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pouvaient naître entre les chrétiens du pays. M. Picquet, dans ce double emploi, rendit de très-grands services aux Français, à tous les chrétiens et aux Turcs eux-mêmes, surtout dans la révolte du bacha d'Alep, qui arriva pendant les commencemens de son consulat, et dont il empêcha les mauvais effets par sa prudence et ses bons conseils. L'auteur de la vie de ce grand homme en fait dès lors un saint; il est vrai qu'il marquait chaque jour par quelque bonne action; mais sans doute que son panégyriste n'a pas prétendu mettre de ce nombre la comédie du Pastor fido, que M. Picquet fit représenter pour se concilier les bonnes grâces du nouveau bacha. Celuici donna une pareille fête à M. Picquet, qui y assista sans témoigner aucune répugnance. Peu de temps Après, la république de Hollande, instruite de son mérite, le choisit aussi pour son consul à Alep et dans ses dépendances. M. Picquet ne se servit du crédit que lui donnaient ces différens emplois, de la confiance que l'on avait en lui, et de l'estime presque générale qu'il s'était si justement acquise, que pour le bien des nations qu'il servait, et l'utilité de l'Eglise. Non-seulement le commerce fut rétabli par ses soins à Alep et dans les dépendances de cette ville, mais, ce qui lui fut encore plus sensible, il eut la consolation de ramener un grand nombre de schismati

ques à l'unité. Les maronites d'abord, et ensuite les Syriens, à qui il fit donner pour archevêque un nommé André, homme digne d'une telle place, se sentirent de l'effet de son zèle. Il n'épargna, ni soins, ni conversations, ni dépenses, ni rien de ce qui pouvait contribuer à les éclairer, et un grand nombre renonça au schisme et à l'hérésie. En un mot, il se montra aussi zélé missionnaire, que consul fidèle et intelligent. Pour le mettre plus à portée d'exercer la première qualité, l'archevêque André, ayant su qu'il avait résolu d'abdiquer incessamment le consulat, de retourner en France et d'y entrer dans l'état ecclésiastique, lui donna luimême la tonsure cléricale le 10 décembre 1660. Peu de temps après, le même archevêque eut la consolation de voir se réunir à l'Église catholique, Macarius, patriarche des Grecs, qui avait été principalement touché des grands exemples, du zèle et de la charité de notre consul pour les catholiques d'Alep et pays circonvoisins. Mais ce patriarche eut la douleur de perdre peu de temps après M. Picquet, qui, ayant fait nommer, pour le consulat, M. Baron, de Marseille, partit d'Alep, universellement regretté des pauvres chrétiens, dont il était le père, et de tous les états de cette grande ville, témoins de ses vertus et de ses talens. Il s'embarqua à Alexandrette, au commencement de janvier 1662, et prit la route de

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Rome, où le pape Alexandre vei que lui imposaient son nouvel l'avait invité de venir, pour sa- état. Revenu à Lyon, il se livra voir de lui-même l'état de la re- aux fonctions de son ordre ; il ligion en Syrie. Il avait emmené prêcha, il dirigea les consciences avec lui vingt-cinq jeunes gens, et devint supérieur de religieupour être élevés dans cette ca- ses. Sa maison sut l'hospice orpitale, où il n'arriva qu'au com- dinaire des chrétiens du Levant; mencement de mars; il en sortit et, toujours plein de zèle et d'ale jer de juin, pour revenir en mour pour eux, il favorisa, par France. Il arriva à Lyon , sa pa- son crédit et ses libéralités , l'étrie, sur la fin de la même an- tablissement d'un collége à née, et, le 23 décembre 1663, il re- Alexandrie pour les Grecs, et fit çut le sous-diaconat à Marseille, suppprimer par ses soins un lides mains de l'évêque Etienne belle calomnieux contre l'Eglise Puget. Ce fut vers ces temps-là, romaine, que l'on avait répandu et depuis, qu'il servit utilement dans le Levant. Il soutint, par M. Nicolle, travaillant alors au les mêmes moyens, Joseph, argrand ouvrage de la Perpétuité chevêque des Chaldéens, contre de la foi de l'Eglise sur le sacre- les intrigues du patriarche schisment de l’Eucharistie, comme matique. Pendant ce tempson le voit dans l'Histoire de la là, on travaillait à l'élever à vie et des ouvrages de M. Nicole. quelque dignité où son zèle M. Picquet écrivit à ce sujet pùt avoir plus d'étendue et proquelques lettres, et enroya plu- duire plus d'effet; il fut donc sieurs attestations des églises fait, malgré ses répugnances , orientales. Quoique engagé dans vicaire-apostolique de Bagdad , l'état ecclésiastique, on le con- ou Babylone, en décembre 1674; ; sultait encore sur les affaires du et, au mois de juillet de l'année commerce du Levant, et l'on suivante, évêque de Césarople, trouve dans sa vie, page 112, dans la Macédoine, dépendance un mémoire qu'il dressa à ce su- du patriarcat de Constantinojet en 1664, par ordre de la ple. Il futfacré à Aix le 26 septemcour, et qu'il envoya à M. Col- bre, 1677 dans la cinquante-unièbert, ce fut la même année que me année de son âge. Avec cette M. Picquet reçut le diaconat et nouvelle dignité et celle de visi. le sacerdoce, l'un le 7 juin, etteur apostolique, pour trois ans, l'autre le 13 juillet, n'ayant pas des églises de Chypre, d'Alep, encore trente-neuf ans accom

de Tripoli, de Syrie, vu Montplis. Il était déjà chargé de plu- Liban, de Seyde, etc. Il alla jussieurs bénéfices; mais il refusa qu'en Perse, et mourut à laconstamment le consulat d'Alep, madam, distante de cinq jourqu'on le pressait de reprendre, nées d'Ispahian, le 26 avril 1685, comme incompatible avec le re- âgé de cinquante-neuf ans, quacueillement et les obligations tre mois et quelques jours.

PIÈCES, en termes du palais, se dit de tout ce qu'on écrit et produit en justice, pour justifier de son droit. Ceux qui, comme les procureurs ou avoués, sont chargés de pièces par une partie pour la poursuite de ses droits, sont tenus du dommage qu'ils ont causé à leur partie, en négligeant de remplir leur commission. Ils ne peuvent retenir les pièces des parties, sous prétexte de leurs salaires et vacations; mais ils peuvent retenir leurs procédures jusqu'à ce qu'ils soient payés. (Voyez l'or donnance de Charles vi de l'année 1453, art. 43 et 44; Coquille, en ses Questions et réponses, art. 197; M. de Ferrière, Dictionn. de droit et de prat., au mot Pièces.) PIÈCES DE COMPARAISON. Tous les auteurs qui ont parlé de la comparaison d'écritures, disent qu'il n'y a point de preuve plus faible que celle qu'on acquiert par cette voie, et que les juges ne doivent pas s'y arrêter; parce que le rapport qui se trouve entre deux écritures, étant d'ordinaire l'effet d'une ressemblance fortuite ou étudiée, ce serait commettre bien imprudemment la fortune, l'honneur et quelquefois la vie des homines au caprice du hasard et à la malice des faussaires, que d'asseoir des condamnations sur des conjectures si trompeuses, et qui ont trompé tant de fois. Nous n'en rapporterons ici que deux exemples assez récens, d'après M. Denisart, dans sa Collection de Jurispru

dence, au mot Pièces de comparaison. Il y avait alors environ trente-trois ans que M. le cardinal de Bissy et l'abbesse de Jouarre reçurent beaucoup de lettres anonymes très-injurieuses. Les ennemis du sieur Colot, vicaire de Jouarre, le firent soupçonner d'en être auteur: comparaison faite des véritables lettres du vicaire avec les anonymes, par trois experts, maîtres écrivains à Meaux, ils décidèrent tous que c'était la même écriture; quatre experts des plus habiles de Paris, à qui M. le cardinal de Bissy envoya les pièces, furent de même avis que ceux de Meaux. En conséquence le vicaire fut interdit, malgré son innocence; car l'auteur de ces lettres, touché de repentir, découvrit la fourberie, et le sieur Colot fut pleinement justifié. Le sieur Fleury, curé de saint Victor d'Orléans, fut accusé d'avoir fabriqué une lettre impertinente, adressée à S. A. R. M. le régent, et d'avoir voulu imputer cette lettre à M. l'évêque d'Orléans, par l'imitation de sa signature. On instruisit le procès, quatre experts, maîtres écrivains de Paris, furent entendus, et rapportèrent que la lettre était écrite par le sieur Fleury, détenu à la Bastille pendant que son procès, s'instruisait à la chambre de l'Arsenal; cependant son innocence fut reconnnue et prouvée; on découvrit le véritable auteur de la lettre. (Voyez sur cette matière, Julien, Ménochius,

veneau; le procès-verbal de l'ordonnance de 1670, tit. 8, art. 15; l'édit du mois de décembre 1584; et l'ordonnance du mois de juillet 1737)

PIED. Les Hébreux se servent du mot de pied, soit au singulier, soit au pluriel, pour exprimer des choses ou des actions que la pudeur ne permet pas de nommer. (Isaï. 36, 12. Isaï. 7, 20. Ezech. 16, 25.)

les

Les pieds, dans le style des auteurs sacrés, se prennent souvent pour les inclinations, affections, les penchans. (Psal. 35, 12, 118, 59.)

Être aux pieds de quelqu'un se met pour obéir à quelqu'un, écouter et suivre sa doctrine. (1 Reg. 25. 24 Deut. 33. 3 Luc. 10, 39. Act. 22, 3.)

Être sous les pieds de quelqu'un marque l'état d'un sujet envers son souverain, du serviteur envers son maître, d'un ennemi vaincu à l'égard de celui qui l'a subjugué. (Psal. 8, 8, 17, 39. Isaï. 49, 23.)

Mettre le pied dans un lieu siifie en prendre possession. Deut. 11, 24. Psal. 59, 10,

97, 10.)

La nudité des pieds était une marque de deuil, ou de respect. zech. 24, 17. Exod. 3,5.) Laver ses pieds dans l'huile arque une abondance universelle. Laver ses pieds dans le sang du pécheur, en tirer une vengeance éclatante. ( Deut. 33.

Psal. 67, 24.) PIENUD (Jean), professeur de philosophie au collége d'Har

court, dans l'université de Paris, et depuis professeur en grec au Collége-Royal en 1698. Nous avons de lui, 1o. Dissertations sur la prison de saint Jean-Baptiste et sur la dernière pâque de Jésus-Christ, où l'on fait voir, contre le père Lamy de l'Oratoire, que saint Jean-Baptiste n'a été mis qu'une fois en prison, et que Notre-Seigneur a fait la Pâque, selon la loi, l'année de sa passion; à Paris, 1690. 2o. Réponse de M. Piénud.... à

une lettre touchant sa Disserta

tion sur la dernière pâque de Jésus-Christ,contre le père Lamy. 3o. Lettre de M. Piénud........... au R. P. D. Paul Pezron, religieux de l'abbaye de Prières. Il propose à ce religieux plusieurs difficultés contre son système sur l'année de la passion de J.-C. (Journ. des Savans, 1690, 1695 et 1696.)

PIENZA, Corsinium, petite ville épiscopale d'Italie, sous la métropole de Sienne. Elle ne contient que cent cinquante familles, et n'était qu'un bourg nommé Corsiniano, lorsque le pape Pie n, qui en était originaire, y érigea un évêché en 1462, et lui imposa son nom. Il y fit batir la cathédrale sous le nom de l'Assomption, et composa le diocèse de dix-huit bourgs ou villages distraits des diocèses d'Arezzo et de Chiusi.

Évéques de Pienza.

1. Jean Chinugius, d'une famille noble de Sienne, auparavant évêque titulaire et suffragant d'Ostie, fut nommé pre

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inier évêque de Pienza et de 8. François-Marie PiccolomiMont-Alcino par le pape Pie ir, ni, évêque de Mont-Alcino del'an 1462 , et mourut l'an 1470. puis l'an 1554 , fut chargé aussi

2. Thomas de Testa Piccolo- de l'église de Pienza , après la mini , d'une famille noble de mort de son frère, en 1563. Sienne , évêque de Soane , fut François mourut en 1599. Après transféré aux mêmes églises l'an son décès, l'évêché de Pienza 1470. Il mourut dans sa patrie fut séparé à perpétuité de celui l'an 1482.

de Mont-Alcino par Clément 3. Augustin, noble citoyen de vm, en 1599. Sienne, succéda à Thomas, sous 9. Giojas Dragomanus, de Flo. Innocent, vm en 1483, et mou- rence, fut élu évêque de Pienza rut à Rome, sous Alexandre vi, en 1599. Il avait été auparavant en 1496.

évêque de Monte-Peloso, et 4. François Piccolomini, car- vice-légat de Bologne. Il goudinal, adıninistra ces églises de- verna très-bien l'église de Pienpuis l'an 1496, jusqu'à l'an 1498, za pendant trente ans,

et mouqu'il s'en démit et devint pape rut en 1630. sous le nom de Pie m.

10. Scipion, fils du comte 5. Jérôme Piccolomini, de Ursus,conseiller de Ferdinand 11, Sienne, siégea en 1498. Il re- grand duc de Toscane, d'une des nonça à l'épiscopat en 1510 , et plus illustres familles de Sienne. mourut en 1520.

était référendaire de l'une et de 6. Jérôme Piccolomini, fils l'autre signature, et gouverneur de Bonsignore , de Sienne , fut de Fermo , quand il fut prépomis à la place du précédent, en sé à l'église de Pienza en 1631. 1510. Du temps de ce prélat, Il fut transféré au siége de Pise. l'église de Pienza fut séparée en 1636. de celle de Mont-Alcino par

11. Hippolyte Borghèse , de Clément vui, en 1528. Jérôme Sienne, parent de Paul v, généa garda l'église de Mont-Alcino, ral des Olivetans, fut transféré à où il mourut en 1535, et celle de l'église de Pienza , étant évêque Pienza fut donnée à son neveu.

de Mont-Alcino en 1636, et 7. Alexandre Piccolomini, ne

mourut la inème année. veu de Jérôme, fut fait évêque 12. Jean Spennatius, d'une de Pienza en 1528, et après la famille noble de Sienne , chiamort de son oncle, il fut nom- noine de la métropole, succéda mé aussi évêque de Mont-Alci- à Hippolyte dans l'évêché de

en 1535. Il se démit ensuite Pienza en 1637 , et mourut en de cette église en faveur de son 1658. Après sa mort, le siège de frère , et continua à gouverner Pienza ne fut occupé qu'en celle de Pienza , jusqu'à l'an 1664. 1563, qu'il mourut après avoir 13. Jucundus Turaminus , assisté au concile de Trente. d'une famille noble de Sienne,

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