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CHAPITRE XXXII.

Des catalogues.

Une bibliothèque est souvent la portion mobilière la plus précieuse d'une succession; il importe donc à ceux qui en sont héritiers d'avoir un catalogue bien fait de cette bibliothèque, parce qu'il contribue beaucoup à en relever le mérite et à la faire vendre avantageusement. Un amateur qui possède une belle bibliothèque est jaloux aussi d'en avoir le catalogue; et s'il n'a pas les connaissances nécessaires pour le rédiger, il s'adresse à un bibliographe instruit pour cette rédaction. Enfin les grandes bibliothèques, et surtout celles: qui sont publiques, ont besoin d'un catalogue, bien que malheureusement on n'en trouve pas dans toutes, et ceux qui sont chargés de leur conservation doivent s'attacher soigneusement à faire connaître l'état des richesses dont ils sont les dépositaires.

C'est donc une chose très-importante que de savoir rédiger un catalogue; c'est même la pierre de touche de la science bibliographique; car c'est à l'inspection du catalogue d'une bibliothèque que l'on juge ordinairement du talent du bibliothécaire. Et, en effet, la rédaction d'un catalogue exige les plus grandes connaissances, non-seulement sur le mérite extrinsèque des livres, mais aussi sur leur mérite intrinsèque. Il faut que leur édition, leur condition extérieure, leur degré de conservation intérieure y soient désignés avec précision et clarté; il faut que les notes bibliographiques que la nature d'un livre comporte soient courtes et substantielles; il faut enfin que les ouvrages soient classés suivant l'ordre des matières qui y sont traitées, et que l'on ne voie pas figurer dans la classe des mathématiques un livre sur l'opération de la taille, comme cela est arrivé à celui qui a pour titre : His-, toriæ lateralis ad extrahendum calculum sectionis Ap

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cette espèce. Nous mentionnerons également, parmi les bons ouvrages de ce genre, le catalogue des manuscrits de la bibliothèque du Roi, par Mellot, en 4 vol. in-fol., imprimé, en 1756, à l'imprimerie royale. Après le grand travail de Mellot, mort en 1760, l'académie des Inscriptions a publié d'intéressantes notices sur plusieurs. Ce dernier recueil, commencé en 1787, et continué par l'Institut, forme aujourd'hui dix volumes in-4 que l'on réunit assez ordinairement à la savante et précieuse collection des Mémoires de l'académie des BellesLettres. Nous n'oublierons pas non plus la description intéressante et curieuse des manuscrits du duc de La Vallière, qui ouvrit si glorieusement la carrière bibliographique du savant M. Van-Praët, conservateur de la bibliothèque du Roi, ainsi que le catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Lyon, par M. de Landine.

Nous distinguerons deux opérations dans la confection d'un catalogue: l'opération matérielle et l'opération scientifique. L'opération matérielle consiste à relever les titres des livres, 'est-à-dire à les copier avec soin, en évitant d'y insérer des hoses inutiles, mais aussi sans rien retrancher de ce qui est ssentiel. Il faut non-seulement que le titre indicatif s'y trouve, nais encore le nom de l'auteur, celui de l'éditeur, s'il y en un, la date, le nom de la ville où il a été imprimé, celui e l'imprimeur, le nombre de volumes, lorsqu'il y en a plueurs, le format et la condition extérieure. On doit encore ire mention des diverses qualités qui peuvent ajouter à la aleur d'un livre, telles que les figures, le papier fin, vélin, ou grand papier, s'il est lavé, réglé, si la reliure est en marcain avec ou sans dentelle, doublé de maroquin de tabis, de oire, etc. S'il a été relié par quelques-uns de nos relieurs les us célèbres, tels que Padeloup, Derome, Bozérian, Thouvein, Simier, etc., il est bon aussi de le mentionner.

On se sert de cartes blanches pour relever les titres; on mérote ces cartes, et l'on place dans le volume dont on vient extraire le titre un numéro correspondant à celui de la

pendix. Or ce classement exige de profondes connaissances dans l'histoire littéraire, lesquelles s'acquièrent principalement, comme nous l'avons déjà dit, par la lecture des bons journaux et des meilleurs biographes.

Ce n'est guère qu'au commencement du 18' siècle que l'on a vu se perfectionner en France la rédaction des catalogues, et c'est à Gabriël Martin, libraire à Paris, que l'on doit ce perfectionnement. On lui doit un grand nombre de bons catalogues, et tous rédigés avec beaucoup de soins. Les plus remarquables sont ceux de Du Fay, du comte d'Hoym, de l'abbé de Rothelin, de de Boze, de Burette, etc. Nous avons vu marcher sur ses traces les Barrois, les Osmont, les Debure, les Saugrain, les Nyon, les Née de la Rochelle, les Mauger, etc. Et de nos jours nous voyons se distinguer dans cette rédaction MM. Debure frères, Tilliard, Barrois, Merlin, Renouard, Brunet, etc. Ces deux derniers surtout tiennent un rang très-élevé parmi les bibliographes de l'époque, et leurs catalogues sont faits avec infiniment de talent. Le catalogue du conseil-d'état publié, il y a une vingtaine d'années, par M. Barbier, mérite aussi une distinction particulière par la science bibliographique que l'on y remarque, et principalement parce qu'on y voit dévoilés un grand nombre d'auteurs anonymes jusqu'alors inconnus du public.

Outre les catalogues de livres imprimés qui enrichissent la bibliographie, il existe aussi plusieurs bons catalogues de manuscrits. Ces derniers exigent beaucoup de peine et de soins dans leur rédaction, parce que les manuscrits étant moins répandus que les livres imprimés, et quelquefois uniques, il est nécessaire de bien les décrire, afin de les faire parfaitement connaître. Montfaucon en France; Hyde, Smith et James en Angleterre; Lambecius, Nessel et Denis en Autriche; Braun et Gottched en Allemagne ; Sinner et Sennebier en Suisse ; Iriate en Espagne; Zannetti, Bongiovani, Morelli, Mittareli, Assemani, le P. Paulino de Saint-Barthélemi, Rossi, Bandini, en Italie, etc., ont publié d'excellens catalogues de

cette espèce. Nous mentionnerons également, parmi les bons ouvrages de ce genre, le catalogue des manuscrits de la bibliothèque du Roi, par Mellot, en 4 vol. in-fol., imprimé, en 1736, à l'imprimerie royale. Après le grand travail de Mellot, mort en 1760, l'académie des Inscriptions a publié d'intéressantes notices sur plusieurs. Ce dernier recueil, commencé en 1787, et continué par l'Institut, forme aujourd'hui dix volumes in-4 que l'on réunit assez ordinairement à la savante et précieuse collection des Mémoires de l'académie des BellesLettres. Nous n'oublierons pas non plus la description intéressante et curieuse des manuscrits du duc de La Vallière, qui ouvrit si glorieusement la carrière bibliographique du savant M. Van-Praët, conservateur de la bibliothèque du Roi, ainsi que le catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Lyon, par M. de Landine.

Nous distinguerons deux opérations dans la confection d'un catalogue: l'opération matérielle et l'opération scientifique. L'opération matérielle consiste à relever les titres des livres, c'est-à-dire à les copier avec soin, en évitant d'y insérer des choses inutiles, mais aussi sans rien retrancher de ce qui est essentiel. Il faut non-seulement que le titre indicatif s'y trouve, mais encore le nom de l'auteur, celui de l'éditeur, s'il y en a un, la date, le nom de la ville où il a été imprimé, celui de l'imprimeur, le nombre de volumes, lorsqu'il y en a plusieurs, le format et la condition extérieure. On doit encore faire mention des diverses qualités qui peuvent ajouter à la valeur d'un livre, telles que les figures, le papier fin, vélin, ou le grand papier, s'il est lavé, réglé, si la reliure est en maroquin avec ou sans dentelle, doublé de maroquin de tabis, de moire, etc. S'il a été relié par quelques-uns de nos relieurs les plus célèbres, tels que Padeloup, Derome, Bozérian, Thouvenin, Simier, etc., il est bon aussi de le mentionner.

On se sert de cartes blanches pour relever les titres; on numérote ces cartes, et l'on place dans le volume dont on vient d'extraire le titre un numéro correspondant à celui de la

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