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Cet ordre ne subsiste plus. (Vor. n'ont point pleinement satisfait
SAINT-JEAN-DE-MATÉRA.)

à la justice divine en ce monde PULSICTUS (Camille), au- pour leurs péchés, souffrent la teur du dix-septième siècle , fit peine qui est due à ces péchés, imprimer à Venise , en 1628, jusqu'à ce qu'entièrement puriune concorde de l'Ancien et du fiés, ils passent à la société des Nouveau-Testament, et une ex- bienheureux dans le ciel. position sur les psaumes, en

Telle est l'idée que l'Eglise 1618 et 1628. (Dupin, Table nous donne du purgatoire , des Aut. ecclésias. du dix-sep- lorsqu'elle prie le Seigneur de tième siècle, col. 1909.)

délivrer les âmes des fidèles déPURG:TION CANONIQUE, funts des peines de l'enser ou serment par lequel on se pur

des lieux souterrains et du lac geait de quelque accusation en profond. présence d'un nombre de per

C'est un point de foi décidé sonnes dignes de foi , qui affir- par le concile de Trente ( sess. maient qu'ils croyaient le ser- 6 et 25 du purgat.), qu'il y a un ment véritable. Elle est ainsi purgatoire où les jusles morts appelée parce qu'elle se faisait en état de grâce, mais non assez suivant le droit canonique, et purs pour aller aussitôt jouir de pour la distinguer de la purga- la présence de Dieu dans la célion vulgaire , qui se faisait par

leste patrie , achèvent de se pule combat ou par des épreuves rifier. Et ce point de foi est apde l'eau , du feu, etc. (Voyez payé: ÉPREUVES.)

io. Sur le douzième chapitre

du second livre des Machabées, PURGATOIRE.

ou il est dit

que

Judas MachaSOMMAIRE.

bée recueillit une somme d'ar. $ 1. De la nature et de l'exis- gent qu'il envoya à Jérusalem, tence du purgatoire.

afin qu'on y offrit des sacrifices S II. Des circonstances du pur- dans le combat. Parce

pour ceux qui étaient morts

que

c'est galoire. SUI. Des secours de l'Eglise

une sainte et salutaire pensée de militante envers l'Eglise souf- Salubris est cogitatio pro defunc

prier pour

les morts : sancla et frante dans le purgatoire.

tis exorare, ut à peccatis solSI. De la nature et de l'existence

Les hérétiques diront lant du purgatoire.

qu'ils voudront, que les livres

des Machabées ne sont point caLe purgatoire est un lieu de noniques, et que, supposé qu'ils douleur placé au voisinage de le soient, ils prouveront plus l'enfer, où les justes qui meu- que ne veulent les catholiques ; rent en état de grâce , mais qui savoir, que les prières des vivans

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vantur.

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profitent à ceux-mêmes qui sont ། morts dans le péché mortel. On répond à la première difficulté, qu'on ne peut douter maintenant de la canonicité des livres des Machabées, depuis qu'elle a été reconnue par le concile de Rome, tenu sous le pape Gelase, par le troisième concile de Carthage, et par celui de Trente (sess. 4, in decreto de canonicis scripturis). On répond à la seconde difficulté que le péché de ceux qui étaient morts dans le combat, pouvait n'être que véniel en plusieurs d'eux, et que supposé qu'il fût mortel en tous, ils pouvaient l'avoir détesté à l'article de la mort.

drie, 1. 7, stromat. p. 794; dans Tertullien, 1. de monog. c. 10; dans saint Cyprien, ép. 66, aliàs 17; dans saint Basile, in psalm. 7; dans saint Epiphane, hæres. 75, t. 1, p. 908; dans Lactance, lib. 7 instit. c. 21; dans SaintCyrille de Jérusalem, catech. 5, mystag. n° 9, p. 328; dans Saint-Chrysostôme, hom. 41 in ep. 1. ad Corinth. no 4, t. 10, p. 201; dans Saint-Augustin, lib. 9. confess. et lib. de curá pro mortuis, cap. 1, t. 6, p. 516, n° 3, cap. 4, etc.; dans toutes les liturgies, soit grecques, soit latines, qui renferment des prières pour les morts; dans un grand nombre de conciles, tels que le troisième et le quatrième de Carthage, le quatrième de Latran, etc.

4°. Les Juifs avaient la même croyance que les chrétiens, et l'ont encore aujourd'hui, touchant le purgatoire, comme il est aisé de s'en convaincre par leurs livres liturgiques, et en particulier par la Bibliothèque rabbinique de Bartolocci, t. 2, p. 149, et par la Synagogue de Buxtorf, où l'on voit que c'est une loi parmi les Juifs, qu'un enfant récite une certaine prière nommée kadis, pendant un an, pour l'âme de son père, afin de la tirer du purgatoire.

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2o. Jésus-Christ déclare au trente-deuxième verset du douzième chapitre de saint Matthieu, qu'il y a des péchés qui ne seront remis ni en ce monde ni en l'autre; d'où les Pères ont conclu avec raison, qu'il y a un purgatoire en l'autre monde, où les peines des péchés non expiés en celui-ci, peuvent être remises. (Tels sont entre autres saint Augustin, lib. 4. dialog. cap. 39, t. 2, p. 441, saint Bernard, serm. 66 in cant. num. 9 et 11, t. 1, p, 1497.)

3o. Toute l'antiquité chrétienne a toujours cru le purgatoire, puisqu'elle a toujours offert des prières, des aumônes 5o. Il est certain, comme on et des sacrifices pour les fidèles l'a prouvé en parlant du péché morts dans la communion de et de la pénitence, qu'après que l'Eglise, avec une foi certaine le péché mortel a été remis qu'ils peuvent être aidés par ces quant à la coulpe et à la peine moyens. C'est ce qu'on peut voir éternelle, il reste à payer la peidans saint Clément d'Alexan-ne temporelle due à ce péché,

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PUR laquelle n'étant point payée en que de deux ordres ou classes cette vie, soit par la négligence, de personnes, dont les unes vont soit par

la mort du pénitent, il au ciel, et les autres en enfer,
faut qu'il la paye en l'autre vie aussitôt après leur mort. (Matt.
dans le purgatoire destiné pour 25, 30. Joan. 5, 24, etc.) Elle
cela. Il n'est pas moins certain ne reconnait donc point de pur-
qu'il y a des péchés véniels, que gatoire.
ces péchés véniels méritent une

RÉPONSE.
peine, puisqu'on en rendra
compte au jugement de Dieu,

L'Écriture parle en ces enque ces péchés véniels souillent droits du jugement général, l'âme et par conséquent qu'il après lequel il n'y aura en effet faut qu'il y ait un lieu pour les que deux ordres d'hommes, ceexpier dans l'autre vie, lors- lui des bienheureux , et celui qu'ils ne l'auront pas été dans des réprouvés; mais quand il celle-ci, comme il n'arrive que serait question du jugement partrop souvent, puisque rien de ticulier qui suit immédiatement souillé ne peut entrer dans le la mort, ou pourrait dire qu'aroyaume des cieux, et qu'on n'y près ce jugement-là mèine , il entrera qu'après avoir payé jus- n'y a que deux ordres d'homqu'à la dernière obole, tout ce mes, celui des méchans, et cequi est dû à la justice divine.

lui des justes ou parfaits, qui La vérité du purgatoire est vont jouir aussitôt de la vision donc également fondée sur l'É- béatifique, ou imparfaits , qui criture, les Pères, les conciles, sont sûrs d'en jouir un jour, et les liturgies, et l'usage constant qui en jouissent déjà en queldes deux Eglises; c'est la foi du que sorte par l'espérance et par monde entier. Juifs, chrétiens, la certitude qu'ils ont que Dieu musulmans, païens, tous l'ad- les aime, et qu'il les rendra mettent, ou parce qu'ils la éternellement heureux après tiennent de la lumière natu- qu'il les aura suffisamment purelle , ou au moins parce qu'ils rifiés pour qu'ils soient dignes l'ont puisée dans le canal d'une de ce bonheur. tradition qui remonte jusqu'an

DEUXIEME OBJECTION. berceau du monde. Ergò exer

Il n'y a point de mérite en centur pænis veterumque

malorum supplicia expendunt , alii

purgatoire ; il n'y a donc point

non plus de satisfaction. panduntur inanes ad ventos aliis sub gurgite vasto infestum elui

REPONSE. tur scelus, aut exuritur igne. Deux choses sont nécessaires (Virg. AEneid.1,6. Platon, Dial, pour le mérite ou le démérite in Phedr, p. 113.)

selon le sentiment commun des

Pères et des théologiens, la liL’Écriture ne fait mention berté et l'état du voyageur sur

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PREMIERE

OBJECTION.

la terre ; et aucune de ces deux on l'a déjà prouvé plus d'une choses n'est nécessaire pour la fois, et comme le prouve la jussatisfaction. Les âmes du pur- tice humaine elle-même, qui gatoire ne peuvent donc méri- en faisant grâce de la vie à un ter, parce qu'elles ne sont ni criminel qui a mérité la mort, libres ni dans l'état de voya- lui impose souvent d'autres peigeur sur la terre; mais elles peu- nes , telles que l'exil ou la privent satisfaire sans mériter, par- son. Et quant au purgatoire , ce ce qu'il suffit pour cela qu'elles n'est pas un terme assez complet payent ce dont elles sont encore pour qu'on n'y puisse recevoir redevables à Dieu selon les lois le pardon de la coulpe du péché de sa justice. Il n'en est pas véniel par la bonne volonté de ainsi des réprouvés , dont le Dieu à l'égard des âines qui l'aimalheureux sort est immuable- ment souverainement, et qui ment fixé pour toute l'éternité, ont une douleur sonveraine de et qui souffrent en désespérés, l'avoir offensé. souverainement haïs de Dieu , QUATRIEME OBJECTION. qu'ils haïssent à leur tour d'une

Les Grecs et les Latios ne haine implacable et consom- s'accordent point sur l'article du

el mée. Que si l'on aime mieux ap- purgatoire, comme il paraît par peler les souffrances des âmes les disputes qu'ils eurent ensem. du purgatoire, des satispassions ble à ce sujet dans le concile de plutôt que des satisfactions, on

Florence. ne s'y opposera point, pourvu

REPONSE. que l'on convienne qu'après avoir assez souffert, elles seront Les disputes des Grecs et des délivrées de leurs souffrances.

Latins touchant le purgatoire,

ne roulent que sur des points TROISIEME OBJECTION.

qui n'intéressent en Toute peine suppose nécessai- sorte son existence et sa valirement la coulpe, et est tou- dité. Ils disputent, par exemple, jours remise avec elle : la coul- si le purgatoire doit être placé pe d'ailleurs ne peut se remet- dans un lieu disférent de l'enfer, tre sans pénitence, laquelle n'a s'il y a dans l'un et l'autre de point lieu dans le terme , tel ces gouffres un feu réel, etc. qu'on suppose le purgatoire , Mais les Grecs et les Latins requi par conséquent n'admet ni connaissent un lieu où les âmes coulpe ni peine à remettre. souffrent pour leurs péchés, et

d'où elles peuvent être retirées RÉPONSE.

par les prières des fidèles. C'est Toute peine suppose la coul- ce que la foi nous enseigne toupe ou présente ou passée; mais chant le purgatoire, et ce que toute peine n'est pas toujours l'on peut voir dans toutes les remise avec la coulpe, comme liturgies orientales.

aucune

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Nous entendons par les circonstances du purgatoire les personnes pour lesquelles il est destiné, le mérite ou le démérite de ces personnes dans le purgatoire, l'assurance qu'elles y ont de leur bonheur futur, les peines qu'elles y endurent, et la durée de ses peines. Voici ce qu'il y a de plus certain sur tout cela.

1o. Le purgatoire n'est ni pour les justes parfaits, auxquels il ne reste rien à expier en mourant, ni pour ceux qui meurent en état de péché mortel, mais pour les justes imparfaits, qui, quoique morts en état de grâce, sont cependant encore redevables de quelque peine à la justice divine. Ainsi l'a pensé l'Eglise assemblée dans le concile de Florence, qui a décidé dans sa dernière session qu'il y a des âmes qui sont plongées dans l'enfer, aussitôt après leur mort, d'autres qui descendent dans le purgatoire, d'autres enfin qui s'envolent tout droit dans le ciel; et si quelques Pères ont dit que les justes même les plus parfaits, si l'on en excepte JésusChrist, passeront tous par le feu du purgatoire, on peut les entendre en ce sens, que les justes parfaits passeront à la vérité par le feu du purgatoire, mais qu'ils ne souffriront point en y passant, selon une opinion assez répandue dans le quatrième siè

nov.

cle. Tum quorum peccata vel
pondere vel numero prævalue-
rint, perstringentur igni atque
amburentur; quos autem plena
justitia et maturitas virtutis in—
coxerit, ignem illum non sen-
tient. Habent enim in se aliquid
Dei, quòd vim flammæ respuat
ac repellat. (Lactance, lib. 7,
instit. cap. 21, tom. 1, edit.
pag. 574.) Si iis operibus cives
Sanctorum fieri mereamur, non
ardebit opus nostrum ; et ignis
ille sapiens transeuntes nos per
examen suum non severo ardore
ambiet puniendos: sed ut com-
mendatos suscipiens, blando
lambet attractu, ut possimus
dicere: transivimus per ignem
et aquam, et eduxisti nos in re-
frigerium. (Saint Paulin, évêque
de Nole, ep. 28, aliàs 9, ad Se-
verum.)

2o. Les âmes du purgatoire ne méritent et ne déméritent, parce qu'elles sont arrivées à cette nuit dans laquelle personne ne peut opérer, venit nox quando in quá nemo potest operari, dit saint Jean, ch. 9; à ce terme où il n'y a plus ni accroissement ni décroissement de grâce et de récompense: elles peuvent cependant demander et impétrer pour elles et pour les autres.

3o. Les âmes du purgatoire sont assurées de leur salut et de leur bonheur futur. Léon x l'a défini contre Luther, qui pensait autrement. Eh! comment ces âmes pourraient-elles douter de leur salut? elles ont été jugées en sortant de leurs corps; elle connaissent la sentence du jug

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