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PRIEUR, supérieur d'un couvent de religieux. On distingue prieur claustral et prieur conventuel. Le prieur claustral est celui qui gouverne les religieux dans les abbayes sous les abbés, soit réguliers, soit commendataires. On l'appelle prieur claustral, parce qu'il a la supériorité dans le cloître ou le monastère. Le prieur conventuel régulier est celui qui gouverne le monastère, comme chef et premier supérieur, avec la même autorité que l'abbé. Le prieur claus tral est amovible ad nutum de l'abbé régulier, mais non pas de l'abbé commendataire. Le prieur conventuel n'est amovible que pour raison et selon la forme du droit. (Van-Espen, Jur. eccl., tom. 1, p. 349 et suiv.)

PRIEUR (Philippe le), Priorius, habile critique du dix-septième siècle, était de Normandie. Il mourut en 1680. On a de lui : 1o. un Traité des formules de lettres ecclésiastiques sous ce titre Philippi Priorii dissertatio de litteris canonicis, etc., à Paris, 1675, in-8°. 2°. Une édition de saint Optat de Milève, à Paris, 1676, in-fol. 3°. Des notes sur l'édition de Tertullien de 1664, à Paris, et sur celle de saint Cyprien, à Paris, 1666. Le père Niceron lui donne aussi l'ouvrage qui a pour titre, Animadversiones in libros præadamitarum; mais le père CharlesAntoine de Louen, chanoine régulier de l'abbaye de Saint-Jean des-Vignes de Soissons, l'attribue à Claude Dormay, cha

noine de la même abbaye.

On doit dire que M. le prieur et le père Dormay ont fait chacun un ouvrage séparé contre la Peyrère, sous le titre d'Animadversiones in libros præadamitarum, et que la conformité des premières paroles de ce titre a fait qu'on a confondu ces deux ouvrages en un seul, et que les uns l'ont attribué à M. le Prieur, et les autres au père Dormay. (Mémoires du temps. Journal des Savans, 1666 et 1700. Histoire de l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes, p. 228. M. Goujet, niémoires manuscrits communiqués à M. Drouet, éditeur de Moréri de 1759.)

PRIEURE, bénéfice dont était pourvu un prieur. Il y avait des prieurés simples, des prieurés qui étaient dignités, et qui avaient la puissance de conférer des bénéfices; des prieurés-cures, qui étaient des cures desservies par des chanoines réguliers de Saint-Augustin, et dépendantes de quelques-unes de leurs maisons. Suivant la jurisprudence du grand-conseil, il suffisait d'avoir sept ans accomplis pour posséder un prieuré simple qui n'était ni claustral, ni conventuel, ni cure, et qu'on nommait communément prieuré à simple tonsure; mais selon la jurisprudence du parlement de Paris, il fallait avoir quatorze ans. (La Combe, Recueil de jurisprud. au mot Prieur.)

Les prieurés n'étaient pour la plupart, dans l'origine, que de simples fermes dépendantes des

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abbayes : l'abbé envoyait un que la chapelle particulière de certain nombre de religieux la ferme qu'on nommait grange dans une ferme pour la faire va- dans l'Ordre de Prémopiré ; les loir: ces religieux n'avaient que religieux y célébrajert le servil'administration, et rendaient ce, et les domestiques y assiscompte à l'abbé tous les ans : ils taient les dimanches et fêtes. ne formaient point une com

On permit ensuite au prieur munauté distincte et séparée de d'administrer les sacremens å celle de l'abbaye; et l'abbé pou- ceux qui demeuraient dans la

; vait les rappeler dans le cloitre ferme : on étendit depuis ce quand il jugeait à propos. Ces fer- droit sur les personnes qui s'émes s'appelaient alors obédiences tablirent aux environs de la ou prieurés, et celui des reli- grange, sous prétexte qu'elles gieux qui avait le commande- en étaient en quelque manière ment sur les autres, s'appelait les domestiques. Par là on vit prévôt ou pricur. Au comnien- la plupart des chapelles qui cement du treizième siècle , les étaient dans les fermes, devenir religieux envoyés dans les fer- des églises paroissiales, et enmes dépendantes des abbayes, suite des titres perpétuels de bécommencèrent à s'y établir, et néfices. (Voyez la Dissertation à la faveur de ces demeures per. de M. d'Hericourt sur l'origine pétuelles, ils s'accoutumèrent à des bénéfices.) se regarder 'comme usufruitiers PRIEZAC (Daniel de), des biens dont leurs prédéces- seiller d'état ordinaire, né au seurs n'avaient eu qu'une admi- château de Priezac en Limosin nistration momentanée. L'abus avant l'an 1590, professa penaugmenta de manière qu'au dant dix ans la jurisprudence à commencement du quatorzième Bordeaux, où il se fit recevoir siècle, les prieurés furent re- docteur. M. le chancelier Seguier gardés et réglés comme de vé- l'ayant fait venir à Paris après ritables bénéfices : telle est l'o- l'an 1635, il y fut presque rigine des prieurés simples. aussitôt conseiller d'état, et en-'

Les prieurés-cures, qui étaient suite reçu à l'Académie française aussi devenus des bénéfices, de en 1639. Il mourut en 1632, sesiinples adıninistrations qu'ils lon l'auteur de la Table du Jourétaient auparavant, ne se sont nal des Savans, ou en 1662. , sepas formés de la même manière: lon Moréri , édition de 1759. les uns étaient des paroisses avant Ses ouvrages sont : Observations qu'ils tombassent entre les contre le livre de l'abbé de Melmains des religieux; les autres rose, intitulé, Philippe-le-Prune le devinrent que depuis que dent; Vindiciæ gallicæ , 3 voles inonastères en furent les maî. lumes des priviléges de la Viertres. Cette seconde espèce de ge; 2 volumes de discours poliprieurés-cures n'était d'abord tiques, et un ouvrage latin en

con

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faveur des barberins, contre la chambre apostolique. (Pelisson, Hist. de l'académie française.) PRIEZAC (Salomon de), fils de Daniel Priezac. On a de lui entre autres ouvrages: 1°. Danielis Priezaci miscellaneorum libri 2, edente Salomone Priezaco, autoris filio, à Paris, 1658, in4°. 2°. Icon Christine regine, 1655. 3°. Julii cardinalis Mazarini iconis historic specimen, 1660. 4o. Dissertatio de bello et pace, 1660. 5o. Mons Valerianus, 1661. (Les Mémoires du père Niceron, t. 33.)

PRIMA MENSIS, se disait d'une assemblée de docteurs de la faculté de Théologie de Paris qui se tenait le premier jour de chaque mois en Sorbonne, pour conférer des affaires de la faculté.

PRIMASE, Primasius, évêque d'Adrumet en Afrique, au sixième siècle, se trouva à Constantinople dans le concile que le pape Vigile y tint contre Théodore, évêque de Césarée en 551. Il était encore en cette ville en 553, lorsqu'on y assembla le cinquième concile général, mais il n'y assista pas, quoiqu'il y eût été plusieurs fois invité. Il abandonna néanmoins depuis la défense des trois chapitres, et devint primat de la Bysacène, sa province, à la place de Boëce. Mais il fut ensuite déposé par les défenseurs des trois chapitres de la même province. On a de lui, 1°. un Commentaire sur l'Apocalypse, divisé en cinq livres. 2o. Un commentaire sur

les épîtres de saint Paul, tiré en partie des écrits de saint Augustin et de saint Ambroise, et du commentaire qui porte le nom de saint Jérôme, imprimé à Lyon en 1543, in-8°, et à Bâle en 1544. Il avait encore écrit trois livres des hérésies, où il expliquait ce que saint Augustin avait laissé imparfait dans son ouvrage sur la même matière. Cet ouvrage est perdu. Quelquesuns ont cru que ce Traité des hérésies est celui que le père Sirmond a donné sous le nom de predestinatus, qui porte le nom de Primasius, dans un manuscrit que le père Mabillon a trouvé en Allemagne. Mais le dessein de l'ouvrage de Primase et sa doctrine sur la grâce, qui est celle de saint Augustin, n'ont rien de commun avec le predestinatus, dont l'auteur était infecté de l'hérésie pélagienne, et dont le dessein a été de donner une suite des hérésies depuis Simon fe magicien jusqu'aux prédestinatiens; et non pas de montrer, comme a fait Primase, ce qui fait un hérétique, et à quoi l'on reconnaît qu'il est hérétique. (Cassiodore, de div. lect. c. 9. Trithème et Bellarmin, de script, eccl. Dom Ceillier, Hist. des Auteurs ecclés., tom. 16, p. 508 et suiv.)

PRIMAT, Primas, Antistes Primas, archevêque qui a une supériorité de juridiction sur plusieurs archevêchés ou évêchés. Le nom de Primat, et celui de premier siége d'église mère, qui sont donnés dans les

plus anciens monumens, soit aux évêques, soit à de certaines églises des Gaules, ne signifiaient pas autrefois ce que nous entendons aujourd'hui par ces noms, et ne désignaient que l'ancienneté de l'ordination des évêques et l'antiquité des églises. C'est ainsi que, selon la coutume d'Afrique, l'on voit quelquefois le nom de primat donné à l'évêque d'une bourgade. On prétend qu'avant Grégoire vi, qui fut élu pape le 22 avril 1073, on ne connaissait dans les Gaules l'autorité d'aucun primat, et qu'il accorda le droit de primatie à l'archevêque de Lyon sur les quatre provinces lyonnaises, qui sont celles de Lyon, de Rouen, de Tours et de Sens. Quoi qu'il en soit, il est certain que, suivant la discipline présente, les primats ont la préséance sur les archevêques soumis à leur juridiction; ils président aux conciles composés de leurs métropolitains, et connaissent par appel des causes qui surviennent dans les provinces dépendantes de leur primatie. Ils donnent aussi des visa sur les refus des métropolitains. PRIMATICEI, en latin Primaticius ou de Primaticiis (Grégoire), dominicain de Sienne, fut docteur de Padoue, où il enseigna la philosophie et la Théologie. Il brilla aussi dans le ministère de la chaire, qu'il exerça avec autant de fruit que d'applaudissement dans les villes d'Italie les plus célèbres, telles que Venise, Naples, Gènes,

Florence, etc. François Bondini, archevêque de Sienne, le prit pour son théologien en allant au concile de Trente, et les Siennois le députèrent au pape Jules ur, dont il obtint ce qu'il demandait. Il mourut le 20 février de l'an 1518. On a de lui: Expositio litteralis omnium epistolarum D. Pauli, à Venise, 1564, in-4°. (Le P. Échard, Script. ord. Prædic., t. 2, pag. 248.)

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PRIME, prima. C'est la première des heures canoniales qui se dit après laudes. M. Bulteau (liv. 2, Hist. des monast. d'Orient), prétend que l'heure de prime était inconnue aux monastères de Cappadoce du temps de saint Basile, et il se fonde sur ce qui est dit dans le premier des deux discours "ascétiques, pages 321, 322, que la prière de sexte ou de midi était partagée en deux parties, l'une avant, l'autre après le repas, afin de trouver les sept heures dont parle le Psalmiste. Mais saint Basile, dans la trente-septième règle, parle clairement de l'heure du matin, autrement des primes, la distingue bien nettement de celle des matines et de celle de laudes, et la place avant celle de tierce. Si, dans le premier discours ascétique, il a eu recours au partage de l'heure de sexte en deux, pour trouver les sept heures de prières dont il est fait mention dans l'Ecriture, il n'en a pas agi de même dans la trente-septième des grandes règles, où, au lieu

de sept heures de prières, il en marque huit. (Dom Ceillier, Hist. des Auteurs ecclés., t. 6, p. 184. Voyez HEURES CANONIALES.)

PRIME, martyr de Rome, fut arrêté avec son frère nommé Félicien, vers l'an 286, et présenté aux empereurs Dioclétien et Maximien, qui les firent déchirer à coups de fouets, et les renvoyèrent ensuite à Promote, juge de Normento, ville à quatre ou cinq lieues de Rome. Ce magistrat n'ayant pu les ébranler, les condamna à perdre la tête; ce qui fut exécuté le 9 juin de l'année 286 ou de la suivante. (Bolland. Baillet, t. 2, 9 juin.)

PRIMICIER ou PRIMECIER, Primicerius, le premier, le chef. On donna particulièrement ce nom à ceux qui présidaient aux finances, et ensuite aux premiers officiers dans chaque ordre. Il passa depuis aux ecclésiastiques; on appelait primicié de la chapelle du palais le premier officier de la chapelle impériale. Dans les églises cathédrales; c'était celui qui avait soin de l'ordre de l'office public, et qui présidait au chœur, où il faisait la fonction de ceux que nous appelons chantres. Il signifiait aussi celui qui possédait une dignité ecclésiastique qu'on appelait primiceriat. Dans l'église de Metz, le primicier ou princier, était celui qui possédait la première dignité du diocèse; à Venise, le primicier de Saint-Marc est indépendant du patriarche, et jouit des préro

gatives épiscopales. Autrefois le préchantre ou premier chantre s'appelait primicier, parce qu'il était marqué le premier sur la tablette enduite de cire, qui contenait les noms des chantres, primus in cerá, c'est-à-dire, in catalogo. (De Vert, Cérémonies de l'Église, t. 4, p. 27. Le Père Thomassin, de la Discipline de l'Église.)

PRIMINIUS, auteur du huitième siècle, qui a fait des extraits de tous les livres canoni-, ques, donnés par le P. Mabillon, dans le quatrième tome de ses Annales.

PRIMITIF, martyr et compagnon de Saint Getule. (Voy. GETULE.)

PRIMITIF, martyr et fils de sainte Symphorose. (Voy. SYMPHOROSE.)

PRINCE, princeps. Ce nom se prend quelquefois pour le premier, le principal. Ainsi on dit les princes des familles, des tribus, des maisons d'Israel, etc. Souvent il se prend aussi pour le roi, le souverain du pays, et pour les principaux officiers. Aiusi on dit, les princes de l'armée de Pharaon, Phicol, prince de l'armée d'Abimelech, et ainsi des autres.

PRINCE DES PRÊTRES, marque quelquefois le grand-prêtre qui est actuellement en exercice, ou celui qui avait autrefois possédé cette dignité; et quelquefois celui qui était à la tête des prêtres servant dans le temple, ou les chefs des familles sacerdotales; d'où vient que si

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