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multiformis, diversipellis ». Le vers de Pomponius, cité par Nonius Marcellus (s. v.), a l'air de faire allusion au même sens Tergum varium, linguam vafram. Le v initial a dù contribuer au changement de l'a en u. Pune heries signifie << quum voles »; le verbe, qui est fléchi d'après la conjugaison faible, est au futur. Façu (m) est un infinitif formé comme aferum, erom, eru. L'affaiblissement du c en ç ne peut s'expliquer que par la présence d'uni: façium. C'est comme si en latin on disait facire. Nous avons effectivement façiu (m) Il a 16. Le mot est pris, comme d'habitude sur ces inscriptions, au sens de « sacrifier ». « Quand tu voudras sacrifier un veau tacheté1». Vitlu vufru peuvent être regardés soit comme des accusatifs, soit comme des ablatifs.

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Le verbe est sistu dans lequel il faut voir un impératif comme andersistu (VI a 6): il équivaut au latin sistito. Juve patre « Jovi patri », représente le régime indirect. — Eruhu, pour eru-hunt (cf. p. 59), se rapporte à tiçlu, qui est un cas du même substantif dont nous avons eu VI a 7 le génitif disler, et dont nous aurons II a 15 le nominatif tiçel. L'accusatif tiçlu est employé III, 25, 27. Nous pouvons hésiter ici entre l'accusatif (erum-hunt tiçlum) et l'ablatif. Peut-être le sens de la phrase est-il : « Quand tu sacrifieras.... présente-le à Jupiter selon le même rituel. >>

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Pune seste(s) « quum sistes ». La chute de s est remarquable, car ce s n'est pas final la forme complète serait sestess pour la deuxième, sestest pour la troisième personne. On pourrait, il est vrai, supposer avec Huschke, que seste est au présent (pour sestes) mais ce serait le seul exemple sur nos tables de pune « quand » construit avec le présent de l'indicatif. Urfeta (m) manuve habetu. Il a déjà été parlé du mot manuv-e(n), qui prouve clairement que en se construit avec le datif, car l'ablatif est mani. Le datif manu s'est développé en manuv, comme aruvia pour arvia. Urfeta(m) correspond à un latin orbita, qui existe en effet avec le sens de «< ligne circulaire, roue, char, trace », acceptions qui ne sauraient convenir ici. Mais si l'on songe que orbita est formé de orbis, comme juventa de juvenis, on comprendra qu'il peut désigner tout ce qui a forme d'un cercle de quel objet rond est-il question ici? peut-être est-ce le marteau destiné à immoler la victime, peut-être un disque

1. Cf. I b 10. Pune puplum aferum heries.

destiné à être lancé, comme on voit chez Tite-Live que le porc
est tué au moyen d'un caillou (I, 24). Des objets d'airain
appelés orbes étaient conservés dans le temple de Semo San-
cus. Tite-Live, VIII, 20: Bona Semoni Sanco censuerunt con-
secranda, quodque æris ex eis redactum est, ex eo ænei orbes
facti, positi in sacello Sanci versus ædem Quirini.

Estu iuku habetu. Le substantif iu ku, que nous ren-
controns ici pour la première fois, est du genre neutre,
comme on le voit par le passage suivant, où nous avons le
pluriel, III, 28 iuka mersuva uvikum habetu fra-
truspe atiieḍie ahtisper eikvasatis tutaper iiuvina
trefiper iuvina. Dans ce dernier passage, il est construit
également avec le verbe ha betu, et il est suivi de l'énuméra-
tion << pro fratribus Attidiis.... », laquelle se trouve ordinaire-
ment avec subocau ou quelque autre verbe signifiant « je prie,
j'invoque». Nous pouvons donc soupçonner que le substantif
en question signifie «prière, invocation ». Cette hypothèse est
confirmée par notre passage, où, immédiatement après les
mots estu iuku habetu, on passe au discours direct.
Aussi Aufrecht a-t-il déjà supposé un mot comme oratio. Je
crois que ce iuku est le primitif ou peut-être le dérivé ver-
bal de invocare. Le préfixe in s'est réduit à un i, comme dans
iseçetes; la syllabe vo (en vieil ombrien vu) est devenue un
simple u, comme elle est devenue o dans suboco, subocau.
Vient ensuite l'invocation, qui ne présente aucune diffi-
culté: «Jupiter Sance, tibi istum vitulum varium sisto pol-
lucendum ». Purtifele(m) est formé à l'aide d'un suffixe
qui correspond au latin -bilis: le verbe est le même qui a
donné le participe purtitum, purditom. Il signifie donc :
qui peut être offert, qui réunit les conditions nécessaires
pour être offert ». Cette invocation doit être répétée trois fois :
«ter dicito, ter varium nuncupato. >>

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II b 26-29. Feiu est corrigé par A. K. en fetu, et nous
avons, en effet, plusieurs exemples de ce genre de faute. Ce-
pendant, si l'on compare certains passages d'autres tables, où
le discours direct est repris brusquement, on peut être tenté
de voir dans feiu une première personne du présent, équiva-
lant à facio. Comparez feia (V a 23) = faciat. - Vuciia
natine sont deux ablatifs régis par l'enclitique per; il faut
rapprocher II a 21: Katlu sakre sevakne Petruniaper'

1. Petruniapert.

natine fratru Atiieḍiu, et II a 35: vestikatu Petru-
niaper natine fratru Atiieḍiu. Le mot natine a été
expliqué par Kirchhoff comme répondant au latin natione: au
moins devra-t-on ajouter, comme le fait Bugge1, que le mot
ombrien suppose un latin nationem, et non nationem. Au-
trement on ne comprendrait pas que la voyelle longue accen-
tuée eût été absorbée par la voyelle brève atone. Il se pourrait
d'ailleurs que ce fût une formation en ine (cinquième décli-
naison), comme tribrisine (voy. p. 95). Ce mot, qui dérive
comme gens de la racine gan ou (g)nâ, signifie « famille ».
Vuçiia suppose un latin Vocius, Vucius, ou peut-être (cf.
p. 156) Lucius. Sur pune anpenes, ape apelus, voy.
p. 244. Krikatru a été expliqué (p. 166) comme désignant
le vêtement du prêtre.-Mefe atentu signifie littéralement:
« molæ imponito, place sur le gâteau ». Je crois que cela doit
s'entendre du vêtement. Cf. Acta Arv. : Sacrificio peracto un-
guenta et coronas acceperunt et mantelis pulmenta rursus
contigerunt. (Henzen, p. ccv, 13). Le reste du texte est connu.

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On voit que ce n'est pas, comme précédemment, pour les
frères Attidiens en général, mais pour une certaine famille
faisant partie des frères Attidiens, qu'il est offert un sacrifice
à Jupiter. Nous avons par anticipation cité tout à l'heure deux
passages de II a, où il est question de la gens Petronia des
frères Attidiens. Nous obtenons de la sorte un renseignement,
très-incomplet il est vrai, sur la composition de ce corps.
Peut-être la dignité de frère Attidien était-elle héréditaire dans
certaines familles. C'est ainsi qu'à Rome les Luperci se com-
posaient, à l'origine, de la gens Fabia et de la gens Quintilia.
Les Potitii et les Pinarii étaient chargés du culte d'Hercule à
l'ara maxima, la gens Julia du culte d'Apollon, la gens Au-
relia du culte de Sol 2. C'est donc à des sacra gentilicia que se
rapporte la description de la fin de II b, tandis que le com-
mencement décrit des sacra publica. La réunion de ces deux
textes tient sans doute à cette circonstance que, dans l'une
et dans l'autre cérémonie, le sacrifice est offert à Jupiter
Sancus. Peut-être même, comme le suppose Kirchhoff, la
gens Vucia était-elle spécialement chargée du culte de Jupiter
Sancus, de sorte que, dans l'un comme dans l'autre sacrifice,
c'est elle qui serait en scène.

1. ZK. XXII, 432.

2. Becker-Marquardt, IV, p. 145, 402. Mommsen, De Collegiis et sodaliciis
Romanorum, p. 10, 24.

TRADUCTION.

(II b 21) Vitulum varium quum voles (22) facere, eodem ritu sistito Jovi patri. Quum sistes, (23) orbem in manu habeto. Hanc invocationem habeto (24) « Jupiter Sance, tibi : hunc vitulum varium sisto. » (25) Pollucendum ter dicito, ter varium nuncupato. (26) « Facio Jovi patri pro Vucia gente fratrum Attidiorum. »> (27) Quum impendes, ricam in dextro humero habeto. Quum impenderis, (28) molæ [ricam] imponito. Quum pollucebis, in dextro humero habeto (29) ricam. Ollas donato, lacte facito.

TABLE II a.

L'inscription qui couvre la face a de la table II n'a aucun rapport avec celle de la face b. Elle n'est pas non plus de la même main la lettre s est représentée deux fois par M (1. 18 et 24). Cette inscription a été probablement gravée vers le même temps que I, car elle se termine (1. 44) par la même formule que nous avons vue I b 45, et qui manque partout ailleurs. Le texte de II a se divise en deux parties, comme on le voit déjà par la disposition extérieure, le graveur ayant repris à la ligne. La seconde partie n'a aucun rapport néces saire avec la première, et elle paraît avoir été copiée d'après un texte d'une autre provenance. Tandis que la première partie abonde en fautes de toutes sortes, la seconde est généralement correcte.

(II a 1) Pune Karne Speturie Atiieḍie aviekate naraklum (2) vurtus, estu esunu' fetu fratrusper Atiiedie. Eu esunu2 (3) esu naratu: Pede Karne Speturie Atiieḍie aviekate (4) aiu urtu fefure fetu, puze neip eretu. Vestiçe Saçe (5) sakre. Iuve patre bum per

1. Estuesunu. 2. Esum.3. Puzeneiperetu. 4. Vestiçesaçe.

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akne1, Speture † perakne restatu. (6) † Iuvie unu erietu. Sacre' pelsanu fetu3. Arviu ustentu, (7) puni fetu, taçez pesnimu; aḍepe arves. Pune purtiius" (8) unu, suḍu pesutru fetu. Tikamne Iuvie kapiḍe (9) peḍu preve fetu'. Ape purtiius suḍu, erus tetu. Enu kumaltu, (10) kumate pesnimu. Ahtu Iuvie1o uve peraknem (11) peḍaem fetu 12. Arviu ustentu, puni13 fetu. Ahtu Marti1 abrum15 (12) perakne fetu; arviu ustetu; fasiu pruseçete aḍveitu; (13) peḍae fetu; puni fetu ; traekvine1 fetu; (14) aseçetes1 perakne fetu.

La première phrase commence par une proposition relative annoncée par pune « quum » et ayant vurtus pour verbe; on a déjà vu des futurs antérieurs semblables, et l'on sait que ce verbe, qui correspond au latin vertere, signifie en ombrien « retourner >> (au sens neutre) ou « se retourner »>. Nous traduisons : « quum.... rediveris 19 >>. Karne Speturie sont au datif ou à l'ablatif pluriel, et expriment une idée de temps, comme Sehmenier Dequrier (V b 11, 16). — Il s'agit probablement d'une fête ou cérémonie annuelle. Speturie est un adjectif tiré d'un nom ou surnom de divinité, comme on le verra 1. 5. On peut rapprocher des expressions latines telles que « ludis Apollinaribus » ou « feriis Saturnalibus ». Le régime de vurtus est naraklum, où l'on reconnaît un suffixe klo analogue à celui de kumnahkle << in culminaculo », muneklum « munusculum ». Je crois que c'est un mot de même famille que nerf, lequel a été traduit par << Lares » naraklum correspondrait à un mot latin laraculum qui n'existe pas, mais au lieu duquel nous avons lararium. Il s'agit donc du retour au temple ou à la chapelle, d'où l'on peut conclure que la fête des Karne Speturie a lieu à une certaine distance, comme celle qui est décrite sur I et VI-VII. Nous avons un second complément circonstanciel dans Atiieḍie aviekate ces deux mots ne peuvent être qu'au génitif singulier ou au datif-ablatif pluriel. Je crois que c'est un ablatif pluriel employé au sens sociatif. « Quand tu

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1. Iuvepatrebumperakne. 2. Unuerietusakre. fetu. - 4. Aḍepearves. 7. Preve fetu. 8. Purtiiusuḍu.

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3. Pelsanu6. Sudupesutru. — 9. Kumate pesnim u. 10. Iuvip.

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5. Punepurtiius.

12. Pedaemfetu. 15. Abrunu.

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13. Ustentu puni.

16. Punifetu. 17. Tra ekvi ne

19. Il faut donc supposer une forme vurtuss.

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