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de Phalère, eût été précédée par une autre traduction antérieure à Alexandre, à Cyrus, et à la monarchie des Perses. « Mais, dit Calmet, Dissert. tom. I, pag. 591 et 592, s'il y avoit eu une version grecque connue des philosophes, pourquoi Démétrius exagère-t-il si fort la nécessité et la difficulté d'en faire une pourquoi engager le roi d'Égypte à des frais immenses pour procurer une autre traduction de ces livres! car, à ramasser tout ce qu'Aristée dit qui fut dépensé à cette occasion, cela va à plus de douze cents talens, ce qui fait trois millions deux cent vingt-cinq mille six cents livres, à prendre le talent égyptien sur le pied de deux mille six cent quatre-vingt-huit livres ; ce qui étoit pour ce tempslà une très-grande somme, même pour un roi d'Égypte. De plus, à quoi bon cette version en langue grecque avant le règne de Cyrus et des Perses! Étoit-ce pour les Juifs de delà l'Euphrate ou pour ceux d'Égypte ! Mais ni les uns ni les autres n'entendoient la langue grecque : cette langue n'est devenue familière dans ce pays que depuis le règne d'Alexandre et après la ruine de la monarchie des Perses. Étoit-ce pour les Grecs soumis à Cyrus dans l'Asie mineure! Mais quelle preuve a-t-on de ce fait et s'ils avoient eu ces divins écrits en leur langue, dans leur pays, pourquoi les aller chercher dans l'Égypte et pourquoi la loi des Juifs et leur histoire leur ont-elles été si inconnues, qu'ils n'en ont fait aucune mention dans leurs ouvrages! >>

Aristée ne croyoit pas davantage au plagiat dont on accusoit les Grecs à l'égard des livres de Moïse et des prophètes ou des historiens sacrés. Il affirme que Dieu n'auroit pu laisser impunie l'audace d'un écrivain qui

Sur la parenté

Lacédémoniens.

eût osé fondre des richesses sacrées dans un ouvrage profane; et il assure que, pour l'avoir tenté, plusieurs avoient été punis de la perte du bon sens et de la vue. Théodecte, poète tragique, devint aveugle, dit-il, pour avoir inséré dans un de ses ouvrages quelque chose de la loi de Moïse: Théopompe ayant voulu en insérer une partie dans son Histoire, devint fou sur-lechamp, et Dieu lui apparut en songe pour lui annoncer que cette folie étoit la punition de l'audace qui l'avoit porté à dévoiler ce qui doit demeurer dans une obscurité religieuse; il se repentit et fut pardonné. Ces fables sont aussi dans les Antiquités judaïques de Josephe, liv. XII, chap. II, S. 13.

Le livre d'Aristée est suspect de fausseté, comme l'ont prouvé plusieurs écrivains; entre autres, Prideaux, Hist. des Juifs, liv. IX, tom. I, pag. 368 et suiv.; Simon, Hist. critique du vieux Testament, liv. II, chap. II, pag. 186 et suiv. mais son opinion n'en est pas moins certaine; elle est attestée par Philon, Eusèbe, S. Clément d'Alexandrie, et d'autres écrivains qui ne sont pas apocryphes.

Sur la fausseté du livre d'Aristée, on peut lire Vossius, de la Traduction des Septante, chap. IV, pag. 9, &c.

[MM] Pag. 475, chap. XXX111.

Ils furent unis pourtant, les livres saints nous l'apdes Juifs avec les prennent; mais ce n'est pas avant les Machabées. Les Hébreux ayant alors écrit aux Lacédémoniens pour en solliciter l'amitié (la Vulgate annonce que les Juifs écrivirent les premiers; selon le grec, les Spartiates

commencèrent), ceux-ci, regardant, dit-on, Abraham comme leur père commun, envoyèrent une réponse favorable. Cette réponse, qui fut l'ouvrage du roi de Sparte, Arius, et adressée à Onias, chef et pontife suprême des Israélites, est consignée dans l'Écriture. Voir 1 Machab. XII, v. 20, &c.; et Serrarius, Lyra, Grotius, sur ce chapitre, ainsi que Josephe, XII, ch. IV, S. 10.

« ARIUS, roi des Lacédémoniens, au grand-prêtre ONIAS, salut.

» Nous lisons en effet dans un ancien écrit qui concerne les Spartiates et les Hébreux, que ces deux peuples sont frères et de la race d'Abraham. Instruits de cette parenté, nous vous remercions de nous avoir appris l'état paisible dans lequel vous vivez, et nous nous empressons de vous dire que vous pouvez disposer de nos possessions et de nos troupeaux. Tout ce qui nous appartient vous appartient aussi; nous ordonnons qu'on vous l'annonce de notre part. »

Les écrivains religieux tirent cette parenté d'Abraham, comme nous l'avons dit : mais les uns veulent que les Lacédémoniens doivent leur origine à un fils de Cétura; et les autres, qu'ayant Isaac pour tige commune, les deux peuples viennent, l'un d'Ésaü, ce sont les Spartiates, et l'autre, de Jacob. Diodore de Sicile lui donne une autre origine. La peste, selon lui, ayant dévoré l'Égypte, la superstition populaire vit dans ce fléau une punition divine de l'altération du culte, causée par l'exemple du grand nombre d'étrangers qui habitoient cet Empire: on les chassa donc pour calmer la colère céleste; et tandis qu'une partie se fixa dans les lieux choisis par

Moïse, l'autre vint dans la Grèce, où elle fut guidée par des chefs illustres et courageux.

On peut lire, sur ce qui concerne cette parenté des Lacédémoniens et des Juifs, sur cette descendance commune d'Abraham, &c. Serrarius, Cornelius à Lapide, Grotius, sur le V1. chapitre du 1.er livre des Machabées, et Selden, de Synedr. II, chap. III. Serrarius voit l'étymologie de Lacédémone dans Aaaç Kadus, pierres de Cadmus. Ces pierres ou plutôt ces dents semées par Cadmus, qui, en dépouillant l'allégorie, doivent être ses enfans, peuvent, dit-on, être considérées comme race des Hébreux, puisque Cadmus étoit sorti de Palestine pour venir en Grèce. Voir aussi Eustathe, sur le 1. livre de l'Odyssée; Apollodore, liv. III, chap. IV; Dickinson, chap. XII, pag. 133. On est sans doute dispensé de réfuter sérieusement de pareilles opinions; les exposer, c'est y répondre.

FIN DU TOME IV.

DES CHAPITRES.

CHAPITRE XX.

Des Mariages défendus par la Loi; des Ma-
riages qu'elle prescrivoit; de la Répudiation et
du Divorce.

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