due lettre de saint Pierre à saint Clément, traduite en éthiopien. (Voyez Baronius, M. de Tillemont, Baillet, dom Calmet, Dictionn. de la Bible, et dom Ceillier, Hist. des Aut. sacr. et ecclés. t. 1, p. 430 et suiv.) PIERRE AUX LIENS (saint), fête qui fut instituée lorsque l'impératrice Eudoxie, femme de Valentinien 11, fit bâtir à Roine, en 439, un temple magnifique, pour y garder une des chaînes dont saint Pierre avait été lié dans la prison d'Hérode à Jérusalem, et celle dont il avait été lié à Rome. L'église fut appelée le temple d'Eudoxie, du nom de sa fondatrice, et saint Pierre aux liens, à cause des chaînes de ce prince des apôtres. C'est maintenant un titre de cardinal. La fête en fut établie au premier août; et cette institution abolit à Rome une fête du paganisme qui se faisait en ce même jour pour solenniser la mémoire de la dédicace du temple de Mars, et de la naissance de l'empereur Claude. A l'égard des chaînes de saint Pierre, saint Grégoire-le-Grand nous apprend que les papes, voulant faire un présent considérable à des princes ou grands seigneurs, leur envoyaient un peu de la limure de ce précieux fer, et quelquefois aussi pour leur témoigner une bienveillance plus particulière, ils envoyaient cette limure enchassée dans une clef d'or ou d'argent. C'est ce que fit le mêine saint Grégoire envers Childebert, roi de France. (Baro nius, in Annal. 439. Surius et Baillet, au premier jour d'août.) PIERRE APSELAM ou BALSAME, martyr, né en Palestine dans le village d'Anée, près d'Éleuteropolis, ville éloignée de sept lieues de Jérusalem, menait une vie ascétique, lorsqu'il fut arrêté vers l'an 309, et conduit à Césarée devant le tribunal de Firmilien, gouverneur de la Palestine, qui, après divers tourmens, le condamna à mourir; les uns disent par le fer, les autres par le feu, et d'autres par la croix, dans la petite ville d'Aule ou d'Aulane, le 3 de janvier. Il y en a qui font deux martyrs de ce nom. (Surius. Bollandus. Tillemont. Baillet, t. 1, 3 janvier.) Dom Ceillier soutient qu'il faut distinguer Pierre Apselam de Pierre Balsame, et que ce sont deux saints martyrs différens l'un de l'autre. Eusèbe, en parlant de saint Pierre Apselam, dit qu'il fut jugé à Césarée en Palestine par Firmilien, et condamné à être brûlé en la même ville, le onzième janvier de la septième année de la persécution, qui était l'an 309 de Jésus-Christ. Au contraire, saint Pierre Balsame fut pris, selon ses actes, que l'on convient être authentiques, dans la ville d'Aulane, et aussitôt présenté à Sévère, gouverneur de la province, qui le fit crucifier le 3 janvier dans la ville même d'Aulane, sous l'empire de Maximien. (Eusèbe, lib. 8. cap. 10. D. Ceillier, Hist. des Aut. sacr. et eccl., t. 4, p. 60.) PIERRE, martyr de Lampsaque, et compagnon de saint André de Lampsaque. (Voyez ANDRÉ DE LAMPSAQUE.) PIERRE, martyr et compagnon de saint Marcellin.(Voyez MARCELLIN.) PIERRE, martyr et compagnon de sainte Gorgone, martyre de Rome. (Voyez GORGONE.) PIERRE (saint), patriarche d'Alexandrie et martyr, qu'Eusèbe appelle un excellent maître de la piété chrétienne, et un évêque tout-à-fait admirable, soit pour les vertus, soit pour la profonde connaissance qu'il avait des Saintes-Écritures, succéda à Théonas l'an 300 de Jésus Christ. Il gouverna cette église pendant douze ans, et étendit ses soins sur les autres églises que la persécution mettait dans le trouble. Il déposa dans un concile, Mélèce, évêque de Lycople en Thébaïde, convaincu de plusieurs crimes, et entre autres d'avoir sacrifié aux idoles. Celui-ci fit un schisme en se séparant de la communion de saint Pierre, qui consomma son épiscopat et sa vie par le martyre qu'il souffrit le 25 de novembre de l'an 311. Maximin le fit décapiter avec plusieurs autres. Nous avons deux sortes d'actes de son martyre : les uns, de la traduction d'Anastase le bibliothécaire, ont été donnés par Surius; les autres, qui sont de Métaphraste, se trouvent parmi les Actes choisis du père Combe fis. Mais ni les uns ni les autres n'ont aucune autorité.. Les seuls écrits qui nous restent de saint Pierre d'Alexandrie, sont divers règlemens qu'il fit aux approches de la fête de Pâque de l'an 306, qui était le quatrième de la persécution, pour établir une manière uniforme de réconcilier les tombés. C'est une espèce de traité de la pénitence, dans lequel ce saint évêque, distinguant les différens degrés de chute, prescrit à un chacun des remèdes proportionnés. Il y a quatorze canons, auxquels Zonare en ajoute un quinzième, qui n'est qu'un passage tiré d'un traité de saint Pierre d'Alexandrie, sur la fête de Pâque. Ces règlemens se trouvent imprimés en grec et en latin dans toutes les collections des canons, dans l'édition des conciles du père Labbe, et parmi les œuvres de saint Grégoire Thaumaturge, à Paris en 1623, avec les commentaires de Zonare. Balsamon les a aussi commentés. On en cite une version syriaque qui passe pour très-ancienne, et la plus exacte de toutes, dans laquelle il y a, entre le treizième et le quatorzième canon, un fragment d'une exhortation à la pénitence. Tous ces canons furent approuvés dans le concile dit in Trullo. Saint Pierre d'Alexandrie composa encore un livre qui avait pour titre : De la Divinité, cité par saint Cyrille d'Alexandrie (in Apolog., t. 3, Concil., p. 836), et dans les actes du concile d'Éphèse; une homélie sur l'avénement du Sauveur, alléguée par Léonce saint Pierre d'Alexandrie au nombre des Pères qui, avant le concile de Nicée, ont rendu témoignage, par leur sang et par leurs écrits, à la divinité de Jésus-Christ. Il dit nettement que le Verbe s'est fait homme, sans cesser d'être Dieu; qu'il s'est fait chair dans le sein de la Vierge par l'opération du Saint-Esprit, et que, lorsque l'ange la salua pleine de grâces, en lui disant : « Le Seigneur est avec vous, c'était la inême chose que s'il lui eût dit : Dieu lé Verbe est avec vous. Il fait voir par les miracles de Jésus-Christ, et par les circonstances de sa passion, qu'il était tout ensemble Dieu et homme (Petrus Alex. lib. de deitate, p. 508, t. 3. Concil., idem, homil. de adventu Salvatoris apud Leontium, lib. 1, contra Nestorium, p. 682, t. 9, Biblioth. Patr. Voyez Eusèbe, lib. 7 et 8, Hist. Baronius, in Annal. Baillet, Vies des Saints. Dom Ceillier, Hist. des Aut. sacr. et eccl., t. 4, p. 17 et suiv.) par natures. On attribue à saint Pierre d'Alexandrie un discours sur la Pâque, fait en forme de dialogue, imprimé à la tête de la Chronique pascale ou d'Alexandrie, donnée par M. du Cange, et avant lui par le père Petau. Mais on ne peut douter qu'il ne soit d'un auteur beaucoup plus récent, Saint Athanase y est cité avec éloge, et qualifié la grande lumière d'Alexandrie, lui qui avait à peine quinze ans, lorsque saint Pierre souffrit le martyre. Il y est parlé du concile de Nicée, de la fête de la naissance de saint Jean, de celles de l'annonciation et de la purification de la sainte Vierge, ce qui donne lieu de croire que l'auteur de ce discours n'a vécu qu'après les conciles d'Ephèse et de Chal cédoine. On peut mettre avec raison PIERRE II, patriarche d'Alexandrie, et successeur de saint Athanase, en 373, était un homme excellent et admirable pour sa piété et son éloquence. Il avait partagé les travaux et les afflictions de saint Athanase, qui, avant de mourir, lui donna le premier son suffrage pour le porter sur son trône. A peine y fut-il placé, que le gouverneur de la province, nommé Pallade, homme extrêmement attaché à l'idolâtrie, l'obligea de se cacher, et de se retirer à Rome, où il demeura jusqu'en 378, qu'il revint à Alexandrie, et fut rétabli sur son siége. Il souilla sa gloire en ordonnant Maxime-le-Cynique, évêque de Constantinople, à la place de saint Grégoire de Nazianze, et mourut vers le commencement de l'an 381. Théodoret nous a conservé le milieu de la lettre que Pierre écrivit touchant les violences commises par Lucius, que les païens et les ariens avaient établi patriarche d'Alexandrie en sa place. Il en écrivit une autre aux évêques, aux prêtres, et aux diacres relégués à Diocésarée sous Valens. Facundus en a inséré deux petits fragmens dans ses ouvrages (lib. 2, cap. 2, p. 469). (Socrate, lib. 4. Sozomène, lib. 6. Théodoret, lib. 4. Dom Ceillier, Histoire des Auteurs sacrés et ecclésiastiques, tom. 8, pag. 464 et suiv.) PIERRE (saint), évêque de Sébaste, frère de saint Basile-leGrand, et de saint Grégoire de Nysse, se mit dans un monastère, sous la discipline de son frère saint Basile, et lui succéda dans le gouvernement de ce monastère. Il fut élevé en 380 sur le siége épiscopal de Sébaste, en Arménie, et mourut vers l'an 387. On en faisait mémoire dans l'église, au 9 janvier, dès le vivant de saint Grégoire de Nysse. (Saint Grégoire de Nazianze, orat. 20. Saint Grégoire de Nysse, in vit. Macrin. Théodoret, Hist., lib. 4. Hermant, Vie de saint Basile.) PIERRE, prêtre de l'église d'Édesse, dans le cinquième siècle, écrivit divers traités sur différens sujets, des vers sur la mort de saint Éphrem, et mit les Psaumes en vers. (Gennade, incatal. viror. illustr., cap. 64.) PIERRE (saint), surnommé Chrysologue, comme si toutes les paroles dont ses discours sont composés, étaient d'or, archevêque de Ravenne, fut élevé dans la pratique des exercices de la vie monastique par Corneille, homme distingué par ses vertus. On ne sait, ni comment, ni en quel temps saint Pierre Chrysologue fut choisi évêque de Ravenne, quoique quelques-uns mettent son élection vers l'an 433. On sait seulement qu'il pratiqua, étant évêque, les mêmes exercices qu'il avait pratiqués dans son monastère, et qu'on venait à Ravenne de toutes parts, pour y être témoin de son éloquence, de ses aumônes, de sa pénitence et de ses autres vertus. En 448, il reçut avec beaucoup de respect et d'affection saint Germain d'Auxerre qui avait entrepris le voyage de Ravenne, pour obtenir que la province de Bretagne ne fût point ravagée par Cocharich, roi des Allemands. Vers le commencement de l'année suivante, 449, saint Chrysologne reçut une lettre circulaire de l'hérésiarque Eutychès, dans laquelle il se plaignait du jugement de Flavien de Constantinople. La réponse qu'on avait lu de l'Écritare dans que lui/fit le saint évêque, est du l'église, le jour qu'il prêchait, et mois de juin 449. Depuis ce il en donne le sens littéral, puis temps-là il n'est plus fait men- l'allégorique, auquel il joint tion de lui dans l'histoire. Il y quelques réflexions morales. Il en a qui mettent sa mort à l'an a peu de discours dogmatiques, 458. L'église de Ravenne célè- et ce n'est que comme en pasbre sa mémoire le 2 décembre. sant qu'il parle de quelques-uns Nous avons, sous le nom de Saint- de nos mystères. Trithème don. Pierre Chrysologue, cent soixan- ne plusieurs lettres à saint Chryte-seize sernions, recueillis par sologue. Nous n'avons que celle Félix, archevêque de Ravenne, qu'il écrivit à Eutyches. On la vers l'an 708. Ils ont été impri- trouve dans les actes du concile més à Cologne en 1541, 1607, de Chalcédoine. Il y a des ma1678; à Paris, en 1585; à An- nuscrits qui attribuent à saint vers, en 1618; à Lyon, en 1636; Chrysologue un sermon sur la à Rouen, en 1640; à Bologne, naissance de Jésus-Christ, qui en 1643; à Toulouse , en 1670; est le cent vingtième dans l'apà Paris, en 1614 et 1670 , avec pendice de ceux de saint Augusles wuvres de saint Léon, et tin; mais le style en est enflé, dans les Bibliothèques des Pè- et n'est point coupé comme ceres. Le cent soixante-septième lui de ce père. On trouve, au n'est pas de lui, puisque ce n'est contraire, son génie et son style qu'un éloge de ses verlus. Quel- dans les serinons soixante-treize ques-uns lui otent aussi le cent et quatre-vingt-dix-septième vingt-neuvième sur saint Cy- du même appendice. L'un est prien, et le cent trente-cinquiè- sur le jeûne et la prière, l'autre me sur saint Laurent, à cause sur la paix. Le soixante-unième de la différence du style. Le de cette appendice est le cincent quarante-neuvième porte quante-troisièine dans les édiquelquefois le nom de Sévérien. tions de saint Chrysologue, mais Le père d'Achery a publié dans beaucoup plus long, et avec pluson Spicilége cinq nouveaux ser. sieurs variétés de leçons ; il est mons de saint Pierre Chrysolo- encore sur la paix. Le père Labgue. Tous ses sernions sont be en cite un sur la nativité de courts. Son style est extrênie- la Vierge , que nous n'avons ment serré et coupé, ce qui le plus. (Trithême, De script. eccl. rend obscur et einbarrassé. Il y cap. 159. Baillet, Vies des Saints, a trop de tours et trop peu de au mois de décembre. Dom Ceilnaturel. La plupart de ses pen- lier, Hist. des Aut. eccl., t. 14, sées sont belles, ses comparai- p. 2 et les suiv.) sons justes, ses descriptions sui- PIERRE, qualifié d'archidiavies. Il explique d'ordinaire ce cre , est auteur de questions sur |