Immagini della pagina
PDF
ePub

Chail ou Michel. (Hist. Pat. Alex. dant pleurer, alla à la porte, et pag. 207.)

sans l'ouvrir essaya de lui per8. Chail , jacobite, siégeait suader de s'en retourner. Mais dans le milieu du neuvième siè- sa voix, qu'elle reconnut, ne fit cle. Il assista à l'élection et à qu'augmenter l'envie qu'elle l'ordination de Jucab ou Joseph, avait de le voir, et elle n'oublia patriarche des jacobites. (Oriens rien pour l'engager à lui donner christ. t. 2, p. 531.)

cette satisfaction. « Qu’aimezPEMEN ( Saint ),

abbé en vous mieux, lui repartit Pemen, Egypte, très-célèbre dans les de nous voir ici ou de nous voir vies des Pères des déserts, em- en l'autre vie ? Si je ne vous brassa la vie inonastique à Sété, vois point en cette vie, réponavec six de ses frères , quelque dit-elle, suis-je assurée de vous teinps avant que saint Arsenne voir en l'autre? Oui, lui dit Pes'y retiråt vers l'an 391, ou mè- men, si vous pouvez étouffer ce me avant la mort de saint Pam- désir que vous avez de vous bon , prêtre des Cellules, arri- voir présentement, je vous provée vers l'an 385. Dans les com- inets que vous nous verrez sans mencemens de sa retraite, il cesse en l'autre monde. » Sur cela passait plusieurs jours et quel- elle se retira , disant avec joie : quefois des semaines entières «Puisque je suis assurée de vous sans manger. Il ne croyait pas voir dans le ciel, je veux bien que les moines dussent boire

ne pas vous voir sur la terre. » du vin, et il avait pour maxine Pemen usa de la même sévérité que toute satisfaction non né- envers le gouvernenr de la processaire du corps chassait du vince, qui souhaitait extrêmecaur la crainte de Dieu, comme ment de le voir sur ce qu'il en la fumée fait fuir les abeilles. Il avait ouï dire. Cet oflicier, pour était si détaché de ses parens, vaincre sa résistance, fit meltre lui et ses frères, que leur mère en prison un fils unique de sa qui, quoique très-âgée, allait seur, et manda en même temps souvent dans le lieu où ils à Pemen que la faute de son

les voir, ne put neveu était trop grande pour la jamais y parvenir. Une fois laisser impunie. Il croyait parnéanmoins elle prit si bien ses là obliger le saint à le venir inesures qu'elle les rencontra voir pour obtenir la grâce de lorsqu'ils allaient à l'église ; son neveu. Sa sæur, sur la nouloais, dès qu'ils l'aperçurent, ils velle de l'emprisonnement de son retournèrent dans leurs

son fils, courut au désert, et fit cellules, dont ils fermèrent la tout ce qui dépendait d'elle porte sur eux: elles les suivit en

pour l'engager à aller trouver les appelant avec des cris et des le juge. Tous ces mouvemens larmes capables de les toucher furent inutiles. Pemen fit dire de compassion. Pemen, l'enten- à sa soeur par le frère qui le

étaient pour

servait « Je n'ai point d'enfans, ni d'affliction. » Et il la renvoya de la sorte. Le gouverneur, informé de ce qui s'était passé, voulut du moins que Pemen lui écrivît, pour lui donner occasion de délivrer le prisonnier. Plusieurs personnes le lui ayant conseillé, il lui écrivit en ces termes : « Je prie votre grandeur de faire examiner soigneusement la cause de mon neveu; s'il a commis un crime qui mérite la mort, qu'il souffre ce supplice, afin qu'en étant puni en ce monde, il évite les peines éternelles de l'enfer. Que s'il n'a pas mérité la mort, ordonnez de lui ce qui est conforme à l'autorité des lois. » Le juge admira la conduite de Pemen, et relâcha le prisonnier.

Les Vies des Pères sont remplies d'excellentes maximes sous le nom de Pemen, qui sont des preuves de sa sagesse, de ses lumières et de sa discrétion. On dit qu'ayant appris, ou été témoin lui-même de la mort de saint Arsenne, il s'écria en pleurant : « Que vous êtes heureux, Arsenne, d'être tant pleuré en ce monde. » C'était vers l'an 445. Il lui survécut de quelques années, étant (mort, comme l'on croit, sur la fin de l'an 451, Il est honoré comme saint, chez les Latins que chez les Grecs, qui en font leur grand office le 27 d'août, où ils le qualifient de flambeau de l'univers et de modèle des moines. (Vit. Patrum, lib. 3, 5, 6 et seq. Tom. 1, mon. cotel. Dom

tant

Ceillier, Hist. des Aut. sacrés et ecclés., t. 13, p. 584 et suiv.)

PENA (François), Espagnol, et auditeur de Rote, à Rome, où il mourut en 1612, a laissé : Instructio sive praxis inquisitorum. De formá procedendi contra inquisitos. De temporali regno Christi. Des commentaires sur le livre de Nicolas Eimeric intitulé, Directorium inquisitorum, et sur ceux de trois ou quatre autres auteurs, qui parlent de l'inquisition. (Nicolas Antonio, Biblioth. script. hisp.)

PENISCOLE, ville du royaume de Valence en Espagne. Pierre de Lune y tint un conciliabule l'an 1415. (Raynaldi, ad hunc ann.) PÉNITENCE.

[blocks in formation]

la

La pénitence, comme sacrement, est un sacrement institué par Notre-Seigneur JésusChrist, pour remettre les péchés commis après le baptême, à ceux qui en son contrits, qui les confessent, et qui se proposent d'y satisfaire, par le ministère d'un prêtre qui a la jurisdiction nécessaire pour cet effet. S II.

pénitence.

tence comme une vertu particulière ou comme un sacrement de l'Eglise. La pénitence, considérée comme vertu, est une douleur des péchés que l'on a commis, jointe à l'amendement de vie et au ferme propos de satisfaire à la justice de Dieu, pour l'injure qu'on lui a faite en péchant. Ainsi la vertu de pénitence renferme trois choses, douleur ou le regret du péché passé; la résipiscence ou la con- De l'existence du sacrement de version et l'amendement des mœurs; la peine ou le châtiment propre à expier et à réparer l'injure que le péché fait à Dieu, en l'attaquant dans le droit qu'il a, en qualité de maître et de législateur suprême, que toutes nos actions lui soient rapportées comme à notre fin dernière. C'est l'idée que les écrivains sacrés et ecclésiastiques nous donnent de la pénitence, soit qu'ils l'appellent simplement résipiscence, conversion, amendement, exomologèse, peine, punition, châtiment, vengeance; soit qu'ils se servent de quelque autre terme pour l'exprimer. Auferte malum cogitationum vestrarum ab oculis meis: quiescite agere perverse, discite benefacere. (Isaiæ, 1, 16 et 17.) Voilà la résipiscence et le changement des mœurs, Convertimini ad me in toto corde vestro..., scindite cordavestra. (Joel. 2,12 et 13.)Voilà le regret et la détestation du pé ché passé. Convertimini ad me... in jejunio, et in fletu et in planctu. (Joel. 2, 13.) Voilà la peine et la satisfaction pour le péché.

1. Les montanistes et les novatiens combattaient le sacrement de pénitence, en ce qu'ils soutenaient que l'Eglise n'avait point le pouvoir de remettre certains péchés griefs, tels que l'idolâtrie, l'homicide, etc. Les calvinistes et plusieurs luthériens le combattent, en ce qu'ils assurent que l'Église n'exerce point ce pouvoir de remettre les péchés par un sacrement distingué du baptême, et qu'elle n'a point d'autre moyen pour les remettre, que le baptême même rappelé dans la mémoire, avec une ferme espérance du pardon. (Voyez MONTANISTES, NOVATIENS, CALVINISTES, LUTHÉRIENS.)

2. L'Eglise a le pouvoir de remettre tous les péchés sans aucune exception, et il n'y en a point d'irrémissible en cette vie. Jésus-Christ lui avait promis ce pouvoir par ces paroles adressées aux apôtres : «Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le ciel; et tout ce qu vous dé

lierez sur la
dans le ciel.

[ocr errors]

terre, sera délié

(Matth. 18, 18.

porter historiquement dans le premier texte, les paroles du grand-prêtre Héli, qui reprend ses enfans, Ophni et Phinées, de ce que par leur incontinence et leur rapacité ils éloignaient le peuple des sacrifices du Seigneur. 2°. Le sens littéral de ce texte n'est autre que celui-ci :

"

Si vous, qui en qualité de prêtres êtes obligés d'apaiser le Seigneur en lui offrant des sacrifices pour les autres, souillez par vos crimes ces mêmes sacrifices, et en détournez les peuples, qui est-ce qui priera et sacrifiera pour vous? » 3°. L'apôtre saint Jean, non plus que le grand-prêtre Héli, ne défend pas de prier pour obtenir le pardon des grands crimes, comme s'ils étaient irrémissibles; mais il fait connaître que le pardon de ces sortes de crimes est difficile à obtenir, et demande beaucoup de vertu dans les intercesseurs.

OBJECTION 11.

Omme peccatum et blasphemia remittetur hominibus, spiritús autem blasphemia non remittetur. Et quicumque dixerit verbum contra filium hominis, remittetur ei. Qui autem dixerit contra Spiritum-Sanctum, non remittetur ei, neque in hoc seculo, neque in futuro. (Matth. c. 12, v. 31 et 32.)

RÉPONSE.

Il le lui accorda par ces autres paroles: « Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie...., recevez le Saint-Esprit. Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et retenus à ceux à qui vous les retiendrez. » (Joan. 20, 21 et 23.) Ces paroles n'exceptent rien, et ne mettent aucune différence entre les péchés griefs et les péchés légers; elles les soumettent tous au pouvoir de l'Église, et c'est ainsi que les apôtres les ont entendues, comme il paraît par l'exemple de saint Paul, qui pardonna à l'incestueux de Corinthe, après lui avoir imposé une pénitence salutaire. L'Eglise les a toujours entendues de même, et il y a autant de monumens incontestables de sa foi sur ce point, qu'il y a de conciles qui ont condamné les montanistes et les novatiens; de pères, qui les ont réfutés, de statuts synodaux, et de livres ecclésiastiques qui règlent la pénitence pour toutes sortes de péchés.

OBJECTION I.

Si peccaverit vir in virum, placari ei poterit Deus. Si autem in Dominum peccaverit, quis orabit pro eo? (1 Reg. cap. 2, v. 25.) Qui scit fratrem suum peccare peccatum non ad mortem, petat, et dabitur ei vita peccantis non ad mortem. Est peccatum ad mortem, non pro Ello dico ut roget quis. (Epist. 1. Joan. c. 5, v. 16.)

RÉPONSE.

Selon la plus commune opinion, le blasphème contre le Saint-Esprit est ce péché de

1o. L'Écriture ne fait que rap- malice par lequel on combat la

vérité connue, comme faisaient les Pharisiens, qui attribuaient au démon les miracles évidens de Jésus-Christ. Or, l'Écriture dit que ce péché ne sera remis ni en ce siècle ni en l'autre, non qu'il soit irrémissible, mais parce qu'il ne peut être remis que très-difficilement, à cause qu'il met un obstacle particulier à la grâce, et qu'on ne peut l'excuser, ni par le prétexte de l'ignorance, ni par celui de la faiblesse. Il est donc absolument rémissible, et moralement irrémissible.

[blocks in formation]

se réitérer comme leurs différentes purifications.

OBJECTION IV.

Voluntariè peccantibus nobis post acceptam notitiam veritatis, jam non relinquitur pro peccatis hostia. (Hebr. c. 10, v. 26.)

RÉPONSE.

Il n'y a plus d'hostie pour ceux qui pèchent volontairement après avoir connu la vérité, c'est-à-dire, que JésusChrist ne mourra point une seconde fois pour eux, et que sa mort ne leur sera point appliquée dans un second baptême.

3. La pénitence par laquelle l'Église remet les péchés, est un véritable sacrement, puisque c'est un signe sensible et sacré, institué d'une manière permanente par Notre-Seigneur JésusChrist, pour conférer la grâce sans laquelle les péchés ne peuvent être remis. Toutes les églises d'Orient et d'Occident ont toujours reconnu cette vérité; et le concile de Trente l'a décidée comme un point de foi. (sess. 14. can. 1.) C'est aussi un sacrement distingué du baptème, comme le mème concile l'a défini. (sess. 14, can. 2), puisque le sujet, le ministre, la matière, la forme et les effets en sont différens. Le sujet du baptême est tout homme, adulte, soit enfant ; celui de la pénitence est le seul adulte baptisé. Tous les hommes, quels qu'ils soient, peuvent administrer le baptême; les prêtres seuls

soit

« IndietroContinua »