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motion avait à cette époque de l'année, déjà reçu les deux lectures parlementaires. Puis le gouvernement paraissait prendre en main les intérêts des Lettres, puisqu'il négociait, à ce que disait un membre du Cabinet, pour obtenir à l'étranger, d'utiles garanties en faveur de la propriété littéraire (25 fév., Communes, lord Palmerston ).

Les travaux publics reçurent du vote du Parlement un nouvel encouragement: 300,000 liv. st. furent allouées pour l'amélioration des voies de communication dans Londres; et sans doute ce bill mérite d'être remarqué, si l'on considère ce que l'on a déjà fait pour embellir ce vaste foyer du commerce britannique.

Les discussions de finances présentèrent quelque intérêt : et d'abord, nous mentionnerons la proposition faite par l'homme qui porte aux Communes le fardeau de toutes les motions de réductions, M. Hume, de retirer au roi de Hanovre son apanage : 63 voix contre 76 votèrent dans ce sens (27 mars); l'apanage d'un prince de la maison royale tint en conséquence à quelques suffrages seulement.

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En général, on se plaignait dans les deux Chambres, de l'état que présentait le tableau du revenu public: on s'effrayait de l'augmentation croissante des dépenses; le gouvernement attribuait avec quelque raison ce résultat aux complications survenues à l'extérieur, avec la Chine notamment (lord Melbourne, Chambre des lords, réponse à lord Ripon). A cette cause, venait s'en joindre une autre la perturbation au moins momentanée que devait entraîner le bill des postes, adopté l'année précédente. Un membre des Communes, M. Herries, évaluait à 1,400,000 livres sterling fr. la perte occasionnée au trésor, depuis la mise en vigueur de ce bill (Communes, 22 fév.). Le même membre établit en même temps, que l'augmentation des dépenses pour 1840 serait de 4,678,000 liv. st., chiffre en effet considérable; mais il faut remarquer que M. Herries comprenait dans ce tableau, l'allocation pour l'effectif de la marine, portée à

5,659,031 liv. st. En 1839, cette allocation était moindre de 461,000 liv. st. Le nombre des navires de guerre fut porté à 239; l'année précédente, il n'en avait été accordé que 224. La Chambre vota à l'unanimité l'augmentation (Communes, 21 fév.).

Toutefois, ce chapitre de la marine ne passa point sans qu'au moins, dans la discussion, les opinions diverses ne présentassent les luttes accoutumées à la Chambre basse, radicaux et tories reprochèrent également au Gouvernement, de se contenter d'une marine insuffisante (21 février); on lui opposait les forces imposantes de la Russie et de la France.

Sans doute, répondait lord Palmerston, la marine anglaise ne suffirait pas en temps de guerre, mais rien n'annonçait que l'on eût, au moment présent, à la craindre. Sir Robert Peel ayant, à cette occasion, fait allusion à l'affaiblissement de l'alliance anglaise, le chef du Foreing Office répliqua que cet affaiblissement n'existait que dans le langage et la presse de l'opposition. Cet échange d'explications avait lieu avant le changement de ministère en France lord Palmerston pouvait donc être, à quelques égards du moins, dans le vrai.

Ce sujet anima aussi quelque peu les séances de la Chambre haute comme l'année précédente, lord Colchester se plaignit du mauvais état de défense dans lequel on laissait les côtes; et de nouveau, ce membre de l'opposition mit en regard la marine russe et la marine française. Au lord Colchester se joignit lord Hardwick, puis lord Aberdeen, enfin le duc de Wellington. Ces reproches qui, à force d'être répétés, semblaient avoir quelque chose de banal, firent néanmoins surgir un incident qui mérite d'être recueilli. A propos de la France, on dut parler de l'Algérie: le chef du Cabinet, lord Melbourne, ayant prétendu que le duc de Wellington avait, à l'époque de la conquête, réclamé contre l'expédition, lord Aberdeen qui tenait alors les rênes des affaires

étrangères, vint contester cette assertion: « On avait obtenu, dit le lord, du Gouvernement français que la France partagerait avec les autres puissances les fruits de l'expédition, et qu'il ne serait fait, sur la côte d'Afrique, d'établissem ents qu'avec leur concours.» (Chambre des lords 6 fév.) 9 Mars. Le chapitre de la guerre donna lieu à moins de débats; toutefois, M. Hume aurait voulu une diminution dans l'effectif; mais trop de nuages étaient encore à l'horizon, pour que l'on pût accueillir cette motion: n'y avaitil pas le conflit américain, la guerre avec la Chine ? C'est ce qu'objectait le ministère (9 mars), et la majorité jugea comme lui; 100 voix contre 8 accordèrent l'allocation demandée, c'est-à-dire 3,511,870 livres sterling, proposées par le ministre de la guerre, M. Macaulay. En 1839, on n'avait demandé que 3,496,382 livres sterling. On voit figurer, dans les dépenses affectées à ce chapitre, une somme de 3,500 livres, accordée depuis 1811, pour payer les institutrices chargées de l'éducation des jeunes filles dans les régiments.

Ces votes terminent l'histoire intérieure, proprement dite, durant la session : nous rendrons compte, dans le chapitre suivant, de l'état des colonies et des relations uniquement extérieures.

CHAPITRE X.

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EXTÉRIEUR.-Les colonies, la Jamaïque, le Canada.-Projet de réunion des deux provinces.-Adoption.-Les Indes-Orientales.- La Chine. - Plans de campagne. Opinion du commodore Napier à ce sujet. — Question du Maine.-Déclaration de lord Russell à propos de ce différend. — Griefs des Anglais d'Afrique contre les établissements français. - État de la question portugaise. - Différend avec Naples. En quoi il consiste.Intervention française.-Explication à ce sujet dans le discours de prorogation. Buenos-Ayres. - Attitude du ministère dans cette question.— Relations commerciales.-Traité avec l'Autriche.-Interpellation à ce sujet dans les deux Chambres. Réponses du Cabinet. - Des traités projetés avec la France, avec l'Espagne. — Des relations politiques avec la Péninsule. Interpellations.-Explications ministérielles.-Cracovie. - Décla ration du Cabinet au sujet de cette république. —Orient. — Épisode de Damas. Interpellations. Question égyptienne. · Ce qui précède le traité du 15 juillet.-Attitude et déclaration du ministère. Conclusion du traité.-Paroles de lord Brougham à la Chambre des lords.-Déclaration de lord Melbourne, — et à la Chambre des communes, lord Palmerston.-Prorogation du Parlement. - Discours de la reine. - Annonce officielle du traité. - Omission du nom de la France dans ce discours.Explications extra-parlementaires de lord Palmerston. - Les memorandum. Documents diplomatiques, assertions contraires. - Politique des deux pays avant la bataille de Nézib. - Leurs dissentiments après cette bataille. Question de la délimitation des territoires. - Ouvertures de la Russie. L'arrangement à quatre. D'une prétendue proposition de M. Sébastiani. - Assertions contraires. - L'insurrection de Syrie. —Le ministère y a-t-il été étranger ? — Conclusion.

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La plus importante des possessions d'Amérique, la Jamaïque, était rentrée dans le calme; l'assemblée législative s'entendait parfaitement avec le gouverneur, sir Metcalfe. En même temps que la sécurité, renaissait aussi l'activité du travail colonial. Les deux Canadas étaient revenus à une situation plus normale. La réunion projetée des deux provinces ne parut pas réveiller, au moins dans les éléments actuels qui les composaient, de sérieuses objections; et le bill qu'à cet effet le ministère proposa à la

sanction des deux branches du Parlement de la métropole, fut élaboré, lord Russell le déclara (Communes, 23 mars), les deux chambres législatives de la colonie ayant été d'abord consultées.

Dans le système du bill, la population des deux Canadas (de 1,100,000 ames environ) n'aurait plus qu'une seule et même représentation où les Français, du moins lord Russell l'affirmait, jouiraient, sinon de la prépondérance que le Gouvernement était loin de leur accorder, au moins d'un égal nombre de voix. La Couronne nommerait ensuite les membres du Conseil législatif ou Chambre haute; leur dignité serait à vie et leur nombré ne serait en aucun cas au-dessous de vingt; ce bill serait proclamé et rendu exécutoire dans la colonie, six mois après l'adoption.

Le projet du Gouvernement passa par les épreuves par-. lementaires, sans soulever aucun débat important; il n'en fut pas de même du projet relatif à la vente des biens de réserve du clergé du Canada, voté d'ailleurs par l'assemblée de cette province; mais il excita l'animadversion des membres ecclésiastiques de la Chambre haute.

La situation des Indes-Orientales ne fut pas représentée au Parlement sous un aspect nouveau: on était encore sous l'impression de l'expédition dirigée l'année précédente dans l'Ouest avec «< tant de succès; » c'est dans ces termes, dụ moins, que s'en était expliquée la reine, à l'ouverture de la session de janvier; aussi bien, les Chambres accueillirentelles avec empressement la motion qui avait pour objet de voter des remerciments à l'armée expéditionnaire et à ses chefs. Quant aux résultats de l'expédition, ils n'étaient pas envisagés d'un œil également favorable par tous les membres du Parlement, et dans le nombre des incrédules, se rencontra nommément sir Robert Peel (janvier, discours de l'Adresse); au surplus, les choses étaient encore en cet état vers la fin de l'année parlementaire, et le discours de prorogation (10 août) garde sur ce point un entier silence.

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