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Il y reprend les Corinthiens de enfin les engage à tenir leurs leur division et de leur peu aumônes prêtes pour son arrid'attention à éviter le scandale. vée à Corinthe. Sa lettre fut enIl s'élève contre l'incestueux, et voyée par Tite et un autre, que contre ceux qui plaidaient de- les uns croient être Silas, d'auvant les tribunaux séculiers ; tres Barnabé, d'autres saint Luc. contre l'orgueil de ceux qui s'é- ( Act. 19, 24, etc.) levaient des dons de Dieu; con- Saint Paul, après avoir tratre le désordre des assemblées, versé la Macédoine, vint en où on parlait tous ensemble, et Grèce, en Achaïe, et y demeura où les femmes voulaient parler trois mois. Il visita les fidèles de en public. Il leur donne ensuite Corinthe; et ayant recueilli leurs d'excellens avis pour les meurs. aumônes, comme il était près La lettre fut écrite à Éphèse , et de s'en retourner en Macédoine, envoyée par Stephanus, Fortu- il écririt son épître aux Romains nat et Achaïque. (1 Ad cor. 11.) l'an 58 de Jésus-Christ ( épître

Avant que saint Paul partît aux Romains). Il s'y applique d'Éphèse , la voie du Seigneur principalement à expliquer la fut troublée par la sédition doctrine de la grâce et de la préqu'excita l'orfèvre Démétrius, destination. Il montre que, ni la sous prétexte que la religion que pratique de la loi dans les Juifs, prêchait Paul allait ruiner le ni les bonnes auvres morales culte de Diane, dont il y avait dans les gentils, mais la grâce en cette ville un fameux temple. de Dieu dans les uns et les auMais le magistrat ou greffier dis. tres les a faits ce qu'ils sont. Il sipa, quoique avec peine, ce tu- promet aux Romains de les almulte; et, renvoyant ses auteurs ler voir, et salue plusieurs fidèau proconsul, congédia l'assem les de cette église. La lettre fut blée. Saint Paul, après avoir dit écrite par Tertius, et on croit adieu à ses disciples, partit pour que Phebé Diaconisse de Cenaller en Macédoine. Tite l'y sint chrée, que l'apôtre recommanda trouver , et lui apporta les bons aux Romains, la porta. (Rom. effets de sa lettre aux Corin- 16, 1.) thiens, et lui dit que leurs au- Il partit enfin de la Grèce, et mônes étaient prêtes ( épître vint en Macédoine l'an de Jésusaux Cor. l'an de J. C. 57); c'est Christ 58, dans le dessein de se ce qui l'engagea à leur écrire une rendre à Jérusalem pour la fête seconde lettre, dans laquelle il de la Pentecôte. Il s'arrêta quels'élève contre les faux docteurs, que temps à Philippes , et y cérelève son ministère et sa per- lebra la fête de Pâque; de là il sonne, quoique avec une modes. alla à Troade, où il rendit la vie tie digne de lui. Il exhorte les à un jeune homme qui était Corinthiens à la pénitence, et tombé d'un troisième étage penaccorde le pardon à l'incestueux, dant qu'il prêchait. Il alla en

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suite à Milet, où s'entretenant avec les évêques et les prêtres de l'église d'Ephèse, qui étaient venus l'y trouver, il leur découvrit que le Saint-Esprit ne lui faisait prévoir que des chaînes et des afflictions à son arrivée à Jérusalem; ce qui fut confirmé par le prophète Agabus, qu'il trouva à Césarée. En effet, lors qu'il fut arrivé à Jérusalem, malgré son attention à suivre les avis que lui donna saint Jacquesle-Mineur, pour ne pas offusquer les Juifs, ceux-ci ne laissèrent pas d'exciter le peuple contre lai, comme contre un profanateur du lieu saint. On l'arrêta même, et il eût été tué, si Lysias, tribun de la cohorte romaine, ne l'eût tiré de leurs mains, pour le faire mener dans la forteresse. Étant sur les degrés, il pria le tribun de lui permettre de parler au peuple. Le tribun le lui permit; mais à peine eut-il dit un mot de sa mission vers les gentils, que le tumulte recommença; ce qui porta le tribun à faire entrer saint Paul dans la forteresse, et il lui eût fait donner la question du fouet, si l'apôtre ne lui avait fait connaître qu'il était citoyen romain. (Act. 21 et 22.)

Le tribun fit encore paraître saint Paul devant l'assemblée des prêtres et le sénat des Juifs; mais cela ne servit qu'à les diviser. Il se forma même une conjuration contre sa vie, ce qui engagea Lysias à faire conduire saint Paul à Césarée au gouverneur Félix. Celui-ci, ayant reçu

les lettres du tribun, remit à entendre l'apôtre, lorsque ses accusateurs seraient venus. Le grand-prêtre et quelques sénateurs étant donc arrivés, saint Paul réfuta aisément leurs calomnies, et finit en disant que c'était à cause de ce qu'il prêchait la résurrection des morts qu'on le voulait condamner. Félix, ayant ouï ces discours, remit l'affaire à l'arrivée de Lysias. Deux ans se passèrent sans que rien fût terminé; et Festus, qui succéda à Félix, voulant obliger les Juifs, laissa Paul en prison. Saint Paul se défendit encore en présence de Festus contre les accusations des Juifs; et celui-ci, ne trouvant rien en lui qui méritât punition, lui proposa d'aller à Jérusalem; mais saint Paul le refusa, et appela á César. Quelques jours après, ayant aussi parlé devant Agrippa et Bérénice, qui étaient venus à Césarée, ce prince dit à Festus que, si Paul n'eût pas appelé à César, il aurait pu être renvoyé absous. Il fut donc résolu d'envoyer Paul en Italie, et on l'embarqua dans un vaisseau d'Adrumette ou plutôt d'Adramette, ville de Mysie, d'où il arriva, quoique avec assez de peine, dans l'île de Crète. Enfin, après avoir couru de grands dangers, il arriva à Malte, où les barbares le prirent pour un Dieu, à cause de la piqûre d'une vipère, dont il ne reçut aucun mal, et de la guérison d'un nommé Publius, qui était le premier de cette île. (Art. 25, 26, 27 et 28.)

On se rembarqua au bout de

trois mois, et on arriva d'abord à Syracuse, puis à Rhèges, et enfin à Pouzzoles, où saint Paul ayant trouvé des chrétiens, resta sept jours. Ensuite on prit le chemin de Rome, où saint Paul, étant arrivé, reconnut que les Juifs n'étaient point informés de l'affaire qu'il avait eue avec ceux de Jérusalem. Il leur prêcha le royaume de Dieu, et essaya de les convaincre que Jésus était le Messie; mais tous ne crurent pas à ses paroles, et ils se retirèrent ainsi divisés entre eux. Saint Paul prêcha de la sorte pendant deux ans à ceux qui le venaient voir, saus que personne l'en empêchât, et il convertit même plusieurs personnes de la cour de l'empereur. On dit que pendant son séjour à Rome il eut commerce de lettres avec Sénèque; mais cela est absolument faux, et ces lettres sont rejetées de tout le monde.

Les chrétiens de Philippes en Macédoine, ayant su que saint Paul était prisonnier à Rome, lui envoyèrent Epaphrodite, leur évêque, pour lui porter de l'argent et l'assister en leur nom. Celui-ci tomba malade à Rome; et à son retour en Macédoine, l'apôtre le chargea d'une lettre pour les Philippiens (épitre aux Philippiens), dans laquelle il leur rend grâces des secours qu'ils lui ont envoyés, leur parle du fruit de ses liens, les exhorte à vivre au milieu des païens qui les environnaient, comme de vrais enfans de lumière. Il les fortifie contre les faux docteurs

du judaïsme : il les conjure de vivre entre eux dans une parfaite union, et dans une sincère humilité. Cette lettre fut écrite vers l'an 62 de Jésus-Christ. Ce fut la même année qu'Onésime, esclave de Philémon, étant venu trouver saint Paul à Rome, cet apôtre, après l'avoir converti, le renvoya à Philémon, son maître, avec la lettre dont nous avons

parlé à l'article ONÉSIME. (Épître à Philémon.) Saint Paul le chargea aussi d'une lettre pour les Colossiens (épître aux Colossiens), dans laquelle il n'oublie rien pour les détromper de ce qu'avaient voulu leur persuader quelques faux docteurs, qu'il ne fallait pas s'approcher de Dieu par Jésus-Christ, comme trop élevé au-dessus de nous, mais par les anges, qui sont, disaientils, nos médiateurs. Il relève donc la qualité de médiateur en Jésus-Christ, les précautionne contre ces faux docteurs, et leur donne d'excellentes règles de vie. Il leur recommande de faire lire sa lettre dans l'église de Laodicée, et dans leur église celle que les Laodiciens lui avaient écrite. Quelques-uns ont cru que saint Paul avait aussi écrit aux Laodiciens. (Voy. LAODICÉE OU LAODICIENS. Dom Calmet, Dictionn. de la Bible.)

On ignore de quelle manière saint Paul fut délivré de prison, et fut déchargé de l'accusation que les Juifs avaient formée contre lui. Ce qui est certain, c'est qu'il fut mis en liberté l'an 63 de Jésus-Christ, après avoir été

deux ans à Rome. I était encore dre, dont le premier disait que en cette ville , ou du moins en la résurrection des morts était Italie, lorsqu'il écrivit son épître déjà faite. (Tit. 1, 5. Philip. 2, aux Hébreux. (Épître aux Héb.) 24, etc.; 1, 25, 26.) Il l'adressa aux fidèles de la Pa- La même année 64 de Jésuslestine pour

les affermir contre Christ, saint Paul écrivit à Tite. les maux qu'ils souffraient de la (Épître à Tite.) Il lui mande de part des Juifs incrédules. Son le venir trouver à Nicopolis, d'où but principal dans cette épitre apparemment il lui envoya cette est de montrer que la vraie jus- lettre. Il lui explique les devoirs tice ne vient pas de l'observation et les qualités d'un évêque. Il de la loi, mais de la foi et de la lui dit de reprendre avec force grâce de Jésus-Christ, et que ceux qui étaient obstinés, et lui l'ancien sacerdoce et les cérémo- donne diverses instructions pour nies légales sont abrogés par le conduire des personnes de toutes sacerdoce de Jésus-Christ et par conditions. L'année suivante il la religion chrétienne. On forme alla en Asie, et ensuite à Troade; sur cette épître grand nombre de là il alla visiter saint Timode difficultés, soit sur la langue thée à Éphèse, puis vint à Milet, dans laquelle elle fut écrite, soit où il laissa Trophime malade. sur son auteur, soit sur son in- Enfin il se transporta à Rome, où tégrité, soit sur sa date; mais ce les pères croient que Dieu lui n'est pas ici le lieu de traiter à avait révélé qu'il souffrirait le fond tous ces points; on peut martyre. Il y arriva l'an 65 de. voir les commentateurs, et en Jésus-Christ. (Dom Calmet, Dicparticulier la préface de dom tionn. de la Bible.) ) Calmet sur cette épître.

Saint Chrysostôme dit qu'on Saint Paul, étant sorti de pri- racontait que saint Paul fut mis son, parcourut l'Italie, passa en en prison par l'ordre de Néron, Judée, alla à Éphèse , et y laissa passionné qu'il était pour une saint Timothée, prêcha en Crète, concubine que l'apôtre avait et y établit saint Tite. Il visita convertie. Saint Paul nous apaussi apparemment les Philip- prend que dans sa première piens, selon sa promesse. On comparution il fut abandonné croit que c'est de la Macédoine de tout le monde. Onésiphore, qu'il écrivit sa première épitre à l'ayant enfin trouvé après beauTimothée (1 épitre à Timothée), coup de recherches, l'assista dans dans laquelle il lui marque quels sa prison. Ce fut de cette dernière sont les devoirs des évêques, et prison qu'il écrivit sa seconde lui donne des avis pour sa con- épître à Timothée. (2 épit. à duite particulière pour le corpo- Timothée.) Il y prie ce disciple rel, ainsi que pour le spirituel. de le venir trouver avant l’hiver. Il lui mande enfin qu'il a ex- Il l'exhorte à remplir tous les communié Hyménée et Alexan- devoirs d'un évêque , et à n'ou

blier jamais les instructions qu'il avait reçues de lui. Il lui dit qu'il avait envoyé Tychique à Ephèse; ce qui fait conjecturer qu'il lui avait envoyé porter la lettre qu'il écrivait aux Éphésiens et aux autres églises d'Asie. (Épît. aux Éphésiens.) Son but dans cette épître est de les instruire des principaux mystères de la foi, de la rédemption et de la justification par la mort de JésusChrist, de la prédestination gratuite, de la vocation des gentils, de la réunion des deux peuples en un seul corps dont JésusChrist est le chef, et de l'élévation de ce divin chef au-dessus de toutes les créatures spirituelles et temporelles. Cette épître est peut-être la plus sublime et la plus difficile de toutes celles de cet apôtre. Elle fut écrite de Rome l'an 65 de Jésus-Christ. Saint Paul consomma enfin son martyre, et eut la tête tranchée au lieu nommé les EauxSalviennes, le 29 juin de l'an 66 de Jésus-Chrit, auquel l'Église célèbre sa fête, conjointement avec celle de saint Pierre. Elle fait aussi le lendemain une commémoration particulière de cet apôtre, et célèbre sa conversion le 25 de janvier. Il fut enterré sur le chemin d'Ostie, et on bâtit sur son tombeau une église magnifique, qui subsiste encore aujourd'hui. Ses chaînes se sont toujours gardées à Rome, comme celles de saint Pierre, et y ont fait beaucoup de miracles. Saint Chrysostôme a fait paraître en public la passion qu'il aurait eue

de faire le voyage d'Orient à Rome, exprès pour les baiser. Saint Grégoire-le-Grand témoigne que l'on en tirait de son temps des limures que l'on distribuait comme des reliques.

Outre les quatorze épîtres de saint Paul dont nous avons parlé, on lui a attribué plusieurs autres écrits supposés. Tels sont, 1°. ua discours cité par saint Clément d'Alexandrie (lib. 6 stromat., pag. 635, edit. ann. 1641), dans lequel on suppose que cet apôtre conseillait de lire les livres des païens, et entre autres ceux de la sibylle et d'Hytaspe. 2o. Une troisième lettre aux Thessaloniens, dans laquelle quelques faux docteurs leur persuadaient que le monde allait finir. 3°. Une lettre à Sénèque, qui est rejetée de tout le monde, ainsi que celle de Sénèque à saint Paul. 4o. Un évangile qui fut condamné dans le concile de Rome sous le pape Gelase. 5o. Un ouvrage composé par les disciples de Simon-leMagicien sous le titre de la Prédication de saint Paul. 6o. L'élévation de saint Paul, livre infâme, composé par les caïnistes. 70. L'apocalypse de saint Paul. 8°. Les voyages de saint Paul et de sainte Thècle, composés sous le nom de saint Paul par un prêtre d'Asie, qui fut pour cela déposé du sacerdoce par saint JeanÎ'Évangéliste. 9°. Les actes de saint Paul. 10o. Les actes de saint Paul et de saint Pierre, à l'usage et de la façon des manichéens. On a aussi attribué à saint Paul l'évangile de saint Luc,

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