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sant, offre de plus atroce, ce nous, les cominunions qui ont que nous rencontrons de plus le malheur d'être séparées de perfide dans la politique , sou- l'Église catholique. La force devent cruelle de Julien l’apostat, venant impolitique, odieuse, tout se retrouve, mais en sens par conséquent inutile, il fallut inverse, dans les annales de no- se résoudre à miner sourdement tre révolution , et, en remon- les ouvrages avancés, à s'y loger, tant un peu plus haut, jusque et parvenir ainsi, avec une sorte dans sa préparation ; la suite de de sécurité, au corps de la place; notre discussion va le prouver et c'est ce qu'on a fait. Les rois abondamment : le matériel est de la terre se sont élevés de sièresté le même; le personnel seul cle en siècle contre Dieu et conest changé.

tre son Christ, mais en vain : Les premières persécutions ne les peuples eux-mêmes ont méfurent nullement préparées, la dité de vains projets contre la religion chrétienne n'ayant pas religion; enfin , au seizième sièdonné à ses ennemis le temps de cle de notre ère, des réformala reconnaître; ceux-ci, étourdis teurs qui ne valaient pas mieux de son apparition subite , la re- que les chrétiens qu'ils venaient gardèrent comme un météore réformer, ne tirèrent au fond sinistre, menaçant de foudroyer d'autre avantage de leur entredu même coup leurs dieux, leurs prise, que de changer la religion temples et leur théologie. La là où ils restaient les maîtres, force divine de l'Évangile se d’en envahir les biens; mais du

; montra le premier jour telle moins ils crurent devoir conserqu'elle est encore aujourd'hui

. ver l'Évangile. Or, cet ennemi Il n'y avait parmi les hommes était encore de trop pour le d'autre force à lui opposer que dix-huitième siècle. L'Eglise celle des passions. Le parti le catholique une fois détruite, les seul possible que l'on devait branches séparées du tronc prendre, fut d'essayer de noyer n'auraient coûté, pour disparaila religion dans le sang de ses tre, qu'un soufle à l'impiété premiers prosélytes. Cette mar- moderne. L'Eglise devint donc che si naturelle devenait impos- le point de mire des premières sible dans le dix-huitième siècle. attaques de la fausse philosoIl est plus aisé de fermer les por- phie. tes d'une ville à l'ennemi qui se La corruption fut mise en présente pour y entrer, que de tête. On la tira du double trél'en chasser quand il s'y est éta- sor de la fausse dévolion de la bli. L'ennemi que l'on voulait vieille cour de Louis xiv et des expulser du milieu de nous, est infâmes désordres de la régence. ce code divin, le Nouveau-Tes. Le grand roi avait cominencé, tament auquel se reconnaissent, même encore dans la force de entre elles et malgré elles, avec l'âge, à réfléchir sur les dérégle

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mens de sa jeunesse ; ils étaient par la force. L'état monastique, incompatibles avec sa première cet avant mur formidable, était éducation toute religieuse, avec le premier objet qui les frapl'espérance de son salut éternel; pait; il devait être celui de leurs ils dégradaient la majesté royale. premières attaques; et encore Louis et un petit nombre de que d'années ont-ils employées prédestinés se convertirent avec pour le détruire ! Les religieux, une franchise digne de notre quoique différens dans leurs inscaractère national, avec titutions, s'accordaient aussi de abandon que l'Évangile seul leur côté dans leur attachement peut inspirer. Tous les autres exclusif pour la religion catholicourtisans, jeunes et vieux, ne que, qui seule leur donnait la vie furent que des hypocrites. La et le mouvement. Si ces corps res. régence arriva fort à propos ; les pectables se combattaient quelmalheureux étouffaient sous quefois, ce n'était que sous l'insleur masque; dès lors plus de pection de l'Église, qui leur laisfrein. Les passions long-temps sait comme à nous toute liberté, comprimées débordèrent quand il ne s'agissait, ni du dogavec fureur, inondérent toutes me, ni de la morale , ni des déles classes de la société. Si la cisions des conciles æcuméni. philosophie moderne, qui com- ques; la corrruption vint à bout mençait à poindre, avait eu la de tout ; elle s'était glissée dans force que nous lui avons vue les cloîtres;

une vie moitié depuis, nul doute qu'elle au- mondaine et moitié monastirait envahi les premières an- que était réellement une mort nées de Louis xv, et déjà nous anticipée ; on ne peut servir serions pour elle la postérité. tout à la fois Dieu et l'argent. La Tous les fondateurs de maisons plupart des monastères avaient de communautés, et même de fini, comme d'infidèles colons, sectes ne jouissent jamais des par s'éloigner de la mère pafruits qu'ils sément. Les pre- trie; ils s'en attirèrent l'animadmiers philosophes furent donc version. Les évêques, jaloux de déçus dans leur espoir, et mou- beaucoup de leurs priviléges , rurent avec la douleur de voir qui, malgré les conciles et surenterrer leur sagesse par la folie tout celui de Trente, empiéde la croix ; ceperdant l'héritage taient chaque jour sur le poude leur doctrine était ouvert. Ce voir pontifical, le seul que nous fut à qui y entrerait pour s'en reconnaissions dans l'Église , approprier la partie analogue à avaient réussi à réunir plusieurs son talent, ou à sa perversité. menses abbatiales, devenues sans Mais tous s'accordèrent à miner objet, à leurs évêchés et à leurs sourdement l'édifice également séminaires. Les autres abbayes , solide et imposant de la religion, tombées depuis long-temps en qu'ils désespéraient de renverser commende, manquaient de su

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jets. Leurs abbés, qui ne l'étaient pouvoir toutefois la dédommapas, faisaient refluer dans un

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des peines que

lui causaient monde profane des richesses sa- tant de malheureux enfans incrées ; et, en les détournant ainsi grats et rebelles, n'ayant d'aude leur destination primitive, tre signe du christianisme, que ils avaient doublé le scandale et le baptême, d'autre distinction quadruplé les forces des enne- de l'animal, que la forme, et mis de la religion. Ceux-ci, at- criant déjà jusque dans nos pla. lentifs à tout, firent leur profit ces publiques : Il n'y a point de de ce commencement de ruines; Dieu, pour crier plus à leur aise: ils opposèrent la conduite peu Il n'y a point de religion. Le édifiante des moines aux prin- corps épiscopal seul s’était maincipes de l'Évangile, et même aux tenu dans toute sa dignité, et le devoirs de surérogation que respect des peuples l'a suivi dans leur imposait le genre de vie son exil. qu'ils avaient adopté. Ils eurent Au milieu de tant de ruines après moins de peine à faire si fort avancées, un seul corps

å un public ignorant et religieux était resté sur la bréavide, que tous les biens des mo- che. Fort de sa doctrine et de nastères, sans exception, étaient l'intégrité de ses meurs, voué des biens volés en plein jour, ou au saint-siége, dont il emprundérobés pendant la nuit. Tout tait, comme d'un astre vivifiant, était fini de ce côté-là , dès la la chaleur et la lumière, ne demoitié du dernier siècle. Les mandant rien aux princes et à sciences seules et le petit nom- leurs gouvernemens , maîlre, bre de religieux qui les culti- non par autorité, mais par une vaient avec éclat, retardèrent voie plus douce, celle de la perune spoliation que le gouverne- suasion, de l'éducation publiment de Louis av méditait, et que et particulière; austère sans qu'il aurait consommée sans les exagération, faisant plier les malheurs de la dernière guerre principes de la vie commune que la France eut à soutenir sous selon les temps, les mœurs et le règne de ce prince. Pendant les nations ; ennenni déclaré de ce temps-là, le clergé du second cette egalité ridicule sous l'éordre, trop inégalement parta- querre de laquelle on a essayé gé, se partageait aussi en deux d'amener tant de peuples, l'orclasses, dont la première, tout- dre des jésuites devait être dé. à-fait riche, ossensait les yeux truit, et il le sut. Alors la révopar son orgueil; et l'autre, tout- lution arriva , et elle entra dans à-fait pauvre, les blessait par la le champ dévasté du père de servilité de ses incurs.

Dans famille comme dans un patril'une et l'autre classe il y avait moine non contesté. de nombreuses exceptions qui Nous n'entrerons point ici con solaient l'Eglise afiligée, sans dans ce dédale ténébreux d'o

pérations par lesquelles on parvint à la destruction des jésuites. Rien ne leur fut épargné; ils furent traduits au tribunal du public comme ennemis des rois, par ceux-là même qui méditaient le renversement des trônes; comme assassins des rois, par des scélérats qui avaient déjà donné une leçon sanglante à Louis xv en 1762; comme relâchés dans leur morale, par des impies qui n'en avaient aucune; comme fléau caché de tout autre gouvernement que celui du saint-siége, par des révolutionnaires de cœur et d'affection, ne reconnaissant d'autre empire que celui du hasard, d'autre félicité en ce monde que la déprédation de la fortune publique. Clément xiv eut le malheur de chercher dans sa bulle d'anéantissement des jésuites la bienveilance des rois qui avaient insulté ses prédécesseurs. Pie vi consentit enfin à leur réintégration, mais tacitement; Pie vi les rétablit formellement. Ces deux derniers papes, persécutés par des moyens uniformes d'iniquité, s'accordèrent successivement à y opposer l'unique ressource qui leur restait, celle de la justice.

Nous avons donc eu raison de dire au commencement de notre observation, que la différence qui semblait exister entre le règne de Pie vi et celui de Pie vn, n'était qu'apparente; l'attaque et la défense ont été les mèmes à ces deux époques. Sous Pie vi, on a commencé, en dépouillant

le clergé français, par en avilir les membres aux yeux du peuple. On a continué le travail en cherchant à séparer notre belle église nationale de son chef naturel. Du sein de la capitale du royaume, on s'est transporté à Rome pour dépouiller à son tour le souverain pontife. Le successeur de saint Pierre, le vicaire de Jésus-Christ, n'a dû quelque repos, dans ses derniers momens, qu'à la piété particulière des bons et pacifiques habitans du Dauphiné. Sous Pie vn, même agression, mais conduite avec plus de prudence; on la prépare par une conciliation. Le dénoùment de cette comédie religieuse se montre imprudemment longtemps avant le dernier acte, et alors, concussions, pillages, vols, incendies, tout revient, mot pour mot, comme du temps de Pie vi. Le dernier pape est traîné en France comme son prédécesseur, et, s'il n'y a pas terminé ses jours par une mort violente, les philosophes modernes ne doivent s'en prendre qu'au Dieu des armées, qui ne leur a pas donné le temps de consommer ce dernier crime.

La comparaison que nous avons établie de fait entre notre temps et les premiers siècles de l'Église, est donc historiquement aussi exacte qu'une comparaison peut l'être. Sous les deux derniers papes, on a commencé comme Julien, et l'on a fini ou essayé de finir comme Dioclétien et les autres persécuteurs du christianisme. Tel a été

le but principal de notre disser- dans la piété et dans les lettres, tation.

Dès qu'il eut fini sa philosophie, Nous la publions, cette disser- on le fit voyager. Il parcourut la tation, au commencement de plus grande partie de la France février 1825, remarque que nous et de l'Italie, et ne revint à Lyon jugeons nécessaire pour la géné- qu'en 1630. Peu après il fut ration qui nous suit. Libre de obligé, pour ses propres affaires, tout esprit de parti, n'apparte- de passer en Angleterre, où il nant à aucun corps religieux, demeura peu de temps. En soit national, soit étranger , 1652, le consulat d’Alep, en Synous ne détournons nos regards rie, ayant vaqué par la mort de de notre écrit, que pour les por- M. Bonin, on le donna à M. Pica ter sur la croix de Jésus-Christ, quel, quoiqu'il n'eût encore que aux pieds duquel nous déposons vingt-six ans. Il partit la même de la sincérité des sentimens que année au mois de septembre, et nous venons d'exprimer. Notre fut reçu à Alep avec beaucoup dessein a été de les transmettre d'honneur et d'applaudissement. dans l'âme de nos lecteurs, de Son intelligence dans les affaires, détromper nos frères égarés, de surtout dans celles du commersuspendre au moins leur juge- ce, y était déjà connue; elle le inent, de les inviter, en un mot, rendit capable de bien exercer à se rapprocher de nous, pour cet emploi et d'y servir avec que nous puissions entrer tous utilité la France, qui l'y envoyait. ensernble dans le sanctuaire de La charge de consul est une escette religion divine qui seule pèce de magistrature qui donne peut affermir le sceptre de nos juridiction sur les marchands, rois, augmenter leur gloire, con et le droit de prononcer, sans solider le bonheur de la France observer les formalités de la et la paix de nos familles. justice, sur les différends du

PICQUET (François), si connu commerce qui naissent entre dans l'avant-dernier siècle par eux. Le désintéressement et les ses voyages, ses emplois et ses lumières que M. Picquet fit padignités, était de Lyon où il raître dans cet emploi, sa fernaquit le 12 avril 1626. Il était meté, tempérée par une grande fils de Geoffroy Picquet, ban- douceur, et son amour pour la quier, et d’Anne Monery, et le justice, lui gagnèrent les caurs dernier de trois garçons, dont des infidèles comme des chréles deux premiers firent proses- tiens. Le bacha d’Alep, à qui il sion de la règle des Carmes dé- avait résisté courageusement en chaussés; et de trois soeurs, dont plus d'une occasion, lui donna deux moururent aussi religieu- son estime, le fit cadi de la ses, et la troisième épousa M. de ville, c'est-à-dire , juge souvela Chambre, gentilhomme de rain de toutes sortes d'affaires, Lyon. François Picquet fut élevé tant civiles, que criminelles, qui

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