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mérite une peine afflictive ou corporelle, le juge d'église, après avoir imposé la plus forte des peines ecclésiastiques, qui est la déposition et la privation des bénéfices, doit recourir au bras séculier. C'est de là qu'est venu parmi nous la distinction des délits communs et privilégiés. (Voyez DÉLIT.)

L'on prétend que l'Église ayant toujours eu l'autorité d'imposer des peines ou pénitences, suivant la qualité des crimes et la condition des pénitens, elle n'a procédé pendant les onze premiers siècles contre les criminels et les pécheurs, que relativement au for intérieur et pénitentiel, et que c'est la distinction qui se fit vers le douzième siècle du for extérieur, qui a donné lieu d'imposer par forme de peine et par sentence du juge ecclésiastique, pour la vengeance publique, les pénitences qui étaient imposées au for intérieur. C'est aussi de là qu'est venu par succession de temps le changement de la discipline touchant l'imposition des peines. (Morin, de Administr. sacram. pœnitent. lib. 10, cap. 9 et 10. Van-Espen, Jur. eccles. univ., part. 3, tit. 4, cap. 1. Recueil de jurisprudence canoniq., au mot Prince.)

Quand la peine du délit commis est prononcée par la loi, ou le canon, on n'en invente pas d'autres; mais soit que les canons n'aient pas prescrit des peines pour toutes les sortes de crimes, soit que les circon

stances en changent l'espèce, la punition des criminels est souvent arbitraire. M. d'Auboux dit qu'un official doit considérer en l'imposition des peines, 1o. la coutume du lieu ou du diocèse; 2o. les statuts des synodaux au défaut des lois et des canons; 3°. les statuts provinciaux; 4°. les statuts et usages des diocèses voisins; 5o. si tout cela manque, il doit considérer les circonstances énoncées dans le chap. sicut dignum de homicidio, où il est dit : In excessibus singulorum non solum quantitas et qualitas delicti sunt attendendæ, sed ætas, scientia, sexus, conditio delinquentis, locus, tempus ut pœna debeat indici, cùm idem excessus sit plus in uno quàm in alio puniendus. (Can. homo. dist. 40. C. qui contrà 24. q. 1.)

PÉLAGE Ier, pape, Romain, diacre de l'Église romaine, succéda à Vigile le 18 avril 555. Il condamna les trois chapitres dont il avait pris la défense auparavant, et travailla à faire recevoir le cinquième concile. Il rendit de grands services aux Romains assiégés par les Goths, soit en distribuant des vivres, soit en obtenant de Totila, à la prise de la ville, plusieurs grâces pour les citoyens. Il mourut le 2 mars 560, après quatre ans dix mois et quatorze jours de pontificat. On a de lui seize épîtres. Jean in fut son successeur. (Anastase, in Pelag. Baronius, in annal.)

PÉLAGE II, Romain, fils de

Wingil, qui est un nom goth, succéda au pape Benoît 1er le 27 novembre 578. Il travailla inutilement à ramener à l'unité de

l'Église les évêques d'Istrie et de Vénétie, qui faisaient schisme pour la défense des trois chapitres, s'opposa à Jean, patriarche de Constantinople, qui prenait le titre d'évêque œcuménique, et fit de sa maison un hôpital pour recevoir les pauvres. Il mourut de la peste, le 12 février 590, après onze ans deux mois seize jours de pontificat. On lui attribue dix épîtres; mais la première, la seconde, la huitième et la neuvième sont supposées. Saint Grégoire-le-Grand, son diacre et son apocrisiaire, lui succéda. (Anastase, en sa vie. Baronius, à l'an 577, etc.)

PELAGE (saint), évêque de Laodicée en Syrie, dans le quatrième siècle, était originaire de cette province. Il avait été marié dans sa jeunesse ; mais le prepremier jour de ses noces il avait persuadé à son épouse de garder la continence le reste de sa vie. Il fut élevé sur le siége de Laodicée en 360, assista au concile d'Antioche de l'an 363, et à celui de Tyanes de l'an 367. Il fut l'un des cent quarante-six évêques qui confirmèrent, par leurs souscriptions, la foi du concile de Rome tenu en 371, par le pape saint Damase, et il défendit toujours avec beaucoup de force la foi de l'Église contre les ariens. Il fut banni en Arabie par l'empereur Valens, et rappelé par l'empereur Gratien. Il assista au se

cond concile œcuménique de Constantinople tenu en 381. On ne sait ni le jour ni l'année de sa mort. L'Église l'honore le 25 de mars, comme un saint confesseur de la divinité de JésusChrist. (Théodoret. Henschenius, au 25 mars. Hermant dans la vie de saint Basile. Baillet, t. 1, 25 mars.)

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PÉLAGIE, vierge et martyre, d'Antioche, au quatrième siècle, ayant été arrêtée par des soldats pour être menée au juge, qui avait conçu pour elle une passion brutale, trouva moyen de leur échapper en se précipitant elle-même du toit de sa maison, en 311 ou 312. L'Église l'honore comme martyre, parce qu'elle attribue son action à un mouvement particulier du Saint-Esprit, et à un commandement intérieur, semblable à celui par lequel Dieu voulut éprouver l'obéissance d'Abraham en lui commandant d'immoler son fils. (Saint Ambroise, au troisième livre de la virginité. Saint Chrysostôme, dans deux homélies ou panégyriques qu'il a prononcés à la louange de sainte Pélagie. Baillet, t. 2, 9 juin.)

PÉLAGIE, sainte et célèbre pénitente du cinquième siècle, était la principale comédienne de la ville d'Antioche. Le peuple l'appelait Marguerite ou Perle, soit à cause de sa grande beauté, soit parce qu'elle était toujours couverte de perles et de pierreries. S'étant un jour trouvée à un sermon de saint Nonnus, évêque d'Édesse en Mésopota

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mie, qui se trouvait pour lors à gustin est de tous les pères celui un concile d'Antioche , elle fut qui l'a combattu avec plus de si touchée , qu'elle se fit bapti- force. Il a été condamné par le ser ; et qu'après avoir distribué concile général d'Éphèse de l'an tout son bien aux pauvres , elle 431, et par plusieurs autres conalla se renfermer dans une grotte ciles particuliers. Il enseignait, de la montagne des Oliviers. 1o. que l'homme peut opérer Elle y mena une vie très-austère, son salut par les seules forces sous le nom de Pélage; car elle naturelles du libre arbitre, et s'était déguisée en homine , et y sans le secours de la grâce ; 2°. mourut saintement. Les Grecs que la grâce n'est nécessaire que l'honorent le 8 d'octobre. (Ros- pour agir plus facilement et plus weide. D'Andilly. Bulteau. Bail- parfaitement; 30. qu'elle est let, t. 3, 8 octobre.)

donnée aux euvres et au propre PÉLAGIENS, pelagiani, hé- mérite de l'homme; 4.. que rétiques ainsi nommés de Pé- l'homme peut de lui-même parlage leur chef, qui naquit en

venir à un état de perfection, Angleterre au quatrièine siècle. dans lequel il ne soit plus sujet I embrassa l'état monastique, aux passions ni au péché; 5o. et quitta son pays pour aller de- qu'il n'y a point de péché orimeurer en Italie. Il cominença ginel; que les enfans qui meuà enseigner ses erreurs dans Ro- rent sans baptême ne sont point me vers l'an 400. Il passa en Afri- damnés, et qu'ils jouiront d'une que avec Célestius, le plus fameux espèce de félicité éternelle hors de ses disciples, et de là en Pa- le royaume de Dieu ; 6o. que la lestine. Ayant été dénoncé au charité n'est point un don de concile de Diospolis , il trompa Dieu; 7o que la prière n'est les pères de ce concile par ses point nécessaire pour acquérir réponses ambiguës, et y fut ab- la grâce de la conversion ou de sous. Le pape Zozime le con- la persévérance, parce que tout damna, et l'empereur Honorius cela est au pouvoir du libre arle bannit de l'Italie par un édit bitre; 8o. qu'Adam n'était pas du 30 avril 418. Pélage se retira mort par la suite du péché alors en Palestine, d'où il fut originel, mais par la seule conencore chassé. On ne sait pas ce dition de la nature. (Saint Auqu'il devint depuis; mais il y a gustin , hær. 88. Saint Prosper. tout lieu de croire qu'il retourna Saint Fulgence. Sander, hær. 99. en Angleterre, et qu'il y répan- Baronius, à l'an 405. Le cardit ses erreurs; ce qui porta les dinal Noris, hist. pelag.) éseques des Gaules à y envoyer

PÉLARGE (Ambroise). (Vor. saint Gerinain d'Auxerre pour Stork.) les réfuter. Il nous reste de Pé

PÉLÉCIUS (Jean), jésuite lage une lettre à Démétriade, et d'Ulm en Souabe, mort le derquelques autres écrits. Saint Au- nier jour de l'an 1623, a laissé des traités des sacremens de la le péché. C'est pour obvier à nouvelle loi , du sacrifice et du ces abus, et à beaucoup d'autres sacrement de l'eucharistie , etc., semblables, que nos rois ont déimprimés à Dilingen en 1591. fendu les pélerinages hors du (Dupin, Table des Aut. ecclés. royaume sans leur permission, du dix-septième siècle, c. 1614.) et sans l'approbation des évêques

PÉLERINAGE, voyage de dé- diocésains par écrit , sous peine votion que l'on fait aux tom- des galères à perpétuité pour les beaux des martyrs et des autres hommes, et pour les femmes, de saints, aux églises, aux chapelles telle peine aillictive qui sera eset aux autres lieux de piété. Les timée convenable. ( Voyez les pélerinages sont très-anciens, et déclarations du mois d'août de rien n'empêche qu'on ne les fasse 1671, du 7 janvier 1686, et du remonter jusqu'aux voyages que fer août 1738.) les Juifs, éloignés de Jérusalem, PELHESTRE (Pierre), né à faisaient au moins une fois l'an- Rouen vers le milieu du dixnée dans cette ville sainte, capi- septième siècle, porta quelque tale de la Judée, et le centre de temps l'habit ecclésiastique. Il la religion judaïque. Les chré- le quitta ensuite , et se retira tiens les commencèrent sous le chez les cordeliers du grand courègne de l'empereur Constantin, vent de Paris, où il demeura en et ils devinrent beaucoup plus séculier, et fut sous-bibliothéfréquens dans les siècles suivans, caire jusqu'à sa mort, arrivée le jusqu'au dixième qui fut célè

1710.

C'était un homme bre par ceux de la Terre-Sainte, d'une lecture prodigieuse , et et qui donnèrent naissance aux qui passa toute sa vie dans l'écroisades. (Voyez Croisade.) tude. On a de lui, 1°. une criti

Les pélerinages sont fort uti- que en manuscrit de la biblioles lorsqu'on les fait dans un thèque de M. Dupin. 2o. Des esprit de piété, et qu'on a soin notes sur la bibliothèque de d'en retrancher les abus et les M. Cave. 3o. La seconde édition superstitions, qui ne sont que du Traité de la lecture des Pères trop ordinaires. Tels sont entre de l'Église, qu'il a augmentée de autres la dissipation, le liberti- la moitié. C'est un gros volume nage, le mépris des devoirs de in-12 imprimé à Paris, chez l'état , l'abandon d'une famille Louis Guérin, en 1697. 4o. Des et d'un domestique sur lesquels remarques critiques sur un ouon doit veiller, la fausse persua- vrage intitulé: Essais de littésion que l'on obtiendra sûrement rature pour la connaissance des tout ce que l'on demandera, livres, imprimé à Paris en 1702 qu'on sera délivré des maux que et 1903.5°. Une petite pièce sur l'on souffre, qu'on sera exempt l'indulgence de la portioncule. de péché, et qu'on mourra dans (Mém. du temps.) la grâce de Dieu en vivant dans PELICAN, pelicanus. L'au

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teur du commentaire sur les Psaumes, qui porte le nom de saint Jérôme, dit qu'il y a deux sortes de pélicans. L'un demeure sur les eaux, et se nourrit de poissons; l'autre demeure dans les déserts, et se nourrit de serpens et autres reptiles. On dit que le pélican a une tendresse particulière pour ses petits, et la montre jusqu'à se tirer du sang pour leur rendre la vie; mais dom Calmet regarde ce qu'on en rapporte comme des erreurs de l'ancienne philosophie.

Le terme hébreu kaath, que les Septante ont rendu au psaume 101, 7, par pelicanus, est traduit en d'autres endroits par mergus, un plongeon; ailleurs par des oiseaux; ailleurs par des lions. (Deut. 14. Seph. 2, 14.) Bochart croit que le mot haath signifie le pélican, oiseau aquatique, qui, après avoir rempli, dit-on, son jabot de coquillages, les vomit pour en tirer les poissons, lorsque la chaleur de son jabot les a fait entr'ouvrir. Kaath vient de kaah, qui signifie uriner. (Ibid). PÉLICIENCE ou SAINT-FÉLIX-DE-CARMAN, diocèse de Toulouse. Il y eut un concile en 1167. (Gallia christ., t. 6, p. 876.)

PELLA, ville de la Décapole, qui servit de retraite aux chrétiens lors du siége de Jérusalem par l'empereur Vespasien. (Euseb., lib. 3, Hist. eccl., c. 5. Epiph., lib. 1, adversùs hæreses, hær. 29.) Elle devint épiscopale

sous Césarée, métropole de la première Palestine. Nous n'en connaissons que les trois évêques suivans:

1. Zebennus, assista au concile de Chalcédoine en 451, et y rétracta ce qu'il avait approuvé trois ans auparavant dans le brigandage d'Éphèse.

2. Paul, souscrivit en 518 à la lettre synodale de Jean, patriarche de Jérusalem, contre Sévère d'Antioche.

3. Zacharie, siégeait en 532, et souscrivit en 536, à la condamnation d'Anthime et des autres hérétiques dans le concile de Jérusalem. (Or. chr., tom. 3, pag. 698.)

PELLEGRIN (Simon-Joseph de), prêtre et poëte français, était fils d'un conseiller au siége de Marseille, où il naquit. Il entra dans l'Ordre des Servites, et demeura long-temps parmi eux à Moutiers, au diocèse de Riès. Ayant quitté cet ordre, il s'embarqua sur un vaisseau en qualité d'aumônier, et fit une ou deux courses. De retour à Marseille en 1703, il remporta l'année suivante le prix de l'Académie française, par son épître sur le glorieux succès des armes de Sa Majesté en 1703. Etant venu à Paris, madame de Maintenon lui obtint un bref de translation dans l'Ordre de Clugny, et il fit par reconnaissance des cantiques pour les demoiselles de Saint-Cyr, qui ont été imprimés. Comme il était sans biens, il avait chez lui, pour subsister, une espèce de bouti

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