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Luc, ni aucun autre auteur ne garda ces apôtres comme des le nommant Saul depuis la con- dieux; et, quoi qu'ils pussent version de Serge-Paul, arrivée à dire et faire, ils eurent bien de Paphos, l'an 45 de Jésus-Christ. la peine d'empêcher qu'il ne (Act. 13, 4, etc.)

leur sacrifiât. Ce succès si heuDe l'île de Cypre, saint Paul reux dura peu ; car quelques et ceux qui l'accompagnaient al- Juifs d'Antioche, de Pisidie et lèrent à Perge en Pamphilie, où d'Icone soulevèrent le peuple Jean-Marc, cousin de Barnabé, contre les apôtres. Ils lapidèrent les quittą, pour retourner à Jéru- Paul, et le traînerent hors la salem. Etant partis de Perge ville , le croyant mort; mais les sans s'y arrêter , ils vinrent à disciples s'étant ramassés autour Antioche de Pisidie, où étant en- de lui, il se releva , rentra dans trés dans la synagogue , et ayant la ville, d'où il partit le lendeété invités à parler, saint Paul main pour aller à Derbe; et après fit un assez long discours pour avoir annoncé l'Évangile dans prouver que Jésus était le Mes- cette ville-là , ils retournèrent à sie. On les éconta fort paisible- Lystres, à Icone et à Antioche ment, et on les pria de venir en- de Pisidie. Ils traversèrent la Pic core parler du même sujet le sidie, vinrent en Pamphilie; et, sabbat suivant; plusieurs même ayant annoncé la parole de Dieu les suivirent pour jouir de leurs à Perge, ils descendirent à Atinstructions particulières. ( Act. talic. De là ils firent voile à An13.)

tioche de Syrie, d'où ils étaient Le jour du sabbat suivant, partis l'année précédente. Y étant presque toute la ville s'assembla arrivés, et ayant assemblés l'Épour entendre la parole de Dieu; glise, ils racontèrent les grandes mais ce concours de peuple ayant choses que Dieu avait faites par excité l'envie des Juifs, ils sus- leur moyen , et ils demeurèrent citèrent une persécution contre là assez long-temps avec les disles apôtres, qui, après leur avoir ciples. ( Act. 14.) reproché hardiment leur perfi- Saint Luc ne nous apprend die, se retirèrent d'Antioche, et rien des actions de saint Paul, vinrent à Icone. Y étant arrivés, depuis l'an 45 de Jésus-Christ , ils y convertirent beaucoup de jusqu'au concile de Jérusalem , personnes, et y firent de grands en l'an 50. Il y a assez d'appa

y prodiges. Ce fut encore là pour rence que ce fut durant cet interles Juifs incrédules une occasion valle que l'apôtre porta l'Évande persécuter Paul et Barnabé, gile jusqu'en Illyrie, comme il ce qui obligea ceux-ci de se re- nous l'apprend dans l'épître aux tirer à Lystres, où saint Paul Romains; et cela sans s'arrêter guérit un homme perclus de ses dans les lieux ou d'autres avaient jambes, nommé Enée. Le peu- déjà prêché. Il ne nous apprend, ple, ayant vu ce miracle, re- ni le détail de ses voyages,

ni

le succès de ses travaux, mais qu'il a souffert et travaillé plus que personne, et cela sans aucun des secours que reçoivent d'autres, mettant son honneur à prêcher gratuitement, et à se procurer ses besoins en faisant des tentes à l'usage des gens de guerre. (Rom. 15. 19. Act. 18, 3.)

Ce fut pendant le cours de ces prédications qu'il reçut des Juifs cinq fois trente-neuf coups de fouet; car c'est leur coutume de ne pas excéder ce nombre, en conséquence de la défense de Moïse, de passer celui de quarante. Il nous dit aussi qu'il avait été trois fois battu de verges par les Romains; qu'il avait fait deux fois naufrage; qu'il avait passé une nuit et un jour au fond de la mer; ce que l'on explique diversement. Le sentiment qui semble le plus juste à cet égard, est celui de saint Chrysostôme, saint Thomas et quelques autres, qui disent que saint Paul, après un naufrage, fut un jour et une nuit en pleine mer à combattre les flots. (Deut. 25, 3, 2. Cor. 11, 24, 25. Dom Calmet, Dictionnaire de la Bible.)

Saint Paul et saint Barnabé étaient à Antioche, lorsque quelques personnes venues de Judée y voulurent soutenir que l'on ne pouvait être sauvé sans la circoncision, et l'observation des cérémonies de la loi ; ce que faisaient aussi à Jérusalem quelques pharisiens nouvellement convertis; mais, les apôtres s'é

tant assemblés à Jérusalem, il fut arrêté qu'on n'obligerait pas les Gentils à porter le joug de la loi, mais seulement à éviter l'idolâtrie, la fornication et l'usage des chairs étouffées et du sang. Saint Paul et saint Barnabé, députés de l'église d'Antioche en cette affaire, y furent donc renvoyés avec des lettres des apôtres, qui marquaient la résolution que l'on avait prise dans l'assemblée. Les apôtres députèrent aussi Jude, surnominé Barsabas, et Silas, pour rendre témoignage à Antioche, de ce qui s'était passé à Jérusalem. Tout cela se passa l'an 51 de Jésus-Christ ou de l'ère vulgaire. Quelque temps après, Céphas étant aussi venu à Antioche, et vivant sans scrupule avec les gentils convertis, s'en sépara à l'arrivée de quelques frères de Jérusalem; mais saint Paul l'en reprit publiquement, parce que cet exemple pouvait être d'une dangereuse conséquence. (Act. 15, 1, 2, etc. Galat. 2, 11. 16.)

Dans ce même voyage de saint Paul, comme député d'Antioche à Jérusalem, cet apôtre exposa publiquement devant les fidèles la doctrine qu'il prêchait parmi les gentils, et saint Pierre, saint Jacques, ni saint Jean, avec lesquels il en conféra en particulier, ne trouvèrent rien à ajouter, ni à corriger à une doctrine si pure. Ils virent avec joie la grâce qui lui avait été donnée, et conclurent que Paul et Barnabé continueraient de prêcher aux gentils; seulement ils leur recom

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mandèrent d'exhorter les nouveaux chrétiens d'entre les nations, à assister les fidèles de Judée. On verra de quelle manière saint Paul s'acquitta de cette commission. (Gal. 2, 10.) Après quelque séjour à Antioche, saint Paul proposa à saint Barnabé de visiter les villes où ils avaient déjà prêché, pour voir en quel état étaient les frères. Barnabé voulait prendre avec lui Jean Marc, qui les avait quittés, mais saint Paul s'y opposa; ce qui fut cause qu'ils se séparèrent. Barnabé alla en Cypre avec Jean-Marc; et saint Paul, ayant choisi Silas, traversa la Syrie et la Cilicie, arriva à Derbes, et ensuite à Lystres, où il trouva un disciple nommé Timothée, fils d'une femme juive et d'un père gentil. Paul le prit avec lui, et le circoncit, pour ne pas déplaire aux Juifs de ce pays-là. Ayant parcouru la Lycaonie, la Phrygie et la Galatie, le Saint-Esprit ne leur permit pas d'annoncer la parole de Dieu dans l'Asie proconsulaire: ils passèrent donc en Mysie, et vinrent à Troade, d'où, s'étant embarqués en conséquence de la vision qu'avait eue saint Paul, d'un Macédonien qui implorait leur secours, ils vinrent aborder à Néapoli, ville de Macédoine, mais très-voisine des frontières de la Thrace. (Act. 16, 11, etc.) De Néapoli ils vinrent à Philippes, première colonie romaine de ce côté-là. Le jour du sabbat, étant allés près la rivière où était la proseugue, ou le lieu de

prières des Juifs, ils y trouvèrent entre autres une femme dévote, nommée Lyda, qui se convertit, reçut le baptême, et invita saint Paul à loger chez elle avec sa compagnie. Un autre jour l'apôtre chassa du corps d'une servante un démon familier qui lui découvrait quantité de choses cachées ; mais les maîtres de cette fille, qui tiraient de grands profits de cette servante, traînèrent Paul et Silas devant les magistrats, les accusant d'introduire une religion nouvelle dans la ville; ce qui porta ceuxci à leur faire donner des coups de verges sur les épaules et sur le dos, puis à les envoyer en prison. A l'occasion d'un tremblement de terre qui arriva presque aussitôt qu'ils y eurent été enfermés, les magistrats envoyèrent des huissiers pour les mettre en liberté; mais Paul refusa de sortir de prison, jusqu'à ce que les magistrats eux-mêmes fussent venus lui faire excuse, ainsi qu'à Silas, de les avoir traités d'une manière indigne de leur qualité de citoyens romains, et les eussent priés de se retirer de leur ville.

Paul et Silas partirent donc de Philippes, après avoir été visiter et consoler les frères chez Lydie. De là ils passèrent par Ainphipolis et par Appollonie, et vinrent à Thessalonique, capitale de la Macédoine, où les Juifs avaient une synagogue. Saint Paul y prêcha trois jours de sabbat de suite; mais les Juifs ayant excité contre lui le peuple et les

magistrats, les frères furent obligés de le conduire, ainsi que Silas, hors de la ville. Ils allèrent à Berée, où les Juifs les écoutèrent avec joie, et plusieurs d'entre eux se convertirent, comme aussi plusieurs gentils, entre les quels il se trouva plusieurs femmes de qualité. Les Juifs de Thessalonique ayant su que saint Paul et Silas étaient à Berée, y vinrent, et y causèrent du tumulte contre eux; de sorte que saint Paul fut obligé de se retirer, laissant à Berée, Timothée et Silas pour achever ce qu'il avait commencé. (Act. 17, 1, etc.)

Ceux qui conduisaient saint Paul s'étant embarqués avec lui, le menèrent jusqu'à Athènes. Il arriva l'an 52 de Jésus-Christ; aussitôt qu'il y fut arrivé, il renvoya ceux qui l'y avaient amené, avec ordre de dire à Silas et à Timothée de le venir trouver à Athènes au plus tôt. Ce pendant il alla dans la synagogue des Juifs, où il parlait aussi souvent qu'il en avait occasion; et s'entretenant avec les philosophes qu'il rencontrait, ils le prirent un jour, et le menèrent devant l'aréopage, comme annonçant une nouvelle religion. Saint Paul (Act. 17, 19, etc.) prenant occasion de leur parler du vrai Dieu, au sujet d'un autel où il était écrit, Au Dieu inconnu, s'étendit sur l'ordre de la Providence, le jugement dernier, et la résurrection des morts; mais les uns s'en moquèrent, les autres remirent à l'entendre à une autre fois : quelques-uns néanmoins

embrassèrent la foi. L'apôtre, après avoir envoyé saint Timothée à Thessalonique pour y affermir les chrétiens contre la persécution, partit d'Athènes, et alla à Corinthe. Il s'y logea chez un Juif nommé Aquilas, où il travaillait avec lui à faire des tentes. Cependant il ne négligeait pas la prédication, et prêchait tous les jours de sabbat; il y fit même dès lors quelques conversions. (Act. 18, 1, 2, 3, etc.)

Vers le même temps, Silas et Timothée vinrent à Corinthe, et consolèrent beaucoup saint Paul, en lui apprenant l'état des fidèles de Thessalonique ; peu de temps après il écrivit sa première épître aux Thessaloniciens (première épître aux Thessaloniciens), qui est la première de toutes celles qu'il a écrites. Il y console les fidèles; il loue leur ferveur, leur constance, leur charité envers tous les chrétiens de la Macédoine ; il leur donne quelques avis touchant la sainteté du mariage, la fuite de l'oisiveté, la manière de pleurer les morts, les précautions qu'il faut apporter pour n'être point surpris par l'antechrist, et sur divers autres points. La seconde épître aux Thessaloniciens (seconde épître aux Thessaloniciens) fut écrite peu après la première, l'an de Jésus-Christ 52, pour les rassurer contre les frayeurs qu'on leur avait inspirées sur la fin du monde. Il y reprend l'oisiveté, et exhorte les Thessaloniciens à une patience invincible, quelque per

sécution qui pût arriver. Saint opposition à l'Évangile le porta Paul, consolé par la présence de a se séparer d'eux. Il ne laissa Silas et de Timothée , prêchait pas de continuer à prêcher, faiavec une ardeur nouvelle la vé- sant beaucoup de miracles , et rité de la mission de Jésus- travaillant de ses mains pour Christ; mais, les Juifs le contredi: n'être à charge à personne. Il sant avec des paroles de blas- eut beaucoup à souffrir, tant de phème, il eût quitté Corinthe, la part des Juifs que de la part sans une vision dans laquelle des gentils, et fut même exposé Dieu lui fit connaitre qu'il avait aux bêtes ; mais Dieu l'en délien cette ville un grand peuple, vra. (D. Calmet, Dictionnaire et qui l'encouragea à y demeu- de la Bible.) rer dix-huit mois. Les Juifs ce- Ce fut pendant son séjour à pendant s'élevèrent encore con- Ephèse qu'il écrivit, l'an de Jétre l'apôtre, et le menèrent au sus-Christ 56, aux Galates qu'il tribunal de Gallion , proconsul avait instruits ( Épître aux Gad’Achaie; mais celui-ci les ren- lates), et que de faux docteurs voya, disant que ces disputes ne avaient séduits, leur persuadant regardaient point sa charge.(Act. la nécessité des observations de 18, 5, etc. i Thessal. 3, 6, 9.) la loi pour le salut. Saint Paul

Paul demeura encore quelque leur écrivit donc avec beaucoup temps à Corinthe, et en partit de force, relevant son apostolat, enfin , après avoir acquitté un et dépeignant les faux docteurs veu de Nazareat , pour se ren- par des couleurs très-vives. I dre à Jérusalem, où il voulait prouve que l'Évangile affranchit passer la fête de la Pentecôte. du joug de la loi. Il y inele pluAprès y avoir satisfait à sa dé- sieurs exhortations pour les votion, il vint à Antioche, où il mæurs; et le tout de sa propre passa quelque temps. Traver- main, sans user de secrétaire sant ensuite la Galatie et la Phry- comme pour ses autres lettres. gie, et ayant parcouru les hau- Après cela , saint Paul se protes provinces de l'Asie, il revint posa, par l'instinct du Saint-Eså Ephèse, où il demeura depuis prit, de passer par la Macédoine l'an de Jésus-Christ -54, jus- et l’Achaïe pour aller ensuite à qu'en l'an 57. En y arrivant, il Jérusalem, et de là à Rome; et donna le baptêine à quelques ayant envoyé devant Timothée disciples qui avaient été baptisés et Eraste en Macédoine, il resta du baptême de Jean-Baptiste encore quelque temps en Asie, par saint Apollon, et leur im- où, ayant appris la division qui posa les mains, afin qu'ils re- régnait à Corinthe, et les abus çussent le Saint-Esprit, le don qui s'y introduisaient, dédes langues et le don de pro- termina à leur écrire sa prephétie. Il y prêcha aux Juifsmière lettre, l'an de Jésus-Christ pendant trois mois; mais leur 57.(1 épître aux Corinthiens.)

il se

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