans chacune de ces parties plus de hons articles qu'il n'en faut pour assurer le succès d'une feuille littéraire. Nous engagerons cependant l'éditeur, qui paraît un homme de goût, à se montrer un peu plus sévère dans l'admission des matériaux dont il compose l'article variétés. Nous croyons inutile de lui signaler ceux qui motivent cette observation. Nous ne voulons pas terminer, sans relever une légère inexactitude ( no 6, p. 147), dans une notice très-bien faite, de M. Vidal, sur la littérature russe. En parlant avec raison de l'apologue comme d'un genre de poésie cultivé avec beaucoup de succès en Russie, l'auteur renvoie, dans une note, à l'Anthologie russe de M. DUPRÉ DE SAINT-MAURE, à celle de M. BOWRING, et au Choix de poésies russes, de M. HÉREAU. On pourrait croire qu'il existe un ouvrage sous ce dernier titre, tandis que quelques essais de traductions, ou plutôt quelques imitations, éparses dans divers recueils poétiques, sont tout ce qui a paru jusqu'ici d'un choix de poésies russes, que j'avais eu effectivement le projet de publier; mais à la rédaction duquel d'autres soins m'ont empêché jusqu'ici de me livrer avec quelque suite. E. H.

Livres en langues étrangères, imprimés en France.

120.- Miqouda Quodesh, ou Cours de lecture hébraïque, suivi de plusieurs prières avec traduction, et d'un petit vocabulaire hébreu - français; par S. CAHEN, professeur à l'École consistoriale israélite de Paris. Paris, 1824; Guillemot. In-8° de 72 pages; prix 3 fr.

121. Messenian on lord Byron. Messénienne sur lord Byron; par M. Casimir DELAVIGNE; traduite en vers anglais par G.-H. POPPLETON. Marseille, 1824; Camoin : Paris, Bossange père. Brochure in-8° de 15 pages.

Cette traduction se fait remarquer par sa correction et sa fidélité.

IV. NOUVELLES SCIENTIFIQUES

ET LITTÉRAIRES.

-

AMÉRIQUE.

ÉTATS-UNIS.

NEW-YORK. · Société pour la colonisation des Noirs. Le NewYork-Observer, du 12 juin 1824, contient plusieurs documens qui peavent intéresser les personnes qui auront lu la notice insérée dans ce cahier sur cette Société. (Voyez ci-dessus, page 5.) Ce sont une lettre de M. L.-D. DEWEY, agent général de cette Société, adressée au général Boyer, président de la république de Haïti, et la réponse de ce dernier. Nous donnerons seulement ici la traduction de la seconde de ces lettres. Port-au-Prince, 30 avril 1824, 21o année de l'indépendance. — Jean-Pierre BOYER, président de Haïti, à M. Loring D. DEWEY, agent général de la Société pour la colonisation des Noirs, établie à New-York. Monsieur, j'ai eu la satisfaction de recevoir votre lettre du 4 mars, où les sentimens que vous exprimez respirent une parfaite philanthropie. Ceux qui consacrent tous leurs soins à améliorer le sort de la portion la plus malheureuse de la race humaine prouvent la bonté de leurs cœurs, et sont dignes de l'éternelle gratitude de tout homme sensible. La démarclie que vous avez faite auprès de moi, en faveur des descendans d'Africains forcés aujourd'hui de quitter les États-Unis, où, loin de jouir du libre exercice des droits d'hommes libres, ils n'ont qu'une existence précaire et pleine d'humiliations, vous donne des droits à la reconnaissance des Haïtiens, qui ne peuvent voir avec indifférence la triste situation de leurs frères. Lorsque je fus informé pour la première fois de la résolution prise aux États-Unis de transporter en Afrique nos malheureux frères, et de les rendre à leur terre natale, je compris aussitôt les motifs de cette mesure, et je conçus une haute estime pour les hommes bienfaisans qui étaient disposés à faire des sacrifices dans la seule espérance de préparer à des individus malheureux un asile et une existence supportables. Dès

« IndietroContinua »