Ib 10); enumek etatu ikuvinus (Ib 21); triiuper etatu ikuvinus. Certaines parties ont été si abrégées qu'il a fallu revenir en arrière pour les expliquer, si bien qu'en voulant resserrer le texte on est arrivé à l'allonger; voy., par exemple, I a 18. Enfin les surcharges comme aḍepes arves (I a 6, 7, etc.) viennent probablement de ce qu'on avait d'abord cru pouvoir omettre cette prescription, et qu'elle a été rétablie après coup. 3o Les deux recensions ont été copiées sur un ancien texte dont VI-VII est plus près que I. Cette proposition, qui ressort déjà de ce qui précède, a besoin d'être précisée. Il faut distinguer entre la rédaction et la langue. En ce qui concerne la langue, l'une et l'autre recension se sont permis des rajeunissements, et c'est ainsi que s'expliquent les faits de grammaire et d'orthographe dont il vient d'être parlé. Pour le vocabulaire également, des modifications ont été faites des deux parts. Ainsi VI-VII évite systématiquement le mot kutef qu'elle remplace par tases, au lieu que I connaît l'une et l'autre expression. VI-VII, se servant de l'écriture latine, a introduit l'o à la place de l'u partout où il le fallait, et quelquefois où il ne le fallait pas, comme VI a 10 somo au lieu de somu et VI a 35 où le graveur, après avoir écrit pihaclo, a dû ensuite corriger en pihaclu. Quelquefois on remarque des inconséquences qui ne sont pas faciles à expliquer: ainsi le nominatif pluriel de la seconde déclinaison est tantôt en or, tantôt en ur arsmor, totcor, dersecor, subator, screihtor; mais privatur, tasetur, Iovinur. Les exemples en ur paraissent appartenir surtout à la fin de VI b et à VII. VI-VII emploie fréquemment la conjonction sururont qui est inconnue aux anciennes tables, et il remplace us tentu par feitu. De son côté, I a 30, 32 a substitué le terme général feitu à osatu, qui était le mot propre (VI b 24, 37). On peut donc dire que des deux côtés le texte a été rajeuni par endroits. Mais ce qui assure un avantage considérable à VI-VII, c'est le caractère suivi et logique de sa rédaction, où les invocations sont citées in extenso et les cérémonies décrites d'une façon complète. Je ne veux pas dire qu'il n'y ait pas, surtout vers la fin, certaines interpolations; mais, en général, ce que VI-VII donne en plus porte la marque d'une authenticité incontestable. Je rappellerai seulement la délimitation du templum et la formule de deprecatio à l'égard des peuples du voisinage. Il y a une variante, très-insignifiante d'ailleurs par elle même, dont la cause peut se deviner. Là où I met tre buf, De tout ce qui précède, je crois devoir conclure que VI-VII AGE APPROXIMATIF DES TABLES VI-VII. RÉSUMÉ. - Une question importante serait de déterminer approxima- 1. Ueber die Sprache der Etrusker, I, p. 12, table I. ab a. circiter 640. - XS pro X simplici non ante SC. de Bac- Passant maintenant au contenu de ces Tables, je rappelle- Le tour fait trois fois par le cortége remet en mémoire les In primis venerare deos, atque annua magnæ 1. G. Boissier, La religion romaine d'Auguste aux Antonins. Livre I, chap. 1. 3. Voy. p. 175. Extremum sub casum hiemis, jam vere sereno.... Cui tu lacte favos et miti dilue Baccho; Omnis quam chorus et socii comitentur ovantes. Servius nous apprend que Virgile décrit ici les Ambarvalia. Cette fête, qui se célébrait à Rome au mois de mai, était confiée aux soins de la corporation des douze frères arvales'. La même fête était célébrée encore en d'autres endroits, comme le prouve un calendrier rustique (C. I. L. I, p. 358), où l'on trouve au mois de mai cette mention : Segetes lustrantur.. Il faut rappeler aussi les documents d'origine chrétienne cités par Marini (Fratelli Arvali, I, 138). Sous la date du 29 mai, les Actes des martyrs racontent un fait qui s'est passé (l'an 393 après J. C.), in valle Anaunensi in agro Tridentino. Adest dies in qua diis suis quasi pro frugibus habituris gentiles immolant et jam conversos cogunt immolare... Dum quodam ritu gentilitas phantasias suas protenderent atque agrorum spatia circuirent ... luctuosis ornatibus et diversorum pecorum pompis erectis.... C'est bien, semble-t-il, la même fête que nous avons ici, et si l'on tient compte des nombreuses coïncidences que nous avons relevées chemin faisant, la lustration décrite sur les Tables apparaîtra comme la fête du printemps, et les douze frères Attidiens comme les douze frères arvales d'Iguvium. TABLE V. Comme les Tables Eugubines (sauf VI et VII, III et IV) sont indépendantes les unes des autres, et comme l'âge relatif de ces documents, ainsi qu'on a déjà pu le voir, est loin d'être une question résolue, nous pouvons choisir pour continuer notre interprétation celle de ces tables qui, par son contenu, nous paraitra la plus propre à faire avancer l'intelligence de l'ensemble. C'est la Table V que nous allons donc étudier, en faisant remarquer qu'elle se divise en deux parties tout à fait 1. Henzen, Acta fratrum Arvalium, p. 41. distinctes. La première, qui est en écriture étrusque, va de Va là V b 7, et elle se divise elle-même en deux sections sé- parées par une raie horizontale (après la ligne 13). La se- conde partie (V b 8-18) est en caractères latins et d'une main différente. On verra que cette seconde partie n'offre aucun rapport avec ce qui précède, et c'est probablement pour uti- liser la place disponible qu'on l'a inscrite sur la même L'écriture de la partie étrusque offre cette singularité que le M est représenté constamment par une lettre ainsi for- mée Ʌ, qu'on ne retrouve pas sur les autres tables et dont l'origine épigraphique est obscure'. Les caractères sont tra- cés d'une manière ferme et lisible: le texte, sauf peu d'en- Nous rapprochons le commencement des deux sections (V a 1 et 14) qui est presque identique : (1) Esuk frater Atijeḍiur (2) eitipes, plenasier ur- nasier, uhtretie (3) T. T. Kastruçije. (14) Frater Atijeḍiur esu eitipes, plenasier (15) ur- nasier, uhtretie K. T. Kluvijer, kumnah (16) kle Ati- jedie ukre Eikvasese Atijeḍier. Le sujet est frater Atijeḍiur, qui n'est pas un nominatif singulier comme on pourrait le croire à première vue, mais 1. Cette lettre a été déchiffrée par Lepsius, De Tab. Eug. p. 46 s. Jusque-là on l'avait toujours lue , quoique le fût déjà représenté par un autre caractère. 2. Cf. en osque les nominatifs pluriels kenzsúr, censtur (Enderis, p. LXV). |