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raître à le suivre jusqu'à la mort, ne laissa pas, comme l'Evangile le rapporte, de le renoncer même avec serment. Un simple regard du Sauveur, il est vrai, fit rentrer saint Pierre en lui-même, et tira des larmes amères de ses yeux. Il persévéra sans doute dans sa douleur, jusqu'à ce qu'ayant appris de Marie la résurrection de Jésus, il courut au tombeau, où il ne trouva plus que les linges qui avaient enveloppé le corps de ce divin maître. Jésus, étant apparu aux saintes femmes, les chargea d'avertir spécialement Pierre de sa résurrection, et ne passa pas même la journée sans se montrer à cet apôtre, comme pour l'assurer qu'il avait sa pénitence pour agréable. (Luc. 22, 31, etc. Matth. 26, 70, 75. Marc. 14, 66-71. Luc. 24, 34.)

Quelques jours après la résurrection, saint Pierre fit par l'ordre du Seigneur une pêche trèsabondante, et répara son triple renoncernent par un semblable témoignage du plus ardent amour. Ce fut en la même occasion que le Sauveur lui fit pressentir le genre de mort par lequel il devait sceller son apostolat, mais il ne voulut pas tisfaire sur la façon dont saint Jean devait finir sa vie. (Joan. 21, 1, 2, etc.)

le sa

Après l'ascension de JésusChrist, saint Pierre, de retour à Jérusalein avec les autres apôtres, proposa à l'assemblée des fidèles l'élection d'un apôtre à la place du traître, et le sort

étant tombé sur Matthias, il fut dès-lors compté parmi les douze apôtres. Le jour de la Pentecôte, quelques-uns des témoins du don des langues, qui avait accompagné la descente du SaintEsprit sur les apôtres, accusant ceux-ci d'être remplis de vin, saint Pierre prit la parole pour leur justification, se fondant en particulier sur la prophétie de Joël. Il rendit aussi dès ce moment un généreux témoignage de la résurrection et l'ascension du Sauveur. Trois milles personnes se convertirent en cette occasion, et furent baptisés. Quelques jours après saint Pierre guérit un homme âgé de plus de quarante ans, perclus depuis sa naissance, et prit occasion de cette guérison pour reprocher au peuple le crime qu'ils avaient commis, en faisant mourir Jésus-Christ, et convertit cinq mille personnes, (Act. 1, 15, etc. 2, 1, etc. Joël, 2, 28. Act. 3, 1, etc.)

Pierre parlait encore, lorsque les prêtres et les saducéens se saisirent de lui et de Jean, et les firent mettre en prison. Le len~ deinain on les fit comparaître devant une grande assemblée des sénateurs, des magistrats, des docteurs de la loi et du souverain pontife; mais leur fermeté, et surtout celle de Pierre, ainsi que l'évidence du miracle qu'il venait d'opérer, obligea les Juifs de les renvoyer sans oser leur faire aucun mal, quoiqu'ils usassent envers eux de grandes inenaces. Les deux apôtres ayant

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raconté aux frères ce qui s'était Esprit. Ce fut en cette occasion passé, ceux-ci en louèrent Dieu, qu'il reprit avec force et exhorta et le prièrent avec beaucoup à la pénitence Simon le magid'ardeur, de leur donner une cien, qui avait pensé pouvoir force persévérante à annoncer la acquérir par argent le même parole de Dieu. Dans le même pouvoir que les apôtres. (Act. temps plusieurs fidèles, vendant 8,1, etc.) leurs biens, en apportaient le Après que le feu de la perséprix aux pieds des apôtres. Ana- cution fut éteint, Pierre sortit nie et Sapbire furent punis de de nouveau de Jérusalem pour mort subite pour être convenus visiter de ville en ville tous les ensemble de ne déclarer qu'une disciples. Il guérit à Lydde un partie du prix des leurs. (Act. nommé Enée, paralytique depuis 4, 1, etc. 23, etc., et 5, 1, etc.) huit ans, et ressuscita à Joppé

· Saint Pierre paraissait de plus une femme appelée Tabithe. Il en plus puissant en cuvres et alla ensuite par ordre du Seien paroles, de sorte qu'on ap- gneur à Césarée de Palestine, portait les malades dans les rues, pour instruire et baptiser un afin que son ombre au moins centenier nommé Corneille. De couvrît quelqu'un d'eux, et retour à Jérusalem, les fidèles qu'ils fussent guéris. Dieu ne circoncis lui ayant reproché de faisait pas moins éclater sa puis- ce qu'il avait été chez des incir

le ministère des autres concis, il les apaisa , en leur raapôtres, ce qui excita contre contant les merveilles que Dieu eux tous la fureur des prêtres avait opérées en faveur de ces et des saducéens, qui étaient personnes. (Act. 9, 31, 33, etc.;

, déjà d'avis de les faire mourir, 10, 1, etc. ; 14, etc.; 11, 1, etc.) excités surtout par la fermelé Après avoir fondé l'église de la réponse de Pierre ; mais la d'Antioche, dont on l'a toujours remontrance adroite de Gama- regardé comme le premier évêliel détourna le coup, de sorte que, l'église ayant même hoqu'on les renvoya après les avoir noré cet établissement d'une fèfait fouetter, et leur avoir de te , sous le titre de la chairc de nouveau défendu de prêcher Jé- Saint-Pierre à Antioche, cet apôsus-Christ. (Act. 5, 15, etc.)

tre vint à Rome la seconde anLes Samaritains quelque temps née de l'empire de Claude, seaprès ayant reçu la parole, et lon la Chronique d'Eusébe , et ayant été baptisés par le diacre on croit qu'en quittant Antiosaint Philippe , saint Pierre, qui che, il y établit saint Ignace en était demeuré avec les seuls apô. sa place. Saint Pierre étant venu tres à Jérusalem à cause de la deux ans après à Jérusalem, Hépersécution, vint avec saint Jean rode Agrippa, qui s'était mis à Samarie pour communiquer à persécuter l'Église, et avait aux fidèles la grâce du Saint- déjà fait mourir saint Jacques

sance par

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le-Majeur, fit encore arrêter L'an 51 de l'ère vulgaire, saint Pierre, dans le dessein de le faire Pierre fut obligé de sortir de mourir après la fête de Pâque; Rome par l'ordre que l'empemais cet apôtre fut miraculeu- reur Claude donna à tous les sement délivré de sa prison , Juifs d'en sortir, et revint en comme le raconte saint Luc. Judée, où l'on tint le concile de (Act. 12, 1, 2, 3, etc.) Il sortit Jérusalem. Dans cette assemblée, ensuite de Jérusalem; mais on où saint Pierre, après avoir exane pous apprend pas ce qu'il fit miné la matière dont il s'agisjusqu'au concile de Jérusalem, sait, parla avec beaucoup de satenu en l'an 51. Il y a assez d'ap- gesse , il fut conclu que l'on n'oparence qu'avant ce temps il bligerait point les gentils aux alla une seconde fois à Rome, cérémonies légales, mais seuled'où il écrivit sa première épi- ment à s'abstenir de la fornicatre, vers l'an 50 de l'ère vul- tion; et de l'usage du sang et gaire. On croit que saint Marc des viandes immolées aux ido"laida à la composer pour les les. On écrivit la résolution du termes. Elle est adressée aux fi- concile aux fidèles d'Antioche , dèles de la Bithynie , du Pont, parce que c'était chez eux que de la Galatie , de l'Asie et de la cette dispute avait commencé. Cappadoce. Elle regarde prin- Quelque temps après saint Pierre cipalement les Juifs convertis, étant venu à Antioche, et ayant quoiqu'elle parle aussi aux fidè- paru contredire ce qu'il avait les venus de la gentilité dans lui-même si sagement établi l'Église. Ce prince des apôtres, conjointement avec le concile , après y avoir parlé de l'incar- il en fut repris ouvertement par nation et de la vocation des saint Paul : mais il est difficile gentils, encourage les fidèles à de décider ce qu'on doit plus souffrir constamment, à l'exem- admirer en ce cas,

la fermeple de Jésus-Christ; il leur pres- té du docteur des nations, ou crit avec un esprit vraiment l'humilité du prince des apôtres. apostolique les offices de la so- (Act. 15, 7, 8, etc. Galat. 2, ciété chrétienne. Il les exhorte 1, 12, etc.) à la prudence, à la vigilance , à Le père Hardouin prétend la charité, à l'huinilité et à la que ce Céphas dont parle saint tempérance, et surtout à la pa- Paul, n'est pas saint Pierre , tience, qui doit être couronnée mais un des soixante-douze disd'une gloire éternelle. Parcou- ciples, comme saint Clément rant enfin les différens états, il d’Alexandrie dans ses Hyphotydonne à chacun des avis dignes poses, Dorothée de Tyr, l'auteur de la vigueur d'un prince des de la Chronique d'Alexandrie, apôtres. Elle fut envoyée par quelques personnes du temps de Silvain, qu'on croit être le mê- saint Jérôme , et quelques aume que Silas.

tres commentateurs plus récens

ou

l'ont cru du moins probable; mais on peut opposer à cette opinion le consentement presque unanime de tous les Pères et commentateurs de l'ÉcritureSainte. Saint Jérôme (in Galat. et in prolog. comment. in Galat.) remarque que l'on ne se serait jamais avisé de distinguer saint Pierre de Céplias, sans les reproches de Porphyre et de quelques autres ennemis de la religion chrétienne, qui prétendaient tirer avantage de cette dispute des deux principaux apôtres. Les anciens que l'on allègue en faveur de la distinction, ou l'ont proposée en doutant, ou l'ont réfutée expressément, ou ne méritent point de considération. Saint Chrysostôme, qui n'a pas dissimulé la force des raisons qu'on peut opposer au sentiment commun, ne laisse pas de conclure que tout ce qui précède et ce qui suit, démontre que tout l'endroit doit s'entendre de saint Pierre. Saint Jérôme, après avoir rapporté l'objection de Porphyre, et le sentiment qui distingue Céphas de Pierre, conclut qu'il ne connaît point d'autre Céphas que celui qui dans l'Évangile, et dans les épîtres de saint Paul, est nommé indifféremment, tantôt Pierre et tantôt Céphas; et que, si l'on voulait admettre un second Céphas, pour répondre à Porphyre, il faudrait effacer plusieurs passages de l'Écriture que cet ennemi de notre religion n'attaque que parce qu'il ne les entend pas. Saint Grégoire-le-Grand réfute le sen

timent qui distingue Pierre de Céphas. OEcumenius ne l'adopte point, non plus que l'auteur du commentaire, imprimé sous le nom de saint Anselme. D'ailleurs saint Paul parle de Céphas, non comme d'un disciple, mais comme d'un des plus grands apôtres, le comparant à saiut Jacques et aux autres qui passaient pour les chefs de l'Église. Enfin ce qu'il dit que JésusChrist a apparu premièrement à Céphas, et ensuite aux onze, fait voir clairement que ce Céphas est saint Pierre, parce qu'il est dit dans saint Luc (chap. 24, v. 34) que Jésus-Christ apparut premièrement à Simon. Ce Simon est sans doute saint Pierre: donc ce Céphas dont il est parlé dans saint Paul est saint Pierre. (Voyez la Dissertation du père Hardouin, celle de l'abbé Boileau, celle de M. Deling, et celle de dom Calmet, qui est imprimée à la tête des épitres de saint Paul.)

On ignore les particularités de la vie de saint Pierre depuis l'an 51 de l'ère vulgaire jusqu'à son dernier voyage à Rome. Alors, ayant appris par révélation que le temps de sa mort était proche, il voulut rappeler aux fidèles qu'il avait convertis, les vérités qu'il leur avait enseignées. Il leur envoya donc sa seconde épître, par laquelle il les exhorte à persévérer dans la doc trine des apôtres et dans la pratique des bonnes œuvres, sans se laisser séduire par les faux docteurs, dont il décrit les vices

énormes et la fin malheureuse. douleur de son supplice, il deIl parle avec éloge des épitres de manda d'être crucifié la tête en saint Paul, dont ildit que quel- bas, ce qui fut exécuté. ques ignorans abusaient dès lors. Le corps de saint Pierre fut, On a douté quelque temps de la dit-on, enterré d'abord dans les canonicité de cette lettre, où l'on Catacombes, à deux milles de croyait remarquer un style dif- Rome, et de là on le transporta férent de la première; mais au Vatican, où il a toujours été celle diversité pouvait venir de depuis. Il n'est pas possible de la différence des interprètes , et rapporter ici tous les honneurs on a d'ailleurs de convaincantes que les fidèles ont rendus dans preuves qu'elle est de cet apôtre. tous les siècles à ce prir.ce des On peut voir en particulier à ce apôtres, ni de représenter les sujet la préface de dom Calmet singularités du concours qui s'est sur cette épitre.

fait à son toinbeau de toutes les Saint Pierre et saint Paul ar- parties de la chrétienté, ni de rirèrent à Rome vers le même donner un exact détail des églitemps, c'est-à-dire, vers l'an ses, monastères, hôpitaux éle

, 65 de Jésus-Christ. Ils y firent vés sous leur protection. Outre plusieurs miracles et lusieurs la principale fête de cet apôtre, conversions. Ils confondirent en que l'Église célèbre le 29 juin , particulier Simon fe magicien, jour de sa mort, elle solennise en obtenant par leurs prières que encore la inémoire de ses liens les démons qui l'avaient élevé au premier jour d'août , celle de en l'air l'abandonnassent. Cet la dédicace de sa basilique au imposteur, s'étant donc cassé les Vatican, le 18 novembre, celle jambes dans sa chute, ne put se de sa chaire à Antioche, au 22 résoudre à survivre à sa honte , février , et celle de sa chaire å et se précipita du haut du logis Rome, le 18 janvier. où il s'était retiré. Les païens ir- On a attribué à saint Pierre un rités de cet accident, cherchant évangile, des actes et un aposaint Pierre pour le faire mou- calypse , un ouvrage de la prédi. rir, les fidèles le pressèrent de cation ou de la doctrine de saint sortir de Roine ; mais il y rentra Pierre, et un da jugement; mais, bientôt, en conséquence d'une quoique quelques-uns de ceslivision qu'il eut de Jésus-Christ, vres aient été cités par quelques lorsqu'il était près la porte de Pères de l'Église , et que l'on ait

, cette ville. Il fut donc pris et permis pendant un temps la mis en prison, et enfin crucifié lecture de l'évangile qu'on lui sur le chemin d'Ostie, le 29 juin attribuait, tous ces ouvrages de l'an 65, le même jour et au sont universellement regardés même endroit que saint Paul fut comme supposés. Il faut dire la décapité. On assure que par lru- même chose de la liturgie qui milité, et pour auginenter la porte son nom, et d'une préten.

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