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vent; d'autres , celle où l'on pè- et qui influent dans sa malice, che souvent; d'autres , celle où soit en l'augmentant, soit en la l'on péchera cinq ou sept fois, diminuant, soit en lui faisant sur dix fois qu'on s'y trouvera. changer d'espèce. (Voyez Cir

Aucun de ces sentimens n'est CONSTANCES.) exact, et l'on doit dire

que

l'oc- Les circonstances du péché en casion prochaine du péché est changent l'espèce, toutes les fois celle qui expose au danger mo- qu'elles lui communiquent une ral, ou probable du péché, soit opposition particulière à la loi, par elle-même et de sa nature, qu'il n'aurait pas sans ces cirsoit à cause de la disposition de constances; et cette opposition la personne. La raison est qu'une particulière à la loi se rencontre pareille occasion rend le péché dans le péché, autant de fois volontaire à l'égard de celui qui qu'il combat des vertus difféne la quitte pas lorsqu'il peut la rentes ou des devoirs différens quitter, puisqu'il sait ou qu'il de la même vertu, ou la même doit savoir qu'il péchera proba- vertu d'une façon contraire ou blement à cette occasion, et disparate. Par exemple, la cirqu'en la retenant, il est censé ai- constance de la personne qui mer le péril, et vouloir le péché commet un peché, change l’esqui en sera vraisemblablement pèce de ce péché, lorsque la perla suite.

sonne qui le commet est obligée Il suit de-là, 1o. qu’une occa- de s'en abslenir à plusieurs tision à laquelle on ne succombe tres, comme il arriverait à celui qu’une fois l'année, parce qu'elle qui violerait un jeûne d'Église, ne se présente qu'une fois, doit auquel il serait obligé par vou être censée prochaine, et qu'il ou par serment. La circonstance faut l'éviter.

de la matière ou de l'objet du ll suit, 2o. qu'il y a des occa- péché en change l’espèce, lorssions si délicates, et qui portent qu'il est défendu par des raisons d'elles-mêmes si fortement au de différentes espèces, ou qu'il mal, qu'elles doivent passer pour est contraire à différentes vertus. occasions prochaines, quoiqu'on Un larcin considéré en lui-même, n'y soit pas encore tombé. Par ou par rapport à son objet, est exemple, nudum cum nudí ma- un péché qui ne blesse que la nere in codem lecto. (Voyez justice; mais s'il est fait d'une ABSOLUTION.)

chose consacrée à Dieu, celle circonstance sera cause qu'il

blessera la religion; s'il est fait Des circonstances du Péche.

par force , il renfermera une Les circonstances du péché double injustice : s'il est fait puconsistent dans certaines parti- bliquement, il violera la charité cularités, ou certains accidens du prochain, et sera scandaleux; extérieurs qui l'accompagnent, s'il est fait par un religieux, il

S VI.

violera le vou de pauvreté, et blancheur que la grâce sanctitous ces violemens feront dans fiante imprimait à l'âme; ou, ce ce larcin autant d'espèces de pé- qui revient au même, dans la ché, qui le rendront équivalent difformité qui résulte du péché pareil nombre de crimes. mortel, qui est passée physiqueS VII.

ment, mais qui subsiste mora

lement. Selon ce dernier sentiDes effets du péché. ment, il faut raisonner à peu Le péché produit quatre ef- près de l'âme comme du corps fets principaux, la tache de l'â- en ce point; et comme l'on dit me, l'offense de Dieu, l'obliga- qu’un corps est souillé, lorsqu'il tion à la peine dủe au péché, manque de la blancheur qu'il qu'on appelle reatus pcenæ, et doit avoir, il faut dire aussi la peine même.

qu'une âme est souillée, lorsDe la tache du péché.

qu'elle manque de la blancheur

et de la pureté qu'elle avait C'est un point de foi, que l'à- avant son péché. me contracte une tache spirituelle par le péché. Peccastis in

De l'ofense de Dieu. Beelphegor, et.... macula hujus L'offense de Dieu, ou l'injure sceleris in vobis permanet. (Jo- que le péché mortel fait à Dieu, sué, 22.) Si laveris te nitro...... consiste dans la préférence inmaculata es in iniquitate tua. juste par laquelle le pécheur se (Jérém. 2.) Il n'est pas cependant détourne de Dieu, qui est sa dercertain en quoi consiste cette nière fin, pour se tourner vers tache que le péché laisse dans la créature. La plupart des thol'âme. Si l'on en croit Baius, mistes soutiennent que cette inpropos. 54, condamnée par jure faite à Dieu par le péché Pie v, ce n'est autre chose que mortel, renferme une malice inl'obligation de souffrir la peine trinsèquement infinie, fondée due au péché, reatus pænæ. sur l'infinité de Dieu, et sur la Vasquès prétend que ce n'est préférence que le péché mortel qu'une simple dénomination ex- fait de la créature à Dieu. passé. Il y en a qui soutiennent De l'obligation à la peine diie au qu'elle consiste dans l'injure

péché. que le péché fait à Dieu ; d'au- Tout péché étant un violetres, dans une habitude positive, ment de l'ordre que Dieu a étaou une disposition qui porte bli, il oblige à rétablir cet ordre vers le bien créé; d'auires, dans violé par une certaine peine. la privation de la gràce sancti- C'est une vérité de foi que l'Éfiante, avec rapport au péché criture atteste en une infinité mortel quien est la cause; d'au- d'endroits. Multa flagella pectres enfin, dans la privation de la catoris. (Psalmo 31.) Qui dire

rit fratri suo, fatue, reus erit supérieure, quant à la durée, au gehennæ ignis. (Matth. 5.) Tri- crime qui l'a occasionée, combulatio et angustia in omnem me il parait par les lois de la animam hominis operantis ma- justice humaine elle-même, qui lum. (Rom. 2, 9.) Mais cette punit souvent d'une prison , ou obligation à la peine que mérite d'un bannissement perpétuel , le péché, est-elle une relation ou de la mort, qui est une peine réelle, ou de raison seulement? élernelle en sa manière , un criQuestion frivole.

me qui souvent n'a duré qu'un

moment, tel qu'un adultère, ou De la peine dúe au péché.

un bomicide. 2°. Quoique le pé1. Tout péché mortel mérite ché mortel ne dure qu'un modeux sortes de peines : la peine ment, quant à l'acte, il est éterdu dam, qui consiste dans la nel quant à la disposition du privation de Dieu, et la peine du pécheur, puisqu'en mettant sa sens, qui consiste dans les tour- fin dernière dans la créature , mens qui aflligeront l'âme et le dont il ne peut jouir que pencorps des réprouvés durant toute dant la vie présente, il marque l'éternité. C'est un article de foi assez qu'il en voudrait jouir à que Jésus-Christ exprime par plus forte raison éternellement, ces paroles, au chap. 25, de l'E- et par conséquent pécher étervangile selon saint Matthieu : nellement, s'il le pouvait. 3o. discedite à me maledicti in ignem Tout péché mortel renferine æternam. Discedile à me, voilà un désordre irréparable de sa la privation de la vision béatifi- nature, parce qu'il éteint aussi que de Dieu : in ignem æternum, la grâce sanctifiante, qui est le voilà l'éternité des tourmens, principe de la vie spirituelle , que le sauveur confirme par les comme la mort naturelle éteint paroles suivantes : ibunt hi in le principe de la vie naturelle ; supplicium æternum; paroles il mérite donc un châtiment qui anéantissent la vaine subti- éternel, qui est la juste peine lité de ceux qui ne craignent d’un désordre irréparable. point de dire que le feu sera 2. Il est très-probable, et plus éternel, sans que les réprouvés conforme à l'Écriture, que le souffrent éternellement.

feu de l'enfer est un feu matéOBJECTIONS.

riel; mais ce n'est pas un article

de foi. 1. En vain produirait-on contre 3. Le péché véniel ne mérite l'éternité des peines l'apparente pas une peine éternelle de sa nadisproportion qui se trouve en- ture, tant parce qu'il ne détourtre une action momentanée et ne point de la fin dernière , que une peine qui ne finira jamais; parce qu'il n'éteint pas la grâce car, 1o. une peine peut être très- sanctifiante, et ne renserine pas juste , quoiqu'elle soit beaucoup non plus par conséquent un dés.

:

cru

a

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ordre irréparable. Il peut ce- ment en ces termes , au chapipendant arriver qu'il soit puni tre 5 de son Épitre aux Rod'une peine éternelle, et cela ar- mains : per unum hominem pecrive effectivement, lorsqu'il n'a catum in hunc mundum intravit, pasété remis dans cette vie quant et per peccatum mors et ità in à la coulpe , et qu'il est joint au omnes homines mors pertransiit péché mortel dans un pécheur in quo omnes peccaverunt. La mourant. Laraison est que la coul- tradition de l'Eglise n'est pas pe du péché, qui n'a point été moins expresse sur ce point que remise dans cette vie, ne le sera l'Écriture, puisqu'elle a jamais dans l'enfer, où il n'y a dans tous les temps que les enpoint de rémission, et que par fans ne pouvaient étre sauvés conséquent la peine due à cette sans le baptême, qui efface le coulpe toujours subsistante, sub. péché originel, et que sans parsistera toujours aussi , puisque ler des conciles postérieurs, tels l'effet ne subsiste pas moins que que ceux de Florence et de sa cause.

Trente, il s'en est tenu jusqu'à 4. Le péché mortel ou véniel vingt-quatre depuis l'an 412 qui aura été renis dans cette jusqu'à l'an 431, qui ont tous vie, quant à la coulpe , ne sera anathématisé ceux qui niaient pointpuni d'une peine éternelle le péché originel. Tels sont endans l'autre vie. Nec propter tre autres les conciles de Milève. hoc sequitur quòd sit in inferno de l'an 416, et de Carthage de redemptio, quia poena solvitur, l'an 418. non redimitur; nec est inconve- 2. Il est plus probable que le niens quòd quantum ad aliquid péché originel se contracte dans accidentale pana inferni minua. l'instant de l'union de l'âme tur usque ad diem judicii , sicut avec le corps, et cela en vertu etiam augetur. (Saint Thomas, d’un décret par lequel Dieu in quart. dist. 22, q. 1, art. I, constitua Adam le chef moral

de tous les hommes, quant à la S VIII.

conservation ou à la perte de la

justice originelle, soit que ce DES PÉCHÉS EN PARTICULIER. décret ait été connu d'Adam , Du péché originel.

soit qu'il ne l'ait point été; en

sorte que les volontés des au1. C'est un article de foi qui tres hommes étaient renfermées a été défini contre les pélagiens, dans celle d'Adam, leur chef, ksalbigeois, les anabaptistes,etc. et que tous les autres hommes qu'il y a un péché originel que n'étaient censés faire qu'un mènous apportons au monde en me corps et une même personne naissant, et qui a passé du pre- avec Adam , de même que mier homme à sa postérité. L'a- tous les hommes d'une commupôtre saint Paul le dit expressé- nauté ne sont censés qu'un même

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ad 5.)

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corps, et que toute la communauté n'est censée qu'un même homme. On ne doit point au reste taxer ce décret d'injustice; car, 1o. si Adam eût persévéré dans l'innocence, comme il le pouvait très-facilement, il nous aurait transmis la justice originélle, et les avantages sans nombre qui l'accompagnaient, sans aucun mérite de notre part. I n'y pouvait donc avoir d'injustice, en nous rendant participans de sa faute, supposé qu'il vînt à tomber. 2o. Si nous pouvons transporter nos volontés à un autre, Dieu le peut à plus forte raison, puisqu'il est plus le maître de nos volontés que nous ne le sommes nous-mêmes. Nous avons une image de ceci dans la conduite des rois de la terre, qui renferment justement la volonté des pupilles dans celle des tuteurs, par rapport à certains effets civils.

3. La nature du péché originel ne consiste, ni dans une substance mauvaise créée par le démon, comme le prétendaient les Manichéens, ni dans la concupiscence, comme le pensent communément les protestans; ni dans l'obligation à la peine, ni dans une certaine qualité vicieuse du corps et de l'âme, ni dans la simple imputation exté rieure du péché d'Adam; mais ou dans la communication intrinsèque et réelle de ce péché d'Adam, ou dans la privation de la justice originelle.

4. Il est de foi que tous les descendans d'Adam, par la voie

ordinaire de la génération, contractent le péché originel, à moins qu'ils n'en soient exempts par un privilége spécial, tel que celui qui a été accordé à la sainte Vierge, selon l'opinion pieuse et commune aujourd'hui. (Voyez CONCEPTION.)

5. Le péché originel a introtroduit dans le monde une multitude de peines, dont les unes regardent le corps ou l'âme, et les autres la vie future. Les peines qui regardent le corps, sont les maladies, la mort et toutes les misères qui affligent les hommes. Les peines de l'âme sont l'ignorance de l'esprit, la malice de la volonté, les faiblesses des autres puissances, et la concupiscence. Quant aux peines de la vie future, il est de foi que les enfans qui meurent avec le péché originel, parce qu'ils n'ont point reçu le baptême, sont privés de la vision béatifique de Dieu; mais il n'est pas certain qu'ils souffrent la peine du sens; et les saints Pères, aussi bien que les théologiens, sont fort partagés sur ce point. saint Augustin, saint Grégoire-le-Grand et saint Fulgence croient que ces enfanssouffrent la peine du sens. saint Bonaventure, et beaucoup d'autres, pensent le contraire, et prétendent même que la privation de la vision béatifique ne

causera aucune tristesse aux en

fans qui en seront privés, soit parce qu'ils ne la connaîtront pas, soit parce qu'elle ne leur sera point due ni proportionnée. (Saint Augustin, lib. de origin.

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